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jouvence

Parce que les enfants ont une vitalité abondante, parce qu'ils sont féroces et libres en esprit, ils veulent que les choses se répètent et demeurent inchangées. Ils disent toujours: "Fais-le encore". Alors l'adulte le répète jusqu'à être presque mort. Chez les adultes, les individus ne sont pas assez forts pour s'amuser avec la monotonie. Mais peut-être que Dieu en est capable. Il est possible que Dieu dise chaque matin: "Refais-le" au soleil. Et tous les soirs, "Refais-le" à la lune. Ce pourrait ne pas être une nécessité automatique que de rendre toutes les marguerites semblables. Il se peut que Dieu fasse séparément chaque marguerite sans s'être jamais lassé de les fabriquer. Il se peut qu'il ait cet appétit éternel de l'enfance. Ce serait parce que nous avons péché, et donc vieilli, que notre Père serait resté plus jeune que nous.

Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info:

[ jeunesse ] [ enthousiasme ] [ spéculation ] [ Créateur ] [ christianisme ]

 

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femmes-par-homme

Je lui dis encore : "Tu es bien, habillée comme ça. Tu es déjà allée à Monticello ?"
Elle riait : "Tu ne sais pas l’heure qu’il est ? J’ai déjà mis l’eau pour la polenta.
- Aujourd’hui, polenta ?" que je lui fais, et je lui prends la main. Alors elle vient tout contre moi, pour que je l’enlace, et elle me regardait fixement, comme si sa bouche n’était pas à elle et qu’elle veuille voir comment je faisais pour l’embrasser.
Moi, les femmes, à ce moment-là, elles me font pitié. Je ne sais pas pourquoi, mais elles me font pitié. Gisèle comme les autres, je comprenais bien que si je lui avais dit "fous-moi la paix" elle m’aurait vite ri au nez et répondu du tac au tac. Mais elle aussi, on voyait bien qu’elle avait peur que je ne veuille plus d’elle.

Auteur: Pavèse Césare

Info: Dans "Avant que le coq chante", Par chez nous, trad. Nino Frank, éd. Gallilmard, 1953, page 87

[ jeune couple ] [ mépris ] [ vulnérabilité ] [ passivité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

propagande

"L'attitude "rock and roll", "rebelle", "libérée", fut donc aussi, dès son origine, une grande libération dans la publicité et le marketing à destination des jeunes, qui devenaient un groupe disposant d'un certain pouvoir d'achat, avant de devenir le groupe prescripteur de la consommation familiale. Là encore, sous les couleurs de la libération du désir des jeunes, c'est leur embrigadement comme agents publicitaires de marques, ou de disques, ou de boissons, ou de cigarettes, qui est mis en oeuvre. Tous les champs de culture sont concernés, tous les mouvements, et tous les objets de consommation. En 1968, l'une des grandes figures des mouvements contestataires en France, Wolinski, libertaire et homme de gauche, fut aussi l'auteur des dessins d'une grande campagne publicitaire pour une barre chocolatée, promue par le slogan " Un coup de barre... et ça repart ! ", au point qu'acheter ces friandises pouvait être vécu comme un acte libérateur, presque contestataire.

Auteur: Valleur Marc

Info: Le désir malade, Lattès 2011 - écrit avec Jean-Claude Matysiak

[ manipulation ] [ consumérisme ] [ jeunesse ]

 

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femmes-hommes

A la pause déjeuner, dans la cour, les élèves de terminale de Rosewood sont divisés, inconsciemment, en fonction du sexe. Les garçons sont actifs, jouent au foot, jonglent avec le ballon sans le laisser toucher le sol, se bagarrent, pour de bon ou non, se font le coup du bras mort ou s'attrapent par leur cartable pour se balancer. Les filles sont assises et bavardent, soit sur les bancs, soit sur l'herbe, par groupes de trois ou quatre. Quand elles prêtent attention aux garçons, c'est avec de la pitié ou de la confusion plus qu'avec une admiration béate, comme si elles et eux n'appartenaient pas seulement à des sexes différents, mais à deux espèces distinctes. Des chattes sagaces, fières, qui se lèchent les pattes en regardant avec dédain les épagneuls surexcités montés sur ressorts et les pitbulls agressifs cherchant à revendiquer des territoires qui ne pourront jamais être les leurs.

Auteur: Haig Matt

Info: Les Radley

[ jeunes ] [ différents ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

portrait

Il semblait que le père de Léone eût été un respectable petit bourgeois qui la battait chaque fois qu’elle sortait avec un admirateur ; mais, si elle sortait, c’était uniquement parce que sa plus grande joie était d’être assise à la terrasse d’une petite pâtisserie et de plonger sa cuillère dans une glace tout en jetant sur les passants des regards "distingués". Bien que l’on ne pût vraiment affirmer qu’elle n’était pas sensuelle, il faudrait dire, dans la mesure où on en a le droit, qu’elle se montrait, dans ce domaine comme dans les autres, plutôt paresseuse et peu encline au travail. Chaque excitation, dans son interminable corps, mettait un temps infini à atteindre le cerveau, et il arrivait qu’au milieu de la journée, sans aucune raison, ses yeux commençaient à fondre, alors que, pendant la nuit, ils étaient restés fixés sans bouger sur un point du plafond comme pour y observer une mouche. 

Auteur: Musil Robert

Info: Dans "L'homme sans qualités", tome 1, trad. Philippe Jaccottet, éditions du Seuil, 1957, page 36

[ jeune femme ] [ flegmatique ] [ frigide ] [ femme-par-homme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

portrait

[Au collège de Bâle] les élèves s’exprimaient avec distinction en allemand et en français, mais lui [Jung] ne parlait pas le français, et son allemand était plutôt hésitant, si bien qu’il se contentait de marmonner le dialecte de son village. Il était robuste, trapu, plus grand que beaucoup de ses camarades et déjà bien musclé. Toujours débraillé, il arrivait mouillé les jours de pluie et ne sentait pas très bon. Ses habits étaient miteux, et il allait parfois pieds nus dans des souliers percés. Toujours prêt à se battre, il se retrouvait fréquemment mêlé à des rixes, voire à de véritables pugilats. Son comportement agressif lui valait d’être en permanence rabroué ou puni par ses professeurs. Avec l’âge, il en viendrait à penser que sa conduite découlait d’une "mauvaise conscience" injustifiée et que tout cela était à mettre sur le compte de la "mauvaise ambiance" qui régnait chez lui et qui probablement le "déprimait".

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, page 54

[ scolarité ] [ jeunesse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivains

[...] l'âge des deux hommes au moment de leur mort : Poe à quarante ans et neuf mois, Kafka quarante ans et onze mois. [...] Quarante ans c'est trop jeune. Mais pense à combien d'écrivains ne sont pas allés si loin. Christopher Marlowe. Mort à vingt-neuf ans. Keats à vingt-cinq. Georg Büchner à vingt-trois. Imagine. Le plus grand dramaturge allemand du dix-neuvième siècle, mort à vingt-trois ans. Lord Byron à trente-six. Emily Brontë à trente. Charlotte Brontë à trente-neuf. Shelley, juste un mois avant ses trente ans. Sir Philip Sidney à trente-et-un ans. Nathanael West à trente-sept. Wilfred Owen à trente-cinq. Georg Trakl à vingt-sept. Leopardi, Garcia Lorca et Apollinaire, tous à trente-huit. Pascal à trente-neuf. Flannery O'Connor à trente-neuf. Rimbaud à trente-sept. Les deux Crane, Stephen et Hart, à vingt-huit et trente-deux. Et Heinrich von Kleist - l'écrivain préféré de Kafka - mort à trente-quatre ans dans un double suicide avec sa maîtresse.

Auteur: Auster Paul

Info: The Brooklyn Follies, Faber & Faber Ltd 2005, p 151

[ morts jeunes ] [ littérature ]

 

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ouverture

Lorsque la guerre s'achève enfin, je ne sais pas trop quoi faire. ... J'ai fait le point sur mes qualifications. Un diplôme médiocre, quelque peu compensé par mes réalisations à l'Amirauté. Une connaissance de certaines parties restreintes du magnétisme et de l'hydrodynamique, deux sujets pour lesquels je n'éprouvais pas le moindre enthousiasme.

Aucun article publié... [Ce n'est que progressivement que j'ai réalisé que ce manque de qualification pouvait être un avantage. Lorsque la plupart des scientifiques atteignent l'âge de trente ans, ils sont pris au piège de leur propre expertise. Ils se sont tellement investis dans un domaine particulier qu'il est souvent extrêmement difficile, à ce moment de leur carrière, d'opérer un changement radical. Pour ma part, je ne connaissais rien, si ce n'est une formation de base en physique et en mathématiques quelque peu démodée et une capacité à me tourner vers la nouveauté. ... Comme je ne savais rien, j'étais presque totalement libre de mes choix. ...

Auteur: Crick Francis Harry Compton

Info: In What Mad Pursuit (1988).

[ jeunesse ] [ ignorance ] [ curiosité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

misère

Parlons d'abord de la partie la plus curieuse de Paris; les Greniers. Comme dans la machine humaine, le sommet renferme la plus noble partie de l'homme, l'organe pensant; ainsi dans cette capitale, le génie, l'industrie, l'application, la vertu occupent la région la plus élevée. Là, se forment en silence le peintre; là, le poète fait ses premiers vers; là, sont les enfants des arts, pauvre & laborieux, contemplateurs assidus des merveilles de la Nature; donnant des inventions utiles & des leçons à l'Univers; là, se méditent tous les chefs-d’œuvre des arts (...). Allez demander à Diderot, s'il voudroit quitter son logement, pour aller demeurer au Louvre, & écoutez sa réponse. Presque point d'hommes célèbres qui n'aient commencé par habiter un grenier. J'y ai vu l'auteur d'Emile, pauvre, fier & content: lorsqu'ils en descendent, les écrivains perdent souvent tout leur feu, ils regrettent les idées qui les maîtrisoient, lorsqu'ils n'avoient que le haut des cheminées pour perspectives. Greuze, Fragonard, Vernet, se sont formés dans les greniers; ils n'en rougissent point, c'est là leur plus beau titre de gloire.

Auteur: Mercier Louis-Sébastien

Info: Le tableau de Paris

[ création ] [ France ] [ jeunesse ]

 

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rapports humains

Le portier répond en écartant les bras juste ce qu’il faut pour indiquer la résignation. Mais il sait bien que, pour ces nouvelles générations, la résignation n’existe pas. Ou vainqueurs immédiats du trophée, ou abjects perdants. Ou le ricanement arrogant du triomphe, ou les pleurnicheries rageuses de la déception.

C’est à lui, Oreste Nava, qu’il incomberait d’expliquer que la résignation n’est pas une vieillerie à l’usage des curés et des bonnes femmes, mais l’art infiniment délicat de se mouvoir entre les rudes extrêmes du tout et du rien, le seul yoga capable de développer l’intelligence, le seul karaté permettant de mûrir, et donc de poursuivre au milieu des coups de bâton qui de toute façon vous pleuvront sur le dos le long du chemin. Et en outre de regarder le moment venu la mort, sans vraiment, de terreur, faire dans son pantalon.

Mais ce sont là des concepts complexes, ramifiés, qui, traduits en mots par Oreste Nava, auraient à ses propres oreilles un son bien peu persuasif : celui d’un sermon confus de vieux gâteux.

Auteur: Fruttero Carlo

Info: L'amant sans domicile fixe

[ décalage ] [ renoncement ] [ abnégation ] [ limitation sémantique ] [ jeune-vieux ]

 

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Ajouté à la BD par miguel