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hommes-par-hommes

Jamais pu sentir les chasseurs.
Le gros, l'adipeux, le gras du bide avec une tronche de poivrot, la moustache poivre et sel, trois poils sur le caillou, qui roule dans une voiturette sans permis.
Le sec, le nerveux qui tourne en rond, le fort en gueule marié avec une grosse vache, qui tire à l'aveuglette en se prenant pour John Wayne.
Le benêt, le suiveur, qui obéit aux ordres, qui boit tous les matins son Benco préparé par Maman, le sourire ravi de celui qui ne comprend rien mais qui acquiesce quoi qu'il arrive, bon soldat entièrement recouvert de kaki.
Le jeune, tout fier de son fusil neuf, encore plus con que son père, qui laisse sa femme seule le dimanche devant Drucker, sa petite femme toute mignonne qui ne tardera pas à se trouver un autre mec, disponible et sexuellement performant.
Le vieux, nostalgique du casse-pipe, qui voudrait qu'on lâche du fellaga dans la forêt, le vieux encarté chez Nonoeil, bleu marine jusqu'au slip, spécialiste du retour au pays dans un bateau, réformé pour ses pieds plats, qui enrage de ne pas avoir eu vingt ans dans les Aurès pour tourner la manivelle de la gégène.

Auteur: Marcel Jean

Info: Du sang dans le pain

 

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anthropocentrisme

Je viens de découvrir un nouveau gourou. Pas besoin de les chercher, ils sont comme les feuilles d'automnes, un peu partout suivant la saison, il suffit de savoir lire ou écouter. Celui-ci se nomme Jean-Pierre Garnier Malet. Il développe une théorie (comme quoi on a tous un double) qui expliquerait tout et son contraire. Système qu'il tente de rendre cohérent via de nombreuses acrobaties verbales, tout ça en agitant des papiers universitaires et en affirmant qu'il a passé des années et des années à y travailler 18 heures par jour. Bon. C'est toujours fascinant de constater combien on est prêt à gober à peu près n'importe quoi... Le plus drôle c'est que ce mec a peut-être raison ou partiellement raison. Mais comment savoir, pourquoi le croire lui ? Quelle est la différence entre ses dires et un bouqin de SF ? Que peut-il affirmer de différent des autres puisqu'il use des mêmes mots, vocables usés jusqu'à la corde, limités, aveuglants, prisons... Miroirs aux alouettes. Présent, passé, vie, mort... Aah, les conventions du langage, que nous voulons "fixées" puisque ce sont elles qui permettent d'établir un réel homéostatique rassurant. Les humains sont parvenus à créer leur propre réalité. Ils sont des parvenus.

Auteur: Mg

Info: 3 nov. 2019

[ . ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

famine

[à propos de la visite de Macron aux Restos du Coeur, ce 21/11, pour le début de la campagne 2017-2018 de l'association]
- C'est ignoble, cette séquence. Non mais c'est quoi, ça ? C'est un président qui va aux Restos du coeur - des Restos du coeur qui ne devraient pas exister, qui existent simplement parce que l'Etat est incapable de remplir sa mission. Comment c'est possible qu'en 2017 des gens n'aient pas assez à manger ? Enfin c'est quand-même une des missions essentielles de l'Etat ! Ce mec va là-bas, c'est notre président, il prend un bain de foule, il fait des selfies. Vous lui posez une question pour lui dire : 'Mais c'est quand-même pas ?... y a quand-même pas un petit problème, dans le fait que les Restos ?...' Et là, lui, il fait : 'Oh oui, c'est un problème...' Et là, à ce moment-là, vous avez pas vu ? Il fait un clin d'oeil à quelqu'un, avec un petit sourire, parce qu'il prend la photo. Mais ça, ça montre la déconnexion totale de ces gens qui sont au pouvoir. C'est indécent, c'est cynique ! Enfin je comprends pas qu'on soit pas tous retournés en voyant ces images, c'est scandaleux !

Auteur: Caron Aymeric

Info:

[ vingt-et-unième siècle ]

 

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homme-par-femme

Il est photographe, à ses heures perdues. Bambi hoche la tête d'un air complice. La discussion s'engage comme ça, autour de la photographie et de la peau de Bambi qui prend si bien la lumière. Or Bambi le sait parfaitement, le plâtras dont elle est enduite ne laisse pas passer la lumière, ni même la peau ; son visage cache son visage et là où elle est, il fait noir, il n'y a rien à voir. L'homme, de type méridional, fait le mystérieux quant à ses origines, dit qu'il a beaucoup voyagé pour les affaires. Bambi boit ses paroles, en goûte l'odeur aigre sans reculer. Elle a dans ses regards quelque chose de pressant, comme une urgence. Comme si elle avait besoin d'argent, par exemple. Sauf qu'elle s'en fout de l'argent. Elle a juste besoin de tuer l'angoisse, besoin de se retrouver, de reprendre le dessus. Là elle étouffe, là elle ne se reconnaît plus. Si elle met minable ce mec, tout ira mieux. Quelques verres plus tard, il veut lui montrer son studio photo. Bambi n'hésite pas, elle n'attendait que ça. De son portefeuille, il sort plus de pièces que de billets et donne le compte juste, la voiture n'est pas loin...

Auteur: Mulder Caroline de

Info: Manger Bambi

[ proie ] [ gibier ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dominants-dominés

[...] c’est très difficile de composer un

sonnet quand on passe la nuit dans un refuge avec

55 mecs qui ronflent

dans 55 lits pointés dans la même direction.



je vais te dire ce que j’ai pensé :

ces hommes ont à la fois perdu la chance et

l’imagination.



on peut déduire autant de choses d’un homme

à sa façon de ronfler qu’à sa façon de

marcher, mais à l’époque

j’avais pas trop le cœur aux sonnets.



mais avant je pensais que tous les grands hommes se trouvaient au

royaume des cloches,

je pensais trouver de grands hommes dans les bas-fonds

des hommes forts qui avaient rejeté la société,

au lieu de ça j’ai trouvé des hommes à qui la société avait fait péter les plombs



ils étaient ternes

ineptes et

malgré tout

ambitieux.



j’ai trouvé les patrons plus

intéressants et plus vivants que les

esclaves.



et c’était loin d’être romantique. On aimerait que ces choses soient

romantiques. [...]

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Tempête pour les morts et les vivants", au diable vauvert, trad. Romain Monnery, 2019, " lits dans la même direction"

[ démystification ] [ perdants ] [ réalisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

non-candidat

Zemmour c'est un positionnement : sur la peur, c'est tout. 

Pour le reste ce mec a juste pour horizon indépassable la littérature et le langage. Parallèlement il prétend, ridicule, s'appuyer sur le réel. Mais les gars, notre mini Gargamel est totalement hors-sol, juste un de ces conservateurs sans aucune idée de l'évolution inexorable des choses... Qui s'imagine "Laa Frooonnnce" comme un machin immuable et homéostasié. Zemmour est grotesque, je l'ai vu rétorquer un jour à la TV - à un humoriste qu'il tentait de prendre de haut et qui se rebiffait : "excusez-moi d'avoir lu des livres"... tel le freluquet qui surcompense et en est venu à se penser intello à force de lecture des classiques. Bon élève, bien convenu, appuyé sur le monde d'hier.

Zemmour symbolise parfaitement la phrase de JP Bacri : "Les gens qui disent que c'était mieux avant ne terminent pas leur phrase. Ce qu'ils veulent dire en fait, c'est : c'était mieux avant, parce que j'étais jeune." 

Le monde de Zemmour est un monde de couilles-molles, affolées par un thermomètre tenu à l'envers et donc infichues d'affronter un réel susceptible de les sortir de leurs zones de confort. Pendant ce temps lui vend des livres.

Auteur: Mg

Info:

[ présidentielles françaises 2022 ] [ conservatisme mercantile ] [ vacherie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

esquive

et que ce soit à
l’usine ou dans
la débine
je n’ai jamais pu éviter
les rejetés. ils me sont tombés
droit dessus et se sont attachés
à moi. et ils
le font encore.
tenez, dans le voisinage
il y en a encore un
qui vient de me mettre le grappin.
il pousse devant lui
un caddy
rempli d’un monceau de saloperies :
cannes brisées, lacets de chaussures,
emballages de pommes chips,
cartons de lait, journaux, porte-plumes…
"hé, buddy, comment keukchava ?"
je m’arrête et on cause
un moment.
puis je lui dis au revoir
mais une fois de plus
il me cavale après
et nous marchons dépassant
bars
et hôtels de rendez-vous…
"tiens-moi informé,
buddy, tiens-moi informé,
je veux savoir ce qui
se prépare."
c’est mon tout dernier.
je ne l’avais jamais vu
parler à qui que ce soit
avant.
le caddy cliquette
un peu
derrière moi
puis quelque chose
en tombe.
il s’arrête pour
le ramasser.
et tandis qu’il se penche je
fonce vers
l’entrée de
cet hôtel vert au
coin de la rue
traverse le hall
à toute vitesse et
en ressors par l’escalier
de service et
je tombe sur un chat
en train de chier
avec un bonheur absolu,
et il me grimace
un sourire.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "L'amour est un chien de l'enfer", pageses 159-161, "le fou m'a toujours aimé"

[ mec collant ] [ marginal ] [ clodo ] [ clochard ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

nounours

Je parie que mon père conduit le flic dans ma chambre. A sa demande. Pour une fouille organisée.
Je m'en fous, je suis clean. A part une vieille peluche sur une étagère (un dinosaure à qui il manque un bout de la queue), j'ai la chambre classique d'un mec de dix-sept ans : un lit, un ordi, une console, le tout consciencieusement entouré d'un bordel généralisé. Ça devrait jouer en ma faveur, cette peluche verte aussi grosse qu'un chat, perchée au-dessus de mon bureau. Me donner un soupçon d'innocence, comme si j'avais gardé un pied dans l'enfance. A moins qu'ils me prennent pour un pervers qui l'aurait torturée en lui sectionnant la queue. J'avais dix ans, j'étais curieux : je voulais savoir avec quoi on l'avait rembourrée pour que ce soit aussi mou tout en étant ferme. J'ai pas été déçu. On avait gavé Billy, c'était son nom, de granulés de plastique blanc. Depuis il fuyait, mal rabiboché par mes soins car ma mère avait refusé de le recoudre. Elle m'avait généreusement fourni l'aiguille et le fil, en me précisant que ça me servirait plus tard de ne pas prendre ma femme pour une bonniche et d'exécuter moi-même mes ourlets de pantalons. J'avais rafistolé Billy au plus simple.

Auteur: Abier Gilles

Info: Accrocs, p. 15-16

[ culpabilité ] [ inquiétude ]

 

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couple musical

- Comment s’est faite la rencontre avec Catherine Ringer ?

- Catherine Ringer : À une audition pour le spectacle de Marc’O, Flash rouge, en 1980. Fred était guitariste. Il m’a entraînée avec lui, m’a dit qu’on allait faire un groupe. J’en avais jamais fait, je n’étais qu’une interprète. Il m’a proposé : " On essaie pendant un mois. " On a donné des concerts et ça a marché. Il y a eu une part de chance mais aussi beaucoup d’acharnement.

Fred Chichin : Catherine était ce que je cherchais depuis toujours. Une chanteuse. Quand je l’ai trouvée, je savais que c’était bon. En premier, j’avais craqué sur la fille. Il y avait une affiche pour un spectacle avec elle en gros plan. J’ai auditionné pour être musicien, je l’ai vue, elle chantait super bien. Après, il ne me restait plus qu’à lui démontrer que ce qu’elle faisait était nul. Je l’ai donc débauchée. On est partis, les autres ont pleuré mais c’est comme ça : ils étaient mauvais… J’étais fasciné par les chanteuses de rock, j’adorais Jefferson Airplane et Janis Joplin. Il y a toujours une dimension supplémentaire par rapport aux mecs. Mais il y a peu de chanteuses parce que les mecs font peu d’efforts pour cerner, s’accorder à la sensibilité des femmes.

Auteur: Internet

Info: Sur Telerama, nov 2007, les Rita Mitsouko interviewés par Hugo Cassavetti

[ variété ] [ rock ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

Etats-Unis

- T'aimes bien les ricains, hein, Roy ? (...)
- Ouais. J'avoue. Plaisir coupable.
- Pourquoi coupable ?
- On est en France. Ça fait mauvais effet d'aimer les Ricains. Sont venus dézinguer du Boche sur nos belles plages normandes vu qu'on a pas été foutus de le faire nous-mêmes, y nous ont collé du Coca en intraveineuse et fait bouffer du cinéma pop-corn alors que nous, "les Français", on coule des bronzes en lisant du Voltaire, alors on se sent supérieurs. Voltaire, j'sais pas, j'ai pas lu. Paraît qu'c'est un mec brillant. Perso, un coup d'oeil en coin de Brando, j'trouve ça plus tripant et j'ai pas envie de m'excuser. Ça déplaît aux bouffeurs de camembert ? Ben, qu'ils restent dans leur village de Gaulois à s'enculer entre cousins. Moi, quand j'écoute Sam Cooke dans mon Chesterfield en buvant mon whisky, j'me sens dans un vieux film en noir et blanc et ça m'plaît. J'suis loin du snobisme parisien puant. D'toute façon, j'habite à Belleville. Ça sent plus la pho que le bœuf bourguignon alors venez pas me parler du drapeau français et laissez-moi prendre mon pied sur ma musique ricaine et si j'ai envie de m'appeler Roy, ça m'regarde, j'vous fais pas chier parce que vous vous coltinez des noms de merde comme Marcel ou Robert sur votre carte du FN...

Auteur: Philippon Benoît

Info: Cabossé

[ éloge ] [ ouverture ]

 
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Ajouté à la BD par miguel