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question

J’écrirai pour venger ma race. Faisait écho au cri de Rimbaud : "Je suis de race inférieure de toute éternité." J’avais 22 ans. J’étais étudiante en lettres dans une faculté de province, parmi des filles et des garçons pour beaucoup issus de la bourgeoisie locale. Je pensais orgueilleusement et naïvement qu’écrire des livres, devenir écrivain, au bout d’une lignée de paysans sans terre, d’ouvriers et de petits commerçants, de gens méprisés pour leurs manières, leur accent, leur inculture, suffirait à réparer l’injustice sociale de la naissance. Qu’une victoire individuelle effaçait des siècles de domination et de pauvreté, dans une illusion que l’école avait déjà entretenue en moi avec ma réussite scolaire. En quoi ma réalisation personnelle aurait-elle pu racheter quoi que ce soit des humiliations et des offenses subies ?"

Auteur: Ernaux Annie

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[ compensation sociale ] [ écriture ] [ chimère ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

chef d'oeuvre

Dans les temps troublés, les gens retournent presque parfois de la musique élevée et complexe aux simples mélodies (qui en réalité sont bien plus élevés et chargées de sens que la musique élevée), mais ils passent toujours à coté faute d'être suffisamment simples. La simplicité (jamais je ne serais obligé d'expliquer ces choses-là à une machine intelligente, mais il faut toujours mettre les points sur les i même pour une personne intelligente) n'implique pas une pauvreté dans le contenu ou le détail ; elle implique une unicité. C'est la complexité (cette division, cet échec de compréhension) qui est privée de détails de substance. Ramassez les morceaux éparpillés partout de n'importe quelle complexité et réunissez-les (car ils sont incapables de se réunir seuls) ; vous serez surpris de constater leur légèreté.

Auteur: Lafferty Raphaël Aloysius

Info: Autobiographie d'une machine ktistèque

[ harmonie ] [ beauté consensuelle ]

 

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cadeau

C'était l'histoire d'un couple de jeunes mariés qui vivaient dans la pauvreté, en Russie, au tournant du siècle dernier.
Pour offrir une chaîne en or qui allait remplacer la lanière en cuir usée à laquelle était attachée la montre de son mari, la jeune épouse avait coupé et vendu ce à quoi elle tenait le plus : la magnifique chevelure rousse qui tombait en une lourde masse le long de son dos. Pour offrir à son épouse les peignes d'écaille qu'elle convoitait pour orner sa chevelure, son mari avait vendu ce à quoi il tenait le plus : la montre de poche de son grand-père, dont il avait hérité. En échangeant leurs étrennes, les jeunes gens s'étaient rendu compte du ratage et de l'ampleur de leur amour : le don était pur.

Auteur: Delvaux Martine

Info: C'est quand le bonheur ?

[ conte ] [ privation ]

 

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charité chrétienne

L’affaire dont Bloy s’occupe est un cas particulier noyé dans la masse événementielle et dont plus personne ne se souvient, et c’est là tout l’intérêt de son livre : partant du cas de quiconque qui est homme, et donc seul dans sa pauvreté face à l’iniquité de la communauté des autres hommes mués en dévorante meute de fraternité, l’écrivain apparaît comme témoin existentiel d’un symbolisme nouveau : car il est à la fois, d’une part, la volonté même d’ouvrir la pauvreté humaine, la figure persécutée, à la conscience de la miséricorde qui la protège, à la pensée du Paraclet dont l’imminence l’appelle et la présence la défend; d’autre part, la volonté de regrouper devant le regard de la Vérité, dont l’Amour rejeté est le seul Juge terminal, l’aigreur mortifère des homicides adversaires de leurs frères.

Auteur: Caron Maxence

Info:

[ interprétation ] [ résumé ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

survie

C'est une idée assez commune que révolution et guerre sont filles de pauvreté. Mais ce n'est qu'une demi-vérité. Ce ne sont point les pauvres qui sont redoutables, ce sont les humiliés et les offensés. L'aiguillon du besoin ne fait qu'un animal peureux ; pensée de vol, non pensée de vengeance. Et la pensée s'occupe toute à chercher un repas après l'autre. Tête et ventre. Les passions veulent du loisir, et un sang riche. On croit que la faim conduirait à la colère ; mais c'est là une pensée d'homme bien nourri. Dans le fait une extrême faim tarit d'abord les mouvements de luxe, et premièrement la colère. J'en dirais autant du besoin de dormir, plus impérieux peut-être que la faim. Ainsi la colère ne serait pas naturellement au service des désirs, comme on veut d'abord croire.

Auteur: Alain

Info: Propos I, Bibliothèque de la Pléiade, nrf Gallimard 1956 , 15 février 1926 p.675

[ primordiale ]

 

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pauvreté

Marseille. Denture jaune de loup de mer la gueule ouverte, qui laisse s’échapper l’eau salée d’entre ses dents. Quand cette gueule saisit les corps bruns et noirs de prolétaires que les compagnies maritimes lui donnent à manger selon l’horaire établi, il s’en exhale une odeur puante d’huile, d’urine et d’encre d’imprimerie. C’est l’odeur du tartre qui s’attache aux puissantes mâchoires : les kiosques à journaux, les pissotières et les étalages des écaillers. Le peuple du port est une culture de bacilles ; les portefaix et les putains sont des produits de décomposition à forme humaine. Mais le palais paraît rose. C’est ici la couleur de la honte, de la misère. Les bossus s’habillent ainsi et les mendiantes. Et leur seul vêtement donne aux femmes décolorées de la rue Bouterie leur seule couleur : des chemises roses.

Auteur: Benjamin Walter

Info: Dans "Marseille" in Image de pensée, page 103

[ description ] [ bas-fond ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

artiste

- Écoute, un poète riche, chez nous ? C'est une pure absurdité. À Budapest, quiconque aura un tant soit peu d'argent, on se le représentera toujours bête comme une courge. S'il a de l'argent, qu'a-t-il à faire de jugeote, de sentiment, d'imagination ? Telle est la sanction qu'on prend contre lui. Cette ville, elle est excessivement intelligente. Et par là même excessivement stupide. Elle refuse d'admettre que la nature est une païenne, qui dispense ses faveurs sur un monde échappant à tout calcul, et non pas par miséricorde. À Byron, qui était lord et plusieurs fois millionnaire, personne ici n'aurait reconnu la moindre bribe de talent. Ici, la dignité du génie est répartie en tant que dédommagement, en tant qu'aumône, à ceux qui ne possèdent rien d'autre, aux crève-la-faim, aux malades, aux persécutés, aux morts vivants ou aux morts véritables.

Auteur: Kosztolányi Dezsö

Info: Le Traducteur cleptomane : Et autres histoires

[ pauvreté ] [ beaux-arts ]

 

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rancoeur despotique

Ce fils de Bédoin, né sous la tente, qui avait pendant toute sa jeunesse souffert de pauvreté et de mépris n'était mû que par la soif de revanche, analysait son collaborateur. Il avait les riches en horreur et il s'est employé à les appauvrir. Il détestait les aristocrates et les gens bien nés, ceux qui, naturellement, possédaient ce qu'il n'aurait jamais, culture, pouvoir et bonnes manières, et il s'est juré de les humilier. Cela passait forcément par le sexe. "Il pouvait contraindre certains ministres, diplomates, militaires hauts gradés, à des relations sexuelles avec lui. Ils n'avaient pas le choix, un refus valait condamnation à mort et l'acte par lequel il manifestait sa totale domination était tellement honteux qu'aucun ne pourrait s'en plaindre ni s'en prévaloir un jour." Il exigeait parfois qu'ils lui livrent leurs femmes.

Parlant du Colonel Kadhafi

Auteur: Cojean Annick

Info: Les proies : Dans le harem de Kadhafi

[ sodomite ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pauvres

Si ce n'est pas une affaire d'argent, alors la lutte des classes est une réalité — depuis la chute du mur de Berlin on essaie de nous faire croire qu'elle relève de la paranoïa; depuis la réunification de la RFA et de la RDA le capitalisme est sans dehors, en apparence, sans ailleurs ou sans frontière; et au cours des vingt années qui ont suivi on ne nous a parlé que de la classe moyenne — qui aurait pris d'un côté aux grands bourgeois, et de l'autre aux prolétaires. Mais ce rêve doucereux n'a pas tenu le temps d'une génération; l'Allemagne de 2017 a 13 millions d'habitants sous le seuil de pauvreté, et seulement 2,5 millions de chômeurs — voici l'horizon du salarié européen : avoir un travail déclaré mais vivre tout de même sous le seuil de pauvreté.

Auteur: Bertina Arno

Info: Ceux qui trop supportent, p 102, Verticales

[ néolibéralisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

élitisme

Je crois que dans l'avenir, plus que jamais, les questions relatives à la structure économique de la société seront de loin les plus décisives des questions politiques. Je crois que la bonne solution impliquera de recourir à des notions intellectuelles et scientifiques qui passeront l'entendement de la masse des électeurs plus ou moins illettrés. Or, dans une démocratie, tous les partis dépendent nécessairement de la même manière de cette masse d'électeurs qui comprennent mal, et aucun parti n’accédera au pouvoir s'il n'est pas capable de gagner leur confiance en les persuadant de façon générale qu'il a l'intention soit de promouvoir leurs intérêts soit de satisfaire leurs passions. […] Je ne crois pas que les éléments intellectuels […] exerceront jamais […] un contrôle adéquat ; trop de décisions resteront prises par ceux qui ne savent pas DU TOUT de quoi ils parlent.

Auteur: Keynes John Maynard

Info: La pauvreté dans l'abondance. I. Suis-je un libéral ? Discours prononcé en août 1925

[ gouvernement ]

 

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