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gestion capitaliste avancée

Peut-être faudrait-il considérer le citoyen non pas simplement comme un électeur en colère, mais comme un consommateur politique pressé d'acheter.

La question de la consommation nous entraîne au coeur de la nouvelle économie, et en particulier des pratiques de la société géante Wal-Mart. Ce distributeur mondial pratiquant le discount employait 1,4 million de salariés à travers le monde en 2004 ; avec 258 milliards de dollars de recettes, il représentait "2% du PIB américain et huit fois la taille de Microsoft". Cette nouvelle société a innové sur le plan de ses fournisseurs, faisant appel à une industrie chinoise en plein essor, et dans son utilisation des technologies avancées. Selon le McKinsey Institute, Wal-Mart est l'acmé même de l'entreprise de l'arête tranchante (cutting edge), avec sa productivité assise sur une "innovation managériale continue", laquelle a concentré le pouvoir au centre du géant, a laissé les syndicats démunis, traitant sa masse de salariés comme s'il s'agissait d'employés provisoires et temporaires. Pour les consommateurs, l'attrait de ce mégalithe tient à ce qu'ils trouvent au même endroit tout ce qu'ils peuvent désirer acheter : vêtements, produits auto, alimentation, parfum, ordinateurs, etc... La centralisation du commandement paraît se refléter dans la position du consommateur qui déambule dans les allées de Wal-Mart, tous les articles étant disponibles instantanément - les habits se trouvant à quelques pas seulement des ordinateurs. Bien que ses employés, si j'en crois mon expérience, soient pour la plupart serviables, le vendeur, en tant que représentant d'une classe, a été évacué chez Wal-Mart du processus de consommation : il n'y a pas ici de médiation ni de persuasion sur le mode du face-à-face. En cela, la société ressemble aux autres bureaucraties de l'arête tranchante qui ont écrémé leur couches de personnel intermédiaires, interprétatives. La décision relative au produit discount à acheter dépend de l'image et du marketing en général.

Si absurde que cela puisse paraître, nous pourrions préciser ainsi la question sur l'économie et la politique : les gens font-ils leur marché parmi les politiciens comme ils font leurs courses chez Wal-Mart? Pour dire les choses autrement, l'emprise centralisée des organisations politiques s'est-elle accrue aux dépens de la politique des partis, locale et médiatrice? Le marchandisage des dirigeants politiques a-t-il fini par ressembler à celui de la vente de savonnettes, avec des marques aussitôt reconnaissables que le consommateur politique choisirait sur les rayonnages?

Si la réponse à toutes les questions qui précèdent est oui, le coeur de la politique devient le marketing, ce qui paraît mauvais pour la vie politique. L'idée même de démocratie requiert la médiation et discussion en face-à-face ; elle requiert la délibération plutôt que le packaging. Suivant cet axe de pensée, on observerait avec consternation que tous les artifices séducteurs de la publicité sont désormais utilisés pour vendre les personnalités et les idées des politiciens ; plus subtilement, de mêmes que la publicité rend rarement les choses difficiles à la clientèle, le politicien fait tout pour être d'achat facile.

C'est cette réponse évidente que j'entends contester. Non qu'elle soit fausse, mais le fait est que la nouvelle économie rend le marketing et la politique plus compliqués. Wal-Mart a certainement opprimé ses employés, mais ce groupe répond à un véritable besoin de la clientèle. Il faudrait être snob pour regarder de haut les produits bon marché; devrions-nous regarder de haut la politique "bon marché" ? La version politique du mégastore pourrait réprimer la démocratie locale mais permettre, comme le fait la publicité, la fantaisie individuelle ; éroder le contenu et la substance de la politique, mais stimuler l'imagination pour le changement.

Le politiquement droit n'y verra que frivolité intellectuelle. Les avatars du nouveau capitalisme ont cependant plaidé avec force que les nouvelles structures mobilisent l'imagination du changement. Il nous faut au moins garder l'esprit ouvert sur les façons dont les hommes politiques sont aujourd'hui vendus, et les institutions qui les vendent, même si cet effort pour garder l'esprit ouvert en la matière, il me faut l'admettre, m'est personnellement difficile, puisque la disparition de la politique locale, médiatrice, me paraît être une blessure fatale. Si l'économie continue de se diriger vers le modèle de l'arête tranchante, cependant, et que les idéaux politiques demeurent empreints de nostalgie, l'idéal n'est plus qu'un regret impuissant.

Auteur: Sennett Richard

Info: La culture du nouveau capitalisme

[ hard discount ] [ émergence des extrêmes ] [ inégalités ] [ analogie ] [ efficacité managériale ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

imago dei

Certes, on est convaincu que nous sommes à un tournant important des âges, mais on pense que ce tournant est suscité par la fission ou la fusion de l’atome, ou par les fusées interplanétaires. On demeure aveugle, comme d’habitude, à ce qui, en même temps, se déroule dans l’âme humaine.
Dans la mesure où l’image de Dieu est, psychologiquement parlant, une illustration et une manifestation des tréfonds de l’âme, et dans la mesure où celle-ci commence à devenir consciente sous forme d’une profonde dissociation qui s’étend jusque dans la politique mondiale, une compensation psychique se signale petit à petit à l’attention. Elle se manifeste par des images unitaires, petits disques apparaissant spontanément, qui représentent une synthèse des contrastes situés à l’intérieur de l’âme. C’est de cela qu’il faut rapprocher la rumeur mondiale des Unidentified Flying Objets (U.F.O.), appelés couramment "soucoupes volantes", qui apparurent pour la première fois en 1945. Cette rumeur repose soit sur des visions, soit sur certaines réalités. Ces "objets non identifiés" sont interprétés comme étant des machines volantes, dont on suppose qu’elles émanent d’autres planètes, ou même de la "quatrième dimension".
Voici plus de quarante ans (1918), j’ai découvert l’existence d’un symbole apparemment central au cours de mes recherches sur l’inconscient collectif ; le symbole du mandala. Pour être sûr de mon fait, j’ai accumulé pendant plus d’une décennie d’autres observations avant de publier, en 1929, ma découverte. Le mandala est une image archétypique dont l’existence est vérifiable à travers siècles et millénaires. Il désigne la totalité du Soi, ou illustre la totalité des assises de l’âme – mythiquement parlant, la manifestation de la divinité incarnée en l’homme. En opposition au mandala de Boehme, le mandala moderne vise l’unité, c’est-à-dire qu’il représente une compensation de la faille, voir son dépassement anticipé. Comme ce processus a lieu dans l’inconscient collectif, il se manifeste partout.
Dans la mesure où le traitement analytique rend l’ombre consciente, il crée une faille et une tension entre les contraires qui, à leur tour, cherchent à s’équilibrer en une unité. Ce sont des symboles qui opèrent la liaison. La confrontation des contraires touche à la limite du supportable lorsqu’on prend cette confrontation au sérieux ou lorsqu’on est pris au sérieux par les contraires eux-mêmes. Le tertium non datur – il n’est pas donné de troisième terme – de la logique se confirme : on est incapable d’entrevoir une troisième solution.
Cependant, quand tout se passe bien, cette troisième solution se présente spontanément, de par la nature même. Elle est alors – et alors seulement – convaincante. Elle est ressentie comme étant ce qu’on appelle la "grâce". La solution naissant de la confrontation et de la lutte des contraires est le plus souvent constituée d’un mélange inextricable de données conscientes et inconscientes, et c’est pourquoi on peut la dire un "symbole" (une pièce de monnaie coupée en deux dont les moitiés s’encastrent exactement). Cette solution représente le résultat de la coopération du conscient et de l’inconscient ; elle atteint à l’analogie avec l’image de Dieu, sous forme de mandala, qui est sans doute l’esquisse la plus simple d’une représentation de la totalité, et elle s’offre spontanément à l’imagination pour figurer les contraires, leur lutte et leur conciliation en nous. La confrontation, qui est d’abord purement de nature personnelle, s’accompagne de la tension subjective en soi-même entre les opposés n’est, en toute généralité, qu’un cas d’espèce dans les tensions conflictuelles du monde.
Car notre psyché est structurée à l’image de la structure du monde, et ce qui se passe en grand se produit aussi dans la dimension la plus infime et la plus subjective de l’âme. C’est pourquoi l’image de Dieu est toujours une projection de l’expérience intérieure vécue lors de la confrontation avec un vis-à-vis très puissant. Celui-ci est figuré par des objets dont l’expérience intérieure est issue et qui, à partir de là, ont gardé une signification numineuse ; ou il est caractérisé par sa numinosité et la force subjuguante de celle-ci. Dans ce dernier cas, l’imagination se libère du simple plan de l’objet et tente d’esquisser l’image d’une entité invisible existant derrière les apparences. Je pense ici à la plus simple des formes fondamentales du mandala, la circonférence, et au partage du cercle le plus simple (mentalement) : le carré ou la croix.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Ma vie"

[ psychologie analytique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

intolérances

Vincent Nordon fait un post pour dire qu’il ne dira rien de ce qui se passe actuellement à Gaza. Je le comprends parfaitement. Et c’est justement parce qu’on ne peut rien dire, ou plutôt, parce que les choses sont organisées de telle sorte qu’on ne puisse rien dire.

Il y a, de fait, collusion entre la droite israélienne au pouvoir et le Hamas. Les deux ont besoin l’un de l’autre : plus l’armée israélienne détruit et tue (des innocents ou pas des innocents – mais, essentiellement, hélas, des innocents), plus le Hamas est fort. Une seule roquette d’un criminel fanatique du Hamas est rendue plus forte que toutes les opérations militaires israéliennes, à cause, justement, de la disproportion. Et ça va continuer, parce que personne n’a l’intention de dire au gouvernement israélien que ça suffit. L’existence du Hamas dépend de la guerre. Et, ça, pour une raison claire. La seule réponse aux fascistes musulmans est l’ouverture totale des frontières, la destruction de tous les murs, et le début d’une coopération économique. Cela, personne, n’en veut. Parce que ce pourrait être le début de la paix. Avec la paix viendrait la question de la démocratie : c’est-à-dire de savoir si une vie arabe vaut une vie juive, et ce qu’il en serait d’un État juif dans lequel les Arabes pourraient, un jour, avoir une majorité démographique. Parce que le problème est celui-là : si la démocratie est la démocratie de l’État juif, elle ne vaut, objectivement parlant, que pour les Juifs – et donc, qu’on le veuille ou non, qu’on proteste ou non, elle s’apparente à celle de l’apartheid : la démocratie pour les blancs, et pas pour les autres.

Israël ne tient que par la confusion créée par le gouvernement israélien entre Israël et les Juifs. Comme si les Juifs devaient obligatoirement, en tant que Juifs, être solidaires de la politique de l’État créé par des Juifs pour les Juifs. C’est aussi la confusion qu’entretiennent les organisations sionistes ou confessionnelles : critiquer Israël, ou tel ou tel aspect de la politique d’Israël, c’est mettre en cause l’existence même de l’Etat d’Israël, et donc être antisémite. Ce saut, ici, en Bretagne, nous le voyons tous les jours, à l’échelle infime du nationalisme breton : si je critique les nationalistes bretons, je suis anti-breton. Cette accusation est la base même de toute rhétorique nationaliste. Pour Israël, la monstruosité est que, derrière les accusations d’antisémitisme, il y a, réellement, la longue histoire des persécutions anti-juives, et le génocide hitlérien. Le fait d’utiliser la tragédie de l’hitlérisme pour se laver de toute critique dans l’ici-et-maintenant est, au sens strict du terme, désarmant. C’est exactement le but : on ne devrait pas pouvoir critiquer un État qui entretient Yad Vashem, et qui a accueilli à sa naissance un tel nombre de survivants de l’Holocauste. Si on le critique, on paraît, tout de suite, criminel. Et Israël peut donc continuer d’appliquer des punitions collectives pour des faits individuels, c’est-à-dire de faire ce que faisaient les bolcheviks, et, hélas… pas que les bolcheviks.

Mais la monstruosité n’est pas que celle d’Israël, loin, très loin de là. La résurgence de l’antisémitisme à travers le monde, et en France – avec, en parallèle, la montée de l’islamisme intégriste -, voilà ce à quoi nous sommes confrontés maintenant. Entre les fous furieux, assassins en puissance, en keffieh ou non, qui crient "Mort aux Juifs" dans les rues de Paris pendant des manifestations qui prétendent être solidaires de la Palestine, et les crétins israéliens qui regardent tomber les bombes sur Gaza comme on regarde un feu d’artifice, ou cette députée d’extrême-droite qui dit à la Knesset qu’il faut tuer toutes les mères de Gaza, parce qu’elles engendrent des terroristes (et qui le dit sans qu’il y ait de suite judiciaire à ce qu’elle dit) – que dire ? que faire ?

Une fois encore, même si ça ne sert à rien, proclamer le principe fondamental de la laïcité, de la non-appartenance identitaire comme seule base possible de la vie en commun. Rester, sans trop d’espoir, sur les rives de Babylone, en se rappelant la blague juive la plus courte qui existe : "C’est un Juif qui rencontre un autre Arabe…" Et se taire, les poings serrés de rage.

Auteur: Markowicz André

Info: Partages, tome 2, 20 juillet 2014. Sur un silence obligé

[ dogmes ] [ communautarismes religieux ] [ sécularisme ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

économie politique

Vous posez la question du libéralisme. Il y a un malentendu total à propos d’Adam Smith et de sa main invisible. Les grands économistes prix Nobel se sont réunis – si j’ai bon souvenir c’était en 2006 – ils se sont réunis à Kirkcaldy, qui est le lieu de naissance de M. Adam Smith, et ils s’étaient cotisés pour mettre un grand buste d’Adam Smith sur la place. M. Alan Greenspan qui à l’époque était encore à la tête de la Federal Reserve – la banque centrale américaine – a fait un splendide discours qu’on retient certainement parce que c’est un discours qui nous expliquait que toute crise d’ordre financier était impossible. On était en 2006. Ce monsieur n’était pas un imbécile – il n’est toujours pas un imbécile, il vit toujours [c’est toujours vrai : il a 97 ans] – mais c’est un Libertarien, comme on dit, radical. C’est quelqu’un qui est convaincu que la main invisible d’Adam Smith règle absolument tout. Quand il a été accusé – c’était dans les derniers jours du mois de septembre ou peut-être dans les premiers du mois d’octobre, juste après l’effondrement – quand il a été interpellé devant le sénat américain, il a fait une référence assez obscure au fait que les banquiers n’avaient pas suivi leur intérêt et qu’il n’aurait pas pu prévoir ça. C’était une référence à la main invisible d’Adam Smith qui dit la chose suivante : " Il ne faut pas demander au boucher, au brasseur, au boulanger de veiller tous à l’intérêt général. Ils veilleront à l’intérêt général bien plus sûrement en s’occupant – de manière assez égoïste – de leurs propres affaires ".

À quoi répondait Adam Smith quand il a dit ça ? C’était une réflexion encore – il était Écossais mais, bien entendu, il s’exprimait dans le cadre de la Grande-Bretagne à l’époque – c’était encore une contribution au grand débat qui durait depuis la révolution, la Révolution anglaise [1642-1651], la révolte contre le roi Charles Ier, dirigée par Olivier Cromwell. Que se passe-t-il ? Un général remplace la royauté, on se débarrasse ensuite [de son fils qui lui a succédé] et on ré-instaure la royauté [en 1660]. Alors, dans toute la période qui suit, grand débat en Grande-Bretagne : où faut-il mettre le seuil ? Où faut-il arrêter le pouvoir de l’État sur les citoyens pour respecter au mieux la liberté des citoyens individuels ? Donc, débat qui dure depuis pratiquement un siècle au moment où Adam Smith pose la question. Dans son livre majeur La richesse des nations publié en 1776, il répond toujours à cette question : que le roi ne s’occupe pas trop de la vie individuelle des citoyens ! Le système va fonctionner de manière spontanée, bien mieux que si on réglait une société uniquement par injonctions venant d’en-haut.

M. Adam Smith, il faut bien le dire, c’est quelqu’un qu’on appellerait " de gauche " aujourd’hui : il fait des remarques extrêmement déplaisantes sur les patrons et est très très positif sur les ouvriers. Quand la Révolution française éclate en France, il est l’un des rares en Grande-Bretagne à prendre parti officiellement pour la Révolution française. Il meurt très rapidement – si j’ai bon souvenir, il meurt en 1790 – mais c’est quelqu’un qui se situerait maintenant à l’extrême-gauche s’il fallait le situer. Quand les grands banquiers de Wall Street vont dévoiler un buste en son honneur à Kirkcaldy, dans sa ville natale, il y a là un énorme malentendu.

La question à laquelle il répondait, c’était celle de la Révolution anglaise. Ce n’était pas une réflexion sur le libéralisme ou même sur l’ultra-libéralisme qui conduit maintenant à dire que, à la limite, il faudrait que l’État ne s’occupe plus que d’une seule chose, c’est la propriété privée, et pour le reste, il faut laisser les initiatives aux individus. Vous savez que il y a en particulier des Libertariens qui sont, je dirais, la forme ultime de l’ultra-libéralisme, des gens comme M. Rothbard aux États-Unis qui prônait que même la défense nationale soit assurée simplement par l’initiative individuelle : " S’il y a des gens qui ont de l’argent et qui veulent qu’on protège le pays, eh bien pourquoi ne le mettraient-ils pas à disposition ? " C’est la position qu’on appelait au début du XIXe siècle " l’État veilleur de nuit " : l’État doit s’occuper uniquement de veiller, peut-être même pas à la sécurité nationale, mais à la défense de la propriété.

Auteur: Jorion Paul

Info: Conférence de l’hôtel de ville du 29 novembre 2018 à Saint-Étienne : " Se débarrasser du capitalisme est une question de survie " En réponse à une question de la salle, au sujet du penseur ultra-libéral Murray Rothbard

[ historique ] [ absurde ] [ relativité ] [ inversion ] [ renversement ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

vitupération

ET ces pauvres demeurés humains, singes savants, posés là par "Dieu c'est qui ?"... pour nommer les choses... bla bla... les définir par de petits murs de lettres. Et ça, comment s'appelle hein ? Comment ?... Une TRUELLE... ah bon ?! vachement intéressant. Perso je l'aurai définie comme une petite pelle manuelle plate... Et le chaud, vous savez, cette sensation ?... mais oui, ce qui est chaud, comme le soleil... Vous dites comment ? CA CHAUFFE ? C'est comme ça qu'on le formule ?... Et le froid, ça FROIDE alors?... Non, ça froide pas ? Ah bon, ça brûle... intéressante non logique... Comme tout pouvait tourner en rond... tous ces débiles, abusés par l'ordre, les conventions, tout ce chenit... destinés à l'origine à établir une saine communication entre les être, communication vite métamorphosée en tromperies ressassées, quasi pédagogiques de faits, décors de cartons pates maintenant solidement fixés sur leurs socles de corail... Accumulation perverse, toujours plus solides, installées tous azimuts... médiatiques, politiques... militaires... professionnelles, sociétales... Le faux partout, des masques "sur et sous" les apparences... Et tous menés par leurs petits intérêt, le pognon, Mammon, niark niark, ravi lui... mort de rire le Mammon... Jamais le dernier pour les rassurer, ces crétins... (...) Il voyait défiler ces gamins et il allait devoir leur enseigner un truc... quelque chose... Mais quoi? Aaah, de la musique. Ach so, vont ânonner quoi alors ? Le solfège ? ce truc qui pue la mort des bourgeois séculaires... ou carrément recopier de ces vieilleries classiques qui réconfortent à peine les vieux et les installés, ceux qu'ont plus envie de se faire bousculer, les morts tièdes du convenu agréé par les habitudes... Par la paresse et les convenances qui pensent pour vous. Non créativité véritable, mort, abrutissement, hébétude du surtravail et du stress qui, une fois abandonnés, ne laissent plus place qu'au vide mou, passés au papier de verre du médiatique fédérateur. Monstre repu non pensant, lancinament bourré jusqu'à la gueule par les gouttes incessantes du jus siroteux qui suinte des médias formatés... Tous, jusqu'à la dernière virgule.. Tous... Satiété.

- Bon, les enfants, aujourd'hui on s'en fout, voilà... le son c'est le son... vouloir le mettre sur papier c'est une arnaque, ça veut rien dire... écoutez un peu cette même mélodie jouée par machin avec sa guitare saxophone, ou machine avec sa voix... Eh oui, vous entendez la même phrase musicale, écrite ici... Etonnant, non ?... Et si ces deux mélodies s'étaient ressemblées c'eut été de la tromperie les gars, parfaitement... - Quoi ? A cause des timbres différents... mais j'espère bien petits connards, et alors ? C'est parce qu'on a mis des mots sur les sensations qu'on se portes mieux ?... Pauvres naïfs, continuateurs de l'ennui du monde, robots inorganiques, sans vraie fiente dedans... Allez plutôt mourir, tristes sopalins jamais utilisés, inutiles... Crottes propres. Et cette saleté d'âge, qui vient vous brouiller tout, couches et couches superposées, tant d'expériences contradictoires, vérités contredites, sagesses éphémères... Inversées folies, dictons à trois coups... Langages verrouilleurs de l'esprit... Qu'est alors devenue la force vive qui nous animait ? Qui, en dépit des emmerdes accumulées, nous faisait aller de l'avant... Cette force qui nous permettait de faire et d'observer tout en même temps... Tels d'impériaux brises glaces dans les banquises urbaines, heures de pointes... femmes et des hommes,... C'est quand même ahurissant, cette réalité qui ne vous montre qu'une infime partie du bouillonnement qui tressaute dans ses intérieurs... petits être diables-lumières, tous différents dans leurs similitudes, chacun engoncé dans sa monade... Sa monade dans la grande monade des hommes. la nôtre, ouais, ouais... T'as déjà communiqué avec une autre monade ?... A part celle de ton chien... MAis non, laisse tomber, y'a que la notre... monade si terne, blabaltant ad infinitum avec elle-même... Il est où le gnière qui communique avec les dauphins, les fourmis, les bougainvilliers... graviers... Hein ? Réponse, rien, nada... Personne... Personne, tu m'entends... Des singes malins qui ne se commettent qu'entre eux, sans réels soucis des autres espèces, essences, races, systèmes... L'homme, moi l'homme... om OME... heaume... home... Aume... Mon cul !! Que sais-je ?.... Moi qui ne fais pas de réserve pour l'avenir, préférant le détruire... Oui Monsieur, pas besoin... Pourquoi faire ?... La nature me donne tout... C'est du DU tout ça, ben voyons. Du DU pour moi ! Et ceux qui sont contre je les enfiente, surmerde, compisse... Doigts d'honneurs devant vos faces d'empaffés mous, juste capables de penser à vos petits frichtis... Salopes, SALOPES... Et ne me parlez pas, vous puez du bec... et de l'âme

Auteur: Mg

Info: 14 janv. 2013

[ écologie ] [ environnement ] [ colère pulsionnelle ]

 

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citation s'appliquant à ce logiciel

Le langage des hommes, surtout écrit, s'étendant et s'affinant continuellement, permet d'appréhender tout et son contraire, c'est à dire tant le réél tangible que les mondes imaginaires, oniriques, introspectifs, anciens  ou potentiels.

Ainsi, à l'aide du support linguistique, français en l'occurrence, et dans la lignée de C.S. Peirce - pour qui chaque mot est un "quasi esprit", FLP s'essaye à quelque chose de pas facile à formuler.

A l'aide de la technologie numérique, tout en ayant conscience d'un positionnement temporel "éphémère et subjectif", cette application tente d'établir un dictionnaire polynomial communautaire qui, ambition supplémentaire, voudrait tout conserver ouvert, ne pas se mettre de limites en terme de mémoire (taille) et donc demeurer adaptable à tout développement ultérieur.

Représentation de FLP (début 2021).

Grâce à cet outil, les idées/pensées collectives issues de la sphère Gaïa peuvent se développer au sein d'une auto/classification/structuration sémantique collective apte à se positionner aux miroitantes et changeantes interfaces des mondes incarnés/passés et non incarnés/imaginaires/futurs. En clair FLP se voudrait être capable d'accueillir/intégrer/répertorier tout ce que les idiomes sont capables d'énoncer, coder, décrire ou traduire de façon cohérente, compréhensible et, si possible, ramassée et élégante : descriptifs visuels, univers parallèles, sentiments, définitions, sensations, réflexions contextualisées et développées, termes spécifiques, impressions subjectives, reflets de l'histoire des hommes - ou de civilisations extraterrestres, modes vibratoires du monde astral, etc.. Mélanges de focales et de points de vues qui pourra peut-être s'approcher d'une idée de cosmos holographique.

Ainsi les Fils de la Pensée s'amusent à développer un monde scriptural virtuel intermédiaire, si possible avec un fort fondement littéraire pour ce qui est des témoignages humains, ah ah ah.  (En effet, pour ceux venus d'ailleurs, animaux et autres aliens, nous serons moins difficiles. Re ha ha ha... Bien qu'une telle intervention externe ne soit pas inimaginable.)

Tout ceci étant soigneusement intégré (paramétré) dans la base de données par des lecteurs-inserteurs attentifs. FLP devenant aussi du coup un outil de recherche sémantique qui permet de vaquer de mille manières dans cet univers idiomatique intermédiaire puisque le lecteur quêteur a la possibilité de jongler/mélanger/croiser les fonctions de recherche suivantes :

- par mot, bout de mots et additions/mélanges de ces derniers

- par chaines de caractère (mises entre "  " )

- par taille de l'extrait (du plus petit au plus grand ou le contraire)

- par ordre alphabétique (catégories, auteurs, etc.)

- par sexe de l'auteur de l'extrait

- par localisation - pays - continent - autre planète...

- par profession, ou caractéristique de l'auteur, si paramétré (non-voyant, sportif, oulipien...)

- par situation temporelle, si elle est paramétrée (date de la création de la citation ou de l'auteur - formacja)

- par époque-courant historique - si paramétrée

- en supprimant telle ou telle chaine de caractères en mettant un - devant elle.

- en affinant une recherche donnéepar l'usage des fonctions avancées

- par tag ou catégories uniquement (ou mélange des deux)

- Etc.

           ***

A moyen terme sont envisagées les possibilités de recherches/classements suivants

- étymologique (cladistique)  = filiation = continuité temporelle = évolution  (vision horizontale). CONSTATIF      

- lexicographique - sens, efficacité sémantique (phénétique) = emploi contextualisé  = présence à un présent x =  mode/pouvoir/politiquement correct/contraintes d'un moment donné (vision verticale). PERFORMATIF.

Deux axes susceptibles d'entrer dans la réflexion FLPienne quant aux prémisses d'une classification trétravalente ou pré-mémétique

           ***

Avec, en point de mire beaucoup plus lointain, littéraire, ésotérique... Une utopie - de science-fiction astrale dirons-nous, puisqu'il s'agirait d'un classement/strucure en septénaires intricables et communiquants (imaginez les interconnexions de boules à 7 facettes survolées de 7 satellites hepta-facés ) : avec, en première perspective de structuration, l'idée de s'inspirer des interconnexions entre les 7 degrés de bases de la pensée FLP (lettres, mots, phrases, tags/catégories, chaines, sujets, domaines) et les 7 grands domaines (PSY - POLITIQUE - ARTS-CULTURE - ENSEIGNEMENT - REFLEXION SUR LE LANGAGE - SCIENCES ET RATIONALISME - TRANSCENDANCE ET SPIRITUALITE).  chaque idée/insert présentant une partie de son particularisme au travers de la présentation de son degré de proximité avec les 6 autres via une disposition réfléchie de ces derniers, c'est à dire collectivement concertée par les participants de de FLP.

(Classifications listes bien évidemment sans cesse en cours de réflexions élaboratives).

Auteur: Mg

Info: Dès 2021 , en cours

[ prospective ] [ cogitation ] [ dualité ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

revendications populaire

Question : La crise des Gilets jaunes a mis en lumière de nombreuses disparités au sein de la population et remis en lumière les travaux de Jérôme Fourquet sur l’archipel français et de Christophe Guilluy sur la France périphérique. Comment ne pas sombrer dans la démagogie ou dans le populisme pour la classe politique pour apporter des réponses concrètes aux difficultés des Français et une partie du peuple des Gilets jaunes?    

 F.S. : La crise des Gilets jaunes a surtout réactualisé les observations d’Alexis de Tocqueville. En se modernisant, le capitalisme a effacé ce que Marx appelait le prolétariat et a créé une classe moyenne supérieure constituée de cadres diplômés et une classe moyenne inférieure constituée de petits employés. Tous travaillent, soumis, dans les multiples secteurs économiques. Mais, alors que les uns, aux salaires élevés, profitent de la "mondialisation heureuse", les autres, mal payés, qui pensaient en profiter, se sont retrouvés fragilisés, précarisés, suite aux délocalisations. C’est lors d’une casse sociale de grande ampleur que les citoyens de la classe moyenne inférieure comprennent que l’égalité des droits qu’ils partagent avec les citoyens de la classe moyenne supérieure ne donne jamais droit, justement, à une égalité de conditions. Ainsi, pour les Gilets jaunes, animés par cet affect que Tocqueville appelait la passion de l’égalité, l’injustice résidait dans cette disparité des jouissances. Leur envie, aurait dit encore Tocqueville, ne visait pas les hautes et puissantes instances capitalistes, mais les avantagés de la classe moyenne supérieure qu’incarnaient avec arrogance à leurs yeux, et à juste titre, les élus et les ministres de la macronie et le reste des professionnels de la politique. Les Gilets jaunes appartiennent au même corps électoral que les citoyens aisés des grandes villes où ils venaient manifester. Mais leur ressentiment leur a inspiré un retour au folklore égalitariste de 1789 en projetant sur Emmanuel Macron une haine antimonarchique. Entravés par cet imaginaire, ils ne pouvaient que tourner en rond chaque samedi en scandant comme un mantra: "RIC ! RIC !". Comme les sans-culottes, ils rejouèrent aussi les épisodes des querelles internes à leur mouvement — allant, comme leurs modèles, jusqu’à se menacer mutuellement de mort. Bien sûr, cette contestation a été une aubaine pour les démagogues de la petite bourgeoisie de tout poil, de la droite identitaire à la gauche radicale. Tous ont flatté la révolte de cette plebs humilis et, par là même, relancé la notion de peuple sur le marché de l’idéologie. Maintenant, vous me posez la question de savoir ce que peut faire la classe politique, sans sombrer dans la démagogie ou dans le populisme, pour apporter des réponses concrètes aux difficultés des Français et à une "partie du peuple des Gilets jaunes". N’ayant aucune estime pour la classe politique, considérant que les Gilets jaunes ne forment pas un peuple mais une catégorie de citoyens, et n’étant pas un de ces philosophes en quête de popularité plus connus sous le nom d’intellectuels, je n’ai aucune réponse concrète à apporter aux difficultés des Français. J’espère qu’ils ne m’en voudront pas.  

 Question : La pandémie du Covid-19 a mis en lumière un recul des libertés publiques liées aux mesures sanitaires. Comment expliquer l’absence de contestation réelle du peuple français par rapport à nos voisins européens (les manifestations et les débordements lors de ces rassemblements en Italie, en Allemagne et en Angleterre contre les mesures sanitaires ou le port du masque) ? La défiance pourrait-elle resurgir dans les urnes en 2022 en France?  

Le peuple français ne peut rien contester parce que, encore une fois, c’est un fantôme sociologique et politique. En revanche, je vois que des catégories socio-professionnelles de citoyens regimbent contre les mesures sanitaires imposées par le gouvernement et que chacune, dans un esprit corporatiste, défend son bout de gras. Le tiroir-caisse des hôteliers, des restaurateurs, des bistrotiers, crie famine. Le personnel du secteur culturel se dit sacrifié. Mais il est vrai que par ailleurs les salariés, les chômeurs, les bénéficiaires d’assurances sociales, ne protestent pas contre ce qui ressemble à un retour de l’État-providence — quand celui-ci semble mettre au rancart, au moins provisoirement, les réformes de la retraite, du chômage, la sacro-sainte dette et injecte des centaines de millions d’euros dans l’économie et le maintien des aides sociales. En cela, les citoyens les plus fragiles ont obtenu plus de satisfactions grâce au virus que grâce aux longues et désespérées déambulations des Gilets jaunes. Les Français les plus démunis ne sont pas regardants sur le recul des libertés publiques tant que leur survie économique est garantie. Peut-être qu’en 2022 ils se souviendront qu’on peut très bien dépenser pour eux un "pognon de dingue".

Auteur: Schiffter Frédéric

Info: https://lephilosophesansqualits.blogspot.com/2020/12/entretien-donne-atlantico.html

[ constat cynique ] [ gauchisme avide ] [ lénifié ]

 
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sport

Je suis passé devant un magasin où des télés diffusaient l'US Open. Pendant quinze secondes, j'ai cru que c'était un jeu vidéo tellement ça cognait. Aujourd'hui, le tennis, c'est un bras de fer, c'est hyper physique. La notion de finesse n'existe plus. Les gens disent que Federer joue en finesse. Non, Federer joue relâché, mais il ne joue pas en finesse. Il cogne au service, il fracasse en coup droit, il fracasse en revers, et de temps en temps il fait un slice ou une amortie quand il en a marre. Il n'y a plus cette notion de surprise. C'est à qui tapera le plus fort, à qui sera le plus résistant.
Mais alors c'est impressionnant, ça joue tellement bien, ça me fait halluciner. Il y a quelques semaines, on m'a demandé ce que je pensais du niveau. J'ai répondu : à mon meilleur, meilleur, meilleur niveau, contre Djokovic, je ne gagne pas un jeu. D'ailleurs, en Serbie, un journaliste a mal fait la traduction et a balancé l'interview en écrivant : "Noah a dit que s'il jouait Djokovic, Djokovic ne ferait pas un jeu." J'ai fait les titres des journaux télévisés en Serbie toute une journée !
Le bond en avant physique opéré ces dernières années vous surprend-il ?
Déjà, pendant la période Agassi-Sampras, je me demandais jusqu'où ils iraient. Là, ils jouent pareil, sauf qu'ils font dix centimètres et dix kilos de plus, et les mecs progressent encore. Nadal, au départ, c'était un joueur uniquement défensif, et maintenant il contre-attaque. Si tu joues court, il a un slice en revers magnifique. Techniquement, c'est fantastique. Les mecs continuent à évoluer, et ce n'est pas fini. Parce qu'il n'y a pas encore eu de Michael Jordan du tennis, un mec de 2,02 mètres, souple, avec le toucher et la puissance. Aujourd'hui, aux Etats-Unis, ces énergumènes vont direct au basket. Mais c'est ça, le tennis de demain. Et là, je pense que ça pourra de nouveau passer par le service-volée.
Y a-t-il un joueur qui vous fasse vibrer aujourd'hui ?
Dans une autre vie, je vais monter un circuit où on aura le droit de gueuler, d'insulter tout le monde, d'être comme on a envie d'être. On a tué le jeu en installant, il y a quinze ou vingt ans, une espèce de code de conduite parce qu'il ne fallait pas heurter les oreilles du jeune public américain qui ne pouvait pas entendre "fuck" ou "shit". Du coup, la génération qui est arrivée ensuite a appris le tennis avec ces règles qui ont tué l'âme du jeu.
Lorsque j'étais joueur, le public était plus proche de nous, plus concerné par notre jeu, parce qu'il nous connaissait, nous entendait gueuler. McEnroe a fait une carrière par ses gueulantes. Les gens aimaient le voir parce qu'ils se disaient : "Il va y avoir le bordel." McEnroe n'existerait pas aujourd'hui, il ne pourrait pas jouer.
Il y a deux ou trois ans, la finale du double messieurs avait lieu sur le Central, et la finale du double des légendes sur le court n° 1. Le Central était vide, le court n° 1 était bourré. Les gens voulaient voir McEnroe. Ça délirait. Il y avait de la vie. Le code de conduite a enlevé la vie. Aujourd'hui, tu ne connais pas la voix des joueurs, tu ne sais pas qui ils sont, quelle est leur personnalité. Pourtant ils en ont une. Djokovic, il ne demande qu'à déconner, mais ce n'est plus possible : il y a des flics partout qui te mettent des points de pénalité. Et le public a assimilé tout ça. Tu dis "merde" et tu te retrouves avec tout un stade qui siffle. Il faut du politiquement correct. Tout le monde pareil, c'est ça qui plaît aux diffuseurs américains comme CBS.
En France, le politiquement correct, en ce moment, c'est le "Hollande bashing". Vous aviez soutenu sa candidature pendant la campagne présidentielle. Un an plus tard, faites-vous partie des électeurs déçus ?
Déçu de quoi ? Je ne m'attendais pas à ce que, du jour au lendemain, tout le monde ait du boulot et se mette à danser Saga Africa. Hollande a été élu largement, et le lendemain de son élection les gens râlaient déjà. C'est la crise. Il faut qu'on se serre la ceinture et qu'on y aille tous ensemble. Sincèrement, je ne pense pas que la situation du pays soit la faute de Hollande. Personne ne pourrait faire mieux à sa place. Il arrive, le match est pourri, les balles sont pourries, le court est pourri, les arbitres sont corrompus, et le public a envie qu'il paume.

Auteur: Noah Yannick

Info:

[ évolution ] [ tennis ]

 

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chauvinisme idiomatique

La logique des mots

Que vient faire la langue dans la géopolitique ? Comprendre la vision du monde de V. Poutine suppose qu’on s’intéresse de près à cette question, qui attire peu l’attention en Europe occidentale, à l’exception de la Catalogne.

Le russe et l’ukrainien sont des langues différentes mais proches, comme sont proches l’espagnol et l’italien, mais moins que le tchèque et le slovaque, langues officielles de deux États différents, moins encore que le serbe et le croate, pratiquement identiques.

Après des siècles d’interdiction et de répression de la langue ukrainienne dans la Russie tsariste, puis de russification des normes de l’ukrainien sous Staline, l’immense majorité des citoyens ukrainiens sont bilingues, ou du moins comprennent parfaitement l’autre langue. Beaucoup d’entre eux parlent un mélange des deux langues, appelé le surzhyk, ou passent d’une langue à l’autre en fonction des interlocuteurs ou de la situation. Il est donc impossible de faire des statistiques fiables sur la répartition des langues, même si la question de la langue fait partie des recensements de population. Le gouvernement ukrainien a peut-être été maladroit d’imposer l’ukrainien comme seule langue officielle et de transformer le russe en langue étrangère au même titre que l’anglais, ce qui a profité à la démagogie poutinienne qui a argumenté sur la "répression" dont seraient victimes les "Russes" en Ukraine. Or "les Russes" en Ukraine ne sont pas "des Russes". Une nuance sémantique fondamentale doit être prise en compte : en Europe orientale certains pays font une différence entre "nationalité" et "citoyenneté". La citoyenneté est l’appartenance à un État (définition politique, non essentielle), la nationalité est une identité ethnique (essentielle, inaliénable). La nationalité se définit, entre autres, par la langue. Sur les papiers d’identité soviétiques était inscrite la "nationalité" : russe, ouzbèque, lettone, juive, ukrainienne… En 1975 A. Soljenitsyne a été privé de sa citoyenneté soviétique, mais les sbires du KGB n’auraient jamais eu l’idée de le priver de sa nationalité russe, idée dénuée de sens. Cette double appartenance subsiste dans la Russie post-soviétique (même si elle n’est plus mentionnée sur les papiers d’identité), mais pas en Ukraine, où tous les citoyens sont ukrainiens au même titre que ceux dont la langue maternelle est le hongrois ou le roumain.

Dans cette logique du point de vue russe, les Suisses romands, parce qu’ils sont francophones, sont des citoyens helvétiques de nationalité française, qui rêveraient de réintégrer un jour la mère-patrie, comme les Tessinois des citoyens helvétiques de nationalité italienne, injustement séparés de la mère-patrie, logique irrédentiste. A l’inverse, les Bretons, les Basques et les Alsaciens sont, toujours de ce point de vue, des citoyens français, de nationalité bretonne, basque ou alsacienne.

Cette définition de l’identité, ou appartenance d’un individu à un groupe remonte à l’opposition entre la définition française jacobine, politique, de la nation, et la définition allemande, romantique, culturelle, d’où la différence entre Gemeinschaft (essentielle, naturelle) et Gesellschaft (superficielle, non essentielle) (un thème récurrent de l’idéologie völkisch au début du XXe siècle).

Toute comparaison doit être maniée avec précaution, mais une s’impose : en 1938 pour Hitler les citoyens tchécoslovaques de langue allemande étaient "des Allemands", dont le territoire (les Sudètes) devait revenir dans le giron de la nation. Pour Poutine, les citoyens ukrainiens de langue maternelle (ou principale) russe sont "des Russes" avant d’être des citoyens ukrainiens. Il est donc logique, dans cette idéologie déterministe, que le territoire où ils sont en majorité revienne à la mère-patrie, dont ils n’auraient jamais dû être séparés. Mais cette logique a un prix : le mépris total de tout choix démocratique, de toute auto-détermination, puisque, dans ces conditions, l’individu n’existe pas en dehors du groupe auquel il est censé appartenir : la "nation" au sens ethnique.

La logique des mots

Le discours de Poutine n’est pas raciste (au sens biologique), mais ethniciste. Or, au final, la différence n’est pas grande, puisque pour lui la démocratie n’est qu’une faiblesse décadente, un facteur de division, et que seul compte le déterminisme ethnique. Chauvinisme, xénophobie et mépris du droit en sont l’expression la plus manifeste.

Quant Poutine prétend défendre ce qu’il appelle "nos concitoyens" ou "nos compatriotes" opprimés en Ukraine, il est indispensable de décoder ces mots démagogiques dont le sens premier a été détourné. Considérer que l’appartenance ethnique prime sur l’appartenance citoyenne est une idéologie politique dangereuse, qui repose sur l’idée de pseudo-naturalisme, à savoir que tout russophone, quelle que soit sa citoyenneté, est en même temps redevable de son être profond à l’État russe.

La Lettonie (membre de l’UE), où réside une importante minorité russophone, sera-t-elle la prochaine cible de la reconstitution de l’Empire soviétique ? La fragile Moldavie, presque bilingue, n’est-elle pas encore plus en danger ?

Auteur: Sériot Patrick

Info: Journal Le Temps, février 2022

[ dialectes parents ]

 

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tétravalence

J'ai toujours aimé Céline, sa créativité sous forme de rage impuissante. Il se lâche, se défrustre... vitupère...  Tu vis tu perds !

En défendant toutes griffes dehors son indépendance, positionné avec le petit peuple, Céline se retouve automatiquement du "bon côté", celui des prolétaires de son époque, ceux au front de la vie, qui prennent sur eux, empathiques et solidaires... qui font que le monde fonctionne. Créatifs pragmatiques issus du terrain. Comme lui. 

Ceci - par contraste - avec Proust le fortuné, qui péta dans la soie sa vie durant pour finalement nous gratifier du grand art de ses phrases interminables. 

En collant à un binarisme littéraire de ce genre les choses sont tranchées ; les prolos directs et agissants du bas représentent l'envers de nantis souvent spécialistes en délicatesses, théoriciens "hors-sol", en général issus du haut, affiliés aux pouvoirs, c'est à dire à l'argent et ses influences. Théoriciens qui auront quasi toujours raison au sens où la raison parle d'un point de vue supérieur, celui où on influence les éducations, le politiquement correct, le langage, etc. Là où toute stratégie digne de ce nom se fait, où les orientations du monde se décident depuis toujours. Lieux du pouvoir. Et le pouvoir humain est un positionnement doté d'un défaut majeur : sa propension à l'autoconservation, souvent "à tout prix". Ainsi de la démocratie, même s'il faut reconnaitre que cette dernière apparait à ce jour comme le moins mauvais système, surtout une démocratie directe dotée d'une presse libre, c'est à dire d'un médium qui fait office de contrepouvoir. 

On verra donc les milieux dirigeants  développer certaines formulations "pour se défendre des prolos". Par exemple, si on en vient à se demander comment anticiper le monde de demain : comment canaliser les énergies vers des activités nouvelles, déplacer les pôles de lutte. Comment savoir et apprendre à passer le temps intelligemment ? Comment arriver à gérer l'humain tel le simple artefact de l'environnement qu'il est - sans basculer dans la barbarie ? Comment abandonner l'impasse matérialiste sans que les individus s'abatardissent ? Tout en conservant un moteur, propre à chacun, moteur que les publicités clinquantes ont désormais orienté vers le confort individuel, les "apparences" du bonheur et autres jalousies subséquentes ? 

Questionnements souvent présentés ainsi par les gens du haut : "Ces réflexions et idées complexes peuvent-elles se concevoir depuis un environnement où on lutte sans cesse, sous pression de la réalité, des lendemains difficiles et des flux tendus du monde post-industriel ?". Sous entendu : venant des gens du bas.  

Alors que la question est la même pour tous : Comment réorienter le capitalisme qui produit du superflu après avoir créé le besoin en stimulant de simples et compulsifs réflexes d'accumulation, (bien naturel pour une survie de base, celle qui permet de passer l'hiver par exemple). Socio-capitalisme post-industriel qui a aussi "donné des habitudes" aux gens, des envies... voyages exotiques... Confort minimum... Etat providence.

C'est donc au travers de ce très franco-français exemple de dualité "Proust-Céline" que nous voudrions indiquer que le binarisme humain apparait comme une fondation logique peu capable de gérer ne seraient que les complexités qui s'entrelacent et se développent à partir des quelques données qui précèdent. 

Autre exemple : comment peut-on être assez imbu de certitude pour proférer une phrase comme "La religion est une erreur criminelle et la foi une insulte à l'intelligence." alors que tout démontre que nous ne savons rien à ce sujet ?. Inconnaissance probablement renforcée par un savoir anthropocentré qui ressemble de plus en plus à la stupidité d'une espèce égoïste parce qu'asymbiotique, vu qu'elle ne sait pas interagir sagement avec son environnement. 

Tenez : les fourmis coupeuses de feuilles (du genre Atta) utilisent couramment des antibiotiques pour protéger leurs cultures de champignons. Elles le font de façon tellement sage et modérée que depuis les quelques 50 millions d'années qu'elles utilisent cette méthode aucune résistance aux antibiotiques n'est apparue chez les parasites qu'elles combattent ! Et nous, humains impatients, nous retrouvons, au bout de quelques années de leur utilisation avec des maladies nosocomiales quasi incurables dans nos centres de soins spécialisés !

Ici on dirait que la nature nous parle. Les mécanismes que dévoile petit à petit l'épigénétique semblent bien s'articuler autour d'un incessant et éternel dialogue des forces fondamentales impliquées dans notre univers Gaïa. Forces qui s'articulent entre autres sur la souplesse adaptative offerte par les possibilités combinatoires du carbone sur lesquelles s'est développée la vie telle que nous la connaissons. 

Faut-il s'en inspirer pour aller au-delà de cette dualité simpliste, celle qui nous a amené là où nous sommes en début de 3e millénaire. Faut-il  maintenant mettre en place une nouvelle logique opérante ? Une logique indépendante de son propre langage ?

Auteur: Mg

Info: 30 janv 2022, suivant une idée amenée par JP Petit, prétendument issue des récits ummites

[ interrogation ] [ prospective ]

 
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