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langage

Nous ne voyons pas les choses mêmes ; nous nous bornons, le plus souvent, à lire des étiquettes collées sur elles. Cette tendance, issue du besoin, s’est encore accentuée sous l’influence du langage. Car les mots (à l’exception des noms propres) désignent des genres. Le mot, qui ne note de la chose que sa fonction la plus commune et son aspect banal, s’insinue entre elle et nous, et en masquerait la forme à nos yeux si cette forme ne se dissimulait déjà derrière les besoins qui ont créé le mot lui-même. Et ce ne sont pas seulement les objets extérieurs, ce sont aussi nos propres états d’âme qui se dérobent à nous dans ce qu’ils ont d’intime, de personnel, d’originalement vécu. Quand nous éprouvons de l’amour ou de la haine, quand nous nous sentons joyeux ou tristes, est-ce bien notre sentiment lui-même qui arrive à notre conscience avec les mille nuances fugitives et les mille résonances profondes qui en font quelque chose d’absolument nôtre ? Nous serions alors tous romanciers, tous poètes, tous musiciens. Mais, le plus souvent, nous n’apercevons de notre état d’âme que son déploiement extérieur. Nous ne saisissons de nos sentiments que leur aspect impersonnel, celui que le langage a pu noter une fois pour toutes parce qu’il est à peu près le même dans les mêmes conditions, pour tous les hommes. Ainsi, jusque dans notre propre individu, l’individualité nous échappe. Nous nous mouvons parmi des généralités et des symboles, comme en un champ clos où notre force se mesure utilement avec d’autres forces ; et, fascinés par l’action, attirés par elle, pour notre plus grand bien, sur le terrain qu’elle s’est choisi, nous vivons dans une zone mitoyenne entre les choses et nous, extérieurement aux choses, extérieurement aussi à nous-mêmes.

Auteur: Bergson Henri

Info: Le rire

[ aveuglant ] [ signifiants consensus ] [ tiercités limitantes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écrivain-sur-écrivain

...Bounine, prix Nobel en 1933, n'aimait pas du tout Dostoïevski. Il y a une espèce d'opposition extra-textuelle entre ces deux personnages, il n'a pas du tout apprécié Crime et Châtiment, ni les Frères Karamazov, il trouvait que c'était trop russe, qu'il y avait trop d'émotions, trop d'exhibitionnisme psychologique, etc. Ça se discute, entre nous soit dit. Mais je voudrais vous citer juste un passage où ils s'opposent d'une façon claire. C'est un exemple assez intéressant d'un affrontement indirect entre deux grands de la littérature. Tolstoï et Dostoïevski ne se sont jamais affrontés de cette façon-là; Bounine et Dostoïevski, si. Il dit cela en substance. Tout se passe, l'action se passe avant la première guerre mondiale, les tranchées sont remplies de cadavres, les villes bombardées, ça c'est un peu le contexte extérieur de la nouvelle : " Et vous, pleurez-vous lorsque vous lisez que les Turcs ont égorgé cent mille Arméniens, que les Allemands ont infecté les puits avec le bacille de la peste, que les cadavres putréfiés sont entassés dans les tranchées, que les aviateurs ont lâché les bombes, des bombes sur Nazareth? N'importe quelle ville, Paris ou Londres, se lamente-t-elle d'avoir été construite sur des squelettes humains et d'avoir prospéré dans la barbarie la plus féroce et la plus banale envers ce qui est convenu d'appeler son prochain? En fin de compte, il n'y eut qu'un seul Raskolnikov pour se torturer, et cela en raison de sa lâcheté personnelle, voulu par son néfaste créateur, lui qui fourre le Christ dans tous ses romans de boulevard". C'est terrible ce qu'il dit de Dostoïevski, "les romans de boulevard". D'ailleurs ce n'était pas si faux : il donnait la forme, à ses romans (Dostoïevski), une forme de romans de boulevard, mais le contenu dépassait allègrement ce projet initial.

Auteur: Andrei Makine

Info: Littérature: les avatars de l'absolu, lecture délivrée a Harvard University en Avril 2000

[ . ]

 

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sociologie du sexe

Tu vas dire que c’est une obsession chez moi, mais j’ai demandé à l’Allemande ce que les Noirs avaient de plus que les Blancs. C’est vrai, c’est frappant, à force : les femmes blanches préfèrent coucher avec des Africains, les hommes blancs avec des Asiatiques. J’ai besoin de savoir pourquoi, c’est important pour mon travail. — Il y a aussi des Blancs qui apprécient les Noires… observai-je. — C’est moins courant ; le tourisme sexuel est beaucoup moins répandu en Afrique qu’en Asie. Enfin, le tourisme en général, à vrai dire. — Qu’est-ce qu’elle t’a répondu ? — Les trucs classiques : les Noirs sont décontractés, virils, ils ont le sens de la fête ; ils savent s’amuser sans se prendre la tête, on n’a pas de problèmes avec eux. » Cette réponse de la jeune Allemande était certes banale, mais fournissait déjà les linéaments d’une théorie adéquate : en somme les Blancs étaient des Nègres inhibés, qui cherchaient à retrouver une innocence sexuelle perdue. Évidemment, cela n’expliquait rien à l’attraction mystérieuse que semblaient exercer les femmes asiatiques ; ni au prestige sexuel dont jouissaient, selon tous les témoignages, les Blancs en Afrique noire. Je jetai alors les bases d’une théorie plus compliquée et plus douteuse : en résumé, les Blancs voulaient être bronzés et apprendre des danses de nègres ; les Noirs voulaient s’éclaircir la peau et se décrêper les cheveux. L’humanité entière tendait instinctivement vers le métissage, l’indifférenciation généralisée ; et elle le faisait en tout premier lieu à travers ce moyen élémentaire qu’était la sexualité. Le seul, cependant, à avoir poussé le processus jusqu’à son terme était Michael Jackson : il n’était plus ni noir ni blanc, ni jeune ni vieux ; il n’était même plus, dans un sens, ni homme ni femme. Personne ne pouvait véritablement imaginer sa vie intime ; ayant compris les catégories de l’humanité ordinaire, il s’était ingénié à les dépasser.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Plateforme

 

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Ajouté à la BD par Bandini

décadence

En deux décennies, la culture porno a fait remonter ses codes, ses comportements et banalisé son sadisme dans le grand-public. La totale liberté voulue par les "pouvoirs publics" pour l’industrie porno, conjuguée aux "progrès" technologiques, a aussi permis aux pratiques les plus délirantes de faire désormais partie du paysage mental "normal" des jeunes d’aujourd’hui, au moment où ils construisent leur modèle sexuel. L’âge du premier baiser est ainsi devenu celui de la première fellation, et des psychologues sont maintenant appelés à la rescousse dans des écoles pour des cas de fellations collectives. Les viols d’enfants par d’autres enfants font même leur apparition. Malgré tout, le porno reste "cool" dans nos sociétés occidentales "libérées", et tout politicien qui prétend vouloir en questionner les nuisances est dénoncé comme un puritain coincé ou un dangereux censeur par les medias pornocrates de la gauche libérale dominante. Cette culture porno s’inscrit désormais dans un phénomène d'obscénité généralisée qui touche d’autres supports que le sexe. On peut ainsi parler de pornographie pour la musique lorsqu’elle se résume, comme dans les rave party d’Ibiza ou d’ailleurs, à une simple pulsation dont la seule fonction est de permettre de "jouir en tas", selon la formule de Philippe Muray. De même, cette culture porno fait également écho à la montée en puissance de cette pornographie de la mort à laquelle on assiste dans nos sociétés où les cadavres, les décapitations et autres boucheries de masse sont montrés désormais en boucle sur tous les écrans possibles, ce qui conduit l’auteur de La Cité perverse à noter ingénument qu’il a dû "se passer quelque chose dans le monde", car ce qu’on cachait hier, le sexe et les cadavres, aujourd’hui "on les montre. Cela s’exhibe". On pourrait même conjecturer qu’il existe finalement une forme de continuité entre l’industrie porno, Daesh et ses snuff-movies.

Auteur: Internet

Info: In La frontière, le Système et le porno, sur entrefilets.com, nov.2016

[ web ] [ hardcore ]

 

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évolution humaine

On considère ainsi l'invention de l'agriculture et de l'élevage comme l'un des deux évènements majeurs de l'histoire humaine, avec la révolution industrielle du XIXème siècle. Et l'on a classiquement opposé, comme le faisait par exemple l'archéologue Gordon Childe dans les années 1930, les sociétés des chasseurs-cueilleurs du paléolithique, considérés comme des "prédateurs", aux sociétés de "producteurs" des agriculteurs néolithiques. Mais qu'en est-il sur la longue durée, si l'on considère que l'agriculture a certes apporté aux hommes une plus grande sécurité alimentaire mais provoqué aussi une explosion démographique qui n'est plus maîtrisée ? C'est ce que posait dès 1964, dans "Le geste et la parole", le préhistorien André Leroi-Gourhan, de manière encore prophétique à l'époque, à propos de l'Homme néolithique : "Son économie reste celle d'un Mammifère hautement prédateur même après le passage à l'agriculture et à l'élevage. A partir de ce point, l'organisme collectif devient prépondérant de manière de plus en plus impérative et l'Homme devient l'instrument d'une ascension techno-économique à laquelle il prête ses idées et ses bras. De la sorte, la société humaine devient la principale consommatrice d'hommes, sous toutes les formes, par la violence ou le travail. L'Homme y gagne d'assurer progressivement une prise de possession du monde naturel qui doit, si l'on projette dans le futur les termes techno-économiques de l'actuel, se terminer par une victoire totale, la dernière poche de pétrole vidée pour cuire la dernière poignée d'herbe mangée avec le dernier rat." Dix ans plus tard, avec le premier choc pétrolier de 1973, la prophétie devient peu à peu banalité : les sociétés de "production" ne sont en fait que des sociétés de "prédation" à plus grande échelle, aux prises avec la surconsommation de richesses et et d'énergies non renouvelables. De fait, l'archéologie peut retrouver des indices d'aspects pas toujours positifs de l'impact humain sur l'environnement.

Auteur: Demoule Jean-Paul

Info: L'archéologie : Entre science et passion, Chapitre 3, L'aventure humaine au crible de l'archéologie

[ historique ] [ peak oil ] [ paliers ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

théologie

Un thème majeur de ses analyses [à Carl Gustav Jung] est l’idée qu’au-delà du Christ, Dieu continue de s’incarner dans l’homme. Dans son commentaire de l’Apocalypse de Jean, Jung souligne "Depuis que Jean, le visionnaire de l’Apocalypse, fit pour la première fois (et peut-être inconsciemment) l’expérience vivante de ce conflit dans lequel mène directement le christianisme, l’humanité a dû porter ce fardeau : Dieu voulait devenir homme et le veut encore" [RJ, p.209 ; G.W. II, §739]. Pour Jung, un lien direct existe entre les visions de Jean et la pensée de Maître Eckhart : "Cette irruption qui le désoriente suscite en lui l’image de l’Enfant divin qui sera dans l’avenir un sauveur ; il est né d’une compagne divine dont l’image reflétée (l’anima) vit en chaque être masculin : c’est ce même enfant dont Maître Eckhart aura lui aussi plus tard la vision. C’est lui qui éprouve le besoin de naître dans l’âme de l’homme. L’incarnation en Christ est la préfiguration, qui doit être continuée progressivement par le Saint Esprit dans la créature" [ibid. p. 213]. Jung accorde une grande importance à la bulle pontificale Assumptio Mariae  comme événement contemporain. Il affirme que "l’attention est attirée sur le hieros gamos dans le plérôme, et celui-ci à son tour signifie, comme nous l’avons vu, la naissance future de l’Enfant divin qui, en accord avec la tendance divine à l’incarnation, choisira l’homme banal (l’homme empirique) pour lieu de naissance. Ce processus métaphysique est connu en psychologie de l’inconscient sous le terme de processus d’individuation" [ibid. p. 234]. C’est en étant identifié à un processus continu d’incarnation de Dieu dans l’âme humaine que le processus d’individuation trouve sa signification ultime. Le 3 mai 1958, Jung écrit au révérend Morton Kesley : "La vraie histoire du monde semble être celle de la progressive incarnation de la divinité" [Correspondance V, 1958-1961, p.44].

 

Auteur: Shamdasani Sonu

Info: Note de bas de page 390 dans le "Livre Rouge", trad. Béatrice Dunner, La Compagnie du Livre rouge, Paris, 2012

[ imago dei ] [ psy-spi ] [ avenir du christianisme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

science-fiction

BLVR : Pensez-vous que les approches émotionnelles et psychologiques peuvent être utilisées de la même manière ?

TC : Je les classerais dans une catégorie différente. La SF est connue pour le sentiment d'émerveillement qu'elle peut engendrer, et je pense que ce sentiment d'émerveillement est généré par des histoires de percées conceptuelles. Je ne sais pas si ce sentiment d'émerveillement est engendré par des histoires d'épiphanie personnelle (personal epiphany*).

BLVR : Dans le titre de l'histoire d'Exhalation, vous écrivez : "Grâce à la collaboration de vos imaginations, toute ma civilisation revit", ce qui pourrait être une description pertinente de la littérature elle-même. Cela m'a également rappelé le message de Jimmy Carter aux civilisations extraterrestres à bord du vaisseau spatial Voyager : "Nous essayons de survivre à notre époque pour pouvoir vivre dans la vôtre". Dans quelle mesure la relation entre l'écrivain et le lecteur est-elle, selon vous, fondée sur la collaboration ? Y a-t-il un lecteur que vous imaginez, ou même que vous avez réellement, et qui vous sert d'interlocuteur idéal ?

TC : Je ne sais pas si c'est une réponse directe à vos questions, mais elles me font penser qu'il y a de nombreuses années, en 2007, j'étais au Japon, et j'ai été interviewé lors d'une convention, et quelqu'un dans le public m'a demandé ce que j'avais lu récemment. J'ai mentionné un roman intitulé Blindsight de Peter Watts, et j'avais dit que je n'étais pas d'accord avec presque tout ce qu'il contenait, mais que je l'avais recommandé parce qu'il était engagé dans des idées ; il essayait de présenter un argument d'une manière que je trouvais vraiment intéressante. Ainsi, s'il peut être agréable d'avoir un lecteur qui adhère totalement à tout ce que je dis dans l'œuvre, il est plus important d'avoir des lecteurs qui s'intéressent aux arguments que j'essaie d'avancer, qui aiment réfléchir à des idées similaires, même s'ils ne sont pas nécessairement d'accord avec moi ou s'ils ne pensent pas que j'y suis parvenu.

Auteur: Chiang Ted

Info: https://www.thebeliever.net/an-interview-with-TC. *perception soudaine et intuitive de la réalité ou de la signification essentielle de quelque chose, généralement initiée par un événement ou une expérience simple, familière ou banale.

[ littérature ] [ écriture - lecture ] [ réflexivité ] [ dialogue ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

religion

Un lecteur d'une première version de ce chapitre s'en est plaint, disant qu'en traitant l'éventualité de Dieu comme une hypothèse scientifique de plus, - à évaluer selon les normes de la science en particulier et de la pensée rationnelle en général, Dawkins et moi négligeons cette affirmation très répandue des croyants comme quoi leur foi est totalement au-delà de la raison, et qu'il ne s'agit donc pas d'une question à laquelle s'appliquent des méthodes de test aussi banales. Ce n'est pas seulement désobligeant, prétendait-il, mais strictement injustifié que de simplement supposer que la méthode scientifique continue à s'appliquer avec toute sa force dans ce domaine de la vérité.

Très bien, examinons l'objection. Je doute que le défenseur de la religion la trouve intéressante, une fois que nous l'aurons investiguée avec attention.

Le philosophe Ronaldo de Souza a un jour décrit de façon mémorable la théologie philosophique comme "du tennis intellectuel sans filet", et je reconnais volontiers que j'ai effectivement supposé sans commentaire ni question jusqu'à présent que le filet du jugement rationnel était bien présent. Mais nous pouvons l'enlever si vous le voulez vraiment.

A vous de servir donc. 

Quoi que vous argumentiez, supposons que je vous réplique grossièrement comme suit : "Ce que vous dites implique que Dieu est un sandwich au jambon emballé dans du papier d'aluminium. Ce n'est pas vraiment un Dieu à adorer !". Si vous rétorquez en demandant de savoir comment je peux justifier logiquement mon affirmation selon laquelle votre mise en jeu a une implication aussi absurde, je vous répondrai : "Aha, vous voulez donc enlever le filet pour mes retours, mais pas pour vos services ?

Dans les deux cas, le filet est mis ou pas. S'il est enlevé, il n'y a pas cette règle et tout le monde peut dire n'importe quoi, jeu de dupes s'il en est. Je vous donne donc le bénéfice de l'hypothèse comme quoi  vous ne perdriez pas votre temps, ou le mien, en jouant sans filet.

Auteur: Dennett Daniel C.

Info: Darwin's Dangerous Idea: Evolution and the Meanings of Life

[ débat ] [ dualité prison ] [ sacré intouchable ] [ rationalisme impuissant ]

 

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céphalée

Migraine, points établis

1. Une affaire de sommation. Entre l’élément déclencheur et l’éruption des symptômes, il se passe des heures, voire des jours. On a comme la sensation qu’un obstacle est surmonté et qu’ensuite un processus se poursuit.

2. Une affaire de sommation. Même sans élément déclencheur, on a l’impression qu’il a fallu qu’un stimulus s’accumule, celui-ci étant présent au début de l’intervalle en très petite quantité, en très grande quantité vers la fin.

3. Une affaire de sommation, dans laquelle la sensibilité aux étiologies reste au niveau du stimulus déjà présent.

4. Une affaire à étiologie complexe, peut-être selon le schéma de l’étiologie en chaîne, où une cause immédiate peut être produite directement et indirectement par de nombreux facteurs, ou bien selon le schéma de l’étiologie supplétive où, à côté d’une cause spécifique, peuvent intervenir, pour la remplacer quantitativement, des causes banales.

5. Une affaire sur le modèle de la migraine menstruelle et appartenant au groupe sexuel. Preuves :

a) Très rare chez les hommes en bonne santé.

b) Limitée à l’âge sexuel de la vie, enfance et vieillesse quasiment exclues.

c) Si elle est produite par sommation, le stimulus sexuel est aussi quelque chose qui est produit par sommation.

d) L’analogie de la périodicité.

e) Fréquence chez des personnes à éconduction sexuelle perturbée (neurasthénie, coitus interruptus).

6. Production certaine de la migraine par des stimulus chimiques : toxine humaine, sirocco, fatigue, odeurs. Or le stimulus sexuel est aussi un stimulus chimique.

7. Arrêt de la migraine pendant la grossesse, où la production est probablement dirigée ailleurs.

En fonction de cela, on serait en droit de penser que la migraine constitue l’effet d’une action toxique, elle est produite par la substance stimulante sexuelle quand celle-ci ne trouve pas d’éconduction suffisante, ce à quoi se rapporte peut-être encore le fait qu’une certaine voie, qu’il faudra déterminer topiquement, se trouve dans un état de réceptivité particulière. Se demander quelle est cette voie, c’est se demander quelle est la localisation de la migraine.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Manuscrit I dans une lettre à Wilhelm Fliess (1895), trad. Françoise Kahn et François Robert, éditions P.U.F., Paris, 2006

[ explication ] [ psychanalyse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

question

Que raconter lorsqu'on n'a pas connu de difficultés dans la vie, que les extrêmes rencontrés ne furent qu'inquiétudes fugaces, dérisoires dans la Suisse de l'après-guerre. Sans souffrances physiques non plus, ni psychiques puisqu'élevé dans une famille aimante sans soucis matériels et suffisamment exigeante pour éviter l'abrutissement. Quoi faire, quoi dire, raconter l'ennui ? Parler du silence qui précède les premières pluies estivales, lorsque les effluves d'ozone ralentissent tout et installent un décor acouphénique multidimensionnel ? Ou expliquer que le cerveau est un senseur "à posteriori", agglomérat cellulaire de reflets fractals progressivement stratifiés par l'évolution. Senseur-conscience humain, qui fut capable à un moment de sa progression de stocker sa mémoire "en dehors d'elle même", permettant de créer une civilisation qui minimise ainsi à grande échelle l'impact de l'individu sur la race. Chaques cerveaux-espèces évoluant néanmoins sans cesse en mariage-création-miroir d'une réalité bipolaire parce qu'issue d'un système reproductif mâle-femelle. Bouillonnement collectif produisant un réel obligatoirement sphérique puisqu'émergeant d'une boule planète bien ronde, elle-même membre d'un cortège de huit consoeurs. Cortège tourbillonnant de concert, très lentement, très précisément - à échelle humaine -, dessinant ainsi une formation gravitationnelle en spirale dont l'axe est un banal soleil qui progresse dans l'espace relatif à une allure de 230 km secondes (dit-on). Système solaire hélicoïde, foret géant de deux heures/lumière de diamètre qui taille vaillament sa route-vrille en direction du centre de sa galaxie ; pour des raisons qui font se disputer scientifiques rationnels et métaphysiciens. Les premiers vous parlant de gravitation ou d'attracteurs alors que seconds privilégiant les "points de vues" subjectifs imbriqués, issus de quelque machinerie externe créatrice d'illusions, source bien au-delà de nos pauvres compréhensions de primates justes sortis de l'océan. N'empêche cette réalité humaine commune s'affine, s'intrique... s'élargit... gigantise... Ou se perd dans les méandres infinitésimaux et enchevêtrés d'une matière devenue miroir. Alors que notre race de primates glabres semble au point mort en ce qui concerne sa capacité à partager son ressenti cosmique avec quelqu'autre entité-espèce que ce soit ? Quelles que fussent les places respectives de ces dernières au sein de ces hiérarchies que les hommes faiseurs de listes - on se rassure comme on peut - tentent incessamment d'établir.

Auteur: Mg

Info: oct. 2017

[ progrès ] [ régression ] [ point de situation ] [ auto-évaluation ]

 

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