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alcool

Beaucoup boivent pour oublier, je bois pour me souvenir. De la vie d'avant, qui semblait légère et tendre, ouvertes à des promesses un peu folâtres. De la douceur des choses et des étranges peines lorsqu'elles mordent pour la première fois nos peaux pas encore endurcies. Je bois pour me souvenir de ceux avec qui j'ai trinqué et qui ne sont plus là.

Auteur: Authier Christian

Info: De chez nous

[ nostalgie ]

 

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eau

Il pleuvait ici d'une autre façon qu'à Bergen. Dans le Vestland, la pluie se présente sous la forme d'une engueulade démesurée ou de douces caresses sur la peau, d'une douche d'abondance venue d'endroits paradisiaques, quelque part au-dessus des nuages. Ici, elle entaillait la peau comme des lames de rasoir usées, elle dessinait des lignes gelées sur votre visage et vous picotait comme après une attaque aux gaz lacrymogènes. Il y avait quelque chose de maladroit et de franchement grossier dans la façon dont il pleuvait à Oslo : on aurait pu croire que les dieux de la météo, se refusant à admettre qu'ils laissaient aussi de temps à autre tomber quelques gouttes sur la capitale, ne le faisaient donc que de façon précipitée et brutale.

Auteur: Staalesen Gunnar

Info: Les chiens enterrés ne mordent pas : Une enquête de Varg Veum, le privé norvégien

[ littérature ]

 

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légiste

Un après-midi - j'ai environ douze ans -, je suis au bord du ruisseau à truites qui coule non loin de notre maison de campagne, près de Baldwin, au Michigan. Tout à coup, des ossements qui affleurent sur le sable de la rive attirent mon attention. Il faut dire qu'à cette époque, j'hésite avant de jeter ma ligne à l'eau, surtout quand les truites mordent ! Et ces os sont tout simplement intrigants. Je m'avance vers la rive, retire quelques os du sable. D'autres sont enfoncés dans la boue noire, tout juste sous la surface du lit du ruisseau. Je suis convaincue d'être tombée sur des bois de cerf, ainsi que sur des côtes et un pelvis. Je décide de ne pas entrer avant d'avoir retrouvé chaque morceau de squelette.

Auteur: Craig Emily

Info: Secrets de cadavre

[ vocation ] [ amorce ]

 

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musique

Ohhhhh, j'ai plus de mama maintenant. (2x)
Elle m'a dit tard hier soir : "T'as pas besoin d'une mama, qui sait comment faire."

Mmm, un serpent noir rampe dans ma chambre. (2x)
Une jolie mama ferait mieux de venir virer ce serpent noir.

Ohhhh, ça devait être une punaise de lit... chérie, ces trucs ne mordent pas si fort (2x)
J'ai demandé cinquante cents à ma chérie qui m'a dit : "Lemon, suis pas une gamine dans le jardin."

Maman, c'est ok, maman, c'est ok pour toi. (2x)
Maman, ce n'est pas grave si c'est comme ça.

Mmm, qu'est-ce qu'il y a maintenant ? (2x)
Bébé, qu'est-ce qu'il y a ? "J'aime pas ces serpents noirs, sais pas comment faire".

Mmm, Me demande où est passé mon serpent noir. (2x)
Noir Serpent, mama, qu'a fait courir chérie à sa maison.

Auteur: Blind Lemon Jefferson

Info: That Black Snake Moan (3067-2) - Chicago c. November 1926

[ chanson ] [ blues ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lecture

Il me semble d'ailleurs, écrivait Kafka en 1904 à son ami Oskar Pollak, qu'on ne devrait lire que les livres qui vous mordent et vous piquent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un bon coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ? Pour qu'il nous rende heureux, comme tu l'écris ? Mon Dieu, nous serions tout aussi heureux si nous n'avions pas de livres, et des livres qui nous rendent heureux, nous pourrions, à la rigueur, les écrire nous-mêmes. En revanche, nous avons besoin de livres qui agissent sur nous comme un malheur dont nous souffririons beaucoup, comme la mort de quelqu'un que nous aimerions plus que nous-mêmes, comme si nous étions proscrits, condamnés à vivre dans des forêts loin de tous les hommes, comme un suicide - un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous. Voilà ce que je crois.

Auteur: Manguel Alberto

Info: Une histoire de la lecture, p.118, Babel n°416

[ réveil ]

 

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création thérapie

(Otto) Rank se demandait pourquoi l'artiste évite si souvent la névrose clinique, alors qu'il en est le candidat idéal en raison de son imagination débordante, de son ouverture aux aspects les plus fins et les plus larges de l'expérience et de sa séparation des visions culturelles du monde qui rassurent les gens. La réponse est qu'il absorbe le monde, mais qu'au lieu d'en être oppressé, il le retravaille intérieurement et le recrée via l'œuvre d'art. Le névrosé est précisément celui qui ne peut pas créer, l'"artiste-manqué", comme l'a si bien appelé Rank. Nous pourrions dire que l'artiste et le névrosé mordent plus qu'ils ne peuvent mâcher, cependant l'artiste recrache tout ce qu'il a avalé après l'avoir maché et ruminé de manière objectivée, comme un projet de travail externe et actif. Le névrosé ne parvient pas à synthétiser cette réponse créative incarnée par une œuvre spécifique, et il s'étouffe donc avec ses introversions. L'artiste a des introversions similaires à grande échelle, mais il les utilise comme matériau.

Auteur: Becker Ernest

Info: The Denial of Death

[ égocentrisme ] [ implication personnelle ] [ indépendance ] [ survie ] [ sublimation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

lecture

Mais il est bon que la conscience porte de larges plaies, elle n’en est que plus sensible aux morsures.

Il me semble d’ailleurs qu’on ne devrait lire que les livres qui vous mordent et vous piquent.

Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d’un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ?

Pour qu’il nous rende heureux, comme tu l’écris ?

Mon Dieu, nous serions tout aussi heureux si nous n’avions pas de livres, et des livres qui nous rendent heureux, nous pourrions à la rigueur en écrire nous-mêmes.

En revanche, nous avons besoin de livres qui agissent sur nous comme un malheur dont nous souffririons beaucoup, comme la mort de quelqu’un que nous aimerions plus que nous-mêmes, comme si nous étions proscrits, condamnés à vivre dans des forêts loin de tous les hommes, comme un suicide — un livre doit être la hache pour la mer gelée en nous.

Voilà ce que je crois.


Auteur: Kafka Franz

Info: Lettre à Oskar Pollak, 27 janvier 1904, dans Œuvres complètes, trad. Claude Marthe, éd. Gallimard, 1984, t. 4, p. 575

[ extrême ] [ traumatisante ] [ désir du choc ] [ excentrage ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

sens

Il était silencieux, puis l’implora : "Écoute, Sally.

Donne-moi un autre médoc.

Il y a des rats bouillonnant dans mon ventre qui rampent et

mordent." Elle essuya son front détrempé

Avec un morceau de tissu, puis s’assit sur le lit

En tenant sa vieille main mouchetée ; la secoua, la pressant

Contre sa joue.

          De tout ceci, Seigneur –

Un vieil homme cancéreux, une épouse

Jalouse répétant toute la nuit

La litanie de ses erreurs passées,

Et une jeune adultère torride

Entre ses deux hommes – de tous ces éléments

Ordinaires de la vie commune, ces deux ou trois personnes

Qui non sans raison s’interrogent,

Une découverte peut-elle sourdre, ou un faucon s’envoler ?

Car tu n’es pas humain, tu ne tiens pas compte des personnes,

Ni sujet au dégoût ni adepte du péché,

Et tous tes chemins sont beaux.

Même tes choses qui dépérissent, la vase des mers et la charogne

Resplendissent dans l’obscurité ; même cette époque dépravée

Qui fait le mal dans ses rêves,

Ivre de tromperies et de cruautés,

Phosphorescente de guerres,

S’embrase comme une torche.

Elle a son propre honneur abandonné, et ses piliers de musique

Offerts aux pures étoiles.


Auteur: Jeffers Robinson

Info: Dans "Mara ou Tu peux en vouloir au soleil", trad. de l’anglais (États-Unis) par Cédric Barnaud, éditions Unes, 2022, pages 27-28

[ mystère ] [ beauté ] [ horreur surpassée ] [ lila ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

saynète

Il gèle à pierre fendre en cette veille de Noël mais les quatre jeunes étudiants, gais et prêts à plaisanter sur tout et sur rien, ne sentent pas la morsure du froid. Bien qu’ils n’aient plus que quelques minutes jusqu’au départ du train pour le Nord du pays, ils ne se pressent pas, trop heureux d’avoir obtenu quelques jours de vacances entre Noël et le Jour de l’An. Chargés de sacoches et débordant d’une joie naturelle à leur âge, ils mettent le pied sur la dernière marche du wagon au moment où le train s’ébranle déjà. Ils s’installent dans le premier compartiment libre. Une seule personne s’y trouve : une petite vieille mince et effacée qui, à leur arrivée, se blottit dans son coin.

— Ne bougez pas, petite mère, nous avons de la place, lui lance Émile. Puis, les gars se mettent à plaisanter et à bavarder : les professeurs, les camarades et surtout les filles, rien n’échappe à leurs commentaires, à leurs imitations. Nos copains n’ont pas eu le temps de manger avant leur départ et ils mordent, à pleines dents, les " covrigi" -craquelins ronds qu’ils ont emportés. Ensuite ils ouvrent leurs sacoches et entament les oranges pour lesquelles ils se sont tant bousculés avant d’attraper le train !

Émile pèle son orange, la sépare en deux et se tourne vers l’ombre, immobile dans son coin :

— Tenez petite mère quelques tranches d’orange, vous avez peut-être soif ou bien l’odeur vous a-t-elle donné envie d’y goûter ! La veille femme esquisse un geste pour tendre la main, puis se recroqueville sur elle-même et chuchote d’une voix sourde :

— Merci, Monsieur mais vraiment, il ne faut pas.

— Prenez, petite mère, puisqu’il vous l’offre, car il ne vous la proposera pas une deuxième fois ! plaisante un des jeunes gens.

— Laissez, messieurs, ne vous dérangez pas. La vieille n’est pas habituée à ces bonnes choses. S’il vous reste quelques peaux d’orange, je vous remercie.

— Maman fait aussi des peaux d’orange confites pour les gâteaux, dit, l’eau à la bouche, le jeune homme grassouillet. Mais, celles-ci, nous pouvons les lui donner. Il ramasse avec soin les peaux, les met dans un sac en papier et les tend à la femme.

— Merci, Monsieur, Dieu vous les rendra, dit-elle en cachant, discrètement, le sac.

Auteur: Petrescu Cornelia

Info: Les Écorces d'orange, pp. 7-8

[ voyage ] [ nourriture ] [ recyclage ] [ récupération ]

 

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Ajouté à la BD par miguel