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dernières paroles

Chers amis : en raison de la précarité de ma santé et de la terrible dépression sentimentale dont je souffre, ne pouvant plus continuer à écrire et à lutter pour la liberté de Cuba, je mets fin à mes jours. Ces dernières années, bien que me sentant très malade, j'ai pu terminer mon oeuvre littéraire à laquelle j'avais travaillé durant près de trente ans. Je vous lègue donc en héritage toutes mes terreurs, mais aussi l'espoir que bientôt Cuba sera libre. Je me sens satisfait d'avoir pu contribuer, même modestement, au triomphe de cette liberté. Je mets fin à mes jours volontairement, car je ne peux continuer à travailler. Aucune des personnes qui m'entourent n'est impliquée dans cette décision. Il y a un seul responsable : Fidel Castro. La souffrance de l'exil, la douleur de l'expatriation, la solitude et les maladies que j'ai pu contracter en exil, je ne les aurais certainement pas subies si j'avais pu vivre en liberté dans mon pays. J'exhorte le peuple cubain de l'exil comme de l'île à continuer à lutter pour la liberté. Mon message n'est pas un message de défaite, mais de lutte et d'espérance. Cuba sera libre. Moi je le suis déjà.

Auteur: Arenas Reinaldo

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[ note de suicide ] [ excipit ]

 

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réel-symbolique-imaginaire

[...] qu’y a-t-il en premier, le signifiant ou une impasse dans le Réel ? Parfois, Lacan présente comme un fait premier la colonisation traumatique du corps vivant par un Ordre symbolique parasite : c’est l’intervention du symbolique qui fait dérailler et sortir de ses gonds la mécanique bien équilibrée de l’organisme naturel, en transformant les instincts naturels en pulsions monstrueuses qui ne peuvent jamais être pleinement satisfaites puisqu’elles sont condamnées au retour éternel et à une immortalité obscène. Ailleurs et à d’autres moments, sur un mode plus mythico-spéculatif, Lacan semble être à la recherche d’une sorte d’excès ou de déséquilibre naturel, d’un mauvais fonctionnement ou d’un déraillement monstrueux ; il conçoit alors l’Ordre symbolique comme une in(ter)vention secondaire destinée à "civiliser" cet excès monstrueux et à résoudre son impasse. Il est tentant de soutenir que c’est ici, entre ces deux versions, que se trace la ligne de partage entre matérialisme et idéalisme : la primauté de l’Ordre symbolique est clairement idéaliste, ce n’est en dernier ressort qu’une nouvelle version de l’intervention divine dans l’ordre de la nature ; alors que la deuxième version – l’apparition de l’Ordre symbolique comme réponse à un excès monstrueux dans le Réel – est la seule solution vraiment matérialiste.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 133-134

[ oscillation ] [ langage ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

mère suffisamment bonne

Winnicott fait remarquer qu’en somme, pour que les choses se passent bien, à savoir pour que l’enfant ne soit pas traumatisé, il faut que la mère opère en étant toujours là au moment qu’il faut, c’est-à-dire précisément en venant placer au moment de l’hallucination délirante de l’enfant l’objet réel qui le comble. Il n’y a donc au départ, dans la relation idéale mère-enfant, aucune espèce de distinction entre l’hallucination du sein maternel, qui surgit par principe du système primaire selon la notion que nous en avons, et la rencontre de l’objet réel dont il s’agit.

Si tout se passe bien, l’enfant n’a donc aucun moyen de distinguer ce qui est de l’ordre de la satisfaction fondée sur l’hallucination de principe liée au fonctionnement du système primaire, et l’appréhension du réel qui le comble et le satisfait effectivement. Il s’agit donc que la mère apprenne progressivement à l’enfant à subir les frustrations, et du même coup, à percevoir, sous la forme d’une certaine tension inaugurale, la différence qu’il y a entre la réalité et l’illusion. Cette différence ne peut s’installer que par la voie d’un désillusionnement, lorsque, de temps en temps, la réalité ne coïncide pas avec l’hallucination surgie du désir.

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, pages 44-45

[ résumé ] [ maman-enfant ] [ réconfort ] [ initiation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

couple

Mon grand-père était apiculteur à Kalamazoo, Michigan, où j'ai grandi mais tout le monde a un grand-père apiculteur, cela ne signifie donc rien. D'ailleurs, mon grand-père me terrifiait. Il terrorisait tous ceux qui se trouvaient à portée de ses hurlements et je m'efforçais de ne pas me trouver en travers de son chemin, aussi n'est-ce pas de lui que je tiens mon amour des abeilles.
(...)
Ma grand-mère était une femme timide au visage mélancolique, épuisée par la vie commune avec un tel homme et qui essayait de se débrouiller avec la maigre allocation qu'il lui accordait pour faire marcher la maison. Elle ne se plaignait jamais, et avait presque le comportement d'une sainte. Elle lui survécut durant de nombreuses années et, une fois son mari mort, retrouva une certaine vitalité. Vers la fin de sa vie, elle rassembla ses petits-enfants autour d'elle.
"Je veux que vous vous rappeliez toujours votre grand-père", dit-elle.
Nous opinâmes du bonnet, l'air solennel. Elle nous fit signe de nous rapprocher.
"Je veux que vous vous rappeliez que c'était un vieux grigou, sale et mauvais comme la gale", reprit-elle d'une voix ferme, puis son regard se perdit au loin et un sourire satisfait éclaira son visage.

Auteur: Hubbell Sue

Info: Une année à la campagne

[ revanche ]

 

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société technique

Il y avait désormais un monde nouveau, un ordre nouveau, sévère, terrible, inhumain mais satisfaisant même dans ce qu’il avait de destructeur. Les Hommes étaient satisfaits d’appartenir à la grande et merveilleuse machine, même alors qu’elle les détruisait. C’était ce qu’ils désiraient. C’était ce que l’homme avait produit de plus élevé, de plus étonnant, de surhumain. Et ils s’exaltaient à l’idée d’appartenir à ce grand système qui était au-dessus du sentiment et de la raison, quelque chose de vraiment divin. Ils sentaient leur cœur mourir en eux, mais leur âme était satisfaite. C’était ce qu’ils désiraient. Autrement, Gérald n’aurait jamais pu accomplir ce qu’il accomplit. Il ne faisait que les devancer en leur donnant ce qu’ils désiraient, ce moyen de participer à un grand et parfait système qui soumettait la vie à de purs principes mathématiques. C’était une espèce de liberté, l’espèce qu’ils désiraient réellement. C’était le premier grand pas dans la démolition, la première grande phase du chaos, la substitution du principe mécanique, la destruction de l’ensemble organique, de l’unité organique, et la subordination de chaque élément organique au grand principe mécanique. C’était la pure désintégration organique et la pure organisation mécanique. C’était la première phase du chaos et la plus subtile.

Auteur: Lawrence David Herbert

Info: Femmes amoureuses, traduit de l’anglais par Maurice Rancès et Georges Limbour, éditions Gallimard, 1949, pages 328-329

[ aspiration inconsciente ] [ soumission ] [ abdication ] [ superstructure ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

interaction

Or, ce que ne pouvait manquer Smuts, de son côté, c'est que les babouins la regardaient souvent et que, plus elle ignorait leur regard, moins ils semblaient satisfaits. Si le processus d'habituation semblait voué à l'échec, c'est parce qu'il repose sur un présupposé un peu simpliste : il mise sur le fait que les babouins sont indifférents à l'indifférence. Il semblait finalement que la seule créature pour laquelle la scientifique, soi-disant neutre, était invisible n'était qu'elle-même. Ignorer les indices sociaux, c'est tout sauf être neutre. Les babouins devaient percevoir quelqu'un en dehors de toute catégorie - quelqu'un qui fait semblant de ne pas être là - et se demander si cet être pouvait être ou non éducable selon les critères de ce qui fait l'hôte poli chez les babouins. Ce type de recherches, en somme, commente Haraway, consiste à se demander si les babouins sont des êtres sociaux sans penser que les babouins se demandent la même chose à propos de leurs observateurs, et doivent en conclure que non, au vu de leur attitude. La question qui finalement affecte, traverse, le plus intensément le terrain n'est pas "est-ce que les babouins sont des sujets sociaux", mais bien "est-ce que les humains le sont ?" La question de qui est sujet, en somme, se renverse : c'est à l'humain qu'elle est renvoyée.

Auteur: Despret Vinciane

Info: Penser comme un rat

[ sciences ] [ homme-animal ]

 

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hors-la-loi

A nos yeux, il est désormais hors de doute que les criminels, auxquels s’adresse la législation pénale, sont rongés par un sentiment de culpabilité inconscient fort puissant. Celui-ci n’est donc pas la conséquence du crime, mais bien au contraire son mobile. Ce n’est que lorsqu’il atteint un paroxysme que l’homme se livre à des actes criminels. Le crime est ressenti comme un soulagement affectif car il permet de rattacher le sentiment de culpabilité inconscient à quelque chose de réel et de concret. Il sert à trouver un accommodement avec le sentiment de culpabilité devenu insupportable. En d’autres termes, il fournit une gratification substitutive aux motions proscrites et il justifie et soulage à la fois le sentiment de culpabilité inconscient. Cette tension interne trouve pour ainsi dire en lui un piton où s’accrocher.

Les conclusions des recherches de Freud jettent les bases d’une interprétation psychologique nouvelle du châtiment, d’une théorie psychanalytique du droit criminel. Le châtiment sert à satisfaire le besoin de punition inconscient qui a poussé l’individu à commettre un acte interdit. Nous savons que ce sentiment de culpabilité préexistant plonge ses racines dans le complexe d’Œdipe. Compte tenu de la double fonction du châtiment, nous pouvons ajouter que celui-ci satisfait aussi le besoin de punition collectif par le biais d’une identification inconsciente de la société avec le criminel.

Auteur: Reik Theodor

Info: Dans "Le besoin d'avouer", traduit de l'américain par Sylvie Laroche et Massimo Giacometti, Payot, Paris, 1973, page 254

[ délinquants ] [ psychanalyse ] [ origine ] [ explication ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

origine

Et c'est Lui qui, de l'eau, a créé l'homme. (Coran : 25, 54)
Dans les rites d'ablution, l'élément eau, avec lequel celui qui accomplit le rite s'identifie pour ainsi dire lui-même, peut symboliser la pureté originelle de la nature humaine telle qu'elle a été créée ; le rite remet alors en mémoire l'état de perfection humaine. En même temps, il symbolise l'identification avec la pure bénédiction qui est l'essence de la mer d'eau douce des eaux supérieures ; à un niveau encore supérieur, il symbolise l'identification avec la substance de tout l'Univers créé ; mais son sens le plus élevé est l'Identité suprême, l'immersion ou l'extinction de l'être dans les eaux de l'infinie Vérité Une.
Elles sont vraiment les Eaux réelles, et l'élément terrestre n'en est qu'une ombre lointaine.
Il ne faudrait d'ailleurs pas s'imaginer que c'est l'homme qui a choisi l'élément eau comme symbole, sous prétexte qu'elle purifie et désaltère ; c'est l'inverse qui est vrai, c'est-à-dire que l'eau apaise la soif et purifie parce que, indépendamment de tout choix humain, elle est, et a toujours été, un symbole de l'Essence pure qui satisfait éternellement la soif de tous les désirs. En tant que tel, l'élément possède en lui-même le pouvoir de réveiller la mémoire de l'homme, et jusqu'à un certain point sans même que l'homme en ait consciemment l'intention.

Auteur: Lings Martin

Info: Le Livre de la Certitude, la doctrine soufie de la Foi, de la Vision et de la Gnose, pp. 79-80

[ océanique ] [ source ] [ Islam ] [ aqua simplex ] [ spiritualité ]

 

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pesante incarnation

Je sais que je veux et n'ai pas ce que je veux. Un poids pend à un crochet ; étant suspendu, il souffre parce qu'il ne peut tomber : il ne peut se dégager du crochet car tant qu'il est poids il reste suspendu, et tant qu'il est suspendu il est dépendant.      

[...] 

La vie est envie de vie. Si elle n'est plus désirée, et donc terminée, parfaite, si elle possédait son propre soi, son existence prendrai fin. À ce stade, en tant que son propre obstacle à la possession de vie, le poids ne dépendrait plus de ce qui est extérieur mais de son propre moi, au sens où il n'aurait plus les moyens de tenter d'être satisfait, de se libérer. Le poids ne peut jamais être contourné. 

De même, aucune existence n'est jamais satisfaite de vivre dans un présent quelconque, car dans la mesure où elle est vie, elle continue, et se projette dans l'avenir puisque la vie lui manque d'une certaine manière. Si elle se possédait complètement ici et maintenant et ne manquait de rien - si elle n'attendait rien de l'avenir - elle ne pourrait continuer : elle cesserait d'être la vie. 

Tant de choses nous attirent dans l'avenir, mais nous voulons les posséder dans le présent. En vain.

Auteur: Michelstaedter Carlo

Info: Persuasion and Rhetoric. Trad Mg

[ frustration ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

éducation

une ado. Un jour, maman m'a énervée, je voulais porter à l'école un vêtement qui était dans la corbeille de linge sale, et j'ai commencé à brailler qu'elle n'avait pas fait son boulot. [...] Elle a répondu que si je n'étais pas satisfaite de sa façon de s'occuper de mon linge, je savais où se trouvait la machine. Alors j'ai ouvert le lecteur de cassettes qui était dans la cuisine, arraché celle qui était dedans, et je l'ai jetée par terre. La cassette a éclaté en deux, le ruban s'est dévidé, et ce n'était pas récupérable. Je suis restée figée, horrifiée d'avoir fait une chose pareille. J'ai pensé qu'elle allait me tuer. Au lieu de quoi, elle a laissé tomber ce qu'elle était en train de faire, elle est venue ramasser la cassette, terriblement calme, a regardé laquelle c'était, et a dit : "James Taylor. C'est celle avec 'Your smiling face', ma préférée. Tu sais pourquoi je l'aime autant ? Parce que ça commence par 'Dès que je vois ton sourire, je souris aussi, car je t'aime.' [...]" Et elle a ajouté : "C'est ma chanson préférée parce que, chaque fois que je l'entends, elle me fait penser à toi, combien je t'aime. Et là, après ce que tu viens de faire, il faudrait plus que jamais que j'écoute cette chanson."

Auteur: Barclay Linwood

Info: Cette nuit-là, p. 170-171

[ enfance ] [ amour ] [ musique ] [ colère ]

 

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