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psychanalyse

Quand la première lecture de Freud s’est faite, que s’est-il passé ? Notez qu’il n’avait pas encore produit toute son œuvre et, très vite, il est devenu manifeste que le niveau d’élaboration où était parvenue la pensée de ce découvreur génial n’était pas accordé à celui de ses lecteurs Sans doute, parmi les gens qui furent attirés vers lui, beaucoup n’étaient pas négligeables et, surtout, ils ressentaient eux aussi la pauvreté du maniement des maladies mentales, si bien que ses premiers adeptes, médecins, psychologues…, ont été touchés de manière très personnelle.

Seulement, ils ont cherché à faire admettre Freud et, dans ce but, se sont livrés à une exégèse apologétique de son œuvre par laquelle ils ont tenté de justifier, puis d’excuser ses textes, pour finir par en émousser le tranchant. Freud avait édifié tout seul une œuvre qui marquait une ouverture inconcevable sur la réalité. Ses élèves, au contraire, ont mis en valeur tout ce qui rattachait Freud à ce que l’on connaissait avant lui, marquant une parenté avec ce qui avait été déjà formulé. On n’a pas à s’étonner que tels exercices aboutissent au pire. On s’est livré, par exemple, à des exercices d’homonymie en jouant sur le mot inconscient. Certains ont voulu que l’inconscient de Freud recouvre la notion d’instinct – notion tout à fait étrangère à Freud, qui n’emploie jamais ce mot.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien avec Gilles Lapouge Le Figaro Littéraire 1er décembre 1966 n° 1076

[ réductionnisme philosophique ] [ peur de l'inconnu ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

réinterprétation libre

On regarde communément ce mot "mythe" comme synonyme de "fable", en entendant simplement par là une action quelconque, le plus souvent revêtue d’un caractère plus ou moins poétique ; c’est là l’effet de la dégénérescence dont nous parlions tout d’abord, et les Grecs, à la langue desquels ce terme est emprunté, ont certainement eux-mêmes leur part de responsabilité dans ce qui est, à vrai dire, une altération profonde et une déviation du sens primitif. Chez eux, en effet, la fantaisie individuelle commença assez tôt à se donner libre cours dans toutes les formes de l’art, qui, au lieu de demeurer proprement hiératique et symbolique comme chez les Egyptiens et les peuples de l’Orient, prit bientôt par là une tout autre direction, visant beaucoup moins à instruire qu’à plaire, et aboutissant à des productions dont la plupart sont à peu près dépourvues de toute signification réelle, et profonde (sauf ce qui pouvait y subsister encore, fût-ce inconsciemment, d’éléments ayant appartenu à la tradition antérieure), et où, en tout cas, on ne retrouve plus trace de cette science éminemment "exacte" qu’est le véritable symbolisme ; c’est là, en somme, le début de ce qu’on peut appeler l’art profane; et il coïncide sensiblement avec celui de cette pensée également profane qui, due à l’exercice de la même fantaisie individuelle dans un autre domaine, devait être connue sous le nom de "philosophie".

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Aperçus sur l'initiation", Éditions Traditionnelles, 1964, page 122

[ détournement ] [ individualisme ] [ invention poétique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

questions

Quelque part, entre le rationalisme indestructible de la logique mathématique et les incroyables songes que le réel présente à nos sens, (ou que nos sens font de la réalité), se situe le langage. Ce médium de communication entre humains, sur base de signes/conventions graphiques organisés... mots/idées plus ou moins reliés au réel, a fait surgir un immense et chaotique corpus abstrait, esprit collectif, culture écrite, cerveau communautaire externe... On ne sait trop comment le décrire. 

Au-delà d'aspects pratiques basiques ("attention !" "je te veux" "passe moi le sel") et d'aspects pratico-logiques, d'une continuité tortueuse à fond égoïste, avec des aboutissements trop peu souvent avouables (prise de pouvoir, bombe atomique, avoir raison), le langage a fait émerger des histoires ; la littérature, ses personnages, canevas/décors et autres blablas philosophiques. 

On en vient à se demander dans quelle mesure ce codage linguistique de notre réalité, cette cérébralisation anthropocentrée, est normale ? Ou exceptionnelle ?... Ou dangereuse - de par l'efficacité collective destructrice qu'elle a induit ? Ou pernicieuse - de par le pilotage que les religions ont imposé à notre réalité ?  Ou nécessaire - afin de conquérir les étoiles ? Ou carrément indispensable - pour tracer la voie d'une progression spirituelle qui ne peut se faire que par ces abstractions que sont les mots "quasi esprits" ?

A chacune des réponses j'aurai beaucoup de nouvelles interrogations. 

Auteur: Mg

Info: 24 sept. 2020

[ idiomes ]

 
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théoriciens hors-sol

La sphère publique promeut donc des commentateurs omniprésents, eux-mêmes détachés des pratiques locales à partir desquelles les questions spécifiques se développent et en fonction desquelles ces questions devront être résolues par une sorte d'action engagée. Par conséquent ce qui semble être une vertu selon la distanciée raison des Lumières apparaît comme un inconvénient désastreux pour Kierkegaard. La sphère publique est un monde dans lequel chacun a une opinion sur toutes les questions publiques et les commente sans avoir besoin d'une expérience de première main et sans avoir ou vouloir une quelconque responsabilité. Même les commentateurs les plus consciencieux n'ont pas besoin d'avoir une expérience de première main ou de prendre une position concrète. Ils justifient leurs opinions en citant des principes et, comme le note Kierkegaard avec réprobation, leur "capacité, leur virtuosité et leur bon sens s’emploient à parvenir à un jugement et à une décision sans jamais aller jusqu'à l'action". De plus, comme les conclusions auxquelles aboutit un tel raisonnement abstrait ne sont pas fondées sur les pratiques locales, leurs solutions sont tout aussi abstraites. On peut supposer que de telles propositions ne sauraient susciter l'engagement des personnes concernées et ne fonctionneraient donc pas  une fois mises en œuvre. Kierkegaard conclut que "ce que...  les orateurs d'une réunion comprennent parfaitement lorsqu'on leur présente une pensée ou une observation, ils sont incapables de le comprendre sous forme d'action.

Auteur: Dreyfus Hubert Lederer

Info: socrates.berkeley.edu

[ éloignement du pouvoir ] [ centralisation négative ] [ experts médiatiques ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

progrès technologique

Le grand bluff de la dématérialisation numérique
La transition numérique, externalisée loin des yeux de l’utilisateur, échappe facilement au raisonnement. La consommation énergétique du numérique dans le monde augmente d’environ 9% par an.
En dépit de la plus grande efficacité des technologies déployées, la croissance rapide du secteur conduit à un bilan "alarmant". Les gains énergétiques obtenus grâce à la recherche ne réduisent pas l’impact global du numérique en hausse constante en raison d’un effet rebond. "Le risque de voir se réaliser un scénario dans lequel des investissements de plus en plus massifs dans le Numérique aboutiraient à une augmentation nette de l’empreinte environnementale des secteurs numérisés est réel".
A ceci s'ajoutent l'augmentation de la pression sur un système de production électrique déjà soumis à l’impératif d’être décarbonisé, ainsi que la construction de masse des objets électroniques.
Comment éviter cette "explosion" ? Les propositions d’action du rapport incluent une meilleure quantification des impacts environnementaux des investissements dans le développement du numérique, une priorisation des projets ayant pour finalité le développement économique local, social (santé, éducation) ou culturel, une meilleure intégration des contraintes de sobriété énergétique et une localisation de l’écosystème numérique. Etc.
Les auteurs du rapport concèdent néanmoins eux-mêmes que leurs préconisations ne suffisent pas, puisqu’elles permettraient au mieux à "ramener l’augmentation de consommation d’énergie à 1,5 %", une trajectoire non compatible avec les objectifs de l’Accord de Paris".

Auteur: Internet

Info: 30 décembre 2018, résumé du rapport : Pour une sobriété numérique dirigé par Hugues Ferreboeuf et commandé par le think tank The Shift Project

[ écologie ]

 
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fausse subversion

Il y a un malentendu sur le mot "écologiste", avec lequel nous désignons aussi bien la grande multitude d’amoureux de la nature que les activistes politiques qui se font les portes drapeaux de la défense de l’environnement. Jaime n’a jamais été écologiste, et n’a jamais fait référence à l’environnementalisme dans un sens positif. La nature n’est pas distincte de la société. Pour défendre efficacement la nature, il est nécessaire de transformer radicalement la société.

En réalité, le mouvement écologiste, dès son origine, n’a cherché qu’à donner un prix à la destruction de l’environnement et, tout au plus, gérer la catastrophe, sans jamais bouleverser le cadre social existant. Mais dans ce cadre, il n’y a pas de solution possible aux problèmes de la vie concrète à commencer par la dégradation de la nature. Sur le marché de la pollution, les écologistes sont semblables aux militants syndicaux vis-à-vis du marché du travail : des intermédiaires intéressés par la régulation des contradictions causées par l’exploitation du territoire par les uns, et par l’exploitation de la force de travail par les autres. Leur existence est liée à la marchandisation de la nature en tant que négociateurs du degré de nuisance admissible.

La lutte contre les nuisances ne peut aboutir que comme mouvement anti-économique et antiétatique, et non en tant que parti "vert" réconcilié avec l’économie grâce aux formules du "développement durable".

Auteur: Amoros Miguel

Info: Sur Jaime Semprun, 2017

[ écologie ] [ perpétuation du système ] [ superficielle révolte ]

 

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exoplanète

Enfin, à l'intérieur d'immenses colonies de cellules, comme le corps humain qui en comprend peut-être mille milliards, des transmissions constantes d'information permettent le maintien d'équilibres dynamiques extraordinairement nombreux, complexes et fins : il faut ici insister sur la durée de ces équilibres qui excèdent de beaucoup la durée de vie moyenne d'une bactérie par exemple. On pourrait multiplier les exemples et évoquer aussi les cas de coévolution, qu'ils concernent les parasitismes ou les symbioses. La plupart des transmissions d'informations évoqués ici ne s'établissent qu'entre des phénotypes et n'ont pas d'effets sur les génotypes. Cependant, certaines de ces transmissions aboutissent à des modifications génotypiques et donc transmissibles, y compris celles dues à des virus. Et pour un individu, le seul fait d'être averti d'un danger améliore ses chances de survie et donc de transmission de ses gènes. L'abondance de tels cas indiquerait qu'il y a bien une composante néo-lamarckienne dans l'évolution de la vie sur Terre en complément des mécanismes proprement darwiniens. On peut donc imaginer une forme d'évolution où cette composante lamarckienne soit dominante. C'est ce que fait l'auteur dans son roman : l'étonnante biologie de Lamarckia ignore la sélection darwinienne et est constituée d'écoi* vastes comme des continents, qui manipulent eux-mêmes leurs gènes et inventent sans cesse de nouvelles formes de vie adaptées à leurs besoins. Ils réalisent ainsi une sorte d'hérédité des caractères acquis, d'où le nom donné à la planète en hommage à la théorie de Lamarck.

Auteur: Internet

Info: A propos d'Héritage de Greg Bear, appréciation de finitysend sur Babelio * grand écosystèmes vivants

[ science-fiction ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

connaissance

Le savant, même sous l'aspect où il use de sa raison, [...] demeure totalement tributaire des sens. [...] Il suit de là, nous l'avons déjà fait remarquer et l'on ne saurait trop y appuyer, que le savant, comme tel, ne sort pas, ne peut pas sortir du monde de la nature, du monde corporel et sensible. Il est confiné, par définition, dans le monde de l'expérience sensible extérieure. Et, aussi bien est-ce pour cela que toutes les branches de la science ainsi entendue, sont appelées du même nom. Elles s'appellent toutes des sciences expérimentales. Ce qui veut dire que non seulement elles partent de l'expérience des sens ; mais encore qu'elles s'y terminent.

Le philosophe, lui, a bien son point de départ dans l'expérience des sens. Sa raison, étant elle aussi une raison humaine, n'échappe point à la condition propre de la raison humaine, que saint Thomas définissait par ce beau mot, comme nous l'avons vu : ratio nostra ortum haleta sensu. Mais si elle part du sens, elle ne s'y termine pas. Sa conclusion propre, comme raison de philosophe, sera quelque chose qu'elle découvre dans ce que les sens perçoivent, mais que les sens eux-mêmes ne peuvent plus percevoir, que, seule, la raison percevra. La conclusion, la découverte à laquelle aboutit la raison philosophique, ne pourra pas être contrôlée, vérifiée, par les sens ou par l'expérience : elle ne sera pas d'ordre expérimental. Elle sera, proprement, d'ordre rationnel.

Auteur: Pègues Thomas

Info: Dans "Aperçus de philosophie thomiste et de propédeutique", page 39

[ scientifique ] [ différence ] [ intellect ]

 

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confiance

Il y a en métaphysique un principe du "point de repère suffisant", et c’est la conscience de la limite qui sépare la pensée suffisante et utile, de la pensée abusive et inutile ; la première est celle qui précisément nous fournit des points de repère susceptibles de nous faire dépasser le plan indéfini de la pensée comme telle. Il est naturel que l’homme qui est insensible au caractère provisoire des concepts demande à la pensée ce qu’elle ne saurait fournir, et aboutisse à la conviction que la pensée est vaine et que l’homme ne peut rien connaître ; mais il n’est pas normal que l’homme prenne la pensée pour une fin en soi.
Toutes ces considérations peuvent préciser l’image de la certitude ; mais on peut préciser cette image également par l’évocation de son contraire, qui est le doute : "pour l’homme livré au doute", dit en substance la Bhagavadgîta, "il n’y a aucun salut ni dans ce monde ni dans l’autre". Douter de l’ontologiquement certain, c’est ne pas vouloir être ; c’est par conséquent une sorte de suicide, celui de l’esprit ; et douter de la divine Miséricorde est une disgrâce aussi grande que douter de Dieu. La certitude spirituelle comporte le "oui" libérateur à ce qui nous dépasse, et qui en fin de compte est notre propre essence ; d’où le rapport entre la connaissance de soi et la connaissance de Dieu, et aussi, entre la connaissance de Dieu et l’action de la Miséricorde.

Auteur: Schuon Frithjof

Info:

[ fondations ] [ assise ] [ chair-esprit ]

 
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financements

En particulier, l'exploration dirigée vers l'infiniment grand ou l'infiniment petit requiert de plus en plus d'énergie et d'efforts, et est accompagnée de plus en plus d'impact environnementaux, au point que l'intérêt pour l'humanité devient de plus en plus contestable. Le Centre européen pour la recherche nucléaire (CERN) consomme déjà en électricité la moitié de la puissance d'un réacteur nucléaire : est-il indispensable de doubler sa consommation lors de son prochain agrandissement, qui engloutira par ailleurs des matériaux de haute technologie, alors que ses pistes de recherche deviennent de plus en plus incertaines ? Avons-nous un besoin impératif de centres de calculs et de stockages numériques géants, d'observatoires astronomiques kilométriques ? L'investissement démesuré dans le Réacteur thermonucléaire expérimental international (ITER), étalé sur un siècle en espérant aboutir finalement à la production d'électricité par fusion nucléaire, est-il justifié, compte tenu de son caractère hasardeux ? Dans un autre registre, faut-il, afin de les étudier ou de les préserver, collecter massivement des échantillons d'animaux et de plantes, en parcourant des milliers de kilomètres en avion et en propageant involontairement des pathogènes susceptibles de nuire à ces espèces ? Pour "sauver le climat", est-il nécessaire de rassembler des dizaines de milliers de personnes en congrès et de leur faire rédiger des milliers d'articles scientifiques ? Les débats de politique scientifique, menés dans un cadre national ou international, comparent les bénéfices attendus et les coûts, mais ces derniers sont souvent limités aux coûts financiers et il est plus rare que les coûts environnementaux soient entièrement pris en compte.

Auteur: Graner François

Info: https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/virus_et_recherche.pdf

[ surenchère ] [ mise en cause de l'utilité réelle ] [ marché de la science ] [ question ]

 
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