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psychose

[...] la schizophrénie est une situation de crise microsociale, dans laquelle les actes et l'expérience d'une certaine personne sont invalidés par les autres, pour certaines raisons culturelles et micro culturelles (généralement familiales) compréhensibles, qui finalement font que cette personne est élue et identifiée plus ou moins précisément comme "malade mentale" et ensuite confirmée (selon une procédure de catalogage spécifiable mais hautement arbitraire) dans l'identité de "patient schizophrène", par des agents médicaux ou quasi médicaux. Cette définition, on voudra bien le noter, se réfère à un désordre extrême (crise) à l'intérieur d'un groupe, et ne dit rien sur le désordre chez la personne "schizophrène". Cependant, la personne élue a généralement, antérieurement à la crise, grandit en faisant du monde une expérience conditionnée par le manque global ou partiel de validation consensuelle et de sa perception de soi et de sa perception d'autrui.

Auteur: Cooper David

Info: Psychiatrie et antipsychiatrie

[ groupe ] [ polarisation ] [ rétroaction ]

 

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mégapole

J'aime bien le métro. C'est un endroit sombre et chaud où des machines ponctuelles viennent me chercher et me transportent sans incident. Dans le métro, les mots ne vont jamais plus loin qu'eux-mêmes. Sortie. Correspondance. Entrée réservée aux voyageurs munis de billets seulement. Et puis, dans chaque voiture, il y a le plan de la ligne, une splendeur à laquelle bien peu font attention. Chaque station est identifiée d'un gros point coloré, reliée à la suivante d'un tronçon de même couleur et de longueur égale. L'incohérence de la surface disparaît, le chaos du dessus est démêlé, rendu à la simplicité d'une droite parfaite sur laquelle se déroulent les quartiers et les monuments, les maisons et les boulangeries, les squares avec leurs manèges, leurs statues. Je ferme les yeux, et je joue à inventer la vie du dessus, à la faire tourner au bout de mon doigt, le plus longtemps possible, comme font ces basketteurs noirs très doués qui rigolent tout le temps.

Auteur: Foglino Bernard

Info: La mécanique du monde

 

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cadences biotiques

Les rythmes circadiens sont impliqués lors de certains des symptômes de la dépression, comme le réveil précoce et la variation diurne de l'humeur. L'importance possible du système circadien dans sa pathogenèse est suggérée par la capacité qu'ont les altérations expérimentales du rythme du sommeil et de l'éveil à modifier l'état clinique. La fréquence de chaque rythme biologique peut varier de quelques millisecondes à plusieurs mois ou années. La plupart des perturbations rythmiques identifiées dans les symptômes de la maladie maniaco-dépressive surviennent en cours de la journée - c'est-à-dire qu'il s'agit de rythmes circadiens - plus apparentes dans le cycle quotidien repos-activité. Les récurrences épisodiques de la maladie, par contre, sont généralement infradiennes*, oscillant autour de périodes de plusieurs mois ou années. La manie et la dépression épisodiques peuvent également refléter des perturbations des rythmes ultradiens, ceux qui oscillent plus d'une fois par jour, courants au niveau cellulaire et dans la sécrétion d'hormones, ainsi que dans des fonctions autonomes telles que la circulation, la pression sanguine, la respiration, le rythme cardiaque et les cycles du sommeil.

Auteur: Redfield Jamison Kay

Info: Touched with Fire: Manic-Depressive Illness and the Artistic Temperament. *infradien, cycle avec une période de plus de 24 heures

[ polyrythmes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

monde paroles

Pour découvrir les limites d'une affirmation, le seul moyen d'y parvenir est de la dépasser par une seconde phase qui, non seulement inclut la précédente, mais qui démontre également qu'il existe d'avantage de réalité que cette première phase ne le laissait alors concevoir.

Hegel dénomme 'dialectique' cette progression plutôt complexe dont le but n'est pas d'assembler une multitude de perspectives limitées mais plutôt de produire à chaque fois une condition nouvelle.

Comme l'avance Hegel, une seule perspective à la fois peut être considérée au cours de ce processus, or une fois ses limites identifiées, on peut de fait en déduire que celle-ci a DÉJÀ été dépassée et que, par là, l'évaluation d'une nouvelle perspective est déjà en cours. Il s'agit d'une marche en avant où l'on observe une perspective en transcender une autre, et ainsi de suite. On comprend alors rapidement que toute la réalité est dialectique, et que c'est seulement la totalité qui contient l’ensemble des perspectives pouvant être. Comme l'explique Hegel: 'L'ensemble des configurations traversé par la conscience au fil de son évolution, représente en fait l'histoire détaillée de son propre développement à partir de la position finale du savoir absolu.

Auteur: Marshall George J.

Info: Hegel and the Elephant. — In: The Paideia Project 1999

[ observateur miroir ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

chialer

Voici par exemple cette femme qui vient me consulter et qui avec son flot de larmes ne fait qu’embrouiller la situation. Voilà qui est terriblement négatif et fou, parce qu’elle m’ennuie à mourir, et je commence à lire mon journal. Cela, je l’ai vraiment fait. Une femme avait littéralement inondé mon bureau, elle avait apporté six mouchoirs, et je lui ai dit : "Ah, vous apportez ces parapluies psychiques pour vous mettre à l’abri du flot." Et elle pleura sans s’arrêter pendant presque une heure. Et pendant qu’elle pleurait à chaudes larmes pendant trois longs quarts d’heure, je lisais mon journal et fumais un cigare, mais une éclaircie survint, on put parler pendant un petit quart d’heure – et puis ça a repris de plus belle. Une autre patiente peut aussi d’entrée de jeu sortir de sa manche une grande scène dramatique, et j’ignore complètement de quoi elle parle : elle est seulement folle, totalement identifiée à ses émotions. Donc, c’est un grand pas en avant quand les gens peuvent enfin dire : "Je suis dans tel et tel état, pardonnez-moi, sapristi." Voilà qui est humain, voilà le premier cercle magique contre les forces de destruction les plus absolues, ou contre manipura.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Analyse des visions", conférence du 30 novembre 1932

[ témoignage ] [ psychanalyste ] [ mépris ] [ possession ] [ envahissement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

soumission

[…] Lacan s’appuie sur le récit biblique du sacrifice d’Isaac par Abraham. Rompant avec les interprétations édifiantes sur l’oblativité (le don de son fils à l’Elohim), il montre le ressort de ce récit : "Aller sacrifier son petit garçon à l’Elohim du coin, à l’époque c’était courant." Autour d’Israël, il était coutumier de sacrifier le plus cher à son Baal ; en Israël, c’était défendu, mais la répétition de l’interdit indique bien que ça sacrifiait dur, les rois comme le peuple.
[…] [Abraham] est dans l’angoisse du désir de l’Autre dont il a reçu un enfant sans autre appui que la promesse, et qui l’a fait père par une femme bréhaigne. Il pare à cette angoisse par le "sacrifice" de son unique. Pendant trois jours et trois nuits, il marche sans broncher, en croisé se vouant à la jouissance de l’Autre […]. Or, sur la montagne du sacrifice la main de l’ange d’Elohim arrête son bras. Ce geste qui barre est le "non" de la loi du désir : pas de savoir sur la jouissance de l’Autre (côté perversion), pas de demande de l’Autre à satisfaire comme identifiée à son désir (côté névrose). Ainsi, ce "non" ouvre-t-il une béance entre désir et jouissance.

Auteur: Julien Philippe

Info: Dans "Pour lire Jacques Lacan", page 132

[ obéissance ] [ ignorance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

science-fiction

Elle me toisa, moue amusée sur la face.

- Cette barrière divine est locale. Notre galaxie, au fur et à mesure du développement de la vie sub-atomique, a développé son âme propre... un méta esprit, sécrétion de la matière de son ile galactique...

- ?

- Ce qu'on a pas encore réussi à comprendre c'est comment aller au-delà pour percevoir, identifier et éventuellement classifier d'autres divinités galactiques du même genre... On ne sait comment s'y prendre.

- Un dieu issu de 200 milliards d'astres, entouré de milliards d'autres divinités comme lui... dans cet univers ?

- Oui, dans cet univers, tu fais bien de préciser... Elle affichait un sourire affuté par la sonde perforante de ses yeux.

- Tous les médiums, si divers et variés de notre voie lactée en sont d'accord... Ils sont issus des plus de dix mille civilisations que notre conscience collective a appris à discriminer. Depuis les pierres organiques à pensées longues jusqu'aux quasi esprits que forment les immenses regroupement essaims des minuscules entités-oiseaux de Tioree*... Sans parler des anciens mystiques soufis de la planète d'où tu viens. Bref tous s'accordent sur la représentation d'une divinité identifiée à notre nébuleuse.

- Mais ce n'est pas scientifique... Et comment déduire que les autres amas d'étoiles font de même ?

- Mon pauvre. Elle ralentit son débit. Un tel consensus ne supporte aucune contradiction. Connais-tu la théorie des structures fractales ?

- Un peu

- Ce modèle ancien et ses dérivés évoluent à toute berzingue, on a maintenant extrapolé des occurences intriquées à des vitesses diverses, non assorties selon nos standards... Son regard clouait sur place. "Bg8zCdai fdfdaf adffas dfsff" messageait-il.

Auteur: Mg

Info: 7 mars 2017, *à la source de leur très célèbre et ultra rapide télépathie collective

[ représentation du monde ] [ fantasy ]

 
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ordre discursif

Sa gerbe n'était point avare, ni haineuse - Victor Hugo. Voilà une métaphore. […] Il n'y a pas comparaison, mais identification. [...]

La métaphore suppose qu’une signification est la donnée qui domine, et qu’elle infléchit, commande l’usage du signifiant, si bien que toute espèce de connexion préétablie, je dirais lexicale, se trouve dénouée. [...] il est clair que l’usage de la langue n’est susceptible de signification qu’à partir du moment où on peut dire Sa gerbe n’était point avare, ni haineuse, c’est-à-dire où la signification arrache le signifiant à ses connexions lexicales.

C’est là l’ambiguïté du signifiant et du signifié. Sans la structure signifiante, c’est-à-dire sans l'articulation prédicative, sans la distance maintenue entre le sujet et ses attributs, on ne pourrait qualifier la gerbe d'avare et de haineuse. C'est parce qu'il y a une syntaxe, un ordre primordial de signifiant, que le sujet est maintenu séparé, comme différent de ses qualités.

[…] Cette phase du symbolisme qui s'exprime dans la métaphore suppose la similarité, laquelle est manifestée uniquement par la position. C'est par le fait que la gerbe est le sujet de avare et de haineuse, qu'elle peut être identifiée à Booz dans son manque d'avarice et sa générosité. C’est par la similarité de position que la gerbe est littéralement identique au sujet Booz. Sa dimension de similarité est assurément ce qu’il y a de plus saisissant dans l’usage significatif du langage, qui domine tellement l’appréhension du jeu du symbolisme que cela nous masque l’existence de l’autre dimension, la syntaxique. Pourtant, cette phrase perdrait toute espèce de sens si nous brouillions les mots dans leur ordre.

Voilà ce qu’on néglige quand on parle de symbolisme – la dimension liée à l’existence du signifiant, l’organisation du signifiant.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, pages 345 à 347

[ grammaire ] [ alignement ] [ équivalence ] [ agencement des mots ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

perception

Dans les temps anciens les humains ne différenciaient pas la couleur bleu.

Dans l'Odyssée Homère décrit une mer "sombre comme le vin" et le mot bleu n'est pas utilisé une seule fois dans tout le texte. Il semble que le bleu soit la dernière couleur identifiée par nos sens. Par exemple elle est celle qui apparait en dernier dans beaucoup de langues anciennes comme le grec, le chinois, le japonais ou l'hébreu... Et avant l'apparition de ce mot il y a des faits qui tendent à prouver que les humains ne voyaient pas le bleu comme nous le voyons aujourd'hui. L'historien du langage Lazarus Geiger a mis en évidence, après avoir compilé des documents anciens, que chaque culture eut d'abord des termes pour noir et banc, ou sombre et clair. Le mot suivant fut le rouge, puis jaune et vert et finalement bleu. La première culture ancienne avec un terme pour bleu fut celle des égyptiens, qui fut aussi la première à produire des colorants de cette couleur.

Mais est-ce que les peuples anciens pouvaient voir cette couleur ? Est-ce que l'on voit quelque chose si on n'a pas de mot pour ?

Jules Davidoff a procédé a une expérimentation avec la tribu Himba de Namibie. Le langage de la tribu n'a pas de mot pour désigner le bleu. On leur a présenté un cercle de 14 carrés, 13 verts et un bleu. Certains ne surent comment décider et d'autres prirent beaucoup de temps pour donner une réponse et le différencier. Mais parmi les carrés il y en avait un, très légèrement décalé (que je n'ai pas remarqué d'ailleurs), mais que les Himbas détectèrent immédiatement. Par ailleurs ils ont beaucoup de mots pour la couleur verte. Davidoff en conclut que sans un mot pour une couleur c'est beaucoup plus difficile de remarquer qu'elle est unique, spécifique. Donc même si nos yeux pouvaient probablement voir le bleu dans les temps anciens nous n'avons appris a discriminer cette teinte que beaucoup plus tard.

Auteur: Internet

Info: juin 2016

[ évolution ] [ coloris ] [ historique ] [ teintes ] [ cognition ]

 

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pré-romantisme

La structure sociologique du "Sturm und Drang" était encore plus complexe que celle des formes de préromantisme d'Europe  occidentale, non seulement parce que la classe moyenne et l'intelligentsia allemandes ne s'étaient jamais identifiées assez étroitement aux Lumières pour garder les yeux fixés sur les objectifs du mouvement et ne pas s'en écarter, mais aussi parce que leur lutte contre le rationalisme du régime absolutiste était en même temps une lutte contre les tendances progressistes de l'époque. Ces classes n'ont jamais pris conscience du fait que le rationalisme des princes représentait un danger moins grave pour l'avenir que l'anti-rationalisme de leurs propres concurrents. D'ennemis du despotisme, elles sont donc devenues les instruments de la réaction et n'ont fait que promouvoir les intérêts des classes privilégiées en s'attaquant à la centralisation bureaucratique. Certes, leur lutte n'était pas dirigée contre les tendances au nivellement social du système, avec lesquelles les intérêts de l'aristocratie et de la haute bourgeoisie étaient en conflit, mais contre son influence généralisatrice et la violation de toute la diversité et de la distinction intellectuelles.  Elles défendaient les droits de la vie, de l'être individuel, de la croissance naturelle et du développement organique, contre le formalisme rigide de l'administration rationalisée, ce qui signifiait non seulement la négation de l'État bureaucratique avec sa généralisation mécanique et son enrégimentement, mais aussi la répudiation du réformisme planificateur et régulateur des Lumières. Et bien que l'idée de la vie spontanée et irrationnelle soit encore de nature indéfinie et fluctuante et certainement hostile aux Lumières, mais pas encore nettement conservatrice dans son objectif, elle contenait déjà l'essence de toute la philosophie du conservatisme. Il n'était pas nécessaire d'attribuer à ce principe de "vie" une surrationalité mystique, par rapport à laquelle le rationalisme de la pensée éclairée semblait contre nature, inflexible et doctrinaire, et de représenter la naissance des institutions politiques et sociales à partir de la "vie" historique comme une croissance "naturelle", c'est-à-dire surhumaine et surrationnelle, afin de protéger ces institutions contre toutes les attaques arbitraires et d'assurer la pérennité du système dominant.

Auteur: Hauser Arnold

Info: Histoire sociale de l'art, volume 3 : Rococo, classicisme et romantisme.

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste