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étonnement

Comment une masse de gelée de trois livres qui peut tenir dans la paume de la main imagine des anges, contemple le sens de l'infini, et se questionne même sur sa propre place dans le cosmos? Ce qui est particulièrement impressionnant c'est le fait que tout cerveau unique, y compris le vôtre, est composé d'atomes forgés dans les coeurs d'innombrables étoiles lointaines, il y a des milliards d'années. Ces particules ont dérivé durant des siècles et des années-lumière jusqu'à ce que la gravité et les changements les réunissent ici, maintenant. Ces atomes forment maintenant un conglomérat - votre cerveau - qui peut non seulement réfléchir sur les étoiles mêmes qui lui ont donné naissance, mais peut également penser à sa propre aptitude à réfléchir et à s'interroger sur sa propre capacité de questionnement. Avec l'arrivée des humains, on l'a dit, l'univers est soudainement devenu conscient de lui-même. Voilà véritablement le plus grand mystère de tous.

Auteur: Ramachandran Vilayanur S.

Info: The Tell-Tale Brain: A Neuroscientist's Quest for What Makes Us Human

[ intellect ] [ entendement ] [ encéphale miroir hologramme ]

 

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univers

Que l'homme contemple ... la nature entière dans sa haute et pleine majesté ; qu'il éloigne sa vue des objets bas qui l'environnent. Qu'il regarde cette éclatante lumière, mise comme une lampe éternelle pour éclairer l'univers ; que la terre lui paraisse comme un point au prix du vaste tour que cet astre décrit, et qu'il s'étonne de ce que ce vaste tour lui-même n'est qu'une pointe très délicate à l'égard de celui que les astres qui roulent dans le firmament embrassent. Mais si notre vue s'arrête là, que l'imagination passe outre ; elle se lassera plutôt de concevoir, que la nature de fournir. Tout ce monde visible n'est qu'un trait imperceptible dans l'ample sein de la nature. Nulle idée n'en approche. Nous avons beau enfler nos conceptions au-delà des espaces imaginables, nous n'enfantons que des atomes, au prix de la réalité des choses. C'est une sphère infinie dont le centre est partout, la circonférence nulle part*.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Pensées, la Pléiade, nrf 1954, Première partie, chapitre I, Disproportion de l'homme. p.1105 * Contrairement aux citations qu'on lit parfois, pour Pascal, ce n'est pas Dieu, mais la nature qui est une sphère infinie dont le centre est partout, la circonférence nulle part

[ absolu ]

 

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isolement

Cette histoire mouvementée de la solitude a laissé de nombreuses traces, littéraires surtout: les solitaires sont souvent très bavards par écrits. Ils ont laissé des confidences, des plaidoyers, des journaux intimes, des poésies, des lettres. La solitude a donné lieu à bien des débats philosophiques, religieux, littéraires, car elle n'a jamais laissé indifférent: elle fascine, intrigue, étonne, attire et scandalise, on l'admire ou on s'en moque, on en fait une vertu ou un vice, un refuge ou un enfer, mais à toutes les époques on en parle avec passion. Depuis le XIXe siècle, les sciences humaines se penchent sur ce phénomène: sociologues, psychologues, psychanalystes, médecins, philosophes lui consacrent d'innombrables travaux. Et elle continue à diviser, suivant qu'on l'envisage comme fléau social, comme composante irréductible de la condition humaine, comme anomalie ou comme plénitude de l'individu, comme détresse ou comme salut.
La solitude ne laisse ni neutre ni indifférent. Elle engage toute notre conception de la condition humaine.

Auteur: Minois Georges

Info: Histoire de la solitude et des solitaires, p. 11

[ outil ] [ mémoires ] [ journal ]

 

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préjugés

Nous passons notre temps à préférer les idées que nous avons du monde au monde même. L'égoïsme n'est qu'une forme, et très particulière, de cette préférence totale. Ce qui m'empêche de lire dans la pensée d'autrui, ce n'est pas le silence d'autrui, ou même ses mensonges. C'est le bruit que je fais, dans ma tête, à son sujet. Avant d'aller à lui, je calcule, je pèse et contre-pèse les mérites et les torts, je tire déjà ma conclusion. Cette conclusion, je la crie dans mes propres oreilles. Je m'enivre d'elle, je m'endors déjà sur elle. Comment pourrais-je m'étonner ensuite de ne pas voir cet homme que j'ai enseveli dans mon vacarme? Je me suis dressé dans mon armure d'habitudes, dressé moi-même entre lui et moi. Je vais donc me tromper, être trompé, m'établir enfin dans ma solitude - une solitude hostile. Ah! L'artificielle misère, et comme il serait plus simple de faire attention! Comme cela nous rendrait heureux!

Auteur: Lusseyran Jacques

Info: Le monde commence aujourd'hui

[ fermeture ] [ rapports humains ] [ dialogue ]

 

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présomption humaine

Au cours de son évolution culturelle, l’homme s’éleva au rang de maître des créatures animales qui l’entouraient. Mais insatisfait de cette domination, il commença à creuser un fossé entre leur nature et la sienne. Il leur dénia la raison et s’attribua une âme immortelle, invoqua une origine divine élevée qui autorisait à rompre le lien de communauté avec le monde animal. Il est étrange de constater à quel point cette arrogance est encore inconnue du petit enfant, comme de l’homme primitif et de l’homme des origines. […] L’enfant ne ressent pas de différence entre sa propre nature et celle de l’animal ; dans le conte, il laisse, sans s’en étonner, l’animal penser et parler ; il reporte sur le chien ou sur le cheval un effet d’angoisse destiné au père sans avoir pour autant l’intention de rabaisser celui-ci. Il faudra qu’il soit devenu adulte pour s’être éloigné de l’animal au point de se servir de son nom pour insulter l’homme.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Une difficulté de la psychanalyse

[ ordre du vivant ] [ hiérarchie ] [ meilleur des animaux ] [ anthropocentrisme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

progrès

Les jeunes d’aujourd’hui ont vraiment de la chance ! Ils vont en vacances à l’étranger, ils sillonnent les autoroutes avec leurs parents, ils voient des tas de choses fascinantes : des accidents, des ambulances, des gendarmes… Sur l’écran de la télévision, ils suivent les guerres et les révolutions comme s’ils y étaient. La politique, les grèves, la vague de criminalité, n’ont plus de secrets pour eux. "Vous vous rendez compte, dites-donc, nous autres on n’avait pas tout ça quand on était gosses, hein ?" Soumis à un appareil bombardement de stimuli extérieurs, l’enfant de l’ère des transports supersoniques ne peut être que génial. Il l’est parfois, en effet. Souvent, encore très jeune, il nous étonne par des réflexions dignes d’un adulte, il nous ravit en montrant une maturité d’esprit difficilement concevable à son âge. Magnifique ! Il est génial, je vous l’avais bien dit. Seulement, où est l’enfant ? Et surtout qu’a-t-on fait de son don le plus précieux : l’innocence ?

Auteur: Lowen Alexander

Info: Dans "La dépression nerveuse et le corps", pages 230-231

[ traumatisme ] [ précocité ] [ aliénation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

justification

Convaincu que c'était la faute à CNN et compagnie, je me suis souvenu d'un proverbe de notre malicieux et quasi imparable Wolof Njaay : " si tu empruntes à quelqu'un ses yeux, ne t'étonne pas l'ami, d'être obligé, quoi que tu fasses, de ne voir que ce que lui-même voit ..." Dans le monde tel qu'il va, les médias globaux ne sont-ils pas, en définitive, les universels "prêteurs de regard" ? Nous sommes tous condamnés à nous fier à ce que racontent leurs caméras et le pire c'est que bien souvent le flux bavard de leurs images et de leurs commentaires nous cache la réalité bien plus sûrement que leurs silences ou omissions. Mais même s'ils ont affecté de ne voir dans le génocide des Tutsi du Rwanda qu'un immense crime de masse, pittoresque et sans rime ni raison - un "truc africain" de plus, pour tout dire - personne n'a le droit de les rendre responsables de son propre aveuglement.

Auteur: Diop Boubacar Boris

Info: Murambi, le livre des ossements

[ erreur ] [ médias ] [ propagande ]

 

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nord-sud

Pendant des années, il ne m'est pas venu à l'esprit de remettre en question les moyens de rencontres en Occident. Les principes sur lesquels ils se fondent me paraissaient tout à fait pertinents : une fois qu'on a rencontré un homme ou une femme au bureau ou grâce à des amis, on fait en sorte de connaître mieux, et si on aime ce que l'on découvre, on approfondit la relation, laquelle mène parfois au mariage. Ce qui m'étonne, à présent, c'est la part énorme laissée au hasard par ce système, à la chance, ou au destin. Pour une société aussi rationnelle qui semble avoir réponse à tout le reste - les meilleurs soins médicaux, une technologie de pointe, de magnifiques autoroutes, et des navettes spatiales - il me paraît étrange que les gens soient réduits à ne compter que sur eux-mêmes pour se chercher l'âme soeur, autrement dit pour l'on peut considérer comme la plus importante décision de leur vie.

Auteur: Jain Anita

Info: Anita cherche mari

[ femmes-hommes ] [ quête ]

 

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cinéma

Voici le jour de la Musique. J'ai refusé d'entendre ce que Georges Auric composait.
J'en veux recevoir le choc sans préparatifs. Une longue habitude de travailler ensemble m'oblige à lui faire une confiance absolue. Nous enregistrons de neuf heures du matin à cinq heures dans la Maison de la Chimie. Cette opération est la plus émouvante de toutes. Je le répète, ce n'est que sur l'élément musical que ce film peut prendre le large. Désormières est au pupitre. Jacques Lebreton dispose les instrumentistes et les choeurs. Le microphone est dressé sur une longue perche au centre de la salle. (...) Cette musique épouse le film, l'imprégne, l'exalte, l'achève. L'enchantement de la Bête nous endort et le spectacle de cette pénombre sonore est le rêve de notre sommeil. (...) Ce qui étonne (...), c'est le synchronisme accidentel dont une demi-seconde d'avance ou de retard du chef d'orchestre peur rompre le charme. Parfois, il empoigne l'image et la soulève, parfois, il l'étouffe.

Auteur: Cocteau Jean

Info:

[ image-son ]

 

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France

Sur le plan scientifique et technique, le XX°s peut être placé au même niveau que le XIX°s. Sur le plan de la littérature et de la pensée, par contre, l'effondrement est presque incroyable, surtout depuis 1945, et le bilan consternant : quand on se remémore l'ignorance scientifique crasse d'un Sartre ou d'une Beauvoir, pourtant supposés s'inscrire dans le champ de la philosophie, quand on considère le fait presque incroyable que Malraux a pu - ne fût-ce que très brièvement - être considéré comme un "grand écrivain", on mesure le degré d'abrutissement auquel nous aura menés la notion d'engagement politique, et on s'étonne que l'on puisse, encore aujourd'hui, prendre un intellectuel au sérieux ; on s'étonne par exemple de ce qu'un Bourdieu ou un Baudrillard trouvent encore des journaux disposés à publier leurs niaiseries. De fait, je crois à peine exagéré d'affirmer que, sur le plan intellectuel, il ne resterait rien de la seconde moitié du siècle s'il n'y avait pas eu la littérature de science-fiction.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Interventions : Tome 2, Traces

[ bêtise ] [ conformisme ] [ Gaule ] [ vingtième siècle ] [ vacherie ]

 

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