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valeur individuelle

D’une manière générale, la problématique de la reconnaissance s’est développée sur fond de ruine des légitimités traditionnelles et de la division des offices, fonctions et places qui en était indissociable. A l’époque de Descartes, cette ruine est déjà entamée, et la problématique cartésienne de l’estime et de la "bonne volonté", en tant qu’elle fait passer au second plan les conditions sociales, répond déjà en partie à ce processus. Mais pour lui comme pour Montaigne, le meilleur ordre social et politique reste celui qui a fait avec le temps les preuves de sa solidité, et la remarquable formule de Malebranche, qui parle avec une sorte d’inquiétude nouvelle de "la peine intérieure que ressentent ceux qui font les dernières parties du corps politique" n’a pas de précédent cartésien.

Auteur: Kambouchner Denis

Info: La question Descartes, éditions Gallimard, 2023, page 288

[ contexte historique ] [ mutations sociologiques ] [ origine ]

 

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protopensées

Pourquoi ne pouvons-nous demeurer enfermés en nous ? Pourquoi poursuivons-nous l’expression et la forme, cherchant à nous vider de tout contenu, à organiser un processus chaotique et rebelle ? Ne serait-il pas plus fécond de nous abandonner à notre fluidité intérieure, sans souci d’objectivation, nous bornant à jouir de tous nos bouillonnements, de toutes nos agitations intimes ? Des vécus multiples et différenciés fusionneraient ainsi pour engendrer une effervescence des plus fécondes, semblable à un raz de marée ou un paroxysme musical. Être plein de soi, non dans le sens de l’orgueil, mais de la richesse, être travaillé par une infinité intérieure et une tension extrême, cela signifie vivre intensément, jusqu’à se sentir mourir de vivre. Si rare est ce sentiment, et si étrange, que nous devrions le vivre avec des cris.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Dans "Sur les cimes du désespoir"

[ éléments-alpha ] [ régression ] [ question ]

 
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interface cérébrale

Imaginez n'être qu'un cerveau. Vous voilà enfermé dans un crâne prison osseux, à essayer de comprendre ce qui se passe dans le monde. Il n'y a ni son ni lumière, ni odeur à l'intérieur du crâne.  Tout ce que vous avez, ce sont des flux d'impulsions électriques qui ne sont qu'indirectement liés aux choses du monde, quelles qu'elles soient. La perception, c'est-à-dire le fait de découvrir ce qui existe, doit donc être un processus de supposition éclairée dans lequel le cerveau combine ces signaux sensoriels avec ses attentes ou croyances antérieures sur la façon dont le monde se présente, en conséquence de quoi elle formule la meilleure supposition possible sur ce qui a provoqué ces signaux. Le cerveau n'entend pas de sons ni ne voit de lumière ni ne perçoit les odeurs. Ce que nous percevons est sa meilleure estimation de ce qui existe dans le monde.

Auteur: Anil Seth

Info:

[ processeur cognitif ]

 

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apprentissage

La création se distingue d’une simple production par le fait qu’en plus de l’ "œuvre extérieure" (la seule dont on tienne compte communément), elle s’accompagne d’une "œuvre intérieure" qui en constitue l’aspect essentiel. L’acte créateur, ou le processus ou le travail créateur, est celui qui  transforme l’être qui l’accomplit  ou en lequel il s’accomplit – plus précisément celui qui le transforme dans le sens d’un devenir en puissance, d’une croissance qui ne soit celle du moi (et qui est tout autre chose aussi qu’une accumulation de "connaissances" ou de "savoir-faire"), d’une maturité. Pour apprécier la qualité créatrice d’un acte ou d’une activité, la nature de l’œuvre extérieure (c’est-à-dire de l’effet et de la trace de cet acte ou activité sur le monde extérieur) est entièrement accessoire. À la limite, une telle œuvre peut même être absente. Tel est le cas notamment de l’activité créatrice du très jeune enfant.

Auteur: Grothendieck Alexandre

Info: La clef des songes. Sur la création

[ ludique ] [ découvertes miroirs ]

 

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nourriture

Le fromage est l'aliment de Polyphème, l'être mi-homme, mi-bête qui n'a pas été touché par le processus civilisateur. Le géant monstrueux qui ne ressemble en rien aux hommes "qui mangent du pain" est en train de faire paître ses moutons et ses chèvres quand Ulysse et ses compagnons pénètrent dans sa caverne. Ils y trouvent des claies chargées de fromages et, tout autour, des bocaux, des seaux, des cruches remplies de lait. Imprudemment, Ulysse décide d'attendre Polyphème pour mettre à l'épreuve son sens de l'hospitalité: "Nous mangeâmes les fromages et nous attendîmes à l'intérieur". Polyphème revient avec grand fracas, se met à traire les brebis et les chèvres et aussitôt il fait cailler la moitié du lait, en le recueillant dans des paniers en osier; il verse l'autre moitié du lait, en le recueillant dans des bocaux "pour son dîner".

Il s'agit d'une scène pour ainsi dire archétypale, qui représente clairement l'image primitive et précivile qui connota pendant longtemps le lait et les laitages dans la culture européenne.

Auteur: Montanari Massimo

Info: Entre la poire et le fromage - ou comment un proverbe peut raconter l'histoire

[ frometon ] [ étymologie ] [ mythologie ]

 
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réflexivité

La psyché est pour moi, comme vous le savez, un concept général qui désigne la substance de tous les phénomènes se déroulant dans le monde intérieur. L’esprit en revanche caractérise une certaine catégorie de phénomènes intérieurs, à savoir tous les contenus qui ne peuvent être dérivés du corps ni du monde extérieur. Ce sont soi des processus imagés conduisant à des idées abstraites, soit des abstractions conscientes et volontaires. […]

La psyché pourrait être mise en parallèle avec le concept physique de matière (corpuscule + onde). De même que la matière, la psyché est une matrice qui repose sur l’archétype de la mère. L’esprit en revanche est masculin et repose sur l’archétype du père ; sous l’influence favorable de l’ère patriarcale, il revendique par conséquent le primat sur la psyché et la matière. Mais il possède également un aspect féminin sous la forme de son alliée Sophia qui se manifeste de plus en plus nettement à mesure qu’on se rapproche de l’inconscient. Dans cette sphère matriarcale, l’esprit est le fils de la mère (en alchimie, le "très vieux fils de la mère").

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Lettre à Wolfgang Pauli, 24 octobre 1953

[ définis ] [ pensée ] [ anima-animus ] [ symbolisme ] [ chair-esprit ]

 

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psychologie analytique

Si nous abordons ses concepts [à Jung] par ordre d’importance décroissante, nous constatons que le point central, et l’on devrait peut-être dire l’ultime produit psychologique du système jungien tout entier, est le soi, ou sujet. Celui-ci comprend à la fois des éléments individuels et raciaux, et couvre la psyché dans sa totalité, tant consciente qu’inconsciente. A son tour, la psyché représente la totalité des processus psychiques et, du fait que toute expérience est psychique, inclut toute expérience. Elle est plus étendue que l’âme et la contient, et l’âme elle-même n’est autre chose que le comportement de la personnalité intérieure du sujet à l’égard de son inconscient. L’esprit est assimilé à l’activité psychique consciente, au conscient ou à l’intelligence. La psyché se trouve alors divisée en trois systèmes : le conscient, l’inconscient personnel, et l’inconscient collectif ou racial. Si nous examinons ces systèmes pour déterminer la position qu’occupe l’ego, nous constatons que la face périphérique du système conscient est constituée par un ensemble de fonctions dénommé persona. Celle-ci est exclusivement chargée d’assurer les relations de l’individu avec le monde objectal, mais n’est en aucune manière superposable à l’individu. 

Auteur: Glover Edward

Info: Dans "Freud ou Jung ?", trad. Lucy Jones, P.U.F., Paris, 1954, pages 12-13

[ résumé ] [ notions principales ] [ triade ] [ personnalité miroir ]

 

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croître

Les psychonévroses "surtout celles de niveau supérieur" offrent la possibilité de "prendre sa vie en main". Elles sont l'expression d'une pulsion d'autonomie psychique, notamment morale, par la transformation d'une structure plus ou moins primitivement intégrée. Il s'agit d'un processus dans lequel l'individu lui-même devient agent actif de sa désintégration, voire de son effondrement. Ainsi, le sujet parvient à se "guérir", non pas au sens d'une réhabilitation, mais plutôt parce qu'il accède à  un niveau plus élevé que celui auquel il se trouvait avant sa désintégration. Cela se produit par le biais d'un processus d'éducation de soi et d'une transformation psychique intérieure. L'un des principaux mécanismes de ce processus est le sentiment continu de regard sur soi, comme s'il venait de l'extérieur, suivi d'une affirmation ou d'une négation consciente des conditions et des valeurs dans les environnements interne et externe. Par la création constante de lui-même, par le développement du milieu psychique intérieur et le développement du pouvoir de discrimination par rapport à ces milieux intérieur et extérieur, l'individu peut passer par des niveaux toujours plus élevés de 'névroses' et donc simultanément par des niveaux toujours plus élevés de développement universel de sa personnalité.

Auteur: Dabrowski Kazimierz

Info: 1972, p. 4

[ développement intérieur ]

 

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écrivain-sur-écrivain

(…) les personnages de Simenon, eux, serrent le cœur : ce sont des petites gens, des humbles, des solitaires, des rebelles, des marginaux, des "humiliés et offensés", des ratés, des déracinés, des victimes, des vaincus. Voyez même Maigret : "Quand Maigret doit pénétrer dans un milieu cossu, il se sent difficilement admis ; il a un sentiment de gêne, de faire tache, il n'est pas à sa place…" "Maigret n'est pas à son aise avec les grands de ce monde qui tantôt l'épatent, tantôt le choquent."

Fils de l'intendant d'un aristocrate, il reste marqué par ses origines serviles : "Il y a des relations humaines, des habitudes sociales dont on ne guérit pas. On peut guérir de beaucoup de choses, mais pas de ça, d'une certaine humilité devant certaines gens... "

Au fond, Simenon a raconté cent fois la même histoire, ses grands romans n'ont qu'un seul thème : la chute d'un homme. Le destin, un incident extérieur, une fatalité intérieure viennent déclencher un implacable processus de destruction. Un homme s'éveille et se découvre soudain étranger aux siens et à lui-même, il essaie de briser les chaînes de sa vie quotidienne - et il sombre.

Auteur: Leys Simon Pierre Ryckmans

Info: L'Ange et le Cachalot

 

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compulsion

Mais au-delà de l’objet, c’est bien le comportement de la personne tombée dans l’addiction qui interroge : nous observons la même conduite chez des sujets dont le produit ou l’activité qui constituent le centre d’intérêt est différent. Le modèle des addictions proposé par le psychiatre Aviel Goodman en 1990 modifie la perception de cette pathologie centrée sur l’objet en la définissant comme un processus comportemental servant à la fois à produire du plaisir et à soulager un malaise intérieur. Parmi la dizaine de critères de diagnostic proposée par Goodman, nous trouvons la difficulté à résister au comportement en question, le plaisir ressenti en l’effectuant mais aussi la difficulté à se contrôler, donnant lieu à une intensification de la fréquence et de la durée du comportement, et ceci même s’il met en danger la vie sociale ou professionnelle ou entraîne d’autres difficultés. Dans l’addiction, le sujet ne peut pas contrôler sa consommation ou la réduire. Dans cette conception de l’addiction, aucune différence n’est établie entre addiction avec substance ou sans substance, appelée plus simplement addiction comportementale. Ce détail fondamental nous conduit à la réflexion suivante : les objets de l’addiction sont-ils la source du problème si le comportement reste similaire, quel que soit l’objet ?

Auteur: Massemin Charlotte

Info: http://www.implications-philosophiques.org/actualite/une/laddiction-a-la-musique-serieusement/

[ singularité ] [ troubles comportementaux ] [ dépendance ]

 
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