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lieu de naissance

Le mot "Nazaréen" signifie méprisé. Le petit village de Nazareth était niché dans un vallon, au pied des montagnes, à l’écart des grandes routes, hors d’atteinte des marchands de la Grèce, des légions de Rome et des séjours des sophistes. Les géographies anciennes ne le mentionnent même pas. Il portait bien son nom, car il était tout juste un "netzer", un rejeton qui pousse sur la souche d’un arbre. Quelques siècles plus tôt, Isaïe avait prédit qu’une "tige", un "rejeton", un "netzer" surgirait des racines de la nation. Il paraîtrait de peu d’importance, et beaucoup le mépriseraient, mais finalement il dominerait la terre. Le fait que le Christ ait choisi de résider dans un village méprisé préfigurait l’obscurité et l’ignominie qui L’affecteraient toujours, Lui et aussi Ses disciples. Le nom de "Nazareth" sera cloué au-dessus de Sa tête, sur le "signe de contradiction", comme une réfutation méprisante de ses prétentions à être le Roi des Juifs.

Auteur: Sheen Fulton

Info: Dans "La vie du Christ", trad. Abbé Giraud P.S.S., éditions Dominique Martin Morin, 2012, page 46

[ étymologie ] [ symbolisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

bonne conscience

Vous transportez consciencieusement votre bouteille de Coca-Cola jusqu’à la prochaine poubelle? Coca-Cola s’en frotte les mains: vous êtes un collaborateur gratuit, vous contribuez à perpétuer le modèle qui permet à Coca- Cola de vendre un nombre infini de bouteilles jetables. Vous voilà enrôlé dans la gestion des déchets, sœur jumelle de la production des déchets. La gestion des déchets est toujours une entreprise de communication : elle consiste à produire des récits tranquillisants pour débarrasser les consciences. Les déchets bien gérés disparaissent, certes, mais il est tacitement suffisant, et beaucoup plus facile, de les faire disparaître de notre souvenir plutôt que du monde physique. Ils sont éloignés dans de discrètes décharges, vaporisés dans des incinérateurs peints de frais, ou expédiés (pardon, "recyclés") en Asie ; tout cela est enrobé de slogans réconfortants, mascottes souriantes et logos verts circulaires. Dans cette opération, l’ordure des bords de route est un témoin à charge, une pièce à conviction à éliminer absolument.

Auteur: Le Quéré Eugénie

Info: http://revuelimite.fr/industrie-le-festival-de-canettes?

[ face sombre ] [ développement durable ] [ justification écologique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

fuite

J'ai toujours été un dégonflé, un lâcheur. J'ai quitté les Scouts, la chorale, la fanfare. J'ai abandonné ma feuille de route, tourné le dos à l'église, merdé l'équipe de basket-ball. J'ai abandonné le collège, évité l'armée avec un quadruple raté pour raison d'instabilité mentale, suis retourné à l'école, ai réussi, suis entré dans un programme de doctorat en littérature britannique du dix-neuvième siècle, ai été assis au premier rang, ai pris des notes assidûment, ai acheté une paire de lunettes d'intello en corne avant d'abandonner à la veille de mes examens finaux. Je me suis marié, puis séparé, j'ai divorcé. Arrêté de fumer, de courir, de manger de la viande rouge. J'ai quitté des emplois : creuseur de tombes, pompiste, vendeur d'assurance, projectionniste de films pornographiques dans un théâtre d'art à Boston. A dix-neuf ans j'ai fait l'amour frénétiquement à une fille au visage maigre, sapée robe, que j'avais rencontré au lycée. Elle est tombée enceinte. J'ai quitté la ville.

Auteur: Boyle Tom Coraghessan TC

Info:

[ littérature ]

 

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pornographie

Dans l'auberge du Simplon, dont le papier représente les Anglais en Chine, comme un roman de Méry, un parapilla ailé et monstrueux s'introduit dans la bouche de Lady Bentinck, qui s'écrie "Very delicious !" Les canons sont transformés en membres qui déchargent, les roues forment les couilles, les canons, la pine, et la fumée simule la mousse éjaculatoire : ces embellissements priapiques sont dûs au crayon libidineux de jeunes rapins français.
A Domodossola, les lieux, que quinze heures de route nous faisaient un devoir de visiter pieusement, pour y déposer nos libations, présentaient un aspect enchanteur et féerique ; ils étaient peints à fresque et représentaient des bouquets de roses qui s'épanouissaient comme des trous du cul de blondes, avec une touche de pourpre au milieu. Il est fort agréable de s'accroupir, ayant l'oeil sur ces anus fleuris, ou sur ces fleurs anales, dépliant leurs pétales : les fronçures d'un sphincter, prêt à boire une pine, ou à vomir un étron.

Auteur: Gautier Théophile

Info: extrait d'une Lettre à la Présidente 1850

[ littérature ]

 

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quête

La recherche est une aventure dont il est impossible de fixer le point d'arrivée avant de s'y être engagé pleinement. Qu'une vague idée lui serve de départ ou que ce soit une source précise, le bon chercheur est celui qui entreprend un voyage incertain. La destination qu'il s'était fixée est souvent bien éloignée de la terre où ses pas le conduiront. Il doit quitter le dernier hameau connu. D'abord l'allée est large, toujours entretenue ; il y croise encore quelques promeneurs attardés. L'allée fait place à un chemin, puis à un sentier envahi de broussailles, qui finit par se perdre dans une forêt épaisse. Le soir tombe. Lorsqu'il n'y aura plus personne à qui demander sa route, c'est là, dans une solitude aussi angoissante qu'exaltante, que se jouera l'épreuve de son initiation : soit il rebroussera chemin, soit il s'égarera, soit il saura atteindre cette clairière insoupçonnée, ce village oublié, ce palais secret qui l'attendaient quelque part au-delà des confins du monde connu.

Auteur: Weill-Parot Nicolas

Info: La Magie des grimoires, Petite flânerie dans le secret des bibliothèques

[ courage ] [ espérance ]

 

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littérature

Vous allez dire que je m'écarte du sujet, que je ferais mieux de ne pas faire de digression. Justement, cela me rappelle un truc à la Sorbonne. Il y avait Aragon qui faisait une conférence sur Pétrarque. J'ouvre une parenthèse. Aragon tout le monde le méprise, mais moi je l'aime, et je ferme la parenthèse. En Sorbonne, donc, Louis Aragon fait une conférence sur Pétrarque. Il commence par se lancer dans une éloge de Matisse. ça dure au moins trois quart d'heure, et finalement un étudiant lui crie du fond de la salle : "Au sujet !" Et Aragon, magnifique, fait simplement remarquer en terminant la phrase interrompue par l'étudiant que "toute l'originalité de Pétrarque consiste précisément dans l'art de la digression". Moi, c'est idem, je ne m'écarte pas de mon propos. Ou alors, c'est mon sujet profond. Exactement comme une auto que les inondations écartent de son trajet normal et forcent à rouler à travers champs pour gagner la grande route de Paris.

Auteur: Baecque Antoine de

Info: Godard

[ cinéma ] [ modèle ] [ digression ]

 

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terminologie

La non calculabilité du passé ne signifie donc pas qu’il soit indéterministe, mais que nous n’avons tout simplement pas encore trouvé la loi d’ "effet à cause" qui permet le retour vers un passé unique en rassemblant toutes les traces de ce passé. Il faudrait alors accepter une sorte de "causalité inverse" ou rétrocausalité. Ce concept a déjà été suggéré en mécanique quantique, ainsi que pour expliquer certains phénomènes parapsychologiques, mais il est contesté par les physiciens car il va à l’encontre du modèle standard de la physique. La rétrocausalité cesserait cependant d’être contestable si elle s’accompagnait de la reconnaissance d’un déterminisme inversé. C’est pourquoi je préfère employer la qualification de "seconde causalité", en précisant bien qu’il s’agit d’une "rétrocausalité déterministe". Une autre bonne raison de faire cette distinction est que la rétrocausalité considère habituellement que le passé précède le futur, ce qui n’est pas le cas de la seconde causalité. Cette dernière est en effet fondée sur l’omniprésence du futur et du passé, sur leur "simultanéité".

Auteur: Guillemant Philippe

Info: Dans "La route du temps" page 51

[ nuances ] [ temporalité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

moi

Au début, les histoires des individus sont presque toujours de nature épique, le tout commençant avec l’épisode théâtral de la naissance. Quoi de plus épique ?
L’épopée du début de la vie part de là. Le sentiment de progrès et de défis victorieux est le pain quotidien du héros quand il est un tout jeune enfant. Le héros marche. Le héros parle. Les applaudissements et les encouragements dont l’inondent ses parents sont suffisants pour que même le plus modeste des jeunes enfants se croie promis à une glorieuse destinée. […]
Quelque part en route, il met en place son propre narrateur, le "Je" du héros, le narrateur qui parle en son nom. La narration de cette histoire choisit presque toujours le genre épique, le seul à même de convenir.
Le "Je" du héros proclame alors : "Je suis" ; "J’aime" ; "Je n’aime pas".
Certaines expressions épiques sont utilisées pour relier des épisodes disparates et créer une intrigue cohérente. Des expressions comme "Et alors, je… " ou "Et après cela, je…"

Auteur: Tesich Steve

Info: Karoo

[ constitution de l'ego ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

décor

JE VIS un arbre mort festonné de chiffons ou de fanions flottant au vent au bord d'une route côtière qui courait entre des étendues de désert et le rivage caillouteux de la mer Rouge, en direction de la ville portuaire yéménite d'Al-Hudaydah. Goudronnée sur de longues distances, se transformant par intervalles en une simple piste, la route se présentait à travers la vitre arrière du taxi-brousse comme un ruban de poussière ondoyant qui recouvrait tout ce que croisait la voiture avec ses cinq passagers et son chauffeur enturbanné et voilé pour se protéger du sable volant - dunes aplaties, criques encombrées d'épaves et de débris de verre, buissons épineux. Le ciel était couleur sable, les nuages étaient couleur sable, même la mer Rouge avait la couleur du sable, si bien que cet arbre dans le désert, le seul à des milles à la ronde, avec ses ornements multicolores évoquant des papillons, faisait l'effet d'une borne-frontière signalant la ville proche, l'annonce d'une fin imminente de l'uniformité et de la couleur unique.

Auteur: Ransmayr Christoph

Info: Atlas d'un homme inquiet

[ aride ] [ Sahara ]

 

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précognition

- Tu veux dire qu'avec ta théorie tu aurais une autre explication que l'instinct ?
- Ben oui, à cause de l'observation. L'instinct s'explique par l'observation. C'est très important la capacité d'observation. Les animaux ne pensent pas, ne raisonnent pas, et du coup ils ont une bien meilleure capacité d'observation que nous. Pas seulement par les yeux, ils bougent leurs oreilles, ils sentent les odeurs... en fait, ils détectent un tas de choses et savent reconnaître des signes bien plus facilement que nous.
- Des signes ? Mais comment veux-tu qu'il y ait des signes que Pauline arrive dans tout ce qu'observe Lili?
- Alors ça, je ne suis pas dans le cerveau de ta chatte. C'est elle qui se fabrique ses codes. Je te parle de l'observation par Lili de choses inhabituelles qui ne sont pas du tout produites par l'arrivée de ton amie mais qui pour Lili signifient qu'elle va arriver. Parce que ça vient du futur, tu comprends ?
- Heu, je ne suis pas bien sûre de te suivre...

Auteur: Guillemant Philippe

Info: La route du temps, théorie de la double causalité.

[ quantique ] [ animal domestique ]

 

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