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existence

Notre héritage n'est précédé d'aucun testament. On ne se bat bien que pour les causes qu'on modèle soi-même et avec lesquelles on se brûle en s'identifiant. Agir en primitif et prévoir en stratège. Nous sommes des malades sidéraux incurables auxquels la vie sataniquement donne l'illusion de la santé.


Auteur: Char René

Info: Feuillets d'Hypnos

[ incompréhensible ] [ dualité ] [ théorie-pratique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

travail répétitif

Parfois c’est rassurant comme un cocon
On fait sans faire
Vagabondant dans ses pensées
La vraie et seule liberté est intérieure
Usine tu n’auras pas mon âme
Je suis là
Et vaux bien plus que toi
Et veux bien plus à cause de toi
Grâce à toi
Je suis sur les rives de l'enfance
Pas un mort n'était encore venu obscurcir ma vie
Je suis chez ma grand-mère.

Auteur: Ponthus Joseph

Info: À la ligne : Feuillets d'usine, p. 179

[ prison ]

 

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rumination musicale

À l'usine on chante
Putain qu'on chante
On fredonne dans sa tête
On hurle à tue-tête couvert par le bruit des machines
On sifflote le même air entêtant pendant deux heures
On a dans le crâne la même chanson débile entendue à la radio le matin
C'est le plus beau passe-temps qui soit
Et ça aide à tenir le coup Penser à autre chose
Aux paroles oubliées
Et à se mettre en joie

Auteur: Ponthus Joseph

Info: À la ligne : Feuillets d'usine. P 190, La Table ronde, 2019

[ Ohrwurm ] [ évasion ]

 

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embauche

À l'usine

L'attaque est directe

C'est comme s'il n'y avait pas de transition avec le monde de la nuit

Tu re-rentres dans un rêve

Ou un cauchemar

La lumière des néons

Les gestes automatiques

Les pensées qui vagabondent

Dans un demi-sommeil de réveil

Tirer tracter trier porter soulever peser ranger Comme lorsque l'on s'endort Ne même pas chercher à savoir pourquoi ces gestes et ces pensées s'entremêlent

À la ligne

Auteur: Ponthus Joseph

Info: À la ligne : Feuillets d'usine. Page 16, La Table ronde, 2019.

[ début du travail ] [ réveil ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

froid

En somme, on n'est bien que couché !...
A condition de ne jamais remuer, de s'être empaqueté dans les deux couvertures, d'avoir enfilé, l'une sur l'autre, cinq paires de chaussettes, de s'être calé les reins avec ses souliers, afin de pouvoir les remettre, le moment venu, on est bien !...
Je lis un livre. Toutes les dix pages, j'arrête ma lecture, j'arrache ces dix feuillets, je les tords et j'allume. Cela fait, pendant quelques secondes, une chaleur de four qui tombe tout de suite, mais permet quand même d'arriver au bout des dix pages suivantes.

Auteur: Vercel Roger

Info: Capitaine Conan, chapitre 1 de l'édition de poche 1956

[ débrouille ] [ lire ] [ chauffage ]

 

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prolétaires

L’autre jour à la pause j’entends une ouvrière dire à un de ses collègues
"Tu te rends compte aujourd’hui c’est tellement speed que j’ai même pas le temps de chanter".
Je crois que c’est une des phrases les plus belles les plus vraies et les plus dures qui aient jamais été dites sur la condition ouvrière.
Ces moments où c’est tellement indicible que l’on n’a même pas le temps de chanter
Juste voir la chaîne qui avance sans fin l’angoisse qui monte l’inéluctable de la machine et devoir continuer coûte que coûte la production alors que
Même pas le temps de chanter.
Et diable qu’il y a de jours sans.

Auteur: Ponthus Joseph

Info: À la ligne : Feuillets d'usine

[ sous pression ] [ stressés ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

Gaule

Charlemagne a été érigé en fondateur mythique de l'école dans les manuels de la IIIe République. Son action personnelle est indéniable, même si elle est difficile à évaluer. Regrettant de n'avoir pas reçu lui-même une éducation intellectuelle, il cherche pendant tout son règne à combler ce handicap: "Pour l'étude de la grammaire il suivit les leçons du diacre Pierre de Pise, alors dans sa vieillesse", raconte Eghinard; "pour les autres disciplines, son maitre fut Alcuin, l'homme le plus savant qui fût alors. Il s'essaya aussi à écrire, et il avait pour habitude de placer sous les coussins de son lit des tablettes et des feuillets de parchemin afin de profiter de ses instants de loisir pour s'exercer à tracer des lettres; mais il s'y prit trop tard et le résultat fut médiocre."

Auteur: Minois Georges

Info: Les grands pédagogues de Socrate aux cyberprofs

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

rapport

Le dossier est devenu parole d'évangile ; il ne peut que dire la vérité. Si vous avez la naïveté de porter cette vérité sur une feuille de papier, sans fioriture ni langue de bois, et si vous arrivez à un total de deux ou trois feuillets, vous commettez une lourde erreur : vous êtes mort.
Les règles sont simples : rédigez dès lors le dossier le plus épais possible. Plus il est gros, moins il y a de chances qu'on vérifie la véracité de ses données. Que l'auteur soit juge et partie n'est que le résultat de l'abdication de l'examinateur du dossier. Gonflez les choses les plus insignifiantes, maniez le jargon administratif, surfez sur les concepts porteurs. Il y a ainsi des mots clés qui doivent revenir régulièrement, presque en mode subliminal. Cela prend du temps ? Prenez-le sur votre enseignement et sur vos recherches. Et vous constaterez que rédiger un dossier relève de deux arts : l'art culinaire et l'art du spectacle.

Auteur: Engel Vincent

Info: Le Soir, La Chronique, 23 janvier 2004, p.2

[ rédaction ] [ études ]

 

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écrivains opprimés

Mon Dieu, que de vers ! Que de poèmes ! Jamais la Russie n’a connu une époque pareille, ni avant, ni après. La poésie remplissait le vide sans air, elle se transformait elle-même en air. C’était peut-être "de l’air dérobé", comme a dit Mandelstam. La plus haute reconnaissance, pour un poète, ce n’est pas le prix Nobel, mais le bruissement de ces feuillets recopiés à la machine et à la main, avec des fautes et des coquilles, presque illisibles : Tsvétaïeva, Akhmatova, Mandelstam, Pasternak, Soljénitsyne et, pour finir Brodsky. (…)

Le pouvoir soviétique persécutait les gens sans travail, rangeant parmi eux ceux qu’il empêchait lui-même de travailler. Le parasite Iossif Brodsky avait déjà été libéré de sa relégation dans le village de Norenskaïa, et rien ne laissait présager que cinquante ans plus tard, une salle à la mémoire de l’ancien relégué serait inaugurée dans la bibliothèque locale, et qu’une demoiselle usée entre deux âges y organiserait des visites sur le thème "Brodsky à Norenskaïa".

Auteur: Oulitskaïa Ludmila

Info: Le chapiteau vert, p 122

 

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Ajouté à la BD par miguel

résignation

Et Jérôme Calvière, glissant les feuillets dans l'enveloppe, comprenait ce que jusqu'ici il n'avait jamais entrevu. Il devinait avec lenteur que la terre dont parlait Max Leblond n'était pas le sol qui s'étendait, au matin de chaque jour, devant lui et sur lequel il marchait. Elle ne se découvrait plus comme une étendue qu'on domine mais comme une substance pâteuse, tantôt active, tantôt souffrante, intime quoique impersonnelle, dans laquelle on s'abrite avant de se fondre.
Soldat ou terrassier, mais homme, Max Leblond l'avait abordée à la pelle et à la pioche. Il avait perpétré cet inceste et la guerre l'avait ramené à ce sein et à ce ventre, pour s'y enfouir.
Entre ces lèvres, encore une fois réceptrices avant d'être parturientes, il avait connu dans l'obscurité de la nuit la souveraine indifférence de ceux qui sont parvenus au port qu'ils avaient depuis si longtemps quitté. Et il avait accepté de penser que sa chair était faite de cette matière qui était aussi celle du monde. Il était juste que le flot rouge teinté de ce pigment de fer à elle emprunté lui retournât.

Auteur: Chauviré Jacques

Info: La Terre et la Guerre

[ conflit ] [ littérature ]

 

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