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production marchande

La leçon fondamentale de la "critique de l’économie politique" élaborée par le Marx de la maturité, après le Manifeste, est de démontrer comment cette réduction de toute chimère sacrée à la brutale réalité économique génère sa propre spectralité. Lorsque Marx décrit la folle circulation du Capital dont la trajectoire autofécondante atteint son apogée dans les spéculations méta réflexives* contemporaines sur les marchés à terme, il est bien trop simple de considérer le spectre de ce monstre autoengendré (poursuivant sa trajectoire indépendamment de toute préoccupation humaine ou environnementale) comme une abstraction idéologique : il ne faudrait jamais oublier que derrière cette abstraction il y a de vraies gens et des objets naturels, sur les capacités productives et sur les ressources desquels la circulation du Capital est fondée, et dont celui-ci se nourrit comme un gigantesque parasite. Le problème est que cette "abstraction" n’existe pas seulement dans l’erreur de jugement du spéculateur financier : elle est "réelle", au sens où elle détermine la structure même des processus matériels et sociaux. C’est ainsi que le sort d’une partie entière d’une population – et parfois de pays entiers – peut être décidée par la danse spéculative et "solipsiste" du Capital qui poursuit sa quête effrénée du profit en affichant une indifférence tranquille à la manière dont ses mouvements vont influencer la réalité sociale. C’est en quoi réside la violence fondamentalement systématique du capitalisme, bien plus troublante que la violence socio-idéologique directe des sociétés précapitalistes : cette violence, en effet, n’est plus imputable à des individus concrets, à de "mauvaises intentions" ; elle est purement "objective", systématique, anonyme.

Nous rencontrons ici la différence lacanienne entre la réalité et le Réel : la "réalité" désigne la réalité sociale dans laquelle les gens réels interagissent dans le cadre du processus productif matériel ; le Réel, lui, désigne l’inexorable logique, spectrale et "abstraite", qui détermine la scène de la réalité sociale.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 27-28. *méta-réflexif : qui pense sur ses propres pensées

[ transposition psychanalytique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

réforme universitaire

Nous essaierons de mettre un terme à la coupure absurde qui s’est instaurée entre les humanités et la science. Ici encore, le choix de la technologie est particulièrement judicieux. Tous ceux qui conçoivent, qui construisent, qui exploitent, qui réparent les appareils, savent combien leur activité dépend des hommes et des relations humaines. Qu’il s’agissent de conditions de travail, de l’état d’esprit des équipes, des communications orales ou écrites, l’objet technique est un lieu privilégié des rencontres des hommes ; il crée un langage, une culture inintelligible aux non-techniciens et le moment vient où il ne sera plus possible de prétendre connaître l’homme sans connaître les objets qu’il construit.

L’enseignement des langues occupera une place de choix. On essaiera de rendre la connaissance pratique de l’Anglais nécessaire à l’étudiant pour la poursuite de ses études (suivant en cela les préceptes de Comenius, le célèbre pédagogue morave). On essaiera d’organiser autour de la technologie les enseignements de philosophie, d’histoire ou d’économie : il est sûr que l’admirable histoire de la technologie chinoise publiée par M. NEEDHAM, par exemple, est tout aussi formatrice qu’un précis de politique extérieure britannique au 17e siècle. De la même manière, en Philosophie, l’étude du "Mode d’existence des objets techniques" de M. SIMONDON paraît s’inscrire plus naturellement que celle de la Monadologie de LEIBNIZ. En matière d’expression française, l’étudiant a surtout fréquenté en tant que genre littéraire la dissertation française : il faut l’initier à ces autres genres littéraires que sont le rapport, la note, le compte-rendu, la lettre, etc… Que l’on nous comprenne bien ! Nous ne voulons nullement "polariser" à l’excès les études. A telle enseigne qu’au moins 10 % du temps de travail devra être consacré à des activités délibérément dépaysantes. Mais il nous apparaît cependant qu’un abord nouveau des humanités est possible à partir de la technologie, et nous souhaitons en tenter l’expérience.

Auteur: Deniélou Guy

Info: Revue de l’administration de l’Oise, n°5, novembre 1972, à lire sur https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/guy_denie_lou_inventeur_du_re_gne_machinal.pdf

[ règne machinal ] [ technocratie ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

géopolitique

Le vrai problème politico-militaire de ce mois de juillet fut en réalité tout autre. Il consista dans le fait que tous les acteurs du conflit recoururent au prétendu " risque calculé ". L’Allemagne comptait sur une guerre-éclair de l’Autriche contre la Serbie, qui aurait permis d’éviter l’intervention russe. Mais il n’en fut rien. La France et la Russie, de leur côté, pensèrent qu’en faisant des démonstrations de fermeté, elles contraindraient les Empires centraux à faire marche arrière. Mais il n’en fut rien. Bethmann-Hollweg était convaincu que l’Angleterre, qui n’avait pas d’intérêt direct dans les Balkans, resterait neutre. Mais il n’en fut rien. En conséquence, toutes les puissances en lutte portent la lourde responsabilité d’avoir conduit les peuples au massacre.

Dans cette guerre, les oppositions idéalisantes (" démocraties " contre " autocraties "5) étaient une " feuille de vigne " bien misérable, incapable de couvrir les pudenda : le principal allié des " démocraties ", c’était le tsar !

Du reste, les deux camps en lutte se ressemblaient à tel point que la diplomatie italienne, pendant des mois, ne sut lequel choisir. Elle n’avait d’ailleurs pour seul critère que la recherche du plus grand profit pour l’Italie.

Cameron, Hollande, Merkel et Poutine feraient bien de réfléchir sur cette histoire d’il y a un siècle. De fait, l’échiquier mondial actuel ressemble par bien des aspects à celui de 1914 : nous sommes aujourd’hui également face à un monde polycentrique et face à des zones névralgiques (les Balkans en 1914, aujourd’hui le Moyen-Orient) où une étincelle pourrait déterminer un effet de réaction en chaîne, entraînant les grandes puissances dans un nouveau conflit : les différents camps, comme en 1914, ne seraient pas déterminés par des idéaux (contrairement à ce qu’il advint en 1939-1941) mais par des calculs d’intérêt. Espérons que la politique insensée du " risque calculé " et de la " dissuasion par la terreur " ne séduise pas de nouveau les chancelleries et les diplomaties des grandes puissances.

Auteur: Canfora Luciano

Info: 1914 - Texte écrit en 2014. On peut évidemment remplacer tout ou partie de "Cameron, Hollande, Merkel et Poutine" et "Moyen-Orient" par tels noms qui vous sembleront plus convenables aujourd'hui

[ ww1 ] [ entame ] [ historique ] [ conflit ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

capitalisme

Nous évoluons dans un espace entièrement
quadrillé, entièrement occupé, d’un
côté par le Spectacle, de l’autre par le
Biopouvoir. Et ce qu’il y a de terrible dans
ce quadrillage, dans cette occupation, c’est
que la soumission qu’ils exigent de nous
n’est rien contre quoi nous puissions nous
rebeller en un geste définitif de rupture,
mais avec quoi nous ne pouvons que composer
stratégiquement.
Le régime de pouvoir sous lequel nous vivons
ne ressemble en rien à celui qui a pu
avoir cours sous les monarchies administratives,
et dont le concept périmé est demeuré
jusqu’à une date récente, c’est-à-dire
au sein même des démocraties
biopolitiques, le seul ennemi reconnu par
les mouvements révolutionnaires : celui
d’un mécanisme d’entrave, de coercition
purement répressif.
La forme contemporaine de la domination
est au contraire essentiellement productive.
D’une part, elle régit toutes les manifestations
de notre existence – le Spectacle ;
de l’autre, elle gère les conditions de celle-ci
– le Biopouvoir.
Le Spectacle, c’est le pouvoir qui veut que
vous parliez, qui veut que vous soyez quelqu’un.
Le Biopouvoir, c’est le pouvoir bienveillant,
plein d’une sollicitude de pasteur pour son
troupeau, le pouvoir qui veut le salut de ses
sujets, le pouvoir qui veut que vous viviez.
Pris dans l’étau d’un contrôle à la fois totalisant
et individualisant, murés dans une
double contrainte qui nous anéantit dans le
mouvement même où elle nous fait exister,
le plus grand nombre d’entre nous adopte
une sorte de politique de la disparition :
feindre la mort intérieure et, comme le
Captif devant le Grand Inquisiteur, garder
le silence. En soustrayant et en se soustrayant
à toute positivité, ces spectres dérobent
à un pouvoir productif ce sur quoi
il pourrait s’exercer. Leur désir de ne pas
vivre est tout ce qu’ils ont la force d’opposer
à une puissance qui prétend les faire
vivre. Ce faisant, ils demeurent dans le
Bloom, souvent s’y enterrent.

Auteur: Tiqqun

Info: Tiqqun, Théorie du Bloom, P.33

 
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Ajouté à la BD par Bandini

dévouement individualiste

L’intellectualisation consiste en somme dans le processus de diffusion de l’abstraction intellectuelle dans le comportement d’être qui ne sont pas des intellectuels, mais qui y sont devenus réceptifs par la vulgarisation de la pensée idéologique. Cette abstraction renonce au raisonnement, au contact des actions concrètes, pour envisager les choses essentiellement sous l’angle des intentions vagues, des velléités et des fins indéterminées, en entretenant une sourde révolte contre un monde considéré comme débile, en tout cas insensible à la gravité des idées abstraites. Il en résulte une insatisfaction contestataire, souvent ensevelies dans des âmes dépitées face à l’incompréhension prétendue des autres, sous prétexte qu’ils seraient insensibles aux immenses malheurs d’un monde à sauver. L’imagination se dépouille de toute ironie pour devenir sérieuse et compassée, comme s’il fallait par exemple être à tout instant à l’écoute du Tiers Monde, à l’affût des conversations pour débusquer les ombres du racisme, prêt à manifester en faveur de la paix ou disposé à libérer le genre humain chaque fois d’une autre aliénation. L’événement le plus insignifiant est interprété comme déterminant pour le destin du monde. Tout se passe comme si on voulait nous condamner à une existence chagrine, dépourvue de tout humour et de toute gaîté. En fin de compte tout sentiment s’épuise dans un sentimentalisme militant et toute émotion dans une dramatisation sentencieuse. L’insatisfaction se traduit le plus souvent par un ténébreux mécontentement pour la profession qu’on occupe. En effet on se plaît à rêver d’une profession seconde, sous la forme par exemple d’une velléité de s’engager aux côtés des médecins sans frontières, sans aucune qualification dans le domaine de la santé, rien que pour jouer avec son désir indistinct de dévouement dans toutes sortes d’associations humanitaires, fraternelles ou soi-disant culturellement libératrices (féminisme, écologisme, etc.). La priorité écologique par exemple n’est pas donnée à une réflexion sur les conditions de la sauvegarde de la nature, mais à la manifestation rhétorique* préconisant cette sauvegarde.

Auteur: Freund Julien

Info: Politique et impolitique, page 11

[ popularisation ] [ erreur catégorielle ] [ amateurisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

culture

La littérature ne sert à rien. Si elle servait à quelque chose, la racaille gauchiste qui a monopolisé le débat intellectuel tout au long du XXe siècle n’aurait même pas pu exister. Ce siècle, bien heureusement, vient de s’achever ; c’est le moment de revenir une dernière fois (on peut du moins l’espérer) sur les méfaits des "intellectuels de gauche", et le mieux est sans doute d’évoquer Les Possédés, publié en 1872, où leur idéologie est déjà intégralement exposée, où ses méfaits et ses crimes sont déjà clairement annoncés à travers la scène du meurtre de Chatov. Or, en quoi les intuitions de Dostoïevski ont-elles influencé le mouvement historique ? Absolument en rien. Marxistes, existentialistes, anarchistes et gauchistes de toutes espèces ont pu prospérer et infecter le monde connu exactement comme si Dostoïevski n’avait jamais écrit une ligne. Ont-ils au moins apporté une idée, une pensée neuve par rapport à leurs prédécesseurs du roman ? Pas la moindre. Siècle nul, qui n’a rien inventé. Avec cela, pompeux à l’extrême. Aimant à poser avec gravité les questions les plus sottes, du genre : "Peut-on écrire de la poésie après Auschwitz ?" ; continuant jusqu’à son dernier souffle à se projeter dans des "horizons indépassables" (après le marxisme, le marché), alors que Comte, bien avant Popper, soulignait déjà non seulement la stupidité des historicismes, mais leur immoralité foncière.

[...]

Rappelons d’abord qu’on peut évidemment écrire de la poésie après Auschwitz, aussi bien qu’avant, et dans les mêmes conditions ; posons-nous maintenant une question plus sérieuse : peut-on écrire de la science-fiction après Hiroshima ? En examinant les dates de publication, il semble bien que la réponse soit : oui, mais pas la même ; et des textes, il faut le dire, franchement meilleurs. Un optimisme de fond, probablement incompatible avec la littérature romanesque, s’est évaporé là, en l’espace de quelques semaines. Hiroshima était sans doute la condition nécessaire pour que la littérature de science-fiction puisse vraiment accéder au statut de littérature.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: "Lanzarote", Librio, 2021, pages 73-74

[ barbarie ] [ politique ] [ inutile ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sociétés secrètes

En ce qui concerne les premiers [les Illuminés de Bavière], les fondateurs sont connus, et l’on sait de quelle façon ils ont élaboré le "système" de leur propre initiative, en dehors de tout rattachement à quoi que ce soit de préexistant ; on sait aussi par quels états successifs sont passés les grades et les rituels, dont certains ne furent d’ailleurs jamais pratiqués et n’existèrent que sur le papier ; car tout fut mis par écrit dès le début et à mesure que se développaient et se précisaient les idées des fondateurs, et c’est même là ce qui fit échouer leurs plans, lesquels, bien entendu, se rapportaient exclusivement au domaine social et ne le dépassaient sous aucun rapport. Il n’est donc pas douteux qu’il ne s’agit là que de l’œuvre artificielle de quelques individus, et que les formes qu’ils avaient adoptées ne pouvaient constituer qu’un simulacre ou une parodie d’initiation, le rattachement traditionnel faisant défaut tout autant que le but réellement initiatique était étranger à leurs préoccupations. Si l’on considère au contraire le Carbonarisme, on constate, d’une part, qu’il est impossible de lui assigner une origine "historique" de ce genre, et, d’autre part, que ses rituels présentent nettement le caractère d’une "initiation de métier", apparentée comme telle à la Maçonnerie et au Compagnonnage ; mais, tandis que ceux-ci ont toujours gardé une certaine conscience de leur caractère initiatique, si amoindrie soit-elle par l’intrusion de préoccupations d’ordre contingent, et la part de plus en plus grande qui leur a été faite, il semble bien (quoiqu’on ne puisse jamais être absolument affirmatif à cet égard, un petit nombre de membres, et qui ne sont pas forcément les chefs apparents, pouvant toujours faire exception à l’incompréhension générale sans en rien laisser paraître) que le Carbonarisme ait poussé finalement la dégénérescence à l’extrême, au point de n’être plus rien d’autre en fait que cette simple association de conspirateurs politiques dont on connaît l’action dans l’histoire du XIXe siècle.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Aperçus sur l'initiation", Éditions Traditionnelles, 1964, page 84

[ pseudo-initiatique ] [ temporelles ] [ profanes ] [ historique ]

 

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cybernétique

Aux simulacres de 3e ordre, il faut donc opposer au moins jeu égal, est-ce possible ? Y a-t-il une théorie ou une pratique subversives parce que plus aléatoires que le système lui-même ? Une subversion indéterminée, qui soit à l’ordre du code, ce que la révolution était à l’ordre de l’économie politique ? Peut-on se battre contre l’A.D.N. ? [...] La mort peut-être et elle seule, la réversibilité de la mort est d’un ordre supérieur à celui du code. Le désordre symbolique seul peut faire irruption dans le code.

Tout système qui se rapproche d’une opérationnalité parfaite est proche de sa perte. Quand le système dit "A est A" ou "deux et deux font quatre", il approche à la fois du pouvoir absolu et du ridicule total, c’est-à-dire de la subversion immédiate et probable – il suffit d’un coup de pouce pour le faire s’effondrer.

[...] la seule stratégie est catastrophique, et non pas du tout dialectique. Il faut pousser les choses à la limite, où tout naturellement elles s’inversent et s’écroulent. [...]

Contre un système hyperréaliste, la seule stratégie est pataphysique, en quelque sorte, "une science des solutions imaginaires", c’est-à-dire une science-fiction du retournement du système contre lui-même, à l’extrême limite de la simulation, d’une simulation réversible dans une hyperlogique de la destruction et de la mort. [...]

A la loi marchande de la valeur et des équivalences correspondait une dialectique de la révolution. A l’indétermination du code et à la loi structurale de la valeur ne répond plus que la réversion minutieuse de la mort.

A vrai dire, il ne reste rien sur quoi se fonder. Il ne nous reste plus que la violence théorique. La spéculation à mort, dont la seule méthode est la radicalisation de toutes les hypothèses. Même le code, le symbolique sont encore des termes simulateurs – il faudrait pouvoir les retirer un à un du discours.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 11 à 13

[ réfutation ] [ anéantissement ] [ inversion du signe ] [ absurdité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Gaule

Il est pourtant une date que je ne laisse pas passer sans émotion, c'est la nuit du 4 août 1789, la nuit de l'Abolition des privilèges.
Événement capital de la Révolution française, on l'a dit et redit et non sans souligner que l'initiative en revient à quelques jeunes nobles. Pourtant, je ne sais si a été mesuré l'impact de cette abolition des privilèges par qui en jouissait. Je ne sais si a été mesurée la force déflagratoire de cette entrée en scène de ceux qui ont tout à perdre aux côtés de ceux qui n'ont rien à perdre. Chateaubriand le sent et le dit, en quelques lignes dans Les Mémoires d'outre-tombe : "La monarchie fut démolie à l'instar de la Bastille, dans la séance du soir de l'Assemblée nationale du 4 août. Ceux qui, par haine du passé, crient aujourd'hui contre la noblesse, oublient que ce fut un membre de cette noblesse, le vicomte de Noailles soutenu par le duc d'Aiguillon et par Mathieu de Montmorency, qui renversa l'édifice, objet des préventions révolutionnaires... Les plus grands coups portés à l'antique constitution de l'État le furent par des gentilshommes".
Mais il faut attendre quelques décennies plus tard pour qu'à l'autre bout du spectre politique, Michelet fasse passer l'intensité et l'ampleur de ce qui s'est joué là, tout particulièrement quand il évoque comment le jeune duc d'Aiguillon, le plus riche seigneur en propriétés féodales après le roi, "dit qu'en votant la veille des mesures de rigueur contre ceux qui attaquaient les châteaux, un scrupule lui est venu, qu'il s'était demandé à lui-même si ces hommes étaient bien coupables... Et il continua avec chaleur, avec violence, contre la tyrannie féodale, c'est-à-dire contre lui-même" (Scènes de la révolution française). En fait, c'est à l'incroyable moment où la liberté s'invente d'elle-même que Michelet nous fait assister, à cet instant stupéfiant où la liberté embrase celui à travers lequel elle se formule pour embraser de proche en proche tout ce qui l'entoure.

Auteur: Le Brun Annie

Info:

[ historique ] [ déclic ]

 

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citation s'appliquant à ce logiciel

Psychanalyse : émergence des tâtonnements psychologiques de la bourgeoisie oisive européenne du vingtième siècle.

Discipline essentiellement dialectique : son développement pourra être aidé par l'apparition de sociétés où, le travail diminuant - de concert avec les pulsions mercantiles avides - le temps libre devra être mieux occupé.

L'analyse personnelle, réflexive, la prise de recul sur soi et ses rapports avec les autres, aidée par un outil linguistique comme celui-ci (qui pourra bientôt être mis en réseau avec grande souplesse - ou pas), répond à sa manière à une problématique qui est en fait une ouverture.

On ne pense pas sans mots et chacun de ceux-ci, " quasi-esprit ", ne cesse d'évoluer en fonction des époques et des localisations. Ces termes " pensées symboles ", leurs radicaux, sens et étymologies (qu'Internet permet sans cesse de désambiguer), constituent donc les briques, voire les atomes, de la réflexion communautaire de FLP.

C'est ainsi que FLP propose une occupation sans consommation de biens tangibles, hormis la (faible) énergie électrique utilisée par ordinateurs et réseaux pour ce faire ; une activité raisonnable au sens où les êtres humains doivent se faire moins encombrants sur leur planète - surtout en termes énergétiques - s'ils ne veulent pas insulter leur avenir.

Tentative collective de développement du versant "esprit" de cette émergence, floue, que nous sommes - singes dépoilés - qui, à grand coups de culture écrite et de technologies, semblont aller vers l'abstraction. 

Tout en encourageant la lecture, le voyage intérieur et les spéculations sans limites que permet l'application des " Fils de La Pensée ", ouvre donc un espace non seulement plus sage et sensé que la course aux biens matériels, mais aussi beaucoup plus vaste et créatif. Encore plus si on songe aux possibilités d'une réflexion collective qui offre de fait un "infini agrandi" puisque moins contraint pas les constantes physiques que nous imposent la conditions humaines et ses restrictions cognitives.

Auteur: Mg

Info: 2017 - 2022

[ politique ] [ écologie ] [ prospective ] [ pré-mémétique ] [ auto-promotion ]

 

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