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religions

Une autre divinité, celle-ci étrangère, fut associée à ces sacrifices de 166 à Luoyang. Il s'agit du Bouddha, désigné sous le nom de Futu. Le bouddhisme, importé de façon subreptice en provenance de l'Inde via l'Asie Centrale peu avant l'ère chrétienne, n'avait fait à ses débuts en Chine que des progrès lents et surtout dans la haute aristocratie. ... C'est ... dans un milieu proche de la cour que travaillèrent, avec des Chinois, les premiers traducteurs de textes bouddhiques au milieu du II°s, missionnaires dont le plus fameux fut An Shigao, un Parthe ou Sogdien qui était arrivé en 148. D'autres missionnaires, parthes, kushans et indiens, continuèrent cette oeuvre de traduction dans la Luoyang de la fin des Han.

Auteur: Bujard Marianne

Info: Les Dynasties Qin et Han, p. 141

[ Asie ] [ historique ]

 

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pape

Jean-Paul II ne délirait pas – à la différence de Paul VI – mais c’était un esprit philosophiquement confus, et dangereusement confus parce que plein de force et d’illusion de profondeur. Jean-Paul II a fait de la philosophie, mais allemande. Et si encore il avait été formé à l’école de Kant ! Mais il a été intellectuellement perverti par des sous-produits typiquement cléricaux de la phénoménologie post-husserlienne. Par cléricaux j’entends ce mélange d’incompétence et d’irresponsabilité propre à certains clercs épris de pastorale, intelligents et dynamiques, pour qui l’intérêt d’une philosophie réside uniquement dans les services qu’elle peut rendre à leurs projets missionnaires et non dans son rapport à la vérité. [...] On a le droit de ne pas utiliser la philosophie scolastique, mais on a le devoir de penser logiquement.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, page 91

[ critique ] [ christianisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

colonialisme

Le Blanc veut toujours expliquer les choses. Le Fouyoughé vit sans se poser de question, avec un sentiment de merveilleux sacré. La vie est un miracle permanent. Mais le Blanc, ce fanatique du pourquoi, comment, a une âme pleine de goudron, à l'image de la nature disciplinée autour de lui.
Avec lui, la vie cesse d'être magique. Mitsinari croit nous sauver en nous proposant un ordre nouveau, avec un dieu comptable de nos péchés, son escouade de saints paludéens, souffrant de diarrhées, son cortège d'anges et de missionnaires très sûrs d'eux : ils sont la vérité et nous les sauvages à baptiser. Mitsinari parle tout le temps d'amour ! Ce mot qu'il roule avec gourmandise sous la langue et qu'il nous sert rôti, bouilli, braisé. Même s'il ignore ce qu'il signifie.

Auteur: Derey Jean-Claude

Info: Papoua

[ christianisme ] [ nord-sud ]

 
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incompréhensible

La salle à manger et la bibliothèque ne formaient plus qu'une seule grande pièce vide ne contenant qu'un ou deux meubles. Je n'essaierai pas de les décrire car je ne suis pas sûr de les avoir vus, malgré l'aveuglante lumière. Je m'explique. Pour voir une chose il faut la comprendre. Un fauteuil présuppose le corps humain, ses articulations, ses divers membres ; des ciseaux, l'action de couper. Que dire d'une lampe ou d'un véhicule ? Le sauvage ne perçoit pas la bible du missionnaires : le passager d'un bâteau ne voit pas les mêmes cordages que les hommes d'équipage. Si nous avions une vision réelle de l'univers peut-être pourrions-nous le comprendre. 

Aucune des formes insensées qu'îl me fut donnée de voir cette nuit-là ne correspondait à l'être humain ni à un usage imaginable.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Le livre de sable. There are more things, pp 67, 68. Folio. Gallimard 1978

[ inconnu ] [ comprendre intégrer ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

colonialisme

Il avait cent ans d’avance quand il dénonçait la déculturation à l’œuvre aux Marquises : " Les missionnaires ont considéré que de sculpter, décorer, c’était le fétichisme, c’était offenser le Dieu des chrétiens. Tout est là, et les malheureux se sont soumis. La nouvelle génération, depuis le berceau, chante dans un français incompréhensible les cantiques, récite le catéchisme. Si une jeune fille ayant cueilli des fleurs fait artistiquement une jolie couronne et la met sur la tête, Monseigneur se fâche ! Bientôt le Marquisien sera incapable de monter à un cocotier, incapable d’aller dans la montagne chercher les bananes sauvages qui peuvent le nourrir. L’enfant, retenu à l’école, privé d’exercices corporels, le corps (histoire de décence) toujours vêtu, devient délicat, incapable de supporter la nuit dans la montagne. Ils commencent à porter tous des souliers, et leurs pieds, désormais fragiles, ne pourront courir dans les rudes sentiers, traverser les torrents sur les cailloux. Ainsi nous assistons à ce triste spectacle qui est l’extinction de la race en grande partie poitrinaire, les reins inféconds et les ovaires détruits par le mercure. "

Auteur: Gauguin Paul

Info: Relevé par Laure Dominique Agniel dans " PG : Une vie "

[ abrutissement ] [ religion importée ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

religion

Le prêtre dit à mon père : "Chef, mon église a la forme d'un tipi. Mes vêtements sacerdotaux sont ornés de perles, et la Pipe voisine avec la croix. Je me purifie dans la loge à sudation, et tous les ans je me rends à Bear Butte pour participer à la danse du Soleil, en compagnie de l'homme qui doit me peindre le corps.
- Mon père, est-ce que votre évêque est au courant ?
- Bien sûr, répondit le prêtre en riant. Nous ne sommes pas de ces missionnaires d'autrefois qui s'efforçaient d'annihiler la religion indienne. Nous soutenons votre culture traditionnelle. Mais il y a une chose que je voudrais vous dire : nos religions sont identiques. Dieu et le Grand Esprit, Jésus et Médecine Douce, le Calvaire et la Danse du Soleil, la Croix et la Pipe, c'est la même chose. Seuls les noms diffèrent.
Mon père le regarda longuement avant de lui demander : "Mon père, dans votre religion, est-ce que les animaux ont une âme ?
- Chef, là vous m'avez pris en défaut", répondit le prêtre.

Auteur: Archie Fire Lame Deer

Info: Le Cercle sacré, Mémoires d'un homme-médecine sioux

[ animisme ] [ christianisme ] [ homme-animal ] [ colonisation ] [ répartie ]

 

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spiritisme

Un homme de science ne sera point satisfait et sera loin d’approuver des communications idiotes d’Alexandre le Grand, de César, du Christ, de la Sainte Vierge, de saint Vincent de Paul, de Napoléon Ier, de Victor Hugo, etc., que soutiennent exactes une foule de pseudo-médiums. L’abus des grands noms est détestable, car il fait naître le scepticisme. Nous avons souvent démontré à ces médiums qu’ils se trompaient, en posant, aux soi-disant esprits présents, des questions qu’ils devaient connaître, mais que les médiums ignoraient. Ainsi, par exemple, Napoléon Ier ne se souvenait plus de Waterloo ; saint Vincent de Paul ne savait plus un mot de latin ; le Dante ne comprenait pas l’italien ; Lamartine, Alfred de Musset étaient incapables d’accoupler deux vers. Prenant ces esprits en flagrant délit d’ignorance et faisant toucher la vérité du doigt à ces médiums, pensez-vous que nous ébranlions leur conviction ? Non, car l’esprit-guide soutenait que nous étions de mauvaise foi et que nous cherchions à empêcher une grande mission de s’accomplir, mission dévolue à son médium. Nous avons connu plusieurs de ces grands missionnaires qui ont terminé leur mission dans des maisons spéciales !

Auteur: Moutin Lucien

Info: Le magnétisme humain, l'hypnotisme et le spiritualisme moderne, p. 370-371

[ incohérence ] [ abus ] [ erreur d'interprétation ] [ aliénation ] [ folie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

croyances

Pour désigner Wakan Tanka, Grand Mystère est le terme qui traduit le mieux la pensée indienne. Il est préférable à celui de Grand Esprit, une interprétation des missionnaires qui laisse penser que les Sioux lakotas sont monothéistes, ce qui est loin d'être le cas. Pour les Lakotas, toutes les choses qui dépassent l'entendement sont wakan. Les indiens qui ont adopté les préceptes du christianisme traduisent wakan par "esprit sain" et, dans la tentative de concilier leur religion primitive avec la religion chrétienne, affirment que leur peuple croyait au départ en un seul Dieu.

Quand ils implorent Wakan Tanka, les Indiens invoquent une entité qui à la fois possède tout et incarne tout ce qui outrepasse leur compréhension. Après avoir sollicité tour à tour leurs divinités, les Indiens les englobent toutes dans la prière au Grand Mystère et ce faisant font référence à toutes les puissances qui régissent l'univers, depuis celle qui donne du pouvoir à leur talisman, jusqu'à celle qui régit l'infini. Non seulement les corps célestes, mais le froid, la chaleur, la neige, la pluie, le gel, un arbre frappé par la foudre - tout cela, aussi bien que le tipi qui sert pour les cérémonies et les objets consacrés sont wakan.

Auteur: Curtis Edward Sheriff

Info: Les dernières tribus de légende

[ amérindiennes ] [ religion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sorcier

Bien souvent, les maux qui affligent le client d'un chaman sont imaginaires ou de type psychosomatique. J'ai vu plusieurs fois des gens quasiment à l'article de la mort, ayant abdiqué toute volonté de vivre tant ils étaient persuadés que rien ne saurait les délivrer de leur ensorcellement, et dont j'aurais pourtant parié qu'ils étaient en parfaite santé, vu l'absence apparente de tout symptôme préoccupant. Entraînés par l'un de leurs proches chez un uwishin renommé dont ils gagnaient la demeure avec une peine infinie, ils s'en revenaient quelques jours plus tard d'un pas vif et la mine florissante, délivrés d'un tourment qui n'avait sans doute jamais eu de base organique. Parce qu'ils apaisent l'angoisse de ceux qui les consultent, parce qu'ils les délivrent de l'aliénation terrible du face-à-face avec la douleur et l'inconnu, les chamans arrivent même à provoquer un mieux-être temporaire chez des gens réellement malades, toute détérioration postérieure de leur état apparaissant moins comme le signe d'un échec que comme l'indice d'un nouvel ensorcellement sans rapport avec le premier. Contrairement à ce que pense avec une certaine naïveté les missionnaires catholiques qui imputent le présent mercantilisme des chamans jivaros à une navrante dégradation des valeurs antiques, il semble bien que le réconfort apporté par la cure soit proportionnel à son prix. Chacun sait ici que la guérison est d'autant plus rapide qu'elle a coûté plus cher, les chamans ayant compris ce que les psychanalystes ont découvert tardivement, à savoir qu'il faut littéralement "payer de sa personne" pour faire d'une situation de dépendance la condition de son propre salut.

Auteur: Descola Philippe

Info: Les Lances du crépuscule

[ soigner ] [ médecine ] [ mage ] [ tribu ]

 

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panthéisme

Ils portent des noms gutturaux. Ils s'appellent Tséfayok, Lafko, Yatsé, Yuras, Tchakval, Ksafak, pour les hommes... Waka, Chayatakara, Tellapakatcha, Samakanika, Kamankar, Yerfa, pour les femmes. Ils sont petits, un mètre cinquante en moyenne, avec un gros torse et des pieds de canard gluant de crasse. Ils sont nus, mais sans pilosité, les femmes comme les hommes, avec, en revanche, une tignasse noire pleine de poux, et le corps enduit de graisse de phoque. Ils empestent terriblement. Ils ne rient pas, ou très rarement. L'ethnologue José Emperaire, qui a recueilli in extremis l'essentiel du vocabulaire de cette langue moribonde, souligne que s'ils avaient trente façons de nommer des vents différents, ils n'en avaient en revanche aucune pour exprimer la beauté, la gaieté, le bonheur. Quant à la bonté, n'en parlons pas. Leurs dieux sont terrifiants. Ce sont des dieux qui n'existent que pour les écraser !
Le premier, le plus puissant, c'est Ayayéma. C'est lui qui déclenche les tempêtes, les naufrages, les accidents, les incendies. Le deuxième, tout aussi effrayant. s'appelle Kwatcho. Il règne sur la nuit et les rivages. S'il surprend un Alakuf la nuit hors du tchelo, il lui crève les yeux et l'étrangle. On ne le voit jamais. Il n'attaque que par-derrière. Enfin, Mwono, le troisième larron, fait énormément de bruit. C'est lui qui précipite les valanches, les blocs de glacier, les pans de montagne, les coulées de boue, les rochers, et ces funestes tourbillon de vent, les williwaw, qui tombent sur les malheureux Alakalufs. Imaginons une nuit de campement d'hiver, qui n'en finit pas, dans un chenal, sur une grève, des milliers et des milliers de nuits tout aussi intensément obscures de la tempête, qui n'a d'autre abri que sa hutte de peau, avec, par-dessus le marché, ces trois divinités infernales qui le guettent pour l'achever. Chose étrange : mis en présence du Christ rédempteur et de l'Évangile prêché par les missionnaires, c'est-à-dire une religion de compassion et de recours, les Alakalufs la refuseront, la fuiront, contrairement aux Yaghans et aux Onas, qui, d'ailleurs, en mourront tout autant...

Auteur: Raspail Jean

Info: Adios, Tierra del Fuego

[ naturalisme ]

 

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