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moralité

Blanche-Neige regarda par la fenêtre et dit :

— Bonjour, bonne vieille, qu’avez-vous à vendre ?

— De belles choses, de jolies choses, répondit-elle, des corsets de toutes couleurs.

Et elle lui en montra de satin rose. 

Je peux bien laisser entrer cette brave femme, pensa Blanche Neige. Elle lui ouvrit donc la porte et lui acheta un beau corset.

— Comme tu es mal ficelée, enfant, lui dit la vieille, viens, je vais te lacer comme il faut.

Sans méfiance, Blanche-Neige se laissa faire. Mais la vieille la laça rapidement, serra si fort les cordons que Blanche-Neige perdit la respiration et tomba inanimée.

— C’en est fait de la plus belle, dit-elle, et elle s’enfuit.

Auteur: Grimm Jacob

Info: Blanche-Neige et autres contes de Grimm. Ecole de filles de Rabat, 1954, prix d’excellence (huitième) Flammarion 1950 (illustrations de Davanzo)

[ coquetterie ] [ perfidie ] [ récompense ] [ bondage ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

pensée-de-femme

Femme femme toujours
Paysage d'aube et de nuit elle s'étire et se déploie et se déplie, féline, tiède, souple, rose, rose et douce comme corail dans le satin. Elle a dix ans, elle a quinze ans, vingt ans déjà l'ont faite femme. Altière et dure à ses trente ans, puis chaude et profonde et lourde des fruits à venir, et le temps passe sur elle et la voilà un peu fanée mais si fragile encore avec de l'ombre au coin des yeux et quelques larmes et quelques rides. Vide d'enfants inhabitée abandonnée destituée, sans une main sur sa peau nue : et cependant l'amour est là et la faim et la soif tout au fond de ce coeur usé, tout au creux de ce corps oublié.

Auteur: Schraûwen Liliane

Info: Instants de femmes, Editions Luce Wilquin 1997, p. 11

[ femmes-par-femmes ]

 

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infini

Don Rodrigue :
Je le sais ! C'était cela qu'elle était venue m'apporter avec son visage !
La mer et les étoiles ! Je la sens sous moi ! Je les regarde et je ne puis m'en rassasier !
Oui, je sens que nous ne pouvons leur échapper et qu'il est impossible de mourir !
Frère Léon :
Fouillez dedans tant que vous voudrez ! Vous n'arriverez pas au bout de ces trésors inestimables ! Il n'y a plus moyen de leur échapper et d'être ailleurs ! On a retiré autre chose que Dieu ! On a enchaîné l'exacteur ! Tout ce qui en vous s'accrochait misérablement aux choses une par une et successivement ! C'est fini des oeuvres serviles ! On a mis aux fers vos membres, ces tyrans, et il n'y a qu'à respirer pour vous remplir de Dieu !

Auteur: Claudel Paul

Info: In "Le Soulier de Satin", éd. Gallimard-folio, p. 495

[ prisonnier ] [ théâtre ] [ présence ] [ exclamations ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

marée

La mer, dit-on, monte comme un cheval au galop : ce n'est pas vrai à l'ordinaire.
Elle ne galope qu'en remontant le Couesnon, quand elle a bien lutté contre le courant et qu'elle le vainc enfin.
Oui, alors elle court et sautelle, formant soudain un curieux fleuve sonore qui retourne en torrent vers sa source.
Mais sur la grève, elle s'insinue, rampe, se multiplie, s'approfondit dans un complet silence ; sans même ce glissement satiné, ce mouvement de langue et de bave qui lèche et farfouille un peu plus loin, à chaque coup.
Le flot prend position sur l'étendue comme s'il sortait des sables, du dessous.
La flaque devient mare et la mare étang, et, sans que rien vous ait prévenu, à la réfraction solide des sables mouillés, succède une indécision houblonneuse : c'est la mer.
Elle est venue grâce à des dénivellations insensibles, par des dépressions insoupçonnables...

Auteur: Varende Jean de La

Info: Le Mont Saint Michel

[ Océan ]

 

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beaux-arts

"Le Géographe" se penche sur une carte que blanchit la lumière. Tout comme "L'Astronome", il semble être avant tout un philosophe, un mathématicien. Et l'on songe cette fois à Spinoza, compatriote et exact contemporain de Vermeer. Spinoza le solitaire polisseur de verres d'optique, l'artisan philosophe dont la vision du monde et l'oeuvre qui en émane font écho à celles de Vermeer.
L'un et l'autre sont chercheurs et haleurs de lumière ; l'un la puise dans le jour, dans la splendeur du rayonnement solaire et de ses impalpables vibrations sur l'eau, les nuages, le marbre, le bois laqué, le cuivre, le satin, le velours, la peau des visages des lèvres et des fruits, les nacres ; l'autre la puise dans l'esprit dans la splendeur du raisonnement et de la connaissance dispensatrice de joie - de la plus haute et vaste joie. L'un et l'autre contemplent le réel à la loupe.

Auteur: Germain Sylvie

Info: Patience et songe de lumière: Vermeer

[ coïncidence ] [ art pictural ] [ philosophie ]

 

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habillement

Valentine avait soigneusement prévu ses effets : choisissant, pour ses débuts au tribunal, un costume relativement conventionnel (mais coûteux) ; passant des laines et des gabardines aux soies, aux satins, aux velours, aux brocarts et aux fourrures ; des hauts cols, des manchettes amidonnées et des plastrons aux chemises ouvertes de style indien ou marocain ; renonçant à la chaste dignité des rayures et de l'écossais pour des cachemires voluptueux, des tissus japonais peints à la main, des dentelles vénitiennes ajourées, du chintz fleuri... ! Oubliant les teintes sombres pour le pourpre, le vert tilleul, le cramoisi, le bleu lavande, l'argent. Il avait préparé une cape doublée de brocart doré, évoquant une toge romaine ; un manteau de loutre aubergine ; son pardessus de "deuil" de style cosaque, avec son splendide col de zibeline. Calculant ses effets avec une habileté diabolique...
Les dames se pressaient pour voir quelle fleur le jeune homme avait choisie pour sa boutonnière, ce jour-là... !

Auteur: Oates Joyce Carol

Info: Les mystères de Winterthurn, p.278

[ vêtements ]

 

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habits

Un flot de costumes multicolores envahissait grands et petits salons : culottes étroites et pantalons à sous-pieds, satin, tricot de soie, peau de daim, coton à fines rayures et ce fameux nankin jaune dont tout le monde raffolait. Il y avait là des guêtres de soie aux brillantes couleurs toutes rehaussées de broderies, des chefs-d'oeuvre de gilets de percale ou de piqué bleu foncé, vert feuille, mauve crépuscule, jaune, loriot, havane ou grivelés de plusieurs tons, bordés de galons de nuances opposées. Les boutons originaux connaissaient une grande vague ;certains étaient gravés de scènes empruntées aux Métamorphoses d'Ovide, d'autres représentaient les postures de l'Arétin, d'autres portaient des devises ou des calembours, d'autres encore des miniatures émaillées reproduisant des scènes de comédies à la mode. Parmi les coiffures à la Titus, on voyait encore bien des perruques poudrées, même à de jeunes visages : c'était la dernière fête d'un siècle, déjà mort, la première d'un siècle qui s'essayait à naître. Epées et bicornes ajoutaient leur bigarrure à ce flot de costumes d'apparat.

Auteur: Zilahy Lajos

Info: Le Siècle écarlate

[ vêtements ] [ littérature ]

 

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musique

Martha Argerich parle mieux que personne de Chopin. Martha Argerich nous restitue Chopin dans sa vérité : viril, dur, net, et d'autant plus profond : on abandonne les mièvreries, les effleurements maniérés du clavier, les effusions au miel, les tempi languides, les déhanchements outrés et autres chichis de chochottes aux pianistes pour coiffeurs sensibles, décorateurs de vitrines ou visagistes, on laisse les effets de rubato à la pédale aux pianistes pour pédales ! [...] Les qui veulent de la sucrerie et du larmoyant, du Chopin sanglotant et dégoulinant de mélasse, faites pas chier ! Vous nous laissez entre mélomanes avertis, et vous, vous courez vous scotcher devant votre télé : chance ! c'est Jacques Chancel ! Vous avez remarqué qu'au Grand Echiquier, il y a toujours, toujours, toujours un pianiste virtuose ou prétendu tel, en smoking blanc, larges revers de satin blanc pailleté, pattes d'ef et noeud pap géant qui massacre allègrement un nocturne ou un prélude de Chopin, le noie sous le sirop d'orgeat, le sucre candi, la guimauve, la chantilly, l'interprète, ce nocturne ou ce prélude, comme s'il s'agissait de l'arrangement d'un tube balnéaire de l'été ? Tout ce que vous aimez !

Auteur: Léger Jack-Alain

Info: Zanzaro circus : Windows du passé surgies de l'oubli

[ classique ] [ romantisme ]

 

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deuil

Le vieil écrivain était malade.
On feuilletait chez le libraire son dernier bouquin
et il me semblait assister à une vente aux enchères.
Sur la couverture, je m'attendais à voir
ses boutons, de chemise ou leur chiffre bizarre,
ses lunettes et son fume-cigarettes bon marché.

C'est hier qu'il est mort.
Les livres de sa bibliothèque,
des in-folios satinés, bien nourris,
des parchemins pelés et des albums pâlis
seront expédiés aux bouquinistes, en plein hiver.
Le vieux ne supportait pas qu'ils aient froid,
ni qu'ils soient seuls. Ils ont gardé peut-être
l'encre de son sang.

Maintenant tous ces bouquins vont être éparpillés,
leur peau se crispe de terreur,
les miroirs se déchargent de son image,
ses vêtements se liquéfient dans la commode
et dans son paquet de tabac chantent les cigales.

Désormais ces bouquins vont pâlir un peu
et je les empile, rayons compris, dans ma mémoire…
Sans broncher, il me conseillait de ne pas faire l'amour
"en présence des livres"
et c'est la première fois que je ne souris pas.

Les fenêtres s'éteignent,
le matou, plus décrépit que les fauteuils, s'esquive,
et je descends les marches usées de la maison du vieux
lorsque soudain,
à l'improviste, vers la chambre défunte
sortent de l'ascenseur, en me frôlant,
m’écrasant presque,
les jambes de sa fille, gainées de noir...

Auteur: Tomozei Gheorghe

Info: In 30 poètes roumains de Irina Radu, (p. 201-203, traduit du roumain par Irina Radu). Le vieillard et les livres

[ collection personnelle ] [ dispersion ] [ femmes-hommes ] [ théorie-pratique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

analgésique

Mes Mains se sont posées inertes

Comme des oiseaux aux ailes ouvertes

Sur l'oreiller de ma douleur

L'aube limpide est annoncée

Rien n'est encore dit sur les fleurs

On attend que la graminée

Ouvre les lèvres de son cœur



La perfusion coule en douceur

Dans mes veines catapultées

Rien n'est encore dit sur le jour

Je suis livrée et délivrée

Par la morsure des acides

Qui m'auront déflagré le ventre

Toute la nuit de mes tortures



Silence il n'y a rien à dire

Toute la nuit de mes brûlures

La morphine est mon seul recours

Mon seul baiser mon seul amour

L'axe qui me tient en mon centre



Mes ailes ma splendeur mon guide

Mes floraisons mes chevauchées

La Galaxie de mon Vide

Éblouissante et satinée



Glisse-toi petite Morphine

Comme une blanche et douce hermine

Dans le sel des veines brûlées

Par la soif et le désespoir

De mes boyaux troués de noir



Rends-moi ma vie déchiquetée

Viens lécher ma chair affamée

Ta morsure soit mon espoir

L'apothéose du Printemps

La fleur de toutes mes années



Et mon dernier couronnement.


Auteur: Grisélidis Réal

Info: Chair vive, Morphine. CESCO, Genève, le 8 mai 2005, dédié aux infirmières et infirmiers du Cesco. GR est décédée le 30 mai

[ poème ] [ dernières paroles ] [ soins palliatifs ] [ antalgique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste