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indépendance

On ne pourra donc jamais me fiche la paix et me laisser vivre à ma guise, comme je l'entends ! Si ma liberté gêne quelqu'un ou le monde, moi, je m'en fous, vous savez, on peut me fusiller, je préfère ça. D'ailleurs, ça ou autre chose, ou rien, ça m'est égal. Etre ici, ou ailleurs, en liberté ou en prison, l'important c'est de se sentir heureux ; d'extérieure, la vie devient intérieure, son intensité reste la même et, vous savez, c'est bizarre où le bonheur de vivre va parfois se nicher.

Auteur: Cendrars Blaise

Info: Moravagine

 

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littérature

J'ai vécu ces dix années dans une sorte d'ivresse permanente. J'étais au milieu d'une tempête. Des océans s'abattaient sur moi et je pensais à reprendre ma respiration. Le hasard voulut que ce ne fût pas Cervantès mais Salinger, Kerouac ou Carver, au plus fort de la tourmente. Il y a cette période de la vie où l'on est fécondé. Cette période que l'on ne maîtrise pas, du moins pour ce qui concerne sa mise en activité. Et le monde s'engouffre à l'intérieur de vous sans ménagement. Quelque chose s'ouvre, puis se referme. Quant à moi, pour la plupart, ils étaient américains. À part Céline, Cendrars et Lao-tseu.

Auteur: Djian Philippe

Info: Ardoise

[ éducation ]

 

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littérature

On ne décrivait pas Cendrars. On le subissait, on se laissait envahir, cahoter, submerger par le bouillonnement où il vous entraînait. Avec les mots à soi, on ne faisait que l'effleurer. On l'aurait écouter pendant des jours et des mois. Son crâne était une mappemonde, son coeur, l'univers.
Je me souviens lui avoir dit: "Blaise, il y en a qui assurent que vous mentez tellement qu'on ne peut même pas croire le contraire de ce que vous dites. Mais entre nous, le Transsibérien, vous n'y êtes jamais monté?"
Il m'a répondu : ... "Écoute, ... si c'était le cas, ça changerait quoi ? Je ne vous l'ai pas fait prendre à tous?"

Auteur: Millau Christian

Info: Journal impoli : Un siècle au galop, 2011-1928

[ mensonge ] [ anecdote ]

 

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couple

L'amour est masochiste. Ces cris, ces plaintes, ces douces alarmes, cet état d'angoisse des amants, cet état d'attente, cette souffrance latente, sous-entendue, à peine exprimée, ces mille inquiétudes au sujet de l'absence de l'être aimé, cette fuite du temps, ces susceptibilités, ces sautes d'humeur, ces rêvasseries, ces enfantillages, cette torture morale où la vanité et l'amour-propre sont en jeu, l'honneur, l'éducation, la pudeur, ces hauts et ces bas du tonus nerveux, ces écarts de l'imagination, ce fétichisme, cette précision cruelle des sens qui fouaillent et qui fouillent, cette chute, cette prostration, cette abdication, cet avilissement, cette perte et cette reprise perpétuelle de la personnalité, ces bégaiements, ces mots, ces phrases, cet emploi du diminutif, cette familiarité, ces hésitations dans les attouchements, ce tremblement épileptique, ces rechutes successives et multipliées, cette passion de plus en plus troublée, orageuse et dont les ravages vont progressant, jusqu'à la complète inhibition, la complète annihilation de l'âme, jusqu'à l'atonie des sens, jusqu'à l'épuisement de la moelle, au vide du cerveau, jusqu'à la sécheresse du coeur, ce besoin d'anéantissement, de destruction, de mutilation, ce besoin d'effusion, d'adoration, de mysticisme, cet inassouvissement qui a recours à l'hyper irritabilité des muqueuses, aux errances du goût, aux désordres vaso-moteurs ou périphériques et qui fait appel à la jalousie et à la vengeance, aux crimes, aux mensonges, aux trahisons, cette idolâtrie, cette mélancolie incurable, cette apathie, cette profonde misère morale, ce doute définitif et navrant, ce désespoir, tous ces stigmates ne sont-ils point les symptômes mêmes de l'amour d'après lesquels on peut diagnostiquer, puis tracer d'une main sûre le tableau clinique du masochisme ?

Auteur: Cendrars Blaise

Info: Moravagine, p.61, Livre de Poche, no 275, Paris, 1960

[ voyage ]

 

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