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femmes-hommes

Définir l’anima comme étant le facteur éros nous contraint alors en permanence à prétendre que l’excitation sexuelle est un message de l’âme et ne peut être repoussée – car qui repousserait l’appel de son âme ? Nous sommes donc contraints de prétendre que les relations humaines mouvementées de même que les enthousiasmes délirants nous sont inspirés par l’anima, alors qu’en réalité, ils sont moins le fait de la moiteur de l’âme permettant la réflexion, que celui de la capture de l’âme par éros. Car ici, il nous faut admettre que si l’anima n’est pas l’éros, sa première inclination va cependant vers l’amour. Il est vrai qu’elle séduit : être allumé, enflammé, illuminé. Il est vrai qu’elle fait des avances, afin de faire se transformer la réflexion pure en connexion. Il est vrai qu’elle possède une gamme incroyable d’images voluptueuses afin de s’attirer l’éros, et ceci dans le but de ce que Platon appelait "génération" ou constitution de l’âme. Toutefois, bien que l’amour soit essentiel à l’âme, fait sur lequel insiste la théologie et que confirme la psychothérapie, et bien que l’âme soit ce par quoi nous recevions l’amour, il n’en est pas moins vrai que l’âme n’est pas l’amour.

Auteur: Hillman James

Info: Dans "Anima et animus", page 131

[ passion ] [ simultanéité trompeuse ] [ amalgame ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

machiavélisme

Par exemple il est utile que l'on sache que nous ne massacrons pas les prisonniers, parce que nous cultivons ainsi dans nos ennemis l'idée qu'ils peuvent se rendre pour sauver leur vie. Mais il serait utile de faire croire que l'ennemi massacre les prisonniers, car nos compagnies encerclées vendraient alors chèrement leur vie, ce que nous devons souhaiter. Et puisque vous tuez pour la patrie, je ne vois pas par quel scrupule vous rougiriez de mentir pour la patrie." Celui qui n'a pas conduit ses pensées jusque-là, je le soupçonne d'appeler pensée ce qui lui plaît. La guerre met l'homme tout nu ; il revient péniblement aux pensées d'Ésope. Socrate fut condamné très exactement parce qu'il refusait de soumettre aussi ses pensées au pouvoir. Nous n'avons peut-être pas avancé du tout depuis Socrate. Ne pas craindre, rester sobre, ne rien croire, trois ressources contre le tyran. Quelques centaines d'hommes ainsi disposés feraient un esprit public, et suffisant. Les maux humains comme guerre, abus de pouvoir, absurde concentration de richesse, ne sont possibles que par l'incroyable aveuglement de ceux qui passent pour instruits. Il s'agit de former son jugement par un massacre de pensées. Il n'y a pas d'autre sagesse.

Auteur: Alain

Info: Souvenirs de guerre, Les Passions et la Sagesse, la Pléiade, nrf Gallimard 1960<p.456>

 

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drogue

Il n'y a pas grand-chose à dire sur l'acide, à part que c'est vraiment un trip. On s'aventurait dans un espace incertain et inconnu. En 1967-1968, les choses bougeaient très vite, il y avait beaucoup de confusion et d'expérimentation. Le truc le plus dingue dont je me souvienne sous acide, c'est un vol d'oiseaux - des oiseaux, des nuées d'oiseaux de paradis que je regardais passer et repasser devant mes yeux, sauf qu'ils n'étaient pas là. En fait, c'était des feuilles d'un arbre agitées par le vent. On était sur un chemin de campagne, tout était très vert et je pouvais presque voir chaque battement d'ailes individuel. C'était décomposé au point que j'aurais pu dire : "Hé moi aussi je peux!" C'est pour ça que ça ne m'étonne pas que des gars sautent par la fenêtre de temps à autre : parce que tu as l'impression d'avoir compris d'un coup comment on fait. Il aurait fallu une demi-heure à un de mes oiseaux pour traverser mon champ de vision, incroyables battements d'ailes, et je pouvais voir la moindre plume. Ils me regardent tous comme s'ils me disaient : "Allez toi, aussi essaie!" Merde il y a certaines choses que je ne peux pas faire.

Auteur: Richards Keith

Info: Life

[ lsd ] [ hallucination ]

 
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interdépendance

Je vais plutôt vous raconter l’histoire d’un ver qui fait des choses incroyables. C’est un parasite de la vache. Ses oeufs se développent dans la bouse de vache. Problème : comment s’y prendre, si vous êtes un ver dans une bouse de vache, pour retourner dans une vache et boucler ainsi votre cycle vital ? Eh bien, voici une merveille de la nature. D’abord les oeufs sont mangés par des escargots dans lesquels ils se développent. Les larves se retrouvent dans la bave d’escargot dont les fourmis raffolent… À peu près la moitié des vermisseaux nouveau-nés se retrouvent ainsi dans l’estomac des fourmis. Et là, que font-ils ? Ils essaient de percer la paroi de l’estomac et cherchent à se frayer un chemin jusqu’au cerveau de la fourmi ! À peine un pour cent y parvient. Mais c’est suffisant. Celui qui y arrive modifie alors le comportement de la fourmi de telle sorte qu’elle n’ait plus désormais en tête qu’une seule idée : grimper dans l’herbe (ce que les fourmis ne font pas d’habitude), augmentant ainsi ses chances d’être broutée par une vache… À ce moment-là, la vie du ver se termine, car il n’a plus qu’à faire des oeufs dans la vache, lesquels atterriront dans une bouse de vache. J’appelle cela de l’altruisme profond…

Auteur: Stoppard Tom

Info: Au cœur du problème

[ animaux ] [ insectes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hiérarchisation

Car l'apparition de la sexualité a entraîné trois conséquences majeures sur le monde.

Tout d'abord, le sexe a définitivement brouillé une "sélection" prétendument impersonnelle en favorisant le CHOIX des partenaires en tant que force évolutive. […] D'un seul coup, la RELATION devenait plus importante que l'individu. Née d'une sensibilité primordiale qui rend les uns attirants pour les autres, voilà que l'histoire évolutive dépend maintenant de la liberté du désir.

Le deuxième résultat de l'émergence de la sexualité consiste dans l'opposition inévitable des deux genres. À partir de la spécialisation des gamètes, l'un petit, mobile, le spermatozoïde, l'autre gros et plein d'énergie, l'ovule, une divergence incroyable confronte les deux partenaires, et ce conflit invraisemblable se déroule dans le corps des protagonistes. […] Alors commence à s'entreprendre la grande stratégie des réconciliations amoureuses, menant progressivement à l'organisation de relations mutuelles précaires et magnifiques.

Enfin, le sexe biologique produit la variation, la différence essentielle. Au lieu de s'égarer dans une amélioration continue de performances d'une espèce qu'une crise viendrait réduire à néant, la reproduction sexuelle s'engage dans une diversification infinie, recombinant les gènes des uns avec les gènes des autres pour former une individualité nouvelle absolument originale. De toutes ces imprévisibles conséquences, il découle une subtile interdépendance des uns et des autres.

Auteur: Lodé Thierry

Info: Pourquoi les animaux trichent et se trompent, pp. 40-41

[ triade ] [ sexuation ] [ rôles distribués ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dernières paroles

Mon chéri,
Je suis certaine de redevenir folle. Je sens que je ne pourrai pas passer par une autre de ces périodes terribles. Et je ne récupérerai pas cette fois-ci. Je commence à entendre des voix et ne puis plus me concentrer. Donc je fais ce qui me semble être le mieux. Tu m'as donné le plus grand bonheur possible. Tu as été de toutes les manières ce que je pouvais espérer de meilleur. Je ne pense pas que deux personnes puissent avoir été plus heureuses jusqu'à ce que cette terrible maladie arrive mais je ne puis me battre plus longtemps. Je sais que je détériore ta vie, que sans moi tu pourrais travailler. Et tu le feras maintenant, je le sais. Tu vois, je n'arrive pas même à rédiger ceci correctement, je ne peux pas lire. Ce que je veux dire c'est que tout le bonheur de la vie je te le dois. Tu as été complètement patient avec moi et incroyablement bon. Je veux que chacun le sache. Si quelqu'un avait pu me sauver ç'aurait été toi. Tout est sorti de moi sauf la certitude de ta bonté. Je ne puis déranger ta vie plus longtemps. Je ne pense pas que deux personnes aient pu être plus heureuses que nous l'avons été. V.

Auteur: Woolf Virginia

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[ suicide ]

 

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langage

— Je vous lis régulièrement, et je m’interroge sur ce que vous appelez "idéologie" ou "discours dominant", pouvez-vous me donner un exemple concret comme quoi, selon vous, moi (je veux dire la plupart d’entre nous...) je serais "pris dans un discours" pour reprendre votre formule...

— Rien de plus simple. Mais tout d’abord laissez-moi vous préciser que la formule n’est pas de moi mais de Lacan. C’est lui qui a inventé ce qu’on appelle la "théorie des discours"... Mais ne nous égarons pas. Un exemple simple: le mot "partage". C’est incroyable ce qu’un mot comme ça en arrive à signifier dans le discours dominant. Il en perd sa propre étymologie, jusqu’à son histoire et son sens. "Partager", sur les réseaux dits sociaux, cela signifie appuyer sur un bouton électronique pour relayer un lien hypertexte. Ça ne coûte rien! Peut-il y avoir partage s’il n’y a pas de perte? Si ça ne coûte pas? Partager (je vous laisse le soin de vérifier l’histoire de ce mot, son origine...) c’est tout le contraire de ça. Partager ce n’est pas jeter un os à un chien, partager c’est lorsqu’on n’a qu’une pomme de terre pour repas, on en donne la moitié à un autre. C’est ça le partage. Je pourrais aussi vous parler de république, qui étymologiquement, res publica, veut dire "la chose publique"...

Auteur: Dubuis Santini Christian

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[ relatif ] [ époque ]

 

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questions

Quelque part, entre le rationalisme indestructible de la logique mathématique et les incroyables songes que le réel présente à nos sens, (ou que nos sens font de la réalité), se situe le langage. Ce médium de communication entre humains, sur base de signes/conventions graphiques organisés... mots/idées plus ou moins reliés au réel, a fait surgir un immense et chaotique corpus abstrait, esprit collectif, culture écrite, cerveau communautaire externe... On ne sait trop comment le décrire. 

Au-delà d'aspects pratiques basiques ("attention !" "je te veux" "passe moi le sel") et d'aspects pratico-logiques, d'une continuité tortueuse à fond égoïste, avec des aboutissements trop peu souvent avouables (prise de pouvoir, bombe atomique, avoir raison), le langage a fait émerger des histoires ; la littérature, ses personnages, canevas/décors et autres blablas philosophiques. 

On en vient à se demander dans quelle mesure ce codage linguistique de notre réalité, cette cérébralisation anthropocentrée, est normale ? Ou exceptionnelle ?... Ou dangereuse - de par l'efficacité collective destructrice qu'elle a induit ? Ou pernicieuse - de par le pilotage que les religions ont imposé à notre réalité ?  Ou nécessaire - afin de conquérir les étoiles ? Ou carrément indispensable - pour tracer la voie d'une progression spirituelle qui ne peut se faire que par ces abstractions que sont les mots "quasi esprits" ?

A chacune des réponses j'aurai beaucoup de nouvelles interrogations. 

Auteur: Mg

Info: 24 sept. 2020

[ idiomes ]

 
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pouvoir

Toujours pour ceux qui ont connu la guerre de 68, il y avait un philosophe à l’époque qui s’appelait Marcuse – Herbert Marcuse, c’est un Allemand – un type incroyable… Il avait des élèves, comme Angela Davis – qui a fichu une pagaille aux Etats-Unis avec les noirs, après ! Ce type nous avait prévenus, il avait compris le truc, il avait dit : "Attention, Mesdames et Messieurs, nous sommes en train de vivre dans le monde – ça touchait le monde entier en 1968 : le Mexique, les Etats-Unis… – nous sommes en train de vivre la toute dernière critique efficace du capitalisme !" Après, Il y aura encore des critiques. Mais elles seront totalement inefficaces. Parce qu’il est en train de s’opérer une révolution dans l’ordre des langages, qui fait qu’on nous enlève tous les mots qui nous servent à nommer négativement le capitalisme – comme "exploitation" – et on nous met à la place des mots qui le nomment positivement, comme "libéralisme", "développement" – (il y en a même qui voudraient qu’il soit durable ! ).
Marcuse appelait ça des concepts "opérationnels", par rapport à un concept, tout court. Vous savez qu’un concept, c’est un truc qui sert à penser une réalité. Un concept opérationnel, ça ne sert plus à penser : ça sert à agir. Dans le sens dans lequel le pouvoir souhaite que vous agissiez.

Auteur: Lepage Franck

Info:

[ manipulation ] [ subversion ]

 

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autodestruction

Je ne veux pas me laisser aller à une sorte de dramatisation.

On aurait tort de croire que c’est très spécial à notre époque, toutes les époques se sont cru arrivées au maximum du point d’acuité de cette confrontation avec ce je ne sais quoi de terminal, d’au-delà du monde, où le monde - et dont le monde - en sentirait la menace.

Mais quand même aussi bien, puisque le bruit du monde et de la société, nous apporte l’ombre agitée d’une certaine arme incroyable, d’une certaine arme absolue, qui finit quand même par être maniée devant notre regard [1er essai nucléaire français le 13-02-1960], qui d’une façon, devient vraiment digne des Muses, ne croyez pas tellement que ce soit immédiatement pour demain, puisque déjà, au temps de Leibniz, on pouvait croire, sous des formes moins précises, que la fin du monde était là.

Tout de même, cette arme suspendue au-dessus de nos têtes, imaginez-la vraiment avec son caractère fonçant sur nous du fond des espaces, satellite porteur d’une arme encore cent mille fois plus destructrice que celle qui se mesure déjà à des centaines de mille fois plus destructrice que celles qui précédaient.

Et ce n’est pas moi qui invente puisque tous les jours on agite devant nous une arme qui pourrait vraiment mettre en cause la planète elle-même comme support de l’humanité.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans "L'éthique de la psychanalyse"

[ apocalypse ] [ fantasme appuyé par la technique ] [ bombe atomique ]

 

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