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antéchrist

Ce sera évidemment un "imposteur" (c’est le sens du mot dajjâl par lequel on le désigne habituellement en arabe), puisque son règne ne sera pas autre chose que la "grande parodie" par excellence, l’imitation caricaturale et "satanique" de tout ce qui est vraiment traditionnel et spirituel ; mais pourtant, il sera fait de telle sorte, si l’on peut dire, qu’il lui serait véritablement impossible de ne pas jouer ce rôle. Ce ne sera certes plus le "règne de la quantité", qui n’était en somme que l’aboutissement de l’ "anti-tradition" ; ce sera au contraire, sous le prétexte d’une fausse "restauration spirituelle", une sorte de réintroduction de la qualité en toutes choses, mais d’une qualité prise au rebours de sa valeur légitime et normale ; après l’ "égalitarisme" de nos jours, il y aura de nouveau une hiérarchie affirmée visiblement, mais une hiérarchie inversée, c’est-à-dire proprement une "contre-hiérarchie" dont le sommet sera occupé par l’être qui, en réalité, touchera de plus près que tout autre au fond même des "abîmes infernaux".

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Le règne de la quantité" page 265

[ contre-initiation ] [ dissolution ] [ fausse spiritualité ]

 

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philosophie indienne

La voie que prêche le tantrisme est, du moins en apparence, une "voie facile". L’un des premiers traités tantriques bouddhistes, le Guhyasamâja Tantra, affirme péremptoirement que "personne ne réussit à obtenir la perfection moyennant des opérations difficiles et ennuyeuses ; mais que la perfection peut facilement être acquise moyennant la satisfaction de tous les désirs" […]. Le même texte précise que la luxure est permise (par exemple le fait de manger n’importe quelle viande, y compris la chair humaine : p. 26, etc.), que le tantrique peut tuer n’importe quel animal, qu’il peut mentir, voler, commettre l’adultère, etc. (p. 120). N’oublions pas que le Guhyasamâja Tantra a pour but d’obtenir rapidement la condition de Bouddha ! […] Tous les contraires sont illusoires, l’extrême mal coïncide avec l’extrême bien, la condition de Bouddha peut – entre les limites de cette mer des apparences – coïncider avec la suprême immoralité ; tout cela pour le bon motif que seul le Vide universel est, tout le reste étant dépourvu de réalités ontologique.

Auteur: Eliade Mircea

Info: Dans "Techniques du yoga" pages 217-218

[ spiritualité hindoue ] [ principes ] [ conjonction des opposés ] [ coïncidence des contraires ]

 

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homme-animal

Sadrâ ne cache pas sa profonde affection à l'égard des animaux, le souci qu'il a de leur réserver un destin dans le cadre du retour à Dieu de toutes les créatures. Nous le voyons proposer une analyse remarquable de l'âme animale, qui est, aussi bien, l'âme des hommes quand ils n'exercent pas leur puissance intellective. Le vivant animal reste identique à soi, il possède une individualité permanente en tous ses états. En outre, les bêtes ont une certaine conscience d'elles-mêmes. Elles fuient ce qui leur cause du déplaisir, et elles recherchent ce qui leur procure du plaisir, elles fuient les douleurs dont elles savent qu'elles sont pour elles une douleur, ce qui implique une certaine connaissance qu'elles ont d'elles-mêmes.

Or, qui dit connaissance ('ilm) dit nécessairement séparation d'avec la matière. En effet, la connaissance que l'animal a de son propre soi est permanente, et elle n'est pas acquise par les sens. Il s'agit d'un savoir immédiat, qui n'a besoin ni d'une preuve par une certaine pensée réflexive, ni d'un témoignage des sens. Cette connaissance antéprédicative de soi, cette présence à soi et à son acte individuel d'exister, l'animal n'en est pas privé. Il témoigne ainsi de l'immétarialité de ce soi.

Auteur: Jambet Christian

Info: L'Acte d'être : La Philosophie de la révélation chez Mollâ Sadrâ

[ islam ] [ spiritualité ]

 

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archétypique

[…] dans la jeunesse, l’expression est souvent belle grâce à la beauté cosmique inhérente au jeune âge ; c’est alors la jeunesse comme telle, et non telle créature accidentellement jeune, qui manifeste la beauté. Les passions se revêtent volontiers de la beauté impersonnelle et innocente des puissances de la nature, mais elles sont limitatives et privatives puisque nous sommes des créatures intellectuelles et non des oiseaux ni des plantes ; notre personnalité ne saurait se limiter à la beauté du corps, ni à la jeunesse, elle n’est pas faite pour ce bas monde, bien qu’elle soit condamnée à le traverser. C’est pour cela que la beauté et la jeunesse finissent par déserter l’homme ; il ne lui reste alors, s’il s’est identifié avec sa chair, que la déchéance physique avec la laideur morale de l’avidité et avec le durcissement du cœur, puis la vanité des regrets et aussi le vide d’une vie perdue ; mais dans tout cela, la beauté comme telle n’est pas en cause, - celle que l’homme a possédée et qui était réelle, - pas plus que le Créateur dont elle reflétait la Béatitude. Il faut réagir contre les tentatives de moraliser la beauté et la laideur, quelle que puisse être l’opportunité de semblables confusions à tel ou tel point de vue intéressé.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "Logique et transcendance", éditions Sulliver, 2007, pages 236-237

[ vieillir ] [ jugement ] [ spiritualité ] [ esthétique ] [ naïveté source ]

 

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origine

Et c'est Lui qui, de l'eau, a créé l'homme. (Coran : 25, 54)
Dans les rites d'ablution, l'élément eau, avec lequel celui qui accomplit le rite s'identifie pour ainsi dire lui-même, peut symboliser la pureté originelle de la nature humaine telle qu'elle a été créée ; le rite remet alors en mémoire l'état de perfection humaine. En même temps, il symbolise l'identification avec la pure bénédiction qui est l'essence de la mer d'eau douce des eaux supérieures ; à un niveau encore supérieur, il symbolise l'identification avec la substance de tout l'Univers créé ; mais son sens le plus élevé est l'Identité suprême, l'immersion ou l'extinction de l'être dans les eaux de l'infinie Vérité Une.
Elles sont vraiment les Eaux réelles, et l'élément terrestre n'en est qu'une ombre lointaine.
Il ne faudrait d'ailleurs pas s'imaginer que c'est l'homme qui a choisi l'élément eau comme symbole, sous prétexte qu'elle purifie et désaltère ; c'est l'inverse qui est vrai, c'est-à-dire que l'eau apaise la soif et purifie parce que, indépendamment de tout choix humain, elle est, et a toujours été, un symbole de l'Essence pure qui satisfait éternellement la soif de tous les désirs. En tant que tel, l'élément possède en lui-même le pouvoir de réveiller la mémoire de l'homme, et jusqu'à un certain point sans même que l'homme en ait consciemment l'intention.

Auteur: Lings Martin

Info: Le Livre de la Certitude, la doctrine soufie de la Foi, de la Vision et de la Gnose, pp. 79-80

[ océanique ] [ source ] [ Islam ] [ aqua simplex ] [ spiritualité ]

 

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non-agir

C'est parce que vous n'avez pas de confiance en vous-mêmes, que vous vous empressez tant à courir après ce qui vous est extérieur, vous laissant détourner par ces dix mille objets, et que vous ne trouverez pas l'indépendance. Sachez mettre en repos cet esprit de recherche qui vous fait courir de pensée en pensée, et vous ne différerez plus d'un Buddha-patriarche. Voulez-vous savoir ce qu'il est, le Buddha-patriarche ? Tout simplement ces hommes qui sont là, devant moi, à écouter la Loi. C'est parce que les apprentis n'ont pas suffisamment de confiance qu'ils courent tant chercher à l'extérieur ; et même s'ils trouvent quelque chose, ce ne sont que supériorités selon la lettre ; jamais ils ne trouvent l'esprit même du patriarche vivant. Ne vous y trompez pas, vénérables Dhyânistes! Si vous ne le rencontrez pas en ce moment même, c'est pour des milliers de renaissances, au cours de myriades de périodes cosmiques, que vous circulerez dans le Triple monde à la poursuite des objets agréables qui vous accrochent, renaissant dans des ventres d'ânesses ou de vaches. A mon point de vue, adeptes, vous ne différez point du çâkya. Aujourd'hui, au milieu de tant d'activités de toutes sortes, qu'est-ce qui vous manque ? Jamais ne s'arrête le rayonnement spirituel émanant de vos six sens ! Quiconque sait voir les choses de cette manière, sera pour toute son existence un homme sans affaires.

Auteur: Lin-tsi Rinzaï

Info: Enseignement fondamental, essentiel, de Lin Tsi (Rinzai). Instructions collectives n°11. Entretiens de Lin Tsi, trad. Paul Demiéville. Ed. Fayard

[ simplicité ] [ zen ] [ spiritualité ] [ wu-wei ]

 

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orient-occident

Ce que le Judéo-Christianisme et le Bouddhisme Zen ont en commun, c’est la connaissance de la nécessité d’abandonner "ma volonté" (prise ici dans le sens d’un désir de forcer, de diriger le monde extérieur et intérieur à moi) afin d’être totalement ouvert, coopérant, éveillé, vivant. Souvent, dans la terminologie Zen, cet état est décrit comme "le vide en soi " ce qui ne signifie rien de négatif, mais simplement la disponibilité pour recevoir. Dans la terminologie chrétienne, il est appelé "mourir à soi-même et accepter la volonté de Dieu". Formulée ainsi, il semble y avoir peu de différence entre l’expérience chrétienne et l’expérience bouddhique. Mais pour autant qu’il s’agisse d’une interprétation et d’une expérience ordinaire, la formulation chrétienne signifie qu’au lieu de prendre lui-même ses décisions, l’homme en laisse le soin au Père omniscient et omnipotent qui veille sur lui et sait ce qui lui convient. Il est évident que dans une telle expérience l’homme ne se fait pas ouvert et coopérant, obéissant et soumis. Suivre la volonté de Dieu dans le sens d’un abandon de son égoïsme est accompli bien mieux quand il n’existe aucune notion de Dieu. Paradoxalement, c’est en abandonnant l’idée de Dieu que j’accomplis le mieux la volonté de Dieu. Le concept de la vanité, dans le Zen, contient en lui la vraie signification d’un abandon, d’un abandon de sa volonté sans le danger d’une régression vers le concept idolâtrique d’un père secourable.

Auteur: Fromm Erich

Info: Dans "Bouddhisme Zen et psychanalyse", page 106

[ spiritualité ] [ rapport au transcendant ] [ Asie-Europe ] [ oubli de soi ]

 

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contemplation

Comment dénombrer les mondes auxquels l'œil me donne accès ? - Le monde de la lumière, de la couleur, de la forme, de l'ombre : de la précision mathématique du flocon de neige, de la formation des glaces, du cristal de quartz, des motifs d'étamine et de pétale : du rythme dans la courbe fluide et la ligne plongeante des parois montagneuses. Je ne sais pas pourquoi certains blocs de pierre, découpés en formes violentes et torturées, peuvent apaiser si profondément l'esprit. Peut-être l'œil impose-t-il son propre rythme à ce qui n'est que confusion : il faut faire preuve de créativité pour voir dans cette masse rocheuse autre chose que pitons et saillies - du beau. Sinon, pourquoi les hommes ont-ils jugé les montagnes comme repoussantes pendant tant de siècles  ? Une certaine forme de conscience interagit avec les formes de la montagne pour créer ce sentiment de beauté. Encore faut-il que les formes soient là pour que l'œil les voie. Et des formes d'une certaine spécificité : de quelconques taches n'y suffiraient pas. Comme pour toute création, il s'agit de matière imprégnée d'esprit, mais ce qui en résulte est un esprit vivant, une lueur dans la conscience, qui périt lorsque cette lueur s'éteint. C'est quelque chose d'arraché au non-être, cette ombre qui s'insinue continuellement en nous et qui peut être repoussée par un acte créatif continu. Ainsi, le simple fait de regarder quelque chose, comme une montagne, avec l'amour qui la pénètre jusqu'à son essence, c'est élargir le domaine de l'être dans l'immensité du non-être. L'homme n'a pas d'autre raison d'exister.

Auteur: Shepherd Nan

Info: The Living Mountain , trad FLP

[ spiritualité ] [ cognition visuelle ] [ émergence miroir ]

 

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philosophies indiennes

[…] afin d’éviter le paradoxe [présent dans la doctrine du Sâmkhya] de ce Soi absolument privé de contact avec la Nature et cependant auteur, malgré lui, du drame humain, le bouddhisme a […] supprimé entièrement l’ "âme-esprit", entendue comme unité spirituelle irréductible, et l’a remplacée par les "états de conscience". Le Vedânta, au contraire, afin d’éviter la difficulté concernant les relations entre l’âme et l’univers, nie la réalité de l’univers en le considérant comme mâyâ, illusion. Sâmkhya et Yoga n’ont voulu nier la réalité ontologique ni de l’Esprit ni de la Substance. Aussi, le Sâmkhya a-t-il été attaqué, surtout à cause de cette doctrine, tant par le Vedânta que par le bouddhisme.
Le Vedânta critique également la conception de la pluralité des Soi (purushas), telle que l’ont formulée le Sâmkhya et le Yoga. Il existe, en effet, affirment ces deux dernières darçanas, autant de purushas qu’il y a d’hommes. Et chaque purusha est une monade, il est complètement isolé ; car le Soi ne peut avoir aucun contact ni avec le monde environnant (dérivé de la prakrti) ni avec les autres esprits. Le cosmos est peuplé de ces purushas éternels, libres, immobiles ; monades entre lesquelles aucune communication n’est possible. Selon le Vedânta, cette conception n’est pas fondée et la pluralité des Soi est une illusion. […] néanmoins, le Sâmkhya et le Yoga étaient obligés de postuler la multiplicité des purushas ; car s’il n’y avait eu qu’un seul Esprit, le salut eût été un problème infiniment plus simple, le premier homme délivré aurait entraîné la délivrance de tout le genre humain.

Auteur: Eliade Mircea

Info: Dans "Techniques du yoga" pages 59-60

[ divergences ] [ spiritualités hindoues ] [ mythologie ]

 
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islam

Un tel assemblage de postulats téléologiques et de croyances populaires tient de l’éclectisme doctrinal. Ibn Tûmart intègre la synthèse théologale néo-asharite, dont il a eu vent à Bagdad en fréquentant un milieu dont la spiritualité a été façonnée par Ghazâli. Là il découvrit la religion du cœur et l’inanité de parvenir au salut de son âme par une gymnastique de l’étude desséchante. Mais, en sens inverse, il considère que l’école de Médine fondée par Mâlik est, des quatre maddhab, la plus proche du donné coranique. Aussi préservera-t-il l’armature des jurisconsultes préexistante, après l’avoir mise au pas. Des mu’tazilites, il conserve l’exigence de croire raisonnablement, faisant ainsi contrepoids au dernier Ghazâli. Dieu, sensible au cœur, est également accessible par la raison. Ibn Tûmart filtre dans le fond de kharidjisme, qui habite encore de manière diffuse les croyances, la revendication de fraternité égalitaire, un trait constitutif de la berbérité. Au shi’isme zâhirite, il emprunte la doctrine de l’imam impeccable et lui aussi prétend succéder à Adam, Noé, Abraham, Jésus et les califes bien dirigés, dont Alî fut le dernier. Ne se rattache-t-il pas, lui, un Masmûdi de souche, à ce dernier, par une généalogie forgée de toutes pièces ? Enfin, il entretient des affinités avec le zâhiri Ibn Hazm, qui énonce une profession de foi (‘aqîda) minimaliste au nom de l’esprit critique n’interdisant pas à l’aspiration mystique de se frayer la voie latéralement. Ajoutons qu’il baigne dans un climat soufî lorsqu’il recommande à ses affidés :" Ne soyez pas séduits par ce bas monde, car il est vain […]. Il ressemble aux songes d’un enfant. Ne vous reposez pas sur lui, car il est la source de tout malheur et l’origine de toute faute. "

Auteur: Rivet Daniel

Info: Histoire du Maroc, chapitre 3

[ spiritualité ]

 
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