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je
L’homme porte en lui un "vrai moi" appartenant à un monde supraspirituel. Dans le monde sensible ce "vrai moi" est comme voilé par les expériences des facultés de penser, de sentir et de vouloir. Même dans le monde spirituel l’homme ne devient conscient de ce "vrai moi" que quand il élimine les souvenirs de toutes les expériences faites au moyen de ces dites facultés. La connaissance du "vrai moi" émerge de l’oubli de toutes les expériences faites dans les mondes sensible, élémentaire et spirituel.
Auteur:
Steiner Rudolf
Années: 1861 - 1925
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe, pédagogue, écrivain et naturaliste
Continent – Pays: Europe - Autriche
Info:
Le seuil du monde spirituel
[
ego astral
]
[
atman
]
agriculture
Unissez-vous tous dans votre malheur ou votre danger. Défendez ce qui vous reste et reconquérez ce que vous avez perdu. Sinon votre sort à venir est horrible, car nous sommes dans un âge de science et de méthode et nos gouvernants, servis par l’armée des chimistes et des professeurs, vous préparent une organisation sociale dans laquelle tout sera réglé comme dans une usine, où la machine dirigera tout, même les hommes ; où ceux-ci seront de simples rouages que l’on changera comme de vieux fers quand ils se mêleront de raisonner et de vouloir.
Auteur:
Reclus Elisée
Années: 1830 - 1905
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: géographe anarchiste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
A mon frère le paysan, 1873
[
fermiers
]
[
résistance
]
[
dépossession
]
psychose
Les Monuments, la plupart des gens ne savent pas que ce sont des poètes. Quand ils délirent, on appelle ça des "décompensations psychotiques". Je remplace par "poétiques", je préfère. Je trouve que ça évoque mieux le poids du Verbe chez ces gens qui ont dû décider en urgence d’un truc inaugural afin de pouvoir se tenir debout face aux vivants.
Mais il faut les protéger, les Monuments. Pas vraiment contre leur folie – parce qu’au fond la plupart d’entre eux savent mieux y faire que nous, à condition qu’on les entende –, mais contre ce qu’on peut leur vouloir. Cette façon de prétendre édulcorer la maladie mentale au nom d’une inclusion dont la définition même passe par le rejet de ce qui les caractérise.
Auteur:
Pépin Laurent
Années: 1980 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: aide-soignant, psy clinicien
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Monstrueuse féerie
[
psychiatrie
]
individualisme
Souvenez-vous de Domenech qui a échoué lamentablement à entraîner l'équipe de France pour le Mondial de foot. Il ne faut pas lui en vouloir. Il n'y a plus un prof, plus un chef de parti, plus un pape qui sache faire une équipe ! Domenech est en avance sur son temps ! (...) Mais nous, adultes, sommes responsables de l'être nouveau dont je parle, et si je devais le faire, le portrait que je tracerais des adultes ne serait pas flatteur. "Petite Poucette" (le nouvel humain selon Michel Serres, baptisé ainsi pour sa capacité à envoyer des SMS avec son pouce), il faut lui accorder beaucoup de bienveillance, car elle entre dans l'ère de l'individu, seul au monde. Pour moi, la solitude est la photographie du monde moderne, pourtant surpeuplé.
Auteur:
Serres Michel
Années: 1930 - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe
Continent – Pays: Europe - France
Info:
2011 Libération
[
libéralisme
]
[
décadence
]
loisirs
On ne saurait attendre d’hommes oppressés dans leur travail quotidien par l’étroitesse d’une occupation très spécialisée assez peu supportable et que l’ennui accable, qu’à l’instant où la pression et l’enui cessent, après le travail, ils puissent aisément retrouver leur "forme humaine", redevenir eux-mêmes (pour autant qu’ils aient encore un "soi"), ou même seulement le vouloir. Le moment où la dure pression à laquelle ils sont soumis se relâche ressemble plutôt à une explosion, et comme ces êtres libérés si soudainement de leur travail ne connaissent rien d’autre que l’aliénation, ils se jettent, lorsqu’ils ne sont pas tout simplement épuisés, sur des milliers de choses différentes, sur n’importe quoi qui puisse relancer le cours du temps après le calme plat de l’ennui et les transporter dans un autre rythme : ils se jettent donc sur la rapide succession de scènes que leur propose la télévision.
[...] Elles [la radio et la télévision] favorisent en même temps le désir et son exténuation : tension et relâchement, rythme et inactivité, dépendance et détente – elles servent tout cela simultanément. Elles nous dispensent même d’avoir à courir après les distractions, puisque désormais ce sont elles qui courent après nous.
Auteur:
Anders Günther Stern
Années: 1902 - 1992
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain et philosophe de la culture
Continent – Pays: Europe - Autriche
Info:
Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, page 159
[
divertissements
]
[
facilité
]
[
consommation
]
[
passivité
]
fatalisme
Je vois des gens, qui, avec assez de moyens, ne sont arrivés qu'à une maigre et petite place. Mais que voulaient-ils ? Leur franc parler ? Ils l'ont. Ne point flatter ? Ils n'ont point flatté et ne flattent point. Pouvoir par le jugement, par le conseil, par le refus ? Ils peuvent. Il n'a point d'argent ? Mais n'a-t-il pas toujours méprisé l'argent ? L'argent va à ceux qui l'honorent. Trouvez-moi seulement un homme qui ait voulu s'enrichir et qui ne l'ait point pu. Je dis qui ait voulu. Espérer ce n'est pas vouloir. Le poète espère cent mille francs ; il ne sait de qui ni comment ; il ne fait pas le moindre petit mouvement vers ces cent mille francs ; aussi ne les a-t-il point. Mais il veut faire de beaux vers. Aussi les fait-il. Beaux selon sa nature, comme le crocodile fait ses écailles et l'oiseau ses plumes. On peut appeler aussi destinée cette puissance intérieure qui finit par trouver passage ; mais il n'y a de commun que le nom entre cette vie si bien armée et composée, et cette tuile de hasard qui tua Pyrrhus. Ce que m'exprimait un sage, disant que la prédestination de Calvin ne ressemblait pas mal à la liberté elle-même.
Auteur:
Alain
Années: 1907 - 1994
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: indianiste et musicologue
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Propos, la Pléiade, Gallimard1956, 3octobre1923, p.542
[
.
]
univers miroir
Le monde est notre désir.
Le monde est notre vouloir.
Il n'y a rien à dire du monde - sauf qu'il nous ressemble trait pour trait.
Si nous le trouvons médiocre - c'est que nous sommes médiocres.
Si nous le trouvons vain - c'est que nous sommes vains.
Si nous le trouvons affreux - c'est que nous sommes affreux.
Si nous le trouvons dur - c'est que nous sommes durs.
Si nous le trouvons morne - c'est que nous sommes mornes.
Si nous le trouvons petit - c’est que nous sommes petits.
Si nous le trouvons écœurant - c’est que nous sommes écœurants.
Si nous le trouvons hostile - c’est que nous sommes hostiles.
Il ne changera que quand nous changerons.
Il est nous - et indéfiniment il nous ressemblera.
Pour l'instant - c'est un monde de terre sèche.
Il y aura un brin d'herbe quand vous serez devenus brin d'herbe.
Ou alors - laissez tout crever.
Les démoniaques des pouvoirs ont ce qu'il faut dans l'arsenal pour une gigantesque épouvante.
Une gigantesque Mort.
Auteur:
Calaferte Louis
Années: 1928 - 1994
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France - Italie
Info:
L’homme vivant
[
poème
]
[
solipsisme
]
abandon
Heureux celui qui ne demande pas plus à la vie qu'elle ne lui offre spontanément, et qui suit l'instinct des chats, qui recherchent le soleil quand il fait soleil et, en son absence, la chaleur, où qu'elle se trouve. Heureux celui qui renonce à sa personnalité pour son imagination, et qui fait ses délices du spectacle de la vie des autres, en vivant, non pas toutes les impressions, mais la représentation, tout extérieure, des impressions des autres; Heureux, enfin, celui qui renonce à tout, et auquel, puisqu'il a renoncé à tout, on ne peut plus rien enlever ni retrancher.
Le paysan, le lecteur de romans, le pur ascète -ces trois-là connaissent le bonheur, car ils renoncent tous trois à leur personnalité: l'un parce qu'il vit selon l'instinct, qui est impersonnel, le deuxième parce qu'il vit par l'imagination, qui est oubli, le dernier parce qu'il ne vit pas et que, sans être mort, il dort.
Rien ne me satisfait, rien ne me réconforte, et je suis saturé de tout -que cela ait existé ou non. Je ne veux pas avoir d'âme, et je ne veux pas y renoncer. Je désire ce que je ne désire pas, et renonce à ce que je ne possède pas. Je ne peux être ni rien, ni tout: je suis la passerelle jetée entre ce que je ne peux ni avoir ni vouloir.
Auteur:
Pessoa Fernando (Alv. de Campos)
Années: 1888 - 1935
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Portugal
Info:
[
désêtre
]
[
plénitude
]
existence
Ainsi, la plus dure bataille, ce ne fut pas contre le monde que l’auteur dut la livrer ; mais ce fut le dévoilement progressif des mensonges, des faux semblants, des masques dont il s’était couvert ; puis, ce fut la découverte des mythes et croyances dégénérés dont était constitué son Moi. En ce temps-là encore il ne distinguait pas le Moi référentiel de la Personne. Il se crut "fait de vide" et renonça à vouloir.
Par cet ultime piège, nos sociétés s’emparent de ceux qui avaient su éviter tous les autres. "Si je ne suis rien, pourquoi combattre - et comment ? Pourquoi ne pas accorder le peu qu’on me demande, ne serait-ce qu’un faux semblant, et taire mes angoisses ? Si je ne suis rien, que me prendra la mort ? Pourquoi ne pas admettre que le Passé me pousse et que le Néant me guette, comme on me dit que cela est ?"
Mais il faut croire qu’au cœur de la pire lâcheté demeure (dans l’âme ou dans l’esprit) une évidence muette et brûlante comme un soleil. Cette voix silencieuse, un jour, s’exprima. Elle disait : "La vie t’a été donnée." Et cela voulait dire : "Tu n’es pas à l’origine de ta propre existence ; tu en ignores les fins. Tu ne l’as pas créée et tu es incapable de la prolonger une heure, une seconde, car tu ne sais même pas de quoi elle est faite. Tu ne dois donc pas craindre ; tu ne peux qu’espérer."
Auteur:
Pichon Jean-Charles
Années: 1920 - 2006
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, dramaturge, poète, scénariste, philosophe, et mathématicien.
Continent – Pays: Europe - France
Info:
L'homme et les Dieux - l'univers secret des religions
[
mystère
]