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terreur

La 'crainte' que Giordano Bruno avait attribuée à ses juges prenait son origine dans 'l'horror infini' ; la peur de l'infini. La représentation de quelque chose qui dépasse toute mesure a toujours été inquiétante pour l'homme. ''La simple pensée de se retrouver à errer dans cet Univers incommensurable", reconnaissait Johannes Kepler, qui était profondément religieux, lui donnait 'un sombre frisson'. Pour lui, seule la grandeur divine était infinie, mais pas le nombre des étoiles et certainement pas l'espace vide. Au XVIIe siècle, le philosophe français Blaise Pascal le reconnut : ''Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie''. Et en 1948, le philosophe juif Martin Buber eut des pensées suicidaires lorsqu'il tenta de se représenter 'le bord de l'espace ou son absence de bord' :
- ''Les deux étaient aussi impossibles, aussi dénués d'espoir, et pourtant seul le choix entre l'une ou l'autre absurdité semblait possible. Sous une contrainte irrésistible, je titubais de l'une à l'autre, menacé de temps à autre de si près par le danger de devenir fou, que je caressai sérieusement la pensée d'y échapper en me suicidant à temps''

Auteur: Hürter Tobias

Info: Les Univers parallèles : Du géocentrisme au multivers

[ éternel ] [ incommensurable ]

 

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inflation

Ricardo développe une vision très pessimiste de l'économie de marché en gestation. Pour lui, le péril majeur de l'époque n'est pas la surpopulation, mais ce qu'il nomme la rente foncière. L'Anglais décrit son pays comme un système bloqué par la coexistence de trois acteurs, dont deux subissent les vices du troisième : les propriétaires fonciers (les grands aristocrates de l'époque, propriétaires des terres) qui encaissent, bien calés dans leur fauteuil, un loyer foncier sans rien faire. Dans le même temps, les ouvriers touchent le fruit de leur travail (le salaire) et les entrepreneurs - les capitalistes - le résultat de leurs investissements (le profit). Pis, l'absence de concurrence entre rentiers - qui touchent leur rente en lisant le Times - et la concurrence exacerbée entre capitalistes anglais naissants aboutit à une situation paradoxale : les profits des capitalistes baissent. Les solutions ? En bloc : ouvrir les frontières, importer des céréales (et autres denrées) moins chères, ruiner un peu plus les rentiers, donc enrichir les capitalistes, c'est-à-dire doper les investissements et, au final, diffuser le progrès technique et assurer la richesse des nations (la croissance).

Auteur: Simmat Benoist

Info: La Ligue des Économistes extraordinaires, David Ricardo

[ économie ] [ triade ]

 

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illusion

La réalisation majeure du nouveau complexe militaro-cognitif a consisté à rendre superflue toute oppression directe et manifeste : les individus sont bien mieux contrôlés et "poussés" dans la direction qui convient lorsqu’ils continuent de se vivre comme des acteurs libres et autonomes de leurs propres existences… Il y a une autre leçon essentielle de Wikileaks : notre absence de liberté est dangereuse au plus haut point lorsqu’elle est vécue comme le médium même de notre liberté. Qu’y a-t-il de plus libre en effet que ce flux communicationnel incessant qui permet à chacun de faire connaître à tous ses opinions et de former à volonté des communautés virtuelles ? Dans la mesure où la licence et le libre choix font figure de valeurs suprêmes, il semble que le contrôle social et la domination ne menacent plus le sujet et sa liberté : l’individu supposément libre en fait l’expérience en tant qu’expérience de soi-même et, ce faisant, les conforte. Qu’y a-t-il de plus libre en effet que nos manières de "surfer" sur la Toile sans la moindre contrainte ? Voilà comment opère aujourd’hui "le fascisme qui a l’odeur de la démocratie".

Auteur: Zizek Slavoj

Info:

[ indépendance ] [ GAFAM ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

afrique

En 1986, l'anthropologue américain Beverly Strassman s'installa chez les Dogons, tribu du Sud-Est du Mali, près des collines du Bandiagara. Ces pasteurs cultivateurs vivent toujours selon un mode ancestral comportant la polygamie des hommes. Selon leurs croyances religieuses, les femmes sont impures quand elles ont leurs règles, ce qui perturbe les Esprits. Aussi leur impose-t-on de séjourner pendant cette période dans une hutte à l'écart du village : la "maison des femmes". Les femmes continuent de travailler dans les champs, mais sont le reste du temps confinées dans la hutte, dans l'obscurité. Les hommes peuvent voir qui est dans la hutte et quand.
Cette pratique n'a pas seulement une fonction religieuse, elle permet aussi aux hommes de s'assurer de leur paternité : ils sont sûrs qu'une femme qui sort de la hutte n'est pas enceinte. La maison des femmes permet également aux hommes de contrôler la fidélité de leurs femmes. Une femme qui ne séjournerait pas à la hutte alors qu'elle n'aurait pas eu de rapports sexuels avec son mari dans le mois est considérée avec suspicion : l'absence de règles peut révéler qu'elle a trompé son mari.

Auteur: Vignal Philippe

Info: L'enfer au féminin

[ tradition ] [ menstruation ]

 

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langage

Les Inuits vivent dans des conditions dont on peut se représenter la rudesse, par un climat qui atteint couramment -45°C, sur une calotte glaciaire qui n'offre aucune végétation. L'absence de repères, les incessantes variations de lumière, les forces oppressives de la nature contre lesquelles ces hommes sont en lutte constante, tel est l'ordinaire de leur existence. De là les efforts permanents pour défendre et maintenir la vie, au milieu d'une faune dont ils ne tirent assistance, mais aussi subsistance, que moyennant un travail opiniâtre de chaque jour. Les inuits ont donc déployé des merveilles d'imagination et de raffinement pour investir l'immense poésie dont ils sont capables dans le bien le plus précieux qu'ils possèdent : leur langue.
L'inuit, de même que les autres langues eskaléoutes, représente un type particulier de langue agglutinante appelé langue polysynthétique : elle "synthétise" sur un radical donné des suffixes et des morphèmes grammaticaux aboutissant à la formation de longs "mots-phrases". Il est coutume de dire que les Inuits ont une centaine de mots pour dire neige, mais il s'agit en fait de "mots-phrases" formés à partir de 'neige fondue' ou 'neige fraîche' par exemple.

Auteur: Internet

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[ précision ]

 

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métaphysique

La philosophie hégélienne apparaît ainsi comme l’essence même de la pensée oraculaire : elle annonce dans le réel la manifestation d’un Réel autre dont on ne saurait douter, puisqu’il est déjà tout entier présent au niveau du réel immédiatement perçu. Et peu importe que, chez Hegel, ce réel et ce Réel ne soient qu’un ; tout au contraire : cette duplication rigoureuse n’en épouse que de plus près la structure oraculaire, dont la fin est de faire coïncider, en un événement unique, la surprise et la satisfaction de l’attente. […] Ainsi la structure hégélienne du réel se retrouve-t-elle en toutes lettres dans la structure du réel selon J. Lacan. Peu importe que chez Lacan le réel ne soit pas garanti, comme chez Hegel, par un autre réel, mais plutôt par un "signifiant" qui "n’est de par sa nature symbole que d’une absence" [Écrits, p25]. Ce qui compte est l’égale insuffisance du réel à rendre compte de lui-même, à assurer sa propre signification comme chez Lucrèce ; l’égal besoin de rechercher "ailleurs" - fût-ce en une "absence" plutôt qu’en un "au-delà" - la clef permettant de déchiffrer la réalité immédiate.

Auteur: Rosset Clément

Info: "Le réel et son double" in L'école du réel, page 49

[ psychanalyse ] [ idéalisme ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

concept psychanalytique

Les pulsions de vie, toujours liées à une représentation, peuvent être actives ou passives, alors que les pulsions de mort, repos du sujet, sont toujours sans représentation, ni actives ni passives. Elles sont vécues dans un manque d’idéation. Les pulsions de mort prévalent pendant le sommeil profond, les absences, le coma. Ce n’est pas le désir de mourir, mais celui de se reposer.

Les pulsions de mort se caractérisent d’être sans représentation résiduelle de relations érotiques à l’autre. Elles sont le fait d’un corps non alertable par le désir. Les pulsions de mort incitent régulièrement le sujet à se retirer de toute image érogène, comme dans le sommeil profond, comme dans l’évanouissement qui fait suite à une émotion très forte, comme aussi dans l’énurésie ou l’encoprésie secondaire, apparaissant chez un enfant qui était déjà continent, dont le schéma corporel avait acquis la continence naturelle à tout mammifère, et qui, confronté à un état émotionnel inassimilable pour son image du corps et l’éthique s’y rapportant, un état que son narcissisme ne peut se représenter, en revient à la mise en sommeil ou d’une image de fonctionnement ou d’une image de zone érogène, ici la zone érogène urétrale ou anale.

Auteur: Dolto Françoise

Info: "L'image inconsciente du corps", éditions du Seuil, 1983, pages 34-35

[ définition ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

parents-enfants

Il n'y a personne pour me soutenir et cette absence est un espace où je respire, observant avec quelle tension les parents s'adressent à leur enfant prodige.
C'est seulement douze ans plus tard que j'ai appris de quel soutien, invisible et silencieux, je fus accompagnée. Ma mère, pendant cent jours, à mes côtés, a pratiqué les cent huit inclinations qui, dans le bouddhisme coréen, représentent un acte de vénération et d'humilité remarquable. Sur un large coussin elle s'est posée chaque matin debout, les mains jointes, et pendant plus de trois mois a accompli cette profonde révérence envers le monde qu'incarnent ces cent huit inclinations à l'égard du vivant, de ce qu'il y a de plus précieux en l'homme, sa part divine et son trésor. Elle ne m'en a rien dit et je n'ai rien vu. A mes côtés, à mon insu, dans le petit appartement de la rue Saint-Nicolas, elle m'a soutenue, portée, accompagnée. Il n'y avait personne avec moi physiquement le jour du concours d'entrée au Conservatoire de Paris, mais il y avait bien plus. Il y avait l'amour de ma mère qui, invisible et silencieux, me hissait de ses bras attentifs et patients pour m'aider à m'ouvrir à l'Esprit.

Auteur: Hyun-Jung Lim

Info: Le son du silence

[ éloignement ] [ appui ] [ dévouement ]

 

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cadavre

Pendant ses heures de service, lorsqu'il se lassait de contempler le café de loin, Abdullah tournait ses regards vers les lances des deux sentinelles qui montaient la garde jour et nuit devant la niche. Mais c'était un spectacle fort monotone, et il n'y accordait d'attention qu'aux moments où la place était déserte. En revanche, lorsque celle-ci se remplissait de monde, il trouvait intéressant de suivre des yeux le mouvement des prunelles des badauds ou des touristes confrontés pour la première fois avec la tête. Il savait bien que la vision d'une tête tranchée n'était pas un spectacle habituel pour personne, et pourtant, lui semblait-il, la terreur et l'émoi qui se lisaient sur les visages des spectateurs dépassaient les limites de l'imaginable. Il avait le sentiment que ce qui les impressionnait le plus, c'étaient les yeux et cela non pas tant parce que c'était des yeux de mort, mais parce que comme tout le monde, ils avaient l'habitude de ne voir les yeux d'un homme que comme une partie de son corps. Et c'était peut-être précisément cette absence de corps, se disait Abdullah, qui faisait paraître les yeux de la tête tranchée plus grands et plus importants qu'ils ne l'étaient en réalité.

Auteur: Kadaré Ismaïl

Info: La niche de la honte

[ physionomie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écriture

C'est la lenteur de l'art d'écrire, dans son exécution mécanique, qui depuis des années déjà me rebute parfois et me décourage: le temps perdu pour un écrivain à jeter les mots sur la page, comme pour le musicien les notes sur la portée. Un travail de transcripteur et de copiste, par intervalles dégrisants comme un jet d'eau froide, s'interpose entre l'agitation chaleureuse de l'esprit et la fixation matérielle de l'oeuvre. Ce que j'envie aux peintres et aux sculpteurs, ce qui rend (du moins je l'imagine tel) leur travail si sensuellement jubilant et régulier, c'est l'absence complète de ces temps morts - si minimes soient-ils - c'est le miracle d'économie, le feed back de la touche ou du coup de ciseau qui dans un seul mouvement à la fois crée, fixe et corrige; c'est le circuit de bout en bout animé et sensible unissant chez eux le cerveau qui conçoit et enjoint à la main qui non seulement réalise et fixe, mais en retour et indivisiblement rectifie, nuance et suggère - circulation sans temps mort aucun, tantôt artérielle, tantôt veineuse, qui semble véhiculer à chaque instant comme un esprit de la matière vers le cerveau et une matérialité de la pensée vers la main.

Auteur: Gracq Julien

Info: En lisant en écrivant

 

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