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femme-par-homme

- Fais la entrer et avertis Fazio.
Il la vit arriver du fond du couloir.
Catarella la précédait légèrement plié en deux, tandis que de la main il faisait un mouvement étrange comme s'il nettoyait le sol là où elle devait mettre les pieds. Ou peut-être lui déroulait-il un invisible tapis ?
Et au fur et à mesure que la petite s’avançait et qu'on distinguait de mieux en mieux les traits, les yeux, la couleur des cheveux, le commissaire se levait lentement, en se sentant submergé dans une espèce de très heureux rien.

"Tête d'or pâle
Aux yeux d’azur ciel
Qui t'as donné le charme
Pour que je ne sois plus moi ?"

C'était un quatrain de Pessoa qui chantait en lui.
Il fit un effort, émergea du rien pour revenir dans son bureau

Auteur: Camilleri Andrea

Info: Un été ardent, p. 158

[ envoûtante ] [ fascinante ] [ sous le charme ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

adieu

Je ne vais pas, je ne peux pas, parler de la mort de Jeanne. C'est affaire entre elle et moi. Il y a pourtant deux moments dont il faut bien fixer le souvenir, parce qu'ils sont comme le sceau de tout ce qui précéda et que leur noblesse donne son sens à l'ensemble. C'est d'abord ce regard que nous avons échangé le dernier soir. Un regard d'une tendresse si parfaite et si pure qu'elle était déjà presque désincarnée - un regard que l'intensité rendait poignant, mais où ne se sentait aucune anxiété. Et il y eut en dernier ce sourire plein de jubilation - comme si lui était apparue, à peine croyable, la récompense de tant de peines. Le sens de ce sourire ? Je ne sais pas. Je l'ai vu ; et, depuis, je vis de ce souvenir.

Auteur: Romilly Jacqueline de

Info: Jeanne, qui était sa mère

[ maman ] [ mort ] [ libération ] [ mère-fille ]

 

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spiritualité

Pour Asanga et Vasubandhu* (…) l’unique fondement de la réalité, n’est autre que la pure pensée ; la pure pensée dégagée, libérée des contradictions antagonistes, purifiée du dédoublement trompeur produit par la fausse connaissance, la pensée en tant qu’idée pure, c’est-à-dire sans objet pensé et sans sujet pensant, étrangère ou précédant l’individualité et le moi personnel, aussi bien d’ailleurs que le non-moi, bien que les incluant tous nativement en potentialité. En ce sens, la seule vérité qualifiant l’existence et la non-existence, située à la source originelle de l’être et du non-être, est la pure pensée indifférenciée, la pensée germe, la conscience inconsciente contenant tout, bien que vide de tout, qu’Asanga nommera âlaya-vijnâna, que l’on peut traduire par "conscience réceptacle", "conscience de tréfonds", "conscience héréditaire" ou encore "conscience germe".

C’est cette conscience de tréfonds qui est l’origine impersonnelle renfermant la totalité des expériences parcellaires et fragmentaires, ainsi que l’ensemble des phénomènes psychiques, identique à l’Ainsité (tathatâ), non différente de la Suprême Réalité.

Auteur: Vivenza Jean-Marc

Info: Tout est conscience : Une voie d'éveil bouddhiste, pp. 47-48. *qui étaient deux moines bouddhistes du Pakistan vers le 4e siècle

[ non-né ] [ inconditionné ] [ purusha ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

vivre

Il y avait une vague sur l'océan. Elle roulait, profitant de la chaleur du soleil et de la vitesse du vent. Elle souriait à tout en suivant son chemin vers la rive. Puis, soudain, elle remarqua que les vagues qui la précédaient se brisaient une à une contre les rochers. "Mon dieu, se dit-elle, je vais finir comme elles. Je vais bientôt m'écraser contre un roc et disparaître." Une autre vague qui passait perçut l'état de panique dans lequel elle se trouvait et lui demanda : "Qu'est-ce qui t'arrive ? Pourquoi es-tu si triste ? Regarde-moi ce temps magnifique ! vois ce soleil, ce vent qui nous pousse et ces mouettes qui volent au-dessus de nous !" La première vague répondit : "Mais ne vois-tu pas ces vagues devant nous qui disparaissent en se cognant violemment contre la falaise ? C'est terrible ! Nous allons bientôt finir comme elles." "Mais tu ne comprends pas, répliqua la seconde vague. Tu n'es pas une vague. Tu fais partie de l'océan."

Auteur: Serdar Özkan

Info: La rose retrouvée

[ unicité ] [ sérénité ]

 

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parallèle

Le christianisme au XVIe siècle, c’était l’air qu’on respirait bien davantage que des dogmes ; c’étaient des cérémonies, des traditions et des rites qui accompagnaient les individus de la naissance à la mort. Baptême, processions, messes de requiem, sacrement du mariage : toutes les journées, tous les actes de toutes les vies étaient […] saturées de religion. Les heures elles-mêmes, sonnées par les églises, parlaient chrétien. Aujourd’hui l’homme des villes, par ses fenêtres ouvertes, l’été, peut entendre s’égrener dans les appartements voisins la musique annonciatrice des informations, les jingles précédant la pub, les génériques ronflants ou primesautiers des émissions de l’après-midi ou celles du prime-time. Le fond de l’air parle média. La succession invariable des prières et des offices est remplacée par celle des jeux, des débats et des films. […] Les processions obligatoires contre la peste, la sécheresse ou les invasions de mulots ont leur équivalent dans les émissions sur le sida, la mucoviscidose, le trou de la couche d’ozone ou les inondations de Vaison-la-Romaine. On pourrait assez facilement montrer que le Spectacle imprègne la vie des hommes de façon à peu près aussi complète que le faisait la religion jadis.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le portatif", pages 21-22

[ paradigme ] [ scander ] [ conditionnement ] [ renaissance française ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

parole

La gratification partielle du besoin de punition qui, dans notre hypothèse, est assurée par l’aveu, tient par conséquent à la souffrance qui découle de l’angoisse précédant l’aveu ainsi que de l’aveu lui-même, vécu comme une expérience pénible. Nous savons que ce qui est déplaisir pour un système psychique est plaisir pour un autre. Loin de moi par conséquent l’idée de contester la réalité du plaisir éprouvé lors de l’aveu grâce à la victoire remportée sur l’angoisse, victoire par elle-même source de déplaisir. [...] J’avais dit que la formulation verbale des motions réprimées leur fournissait une gratification partielle. Cependant, cette formulation représente en elle-même une partie du plaisir préliminaire apporté par la gratification. Je dirai par conséquent que la gratification partielle que l’aveu consent aux pulsions refoulées et au besoin de punition s’enracine dans le plaisir préliminaire qu’il apporte partiellement au sujet et que ce processus s’accompagne d’une victoire sur l’angoisse préliminaire. [...] l’aveu assouvit partiellement les motions et les désirs refoulés dans la mesure où il permet d’éprouver un plaisir préliminaire et de vaincre l’angoisse préliminaire. Grâce à son caractère de compromis, il est donc susceptible de remplacer le symptôme névrotique.

Auteur: Reik Theodor

Info: Dans "Le besoin d'avouer", traduit de l'américain par Sylvie Laroche et Massimo Giacometti, Payot, Paris, 1973, pages 184-185

[ symbolisation ] [ soulagement ] [ ambivalent ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

effleurements

Silhouettes hautes et fines semblant chevaucher des girafes, visibles malgré l'obscurité, ils étaient aspirés par des espaces successifs, de plus en plus lointains, et s'infiltraient dans les interstices gris de tout ce noir. L'écho de leur galop les précédait et leur revenait en les prévenant des obstacles. En cela, ils ressemblaient aux chauve-souris. Mais ils ne se contentaient pas de leur ressembler, ils les frôlaient, car c'était l'heure où les chauve-souris, qui pullulaient sur ces coteaux, sortaient de leurs grottes. Il est très rare de sentir le frôlement d'une chauve-souris, vu que ces petites bêtes sont dotées d'un mécanisme antichoc infaillible. Mais le frôlement n'est pas un choc, et dans de telles occasions, c'est la vitesse qui est en cause. Ce fut ce qui arriva à Rugendas. Une chauve-souris qui venait en sens inverse lui caressa le front. A peine un centième de seconde ; on aurait pu la confondre avec le souffle d'une brise ou avec l'excitation ponctuelle d'une cellule. Mais la légèreté était suprême ; rien ne pouvait lui être comparé, en raison de la mécanique qui la produisait, et surtout de la matière sur laquelle elle s'exerçait : un front dont toutes les ramifications nerveuses étaient déconnectées. Que rêver de plus doux, de plus subtil ?

Auteur: César Aira

Info: Un épisode dans la vie du peintre voyageur, p 80

[ nuit ] [ imperceptible ] [ littérature ]

 

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formacja

Nous ne comprenons vraiment que ce qui fut énoncé et enregistré par les deux ou trois générations précédant notre culture propre. Seules les formulations utilisées par ces strates antérieures rapprochées sont "compréhensibles", littéralement. En effet, ces consensus d'un réel sont suffisamment contigus dans le temps - tant les terminologies qui en font rapport que la réalité qui en fut le socle -, un peu comme si nous en avions respiré les odeurs et éprouvé les émotions grâce à nos ascendants proches, parfois aussi aidés en celà par l'école, qui consolida ces éléments de la culture collective d'un moment/époque : le notre, l'air d'un temps. Tout ce qui est au-delà est de seconde main, sujet à caution. Ce que nous nous nommons culture collective, sur le temps long, les annales écrites, parait, après réflexion, hors de portée, très discutable. A tout le moins inextricable fouillis quasi irrationnel dont il n'y a peut-être rien d'autre à tirer qu'une forme de divertissement. J'ai même le sentiment que l'époque la plus intelligible est celle de nos grands-parents ; explicitée  par nos parents et déjà bien digérée/distanciée par les années. 

Il est imaginable qu'en ce qui concerne les annales "vidéos" des époques à venir, ce sera encore plus vrai, parce qu'avec une matière toujours plus pléthorique  ce sera tout aussi facile à manipuler. D'où nécessaire honnêteté et impartialité des historiens.

Auteur: Mg

Info: 13. 2. 2021

[ continuité trompeuse ] [ décontextualisation historique ] [ mémoire communautaire ] [ limitation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

autodestruction

Je ne veux pas me laisser aller à une sorte de dramatisation.

On aurait tort de croire que c’est très spécial à notre époque, toutes les époques se sont cru arrivées au maximum du point d’acuité de cette confrontation avec ce je ne sais quoi de terminal, d’au-delà du monde, où le monde - et dont le monde - en sentirait la menace.

Mais quand même aussi bien, puisque le bruit du monde et de la société, nous apporte l’ombre agitée d’une certaine arme incroyable, d’une certaine arme absolue, qui finit quand même par être maniée devant notre regard [1er essai nucléaire français le 13-02-1960], qui d’une façon, devient vraiment digne des Muses, ne croyez pas tellement que ce soit immédiatement pour demain, puisque déjà, au temps de Leibniz, on pouvait croire, sous des formes moins précises, que la fin du monde était là.

Tout de même, cette arme suspendue au-dessus de nos têtes, imaginez-la vraiment avec son caractère fonçant sur nous du fond des espaces, satellite porteur d’une arme encore cent mille fois plus destructrice que celle qui se mesure déjà à des centaines de mille fois plus destructrice que celles qui précédaient.

Et ce n’est pas moi qui invente puisque tous les jours on agite devant nous une arme qui pourrait vraiment mettre en cause la planète elle-même comme support de l’humanité.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans "L'éthique de la psychanalyse"

[ apocalypse ] [ fantasme appuyé par la technique ] [ bombe atomique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

théâtre

Hamlet a dû être joué pour la première fois, à Londres, pendant la saison d’hiver 1601 – sans qu’on en soit absolument sûr, mais enfin, selon les recoupements les plus rigoureux. La fameuse première édition in-quarto du texte a été quasiment à l’époque ce que l’on appelle une édition pirate, à savoir qu’elle n’avait point été faite sous le contrôle de l’auteur, mais avait été empruntée à ce que l’on appelait les prompt-books, les livrets à l’usage du souffleur. Cette édition [...] est restée inconnue jusqu’en 1823, lorsqu’on a enfin mis la main sur un de ces exemplaires sordides, ce qui tient à ce qu’ils ont été beaucoup manipulés, emportés, probablement aux représentations. Et l’édition in-folio, la grande édition de Shakespeare, n’a commencé à paraître qu’après sa mort, en 1623, précédant la grande édition où l’on trouve la division en actes, ce qui explique que la division en actes soit beaucoup moins décisive et claire dans Shakespeare qu’ailleurs. En fait, on ne croit pas que Shakespeare ait songé à diviser ses pièces en cinq actes. Cela a son importance, parce que nous allons voir comment se répartit Hamlet.

L’hiver 1601, c’est deux ans avant la mort de la reine Élisabeth, et on peut considérer approximativement que la césure capitale que marque Hamlet entre deux versants de la vie du poète, redouble, si l’on peut dire, le drame de la jointure entre deux époques du royaume, car le ton change complètement lorsque apparaît sur le trône Jacques Ier.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, pages 297-298

[ historique ] [ contexte ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson