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écriture

je me suis étonnée, un jour, lors d’un atelier d’écriture, qu’une participante me dise trouver si difficile d’écrire sur la folie, sujet abordé dans plusieurs de mes nouvelles. Ca me semble si naturel, au contraire, d’écrire à partir d’une vision du monde radicalement différente de celle des autres et de faire naître une forme de trouble à partir de là. Je peux m’y projeter cent fois plus facilement que dans le quotidien d’une famille ordinaire. Il suffit d’un léger pas de côté : trouver la logique qui habite le personnage et s’y tenir jusqu’au bout. C’est un exercice qui devient vite jubilatoire dès lors que l’on maîtrise l’angle d’attaque.

Tout trouve son utilité un jour. Même la différence.

Auteur: Fazi Mélanie

Info: Nous qui n'existons pas

[ décentrage ] [ astuce ] [ recette ]

 

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homme-animal

J’abrite dans mon cœur un visage triangulaire couleur de nuée, des yeux de raisins verts, un petit corps souple et fourré. Cet amour s’est emparé de moi, et c’est comme au premier jour. Nulle altération dans le ravissement qui me saisit chaque fois que je le vois.

Cela fait douze ans que nous vivons ensemble, lui et moi. Douze ans, et aucune dispute entre nous. Peut-être a-t-il des choses à me reprocher – des visites désagréables et que je juge obligatoires pour sa santé par exemple – mais quant à moi, non, je n’ai jamais ressenti aucun désaccord avec lui, j’ai la chance de partager la vie d’un être parfait. Cela fait douze ans que nous voguons sur un petit nuage, mon chat et moi.

Auteur: Detcherry Chantal

Info: La vie plus un chat

[ couple parfait ]

 

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mondialisation

Pourquoi un Etat ne peut-il plus vivre hors du système capitaliste ? Parce qu’en réalité, sur la planète capitaliste, il n’y a plus d’Etat ; ou en tout cas, la notion d’Etat a changé de sens. Il n’y a plus que des acteurs économiques qui interagissent entre eux ; les Etats font partie du grand marché mondial au même titre que les grandes entreprises ou les grandes institutions financières.
Si bien qu’un Etat hors système est comme un homme hors système : c’est un clochard, un clopinard, un SDF, avec le niveau de vie qui l’accompagne. Aux yeux des marchés et de ceux qui les animent, les traders, il n’est plus qu’une manifestation d’un néant dont leur mémoire a tout simplement oublié l’existence, si tant est qu’elle l’ait enregistrée un jour.

Auteur: Bouchard Jean-François

Info: L'éternelle truanderie capitaliste

[ financiarisation ]

 

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sécularisation

Le dépouillement des dieux est le processus à double face par lequel, d’un côté, l’idée générale du monde (Weltbild) se christianise, dans la mesure où le fondement du monde est posé comme infini, comme inconditionné, comme absolu, et de l’autre le christianisme transforme son idéal de vie en une vision du monde (la vision chrétienne du monde), et ainsi se met au goût du jour. Le dépouillement des dieux, c’est la vacance par rapport à Dieu et aux dieux. Le christianisme est le principal responsable de son avènement. Cependant, le dépouillement des dieux exclut si peu la religiosité, que c’est plutôt avec lui seulement que le rapport aux dieux se mue en vécu religieux. Quand les choses en viennent là, les dieux disparaissent. Le vide qui en résulte est alors comblé par l’exploration historique et psychologique des mythes.

Auteur: Heidegger Martin

Info: Dans "L'époque des "conceptions du monde"" in Chemins qui ne mènent nulle part, pages 100-101

[ sacré-profane ] [ immanence ]

 

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uniformisation

En nous dérobant les mystères de la voûte céleste, l’électricité publique chasse du monde les inquiétudes remuantes et les bizarreries, les silences extralucides et les méditations de la nuit, en même temps que la nuit elle-même ; nous privant donc aussi de savoir ce qu’est le jour. C’est une diminution de la vie terrestre qui n’est pas négligeable, pour rester inaperçue ; et si avec les progrès du confort les amants prennent des douches, bavardent au téléphone et ont un tourne-disque, ils ont égaré ce charme puissant qui était de mêler leurs urines nocturnes dans un même vase, et c’est la froide lumière électrique qui dégrise leur nudité, au lieu qu’en s’épuisant la lampe à mèche, toujours inquiète, recueillait le témoignage des heures passées avec leurs ombres vivantes ; et c’est le radio-réveil qui les prévient du jour, etc.

Auteur: Bodinat Baudouin de pseudo

Info: La vie sur terre. Paris : Éditions de l’Encyclopédie des nuisances, p. 73.

[ progrès technologique ] [ inconvénients ] [ pollution lumineuse ]

 
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humour

Lee Lightouch et Pato Conchi franchirent la frontière à l’aube. Lightouch était habillé de cuir, Conchi de lin. Le premier portait un couvre-chef gras de sueur, le deuxième allait boucles au vent. L’un était grand, l’autre rond. Le grand maigre, arborant moustache et barbiche, marchait mains dans les poches, le gros glabre avait glissé une machette dans sa ceinture. Leur mule les suivait comme une ombre. Ils voyagèrent cinq jours d’affilée. Le soir, ils mangèrent du lard : une couenne était attachée au bat. Ils firent de petits feux sans fumée. Le matin, ils burent une infusion de chicorée. Les nuages à l’horizon ne changeaient ni de taille ni de couleur, quelle que soit l’heure, quel que soit le jour. Sauf le soir, quand ils viraient au rouge, comme d’ailleurs le reste du monde.
– C’est magnifique, dit Lightouch.
– Bof, dit Conchi.

Auteur: Biermann Mika

Info: Booming

[ western ] [ décalage ]

 

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fable oecuménique

Sur une île verdoyante, une vache vivait dans la solitude. Elle y paissait jusqu’à la tombée de la nuit et engraissait ainsi chaque jour. La nuit, ne voyant plus l’herbe, elle s’inquiétait de ce qu’elle allait manger le lendemain et cette inquiétude la rendait aussi maigre qu’une plume. A l’aube, la prairie reverdissait et elle se remettait à paître avec son appétit bovin jusqu’au coucher du soleil. Elle était de nouveau grasse et pleine de force. Mais, la nuit suivante, elle recommençait à se lamenter et à maigrir.

Le temps avait beau s’écouler, jamais il ne lui venait à l’esprit que, la prairie ne diminuant pas, il n’y avait guère lieu de s’inquiéter de la sorte.

Ton ego est cette vache et l’île, c’est l'univers. La crainte du lendemain rend la vache maigre. Ne t’occupe pas du futur. Mieux vaut regarder le présent. Tu manges depuis des années et les dons de Dieu n’ont jamais pour autant diminué.

Auteur: Djalâl ad-Dîn Rûmî

Info: Le Mesnevi : 150 contes soufis, pp. 153-154

[ monothéisme ] [ généreuse gaïa ]

 

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agrypnie

Je me lève aux premières lueurs de l’aube, après une nuit d’insomnie et de fantasmagories exténuantes… Je suis si fatigué, si troublé. Je n’en peux plus. Je ne peux plus continuer comme ça. Tous les chemins de l’ombre conduisent à cette certitude atroce : il m’est arrivé ce dont j’avais le plus peur. Et le pire est que je ne sais pas si c’est vrai, si c’est fini ou s’il manque encore quelque chose, causes ou effets… Tout est épars, flottant, incohérent. Je ne sais pas si c’est la vérité ou si je suis en train de l’inventer… J’ai inventé tant de choses, la réalité m’a démenti tant de fois, qu’il m’est impossible de ne pas avoir des doutes… Il n’est pas possible qu’il fasse déjà jour. La nuit se prolonge, elle se balance comme un grand bateau obscur, entre la pensée et le rêve, entre la terreur et le réalisme. Je voudrais attraper une idée, une seule, et la contempler… Mais elles passent toutes hors de ma portée.

Auteur: César Aira

Info: Les larmes

[ réveil ] [ agitation ] [ gamberge ]

 

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consensus

Le discours capitaliste, ce n'est pas le discours tenu par "des capitalistes", c'est une structure, posée en termes de mathèmes* par Lacan, où le sujet peut s’imaginer qu’en tant qu’auto-entrepreneur en puissance, il est le maître du langage ; le discours capitaliste c’est le discours hégémonique que vous entendez partout, tous les jours, dans tous les mass médias, le discours des gouvernements et de leur "opposition" institutionnalisée, le discours des entreprises, des marques, des pipoles qui "font l'actualité"... le Discours Capitaliste est au plan technique, dans son acception stricte lacanienne, le résultat de la copulation perverse du Discours Universitaire avec le Discours du Maître, une structure qui se reconnaît à ceci: le Réel en tant qu'il est l'impossible (l'un-possible) l'impossible à dire, l'impossible à représenter, l'impossible à imaginer est évacué, dénié, refoulé au profit de nouveaux mots (ou de mots arrachés à leur étymon: la novlangue), de formules, d'explications, de résolutions, d'injonctions, d'une idéologie plus ou moins larvée de la promesse, du Progrès à venir, d'un "retour sur investissement"... c'est possible! un jour... vous verrez... yes we can! ...aïe!

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: *formalisation algébrique des concepts de psychanalyse

[ illusion ] [ définition ] [ performatif ] [ profit refuge ]

 

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élevage

Pauline est remplie de beaux et clairs souvenirs : - Te rappelles-tu, Grand Frère, quand nous étions petits et que maman venait nous raconter qu’une vache avait vêlé, comme nous étions joyeux !
Edevart : - Oui.
- Tu dois aussi t’en souvenir Joakim ?
- Oui.
- On aurait cru que c’était un jour de fête. Nous étions plus heureux alors qu’à présent où nous avons huit vaches et un cheval. Aussi maman venait-elle nous le dire. Puis il y avait la première traite, le pouding de lait caillé et beaucoup de lait pour tout le monde. A présent il semble que ce ne soit plus un événement lorsqu’une bête vêle. Je ne sais pas, il doit y avoir quelque chose qui va de travers.
August : - Pour que ça en vaille la peine, il faudrait beaucoup, beaucoup de vaches dans chaque ferme. On pourrait avoir ainsi une grande production de lait et une fabrique de fromages, le commerce se développerait par l’exportation de ces deux produits. Sinon, c’est vivre au jour le jour, c’est zéro.
Pauline ne cède pas : - Pourtant nous ne connaissions pas la misère autrefois. Nous avions de la farine, des pommes de terre et du lait ; quand c’était la saison les hommes allaient pêcher de quoi remplir la marmite. Nous étions tous si bien à l’abri du besoin que nous pouvions remercier Dieu chaque jour. Tandis qu’à présent !

Auteur: Hamsun Knut

Info: Dans "August le marin", trad. Marguerite Gay et Gerd de Mautort, Le livre de poche, 1999, pages 1419-1420

[ traditionnel ] [ transition capitaliste ] [ paupérisation ] [ fermiers ]

 

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