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évolution

Les substances proprement dites, et en général tous les êtres qui existent absolument, viennent d’un sujet antérieur, c’est ce qu’on voit clairement, si l’on veut y regarder. Toujours il y a un être subsistant préalablement d’où naît celui qui naît et devient : les plantes et les animaux, par exemple, qui viennent d’une semence. Tout, ce qui naît et devient, généralement parlant, naît, soit par une transformation, comme la statue qui vient de l’airain ; soit par une addition, comme tous les êtres qui s’accroissent en se développant ; soit par une réduction, comme un Hermès, qu’on tire d’un bloc de pierre ; soit par un arrangement, comme la maison ; soit enfin par une altération, comme les choses qui souffrent un changement dans leur matière. Or, il est bien clair que, pour tout ce qui naît et se produit ainsi, il faut que tout cela vienne de sujets qui existent antérieurement.

Auteur: Aristote

Info: Physique, Livre I, Chapitre 8, paragraphe 9

[ matriochkas ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

fortune familiale

L’aîné deviendra à son tour un vater vertueux, et la même histoire recommencera. Dans cinquante ou soixante-dix ans, le petit-fils du premier vater continuera l’œuvre, amassera un gros capital et alors… le transmettra à son fils ; celui-ci au sien, et, après cinq ou six générations, naît enfin le baron de Rothschild, ou Hoppe et Cie, ou le diable sait qui. Quel spectacle grandiose ! Voilà le résultat de deux siècles de patience, d’intelligence, d’honnêteté, de caractère, de fermeté… et la cigogne sur le toit ! Que voulez-vous de plus ? Ces gens vertueux sont dans leur droit quand ils disent : ces scélérats ! en parlant de tous ceux qui n’amassent pas, à leur exemple. Eh bien ! j’aime mieux faire la fête à la russe ; je ne veux pas être Hoppe et Cie dans cinq générations ; j’ai besoin d’argent tout de suite ; je me préfère à mon capital…

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Le joueur

[ transmission ] [ famille ] [ patrimoine ] [ continuité ] [ dénigrement ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

protestantisme

Luther, un des pères du monde moderne... Les Français, volontiers, se servent de la formule, ou d’autres analogues et de même résonance. A condition de noter scrupuleusement combien involontaire fut cette paternité, combien peu l’indésirable enfant réalisa les vœux de son géniteur, on peut la retranscrire, si l’on veut, et la reprendre à son compte. Luther, en vivant, en parlant, en se montrant lui, a créé, comme tant d’autres, maintes situations de fait, à leur tour génératrices de conséquences spirituelles ou morales qu’il n’avait point envisagées. Et pour avoir accompli le schisme sans rétablir l’unité ; affaibli et diminué matériellement l’Église catholique ; créé des conditions propices à la naissance de sectes innombrables ; provoqué la discussion par des laïcs de questions religieuses ; exposé la Bible aux regards des curieux — pour cela, pour bien d’autres choses encore, il est certain que le réformateur mérite la reconnaissance d’hommes qu’il n’a cessé de combattre et de détester.

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, page 195

[ malentendu ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

intellection

Qu’est-ce que mon âme

sinon une nuit suspendue à la terre

parlant avec les scies des nuages

et de la sciure de paix

du corps des dieux jetée

sur les épaules des vierges.



Pendant le sommeil on entend couler la lumière

quand ta plaie bleue contourne l’espace

immaculé de la fleur et que ton front s’unit

avec le martèlement énervé de la constellation dans le ciel.



Je pressens que bientôt je serai tenté par le scintillement

de ton genou blanc dont surgissent des poissons uraniques

et que je m’effondrerai debout

vers la fontaine qui illumine mes yeux.



Et la vapeur de l’être torpille

le silence le retournant vers nous

et nous aimons nous traîner à genoux

jusqu’à ce que le jour lave la terre au moyen de tonnerres.

Auteur: Ulmeanu Radu

Info: Dix poètes roumains contemporains, Association Poemania. Qu’est-ce que mon âme ?

[ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

vérité incarnée

La parole dans la Bible est intégrée à la personne. Elle est vraie si la personne est vraie. Les paroles de Jésus n’ont aucune espèce de valeur ni d’intérêt si elles sont séparées de la personne de Jésus. Il y a en lui parfaite unité du vécu, de l’action, de la parole, de la relation, de la connaissance. La rupture actuelle entre le parlant et la parole dépouille la parole mais bientôt celle-ci reprend une valeur. Mais où ? forcément dans le non-humain, et sa valeur sera référence à la raison, à la science, à une doxa, à un courant social, à une conception du beau ou du vrai. Une conception. Et non point la beauté du vécu en accord avec soi-même, la vérité de l’unité d’une personne. A partir de ce moment la parole est livrée à tous les vents, à tous les changements, elle perd tout poids et toute signification. Elle devient instrument.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, page 247

[ rencontre ] [ dévaluation ] [ réaliste-abstraite ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

contrastes

Ce qui me stupéfie le plus chez les gens, c’est leur sens de la stabilité, comme si c’était une qualité particulière, l’autosatisfaction fomentée par les habitudes, les goûts, les réactions. Le temps aussi, pour moi, n’est pas linéaire, mais fait de trous, de ravaudages, de cratères. Un peu comme le temps au moment des bombardements. On entend d’abord la bombe s’approcher, siffler, de plus en plus fort, à tout moment la bombe va tomber et exploser, mais tu ne sais pas exactement – et ce n’est qu’une dizaine de secondes – ni si elle va tomber sur toi ou à côté. Ensuite, on entend l’explosion et tu comprends que tu es encore intact, cette fois encore, tu n’as pas été touché. Une dizaine de secondes qui te séparent de la mort. Ensuite, tu replonges dans la vie et le temps recouvre sa durée habituelle. Voilà, c’est ce que je voulais dire en parlant de trou, ravaudage, cratère.

Auteur: Dimova Teodora

Info: Les dévastés

[ quête homéostatique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

confusion catégorielle

Et ce qui achève notre impuissance à connaître les choses, est qu’elles sont simples en elles-mêmes, et que nous sommes composés de deux natures opposées et de divers genre, d’âme et de corps. [...]

De là vient que presque tous les philosophes confondent les idées des choses, et parlent des choses corporelles spirituellement et des spirituelles corporellement. Car ils disent hardiment que les corps tendent en bas, qu’ils aspirent à leur centre, qu’ils fuient leur destruction, qu’ils craignent le vide, qu’elle a des inclinations, des sympathies, des antipathies, qui sont toutes choses qui n’appartiennent qu’aux esprits. Et en parlant des esprits, ils le considèrent comme en un lieu, et leur attribuent le mouvement d’une place à une autre, qui sont choses qui n’appartiennent qu’aux corps.

Au lieu de recevoir les idées de ces choses pures, nous les teignons de nos qualités, et empreignons [de] notre être composé toutes les choses simples que nous contemplons.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Pensées, 72-199

[ projection anthropomorphique ] [ objectivité impossible ]

 

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division

L'ego comme fonction imaginaire est loin de se confondre avec le sujet (...) Parce que le sujet parlant, nous devons forcément l'admettre comme sujet pour une seule raison: qu'il est capable de mentir, c'est-à-dire qu'il est distinct de ce qu'il dit (....) Et bien, cette dimension du sujet parlant, et du sujet parlant en tant que trompeur, est ce que Freud nous découvre dans l'inconscient (...) Freud nous montre que non seulement dans le sujet humain il y a quelque chose qui parle, mais qui parle au plein sens du mot parler, il y a quelque chose qui ment, en connaissance de cause, et hors de l'apport de la conscience (...) Mais cette dimension du sujet, du même coup ne se confond plus du tout avec l'ego. Le moi est déchu de ce fait même de sa position absolue dans le sujet, le moi est un mirage, comme le reste, un élément des relations objectales du sujet.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Séminaire du 19 mai 1954

[ recouvrement partiel ] [ psychanalyse ] [ structure ]

 

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quiproquo éternel

Je ne dis pas que le verbe soit créateur. Je dis tout autre chose parce que ma pratique le comporte : je dis que le verbe est inconscient - soit malentendu.

Si vous croyez que tout puisse s'en révéler, eh bien, vous vous mettez dedans: tout ne peut pas.

Cela veut dire qu'une part ne s'en révélera jamais.

C'est précisément ce dont la religion se targue.

Et c'est ce qui donne son rempart à la Révélation dont elle se prévaut pour l'exploiter.

Quant à la psychanalyse, son exploit, c'est d'exploiter le malentendu.

Avec, au terme, une révélation qui est de fantasme.

C'est ce que vous a refilé Freud.

Quel filon, il faut le dire.

Tous autant que vous êtes, qu'êtes-vous d'autre que des malentendus ?

Le nommé Otto Rank en a approché en parlant du traumatisme de la naissance.

De traumatisme, il n'y en a pas d'autre: l'homme naît malentendu.

Auteur: Lacan Jacques

Info: séance du 10 juin 1980, "dissolution", in Ornicar n°23

[ division ] [ constitution du sujet ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

bavardage

Lorsque tu veux savoir quelque chose et que tu n'y parviens pas par la réflexion intérieure, je te conseille alors, mon cher et spirituel ami, d'en parler avec le premier venu.

Point n'est besoin que ce soit un esprit particulièrement pénétrant, je ne veux pas dire non plus que tu dois l'interroger sur ce qui te préoccupe : non ! tu dois plutôt lui en parler d'abord.

Je te vois me faire de grands yeux et me répondre qu'on t'avait donné, dans tes jeunes années, le conseil de ne parler de rien d'autre que de choses que tu comprends déjà.

Mais, à l'époque, tu parlais vraisemblablement avec la prétention d'apprendre des choses aux autres ; je veux, pour ma part, que tu parles avec l'intention raisonnable de t'instruire toi-même ; et qu'ainsi ces deux règles de l'intelligence, différemment selon les cas, puissent peut-être absolument coexister.

Le Français dit "L'appétit vient en mangeant" et ce principe reste vrai quand on le parodie et que l'on dit l'idée vient en parlant.

Auteur: Kleist Heinrich von

Info:

[ révélateur ] [ clarification des pensées ] [ maïeutique verbale ]

 

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