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fin de vie

SCHIBEUGEN  - Oui. C'est le petit espoir qui vous reste. L'épuisement. Ce qui vous guérira, en fin de compte, ce sera une incommensurable lassitude. Vous vieillirez, vous vous étiolerez, et avec la faiblesse viendra le repos. Certes, vous n'aurez pas la force de vous réjouir, mais pas celle non plus de crier, de protester ou de souffrir. Une douce sérénité vous enveloppera. Vous serez calme, calme, juste un petit moignon de vie déchue, repliée sur elle-même et bien ordonnée. Une épaisse couche de cendres recouvrira vos amours passées, présentes, inachevées, inaccessibles, et qui, de toute façon, vous auront renvoyés à votre solitude. Ensuite, doucement, très doucement, sans sursaut ni amertume, vous commencerez un jour à agoniser. Plus rien ne vous intéressera, ni l'agitation ambiante, ni Dieu, ni l'espoir, ni le sens à donner à votre vie. Il vous restera juste assez de force pour tourner vers l'avenir un regard fermé, un regard qui lui aussi se brouillera peu à peu. Jusqu'à ce que vous mouriez. Oui, misez sur l'épuisement.

Auteur: Hanokh Levin

Info: Théâtre choisi I : Comédies. Kroum l'Ectoplasme, pp 105-106

[ fatigue ] [ agonie ] [ extinction ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

questions

Je suis né il y a un demi-siècle en Russie centrale, dans le domaine paternel.

Nous n’avons pas la notion de notre commencement ni de notre fin. Et je regrette que l'on m'ait dit à quelle date précise je vins au monde. Si je ne l'avais pas su, je n'aurais maintenant aucune idée de mon âge - d’autant plus que je n'éprouve point encore le poids des ans - et je ne souffrirais pas de penser que dans dix ou vingt ans il me faudra mourir. Si j’étais né sur une île déserte et si j’y avais passé ma vie, je n’aurais même pas soupçonné l’existence de la mort. "Quelle chance !" suis-je tenté d’ajouter. Mais, qui sait ? Peut-être, au contraire, une grande malchance. Et d’ailleurs, est-il si sûr que je ne me serais douté de rien ? N’avons-nous pas dès la naissance le pressentiment de la mort ? Sans cette conscience de ma condition mortelle, aurais-je pu aimer la vie comme je l’ai aimée et l’aime encore ? 


Auteur: Bounine Ivan Alex

Info: La Vie d'Arseniev

[ incipit ] [ conscience humaine ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

eucharistie

Pourquoi Notre-Seigneur utilisa-t-Il le pain et le vin comme éléments constitutifs de ce Mémorial ? Tout d’abord parce qu’il n’y a pas dans la nature deux autres substances qui symbolisent mieux l’unité que ne le font le pain et le vin. Le pain est fait d’une multitude de grains de blé, tout comme le vin est fait d’une multitude de grains de raisins, ainsi tous ceux qui ont la foi ne font qu’un dans le Christ. En second lieu, il n’y a pas dans la nature deux autres substances qui aient autant à souffrir que le pain et le vin, pour devenir ce qu’ils sont. Le blé doit subir les rigueurs de l’hiver, être écrasé sous les meules du moulin, puis être soumis au feu purificateur avant de devenir du pain. Les raisins, de leur côté, doivent supporter l’agonie du pressoir, avoir leur vie exprimée hors d’eux-mêmes et passer par les ardeurs de la fermentation avant de devenir du vin. C’est ainsi qu’ils symbolisent la Passion et les Souffrances du Christ et les conditions du Salut.

Auteur: Sheen Fulton

Info: Dans "La vie du Christ", trad. Abbé Giraud P.S.S., éditions Dominique Martin Morin, 2012, page 372

[ signification ] [ symbolisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

lecture

Mais il est bon que la conscience porte de larges plaies, elle n’en est que plus sensible aux morsures.

Il me semble d’ailleurs qu’on ne devrait lire que les livres qui vous mordent et vous piquent.

Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d’un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ?

Pour qu’il nous rende heureux, comme tu l’écris ?

Mon Dieu, nous serions tout aussi heureux si nous n’avions pas de livres, et des livres qui nous rendent heureux, nous pourrions à la rigueur en écrire nous-mêmes.

En revanche, nous avons besoin de livres qui agissent sur nous comme un malheur dont nous souffririons beaucoup, comme la mort de quelqu’un que nous aimerions plus que nous-mêmes, comme si nous étions proscrits, condamnés à vivre dans des forêts loin de tous les hommes, comme un suicide — un livre doit être la hache pour la mer gelée en nous.

Voilà ce que je crois.


Auteur: Kafka Franz

Info: Lettre à Oskar Pollak, 27 janvier 1904, dans Œuvres complètes, trad. Claude Marthe, éd. Gallimard, 1984, t. 4, p. 575

[ extrême ] [ traumatisante ] [ désir du choc ] [ excentrage ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

encouragement

Quelle est la plus belle de ces deux époques de la vie morale... Peut-être est-ce la première... C'est un sentier dans la montagne; dangereux et pénible mais qui mène à des hauteurs sublimes et qui domine toujours le monde plat et monotone où végètent les hommes sans énergie. Tu n'es pas de ceux qu'une fatigue vaine doit décourager ni qu'une chute peut briser. Tu n'es pas destiné à ramper sur la boue de la réalité. Tu es fait pour créer ta réalité toi-même dans un monde plus élevé, et pour trouver tes joies dans le plus noble exercice des facultés de ton âme. Va, espère, et que ta vie soit un poème aussi beau que ceux qu'a rêvés ton intelligence. Un jour tu les reliras avec les saintes joies de l'orgueil. Tu verras peut-être derrière toi bien des débris. Mais tu seras debout et sans tache au milieu des trahisons, des bassesses et des turpitudes d'autrui. Celui qui s'est toujours livré loyalement et généreusement peut avoir à souffrir mais à rougir jamais, et peut-être que la récompense est là tout entière.

Auteur: Sand George

Info: Ô mon George, ma belle maîtresse, Correspondance avec  Alfred de Musset

[ épistole ] [ exhortation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

déclaration d'amour

Puisque c'est toi qui veux nouer encore
Notre lien,
Puisque c'est toi dont le regret m'implore,
Ecoute bien :

Les longs serments, rêves trempés de charmes,
Ecrits et lus,
Comme Dieu veut qu'ils soient payés de larmes,
N'en écris plus !

Puisque la plaine après l'ombre ou l'orage
Rit au soleil,
Séchons nos yeux et reprenons courage,
Le front vermeil.

Ta voix, c'est vrai ! Se lève encor chérie
Sur mon chemin ;
Mais ne dis plus : " A toujours ! " je t'en prie ;
Dis : " A demain ! "

Nos jours lointains glissés purs et suaves,
Nos jours en fleurs ;
Nos jours blessés dans l'anneau des esclaves,
Pesants de pleurs ;

De ces tableaux dont la raison soupire
Otons nos yeux,
Comme l'enfant qui s'oublie et respire,
La vue aux cieux !

Si c'est ainsi qu'une seconde vie
Peut se rouvrir,
Pour s'écouler sous une autre asservie,
Sans trop souffrir,

Par ce billet, parole de mon âme,
Qui va vers toi,
Ce soir, où veille et te rêve une femme,
Viens ! Et prends-moi !

Auteur: Desbordes-Valmore Marceline

Info: Recueil : Elégies, Un billet de femme

[ poème ]

 

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pensée-de-femme

Ah ! Chéri, comme je t'aime... Pourrais-tu en douter ? Tu m'as semé le vice dans le sang et je veux maintenant des étreintes farouches, à nulles autres pareilles. Je t'aime, je t'aime, je t'aime comme une bête en rut. Je veux te sentir pénétrer en mon être, décharger dans ma chair. Je veux jouir comme une brute sous tes caresses ou sous tes coups. Que m'importe ! Ce que je veux, c'est t'aimer, t'aimer, te donner du plaisir avec mon corps en fièvre qui réclame ta possession. Mon amant adoré mon petit dieu, que n'es-tu là pour calmer ce désir furieux qui monte, qui monte, qui m'emporte follement vers toi ! Vite samedi, je veux souffrir, je veux t'aimer. Je veux dévorer de baisers ta queue et ton cul que j'adore. Ma langue infatigable ira de l'un à l'autre. Je te sucerai, je te branlerai, je t'aimerai... Ah ! Charles, je deviens folle de désir, je n'en puis plus. J'ai mal dans tout mon être tendu vers toi éperdument. À ce soir mon aimé. Je t'adore. Je t'aime. Je te veux.

Auteur: Anonyme

Info: Mademoiselle S.: Lettres d'amour 1928-1930

[ passion ] [ sexe ] [ stupre ]

 

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au-delà

...Ce n'est pas Papy qui est venu me chercher, mon départ a été trop brusque [Karine a eu un accident de la route] mais je l'ai vu rapidement, la personne qui est venue me chercher est une inconnue, mais elle a choisi cette mission. Cela n'a pas été difficile pour moi car je me souvenais de tout... le plus difficile, c'est de voir souffrir la famille.
Certains acceptent vite ce qui leur arrive car ceux qui nous attendent nous font vite comprendre que c'est irréversible. J'ai vite pensé que je pouvais vous être d'une plus grande aide malgré votre immense douleur... Je ne pouvais pas faire marche arrière, le mieux était donc d'accepter les choses et d'apprendre comment vous aider. C'est maintenant une de mes missions.
Je vous admire pour votre façon de réagir : vous n'avez jamais perdu la foi, ni votre amour pour moi ; nous voudrions bien que beaucoup de parents réagissent comme vous... Certains envoient des messages, mais ils ne sont pas reçus à cause du grand chagrin, et surtout du manque de foi dans la vie éternelle...

Auteur: Dray Yvon et Maryvonne

Info: Karine après la vie

[ témoignage ] [ spiritisme ]

 

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spleen thérapie

Eh bien, donc, lorsque je ne suis plus capable de rien, que je ne tiens plus sur mes jambes, avec mon mauvais point de côté, je vais me cacher dans un coin, toute seule et - vous allez rire - au lieu de me raconter des choses gaies, des choses qui remontent, je pense à tous ces gens que je ne connais pas, qui me ressemblent - et il y en a, la terre est grande ! - les mendiants qui battent la semelle sous la pluie, les gosses perdus, les malades, les fous des asiles qui gueulent à la lune, et tant ! et tant ! Je me glisse parmi eux, je tâche de me faire petite, et pas seulement les vivants, vous savez ? les morts aussi, qui ont souffert, et ceux à venir, qui souffriront comme nous… - "Pourquoi ça ? Pourquoi souffrir?" qu’ils disent tous… Il me semble que je le dis avec eux, je crois entendre, ça me fait comme un grand murmure qui me berce. Dans ces moments-là, je ne changerais pas ma place pour celle d’un millionnaire, je me sens heureuse.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Journal d'un curé de campagne

[ empathie prolétaire ] [ altruisme ] [ remède ] [ déprime ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

heimatlos

Anne, je ne veux pas vivre... Écoute, la vie est belle, mais je ne peux pas la vivre. Je ne peux même pas l'expliquer. Je sais que ça semble idiot... mais si tu savais ce que je ressens. D'être en vie, oui, exister, mais de ne pas pouvoir la vivre. C'est là que le bât blesse. Je suis comme une pierre... enfermée et hors de tout ce qui est réel... Anne, connais-tu un truc pareil, entends-tu ???  J'aimerais, ou je pense que j'aimerais, souffrir de quelque chose, car alors je pourrais être courageux, mais ne pas mourir, et pourtant... et pourtant être derrière un mur, à regarder tout le monde s'intégrer là où je ne peux pas, à m'exprimer derrière un mur gris et brumeux, à vivre mais à ne pas y parvenir, ou y parvenir de travers... à tout faire de travers... crois-moi, (le peux-tu ?)... ce qui ne va pas. Je veux être à ma place. Je me sens comme le juif qui se retrouve dans le mauvais pays. Je n'en suis pas un des rouages. Je ne suis pas partie prenante. Je suis pétrifié.

Auteur: Sexton Anne

Info: Anne Sexton: A Self-Portrait in Letters

[ déconnecté ]

 

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