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mémoire

Le passé a du temps ; il attend toujours avec patience au carrefour de l’avenir ; et c’est là qu’il ouvre à l’homme qui pensait s’en être évadé sa vraie prison à cinq cellules : l’immortalité des disparus, la permanence de l’oublié, le destin d’être coupable, la compagnie de la solitude, la malédiction salutaire de l’amour.

Auteur: Mbougar Sarr Mohamed

Info: La plus secrète mémoire des hommes. p 451

[ réminiscences ] [ regrets ] [ introspection ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

platonique

Arrivé au bout de la promenade, je la perdis. Elle s’était évanouie dans le lacis des ruelles. Elle m’avait échappé. J’ignorais encore qu’elle m’échapperait toujours. Mais n’est-ce pas en ce qu’il nous échappe que nous aimons l’autre le plus passionnément ? Ne dit-on pas de l’amour qu’il est aveugle quand tout ce qui devrait le démentir est précisément ce qui le garantit ?

Auteur: Espinoy Jean d'

Info: Société anonyme, p 147

[ insaisissable idéal ] [ fantasme ] [ phantasme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

beaux-arts

Quand j’étais dans mon pensionnat au fin fond des Ardennes, quand les démons de la puberté commencèrent à me mordiller de partout comme un banc de piranhas, je passais des heures à la bibliothèque, les yeux plongés dans des encyclopédies à contempler des reproductions de sculptures, de tableaux. La Renaissance, ah ! la Renaissance – quoi de plus heureux que ce mot ? – et puis le Baroque me montrèrent le corps des femmes, le corps des hommes, le corps triomphant, l’exaltation des corps, rien d’autre. Sous l’œil soupçonneux du surveillant général, le front soucieux, le prépuce en nage, je m’ébahissais devant les œuvres du Bernin, tout particulièrement devant Le rapt de Perséphone dont l’érotisme fulgurant me dévasta comme un séisme intérieur, un déluge hormonal.

Auteur: Espinoy Jean d'

Info: Société anonyme, pp 155 - 156

[ statue ] [ adolescence ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

germinal

L'hiver, nous marchions dans le noir, loin de tout éclairage, la lumière la plus proche apparaissant parfois comme un trait pâle à l'horizon et, pour peu que le ciel soit dégagé à ce moment-là, j'avais l'impression de me trouver quelque part dans l'univers, parmi les étoiles et les planètes, tandis qu'à la belle saison la lumière semblait rehausser le monde autour de nous : les champs, les arbres, la terre et l'herbe, plus drue et plus grasse à mesure que nous approchions de la Saint-Jean.

En cette saison, l'ensemble était encore ténu, le paysage n'avais pas cette opulence que lui apportait l'été, le vert des arbres commençait tout juste à poindre, car le mois d'avril, c'est cela : des bourgeons, des germes, l'incertitude, l'hésitation. Avril se trouve entre le grand sommeil et le grand bon. Avril, c'est l'envie de passer à autre chose, sans que l'on parvienne à définir ce qu'est cette autre chose.

Auteur: Knausgaard Karl Ove

Info: Au printemps

[ mois ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

art pictural

En Norvège, c’est le peintre Munch qui marque la rupture, c’est dans ses œuvres que pour la première fois les êtres humains prirent toute la place. Alors que jusqu’au siècle des Lumières, on subordonnait l’homme au divin, qu’à la période romantique on le subordonnait au paysage dans lequel il était représenté — les montagnes y sont imposantes et tumultueuses, la mer y est imposante et tumultueuse et même les arbres et les forêts y sont imposants et tumultueux, mais tous les hommes sans exception y sont petits —, chez Munch c’est le contraire. C’est comme si l’humain engloutissait tout en lui, faisait sien absolument tout. Les montagnes, la mer, les arbres et les forêts, tout y est teinté d’humain, non pas des actes et de la vie extérieure des êtres humains mais de leurs émotions et de leur vie intérieure. À partir du moment où les hommes avaient pris le dessus, aucune marche arrière n’était plus possible, de même qu’il n’y eut plus de marche arrière possible pour le christianisme après qu’il se fut propagé comme un incendie de forêt dans toute l’Europe aux premiers siècles de notre ère. Munch, lui, donne forme aux émotions des êtres qu’il peint, il donne forme à leur vie intérieure et bouleverse le monde. Une fois cette porte-là ouverte, la représentation du monde extérieur fut abandonnée : chez les peintres après Munch, ce sont les couleurs elles-mêmes et les formes elles-mêmes qui sont porteuses d’émotions, pas ce qu’elles représentent.


Auteur: Knausgaard Karl Ove

Info: La mort d'un père

[ expressionniste ]

 

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isolement

J'ai toujours eu un grand besoin de solitude. J'ai besoin de grandes plages de solitude et quand je ne l'ai pas, ce qui a été le cas ces cinq dernières années, ma frustration peut parfois devenir presque panique, ou agressive.

Auteur: Knausgaard Karl Ove

Info: Mon combat : Livre 1

[ refuge nécessaire ]

 

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croyance nécessaire

Ce serait si simple de dire que j’ai besoin de Dieu, que je ne suis

pas assez fort, pas assez moderne, pour croire à la solitude

et à l’absurdité de l’existence humaine.


Auteur: Toledo Camille de

Info: Thésée, sa vie nouvelle, p 243

[ auto-illusion ] [ religiosité inévitable ] [ réconfort ]

 

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art d'écrire

Qu'est-ce que la littérature si ce n'est l'expression d'un sentiment de proximité inaccessible et inexistant dans la réalité ?

Auteur: Knausgaard Karl Ove

Info:

[ définition ] [ télépathique ] [ anthropique ]

 

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perdu

Écoute, le sol se dérobe, les mots dérapent ; partout, nos appuis s'érodent. Nous vivons "au-dessus" du monde, dans des bulles d'histoires ; ce que nous voyons, au loin, depuis cette hauteur, c'est une Terre abîmée, épuisée. Nous entrons dans un temps vertigineux.

Et moi, figure-toi, avec les livres qui m'ont accompagné, j'ai voulu saisir les formes de ce vertige. Comprendre cette guerre, ce combat, et cette blessure, entre les langages humains et les autres formes de la vie...

Auteur: Toledo Camille de

Info: Une histoire du vertige

[ aucun point fixe ] [ impuissante littérature ]

 

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durs à cuire

Les hommes de guerre sont de l’espèce qui se rase pour mourir. Ils croient à la rédemption de l’homme par la vertu de l’exercice et du pas cadencé. Ils cultivent la force physique et la belle gueule, s’offrant le luxe des réveils précoces dans les matins glacés et des marches harassantes pour la joie de s’éprouver. Ce sont les derniers poètes de la gratuité absolue.


Auteur: Lartéguy Jean

Info:

[ coriaces ] [ vertus militaires ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste