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honte

Madame Guinéa a répondu à ma lettre par une invitation à déjeuner. C'est chez elle que j'avais vu un rince-doigts pour la première fois.
Quelques pétales de cerisier flottaient dans l'eau et j'ai cru que ce devait être une sorte de bouillon japonais qui se boit après le repas. J'avais tout bu, y compris les fleurs de cerisier. Madame Guinéa n'a pas soufflé mot, et ce n'est que bien plus tard en bavardant avec une nouvelle au collège que j'ai découvert mon erreur.

Auteur: Plath Sylvia

Info: La cloche de détresse

[ maladresse ]

 

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ego

Je me souvenais de tout.
Je me souvenais des cadavres, de Doreen, de l’histoire du figuier, du diamant de Marco, du marin sur le boulevard, de l’infirmière du docteur Gordon, des thermomètres brisés, du nègre avec ses deux sortes de haricots, des dix kilos pris à cause de l’insuline, du rocher qui se dressait entre ciel et mer comme un gros crâne marin.
Peut-être que l’oubli, comme une neige fraternelle, allait les recouvrir et les atténuer.
Mais ils faisaient partie de moi. C’était mon paysage.

Auteur: Plath Sylvia

Info: La cloche de détresse

[ mémoire indélébile ] [ moi ] [ singularité ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

conclure

Je voyais les jours de l'année s'étaler devant moi, comme une succession de boîtes blanches, brillantes, et pour séparer chaque boîte de la suivante, il y avait comme une ombre noire, le sommeil... Malheureusement pour moi, la longue zone d'ombre qui séparait les boîtes les unes des autres avait disparu, et je voyais chaque jour briller devant moi une sorte de large route blanche, désertique.
Il me semblait idiot de laver un jour ce qu'il faudrait relaver le lendemain.
J'étais fatiguée, rien que d'y penser.
Je voulais faire les choses une fois pour toutes et en finir avec elles pour de bon.

Auteur: Plath Sylvia

Info: La cloche de détresse, p.140

[ ennui ]

 

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sensibilité

C'était un été étrange et étouffant. L'été où ils ont électrocuté les Rosenberg. Je ne savais pas ce que je venais faire à New York. Je deviens idiote quand il y a des exécutions. L'idée de l'électrocution me rend malade, et les journaux ne parlaient que de ça. La "Une" en caractères gros comme des boules de loto me sautait aux yeux à chaque carrefour, à chaque bouche de métro fleurant le renfermé et les cacahuètes. Cela ne me concernait pas du tout, mais je ne pouvais m'empêcher de me demander quel effet cela fait de brûler vivant tout le long de ses nerfs.

Auteur: Plath Sylvia

Info: La cloche de détresse

[ médias ]

 

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couple

- Tu n'as pas besoin de danser, je danserai à ta place.
Il a passé un bras autour de ma taille et m'a précipitée contre son costume blanc aveuglant.
- Fais comme si tu te noyais.
J'ai fermé les yeux et la musique a déferlé au-dessus de moi comme un orage. La jambe de Marco s'est glissée en avant contre la mienne qui a glissé en arrière. J'étais comme soudée à lui, flanc contre flanc, je le suivais dans tous ses mouvements, sans aucune volonté ni conscience. Après un moment je songeais : "On n'a pas besoin d'être deux pour danser, un seul suffit." Et je me suis laissé emporter et courber comme un arbre dans le vent.

Auteur: Plath Sylvia

Info: La cloche de détresse

[ fusion ]

 

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réintégration



Je suis verticale



Mais je voudrais être horizontale.

Je ne suis pas un arbre dont les racines en terre

Absorbent les minéraux et l'amour maternel

Pour qu'à chaque mois de mars je brille de toutes mes feuilles,

Je ne suis pas non plus la beauté d'un massif

Suscitant des oh ! et des ah ! et grimée de couleurs vives,

Ignorant que bientôt je perdrai mes pétales.

Comparés à moi, un arbre est immortel

Et une fleur assez petite, mais plus saisissante,

Et il me manque la longévité de l'un, l'audace de l'autre.



Ce soir, dans la lumière infinitésimale des étoiles,

Les arbres et les fleurs ont répandu leur fraîche odeur.

Je marche parmi eux, mais aucun d'eux n'y prête attention.

Parfois je pense que lorsque je suis endormie

Je dois leur ressembler à la perfection ---

Pensées devenues vagues.

Ce sera plus naturel pour moi, de reposer.

Alors le ciel et moi converserons à cœur ouvert,

Et je serai utile quand je reposerai définitivement :

Alors peut-être les arbres pourront-ils me toucher, et les fleurs m'accorder du temps.

Auteur: Plath Sylvia

Info: Oeuvres : Poèmes, roman, nouvelles, contes, essais, journaux. Gallimard 2011

[ cadavre ] [ mort ] [ songe ] [ réconciliation ] [ végétaux ] [ bactéries source ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dépouille

La femme est parfaite.   

Morte



Son corps sourit, ayant accompli, 

L'illusion d'une nécessité grecque



Courants dans les volutes de sa toge, 

Nus



Ses pieds semblent dire : 

Nous sommes allés loin, c'est fini 



Ses enfants morts lovés, un serpent blanc, 

Chacun avec sa petite 



Cruche de lait, maintenant vide.   

Elle les a repliés



Dans son corps comme les pétales 

D'une rose se referment quand le jardin



Se raidit et que les odeurs saignent

Des gorges douces et profondes de la nuit fleur



La lune n'a pas de raison d'être triste, 

Regardant de son osseux capuchon.



Coutumière de ce genre de choses.

Ses noirs crépitent et bougent. *   





                                            ****





La femme s'est accomplie

son corps mort



porte le sourire de l'accomplissement

l'illusion d'une obligation grecque

coule dans les rouleaux de sa toge



Ses nus pieds semblent vouloir dire:

Nous sommes arrivés si loin, tout est fini.



Chaque enfant mort est enroulé, un serpent blanc,

Près de chacun une cruche de lait maintenant vide.



Elle les a repliés contre son corps comme les pétales

d'une rose refermée quand le jardin 

se fige et que les parfums saignent

des douces, profondes, gorges de la fleur de la nuit.



La lune n'a pas à s'en désoler,

fixant le tout de sa cagoule d'os.

Elle a tant l'habitude de cela.

Sa noirceur crépite et traîne. **







 

Auteur: Plath Sylvia

Info: Edge, 5 février, son dernier poème - prémonitoire - avant son suicide, le 11 février 1963 * Trad, MG & DeepL & d'autres sources ** Trad Olivier Lussac

[ poème ] [ dernières paroles ]

 
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