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séparation de l'église et de l'état

Les luttes religieuses du passé ayant été provoquées par l’intolérance des sectes ou par l’ingérence de l’état dans leurs disputes, on était en droit de croire que, pour enlever à ces querelles tout caractère politique, il n’y avait qu’à en désintéresser l’état, qu’à dénouer les liens qui unissaient le pouvoir civil aux diverses églises, qu’à faire cesser l’ancienne solidarité du temporel et du spirituel en proclamant l’état incompétent en matière religieuse. C’est ce qu’ont fait successivement, avec plus ou moins de décision, la plupart des états contemporains. En aucun domaine, le courant des idées modernes ne s’est manifesté avec plus de force et d’unité. S’il reste encore des religions d’état, elles n’ont plus les mêmes privilèges qu’autrefois. Les églises ont perdu leur ancien monopole ; aucun clergé, en dehors de la Russie et de l’Espagne, ne demeure à l’abri de la concurrence ; aucun ne peut compter sur l’appui du bras séculier. Des Pyrénées aux Carpathes, il y a une tendance générale à la sécularisation ou, comme l’on dit chez nous, à la laïcisation de l’état et de la société.

Par malheur, si, en théorie, il est facile à l’état de se désintéresser des affaires religieuses, les faits ont prouvé que cela ne l’était pas autant dans la pratique. L’état laïque, l’état neutre ou, comme disent ses adversaires, l’état athée, provoque d’abord l’opposition de tous ceux qui prétendent que la religion doit continuer à inspirer les gouvernements. Mais, contrairement à toutes les prévisions, ce n’est pas là le seul obstacle à l’accomplissement des rêves de pacification religieuse. Heureux les pays où le nouveau dogme de l’incompétence de l’état en matière de foi ne rencontre pas d’autres résistances que le zèle des croyants et les prétentions des divers clergés ! En maintes contrées, il a fallu compter avec une intolérance d’une nouvelle sorte, avec le fanatisme inattendu des incrédules, qui, sous le couvert de la libre pensée, poursuivent la destruction de toute religion. A ceux-là l’incompétence et la neutralité de l’état ne suffisent point. L’autorité publique, dont les religions ont si longtemps usé à leur profit, ils l’exploiteraient volontiers à leur tour contre les doctrines religieuses ; s’ils n’osent le faire ouvertement, ils le tentent par des voies détournées, employant les influences gouvernementales à la ruine ou à l’affaiblissement des cultes qu’ils ont en aversion, retournant hypocritement le mot de liberté contre la première de toutes les libertés : celle de la conscience.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les mécomptes du libéralisme, Revue des Deux Mondes, 3e période, tome 69, 1885

[ exacerbation des haines ] [ anticléricalisme ] [ conséquences ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

hommes-femmes

Il semblerait que les femmes aient davantage besoin d'être aimées que les hommes.

Ça n'a rien à voir avec une attitude narcissique, comme certains psychanalystes le pensent, mais plutôt avec le fait que les femmes se sentent plus en insécurité que les hommes, bien qu'elles savent le cacher bien mieux qu'eux.

Elles veulent l'assurance d'être désirées.

Beaucoup plus à la merci de leur insécurité-bien-cachée que les hommes, les femmes veulent entendre et entendre de façon répétitive, pourquoi et comment elles sont aimées.

C'est comme si un vieux doute devait être dissipé.

Elles savent beaucoup mieux que les hommes que ce qui compte n'est pas ce qu'elles sont mais ce qu'ils pensent qu'elles sont.

D'ailleurs, elles se modèlent fréquemment à l'image que les hommes se font d'elles.

Elles sont secrètement effrayées que leur homme bien aimé découvre soudainement à quel point elles sont vulnérables et faibles.

Elles savent bien qu'elles ne sont pas parfaites mais elles connaissent aussi toute l'importance de paraitre comme tel, pour ces messieurs qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.

Les dames ne sont pas inconstantes dans leur affection, contrairement aux hommes, puisque ceux-là placent vraiment très haut leur Idéal-du-Moi.

En général les femmes n'ont pas cette puissante urgence qui les pousse à idéaliser leur partenaire.

Elles peuvent aimer les hommes tout en connaissant leurs pires défauts et leurs failles ultimes.

Ce qui est beaucoup plus difficile pour un homme.

Voilà pourquoi elles sont moins enclines à avouer leurs fautes et leurs humaines faiblesses, bien qu'elles en soient conscientes la majeure partie du temps.

Elles perçoivent bien cette nécessité psychologique chez l'homme qui le pousse à vouloir rendre réel son idéal.

Les femmes se protègent à l'aide de leur fierté puisque leurs profondes vulnérabilité et insécurité rendent cette protection nécessaire.

Elles ont besoin, plus que les hommes, de se sentir rassurées sur le fait d'être aimées avant de pouvoir commencer à aimer.

Sensibles à la moindre inattention, négligence ainsi qu'au manque d'appréciation, elles craignent de ne céder trop facilement lorsque les hommes leur font la cour.

Cette peur, si souvent justifiée, les fait attendre et hésiter, suscite leurs résistances, et retarde leurs réponses aux tentatives de séduction.

Auteur: Reik Theodor

Info:

[ inquiétude ] [ regard de l'autre ] [ femmes-par-homme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sciences

Pourquoi un bruit strident de craie est-il insupportable ?
Des bruits stridents tels que celui d'une fourchette sur une assiette ou celui d'une craie sur un tableau provoquent chez la majorité des gens des réactions de frissonnement ou de chair de poule. L'étude menée par un chercheur de l'Institut de Musicologie de l'Université de Vienne et un chercheur de l'Université Macromedia pour les Médias et la Communication de Cologne révèle que cela est dû à la fois à des raisons psychologiques et à des raisons physiologiques.
Les fréquences moyennes sont en cause
Dans un premier temps, les chercheurs Christoph Reuter et Michael Oehler ont regroupé une centaine de volontaires afin de sélectionner les bruits stridents (ongles sur un tableau, fourchette sur une assiette...) les plus crispants. D'autres volontaires ont ensuite été soumis à cette sélection de sons au cours des expériences. Deux groupes ont été formés avec ces volontaires ; le premier a été informé qu'ils entendraient des extraits de musique moderne, l'autre groupe savait qu'il allait écouter des bruits de raclement.
Durant la lecture des sons, le niveau de stress des participants a été mesuré (sur la base de la pulsation, de la tension artérielle, de la température et de la résistance électrique de la peau), puis leurs avis concernant l'évaluation du bruit ont été recueillis. Il s'avère que ceux qui pensaient écouter de la musique ressentent les bruits de façon nettement moins désagréable ; mais les réactions corporelles liées au stress étaient cependant comparables dans les deux groupes.
Par la suite, les chercheurs ont modifié les sons avec un programme informatique, en enlevant ou amplifiant certaines fréquences ou en supprimant certaines parties. Il s'est avéré que ce sont principalement les fréquences du bruit comprises entre 2.000 et 4.000 Herz qui sont perçues comme désagréables: sans ces composantes, les bruits ne sont plus aussi mal ressentis. Une étude de 1986 par le chercheur Randolph Blake, lauréat du prix IgNobel en 2006 pour cette raison, avait déjà conclu que c'étaient principalement les bruits de fréquence moyenne qui provoquaient cette sensation.
Cette gamme de fréquence joue un rôle particulier dans la communication humaine: même les enfants en bas âge pleurent surtout dans cette gamme. Or le canal auditif humain, en raison de sa longueur et de sa forme, permet la résonance des sons de ces fréquences. Les chercheurs font donc l'hypothèse que le caractère désagréable des sons de raclement est encore renforcé par l'anatomie humaine. Ils envisagent à présent de mieux comprendre les spécificités de ces bruits, afin que les ingénieurs puissent réduire la nuisance causée par exemple par les aspirateurs ou les équipements de construction.

Auteur: Internet

Info: 23 nov 2011

[ écoute ] [ musique ]

 

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beaux-arts

La communication, c’est la transmission et la propagation d’une information. Or, une information, c’est quoi ? Ce n’est pas très compliqué, tout le monde le sait : une information, c’est un ensemble de mots d’ordre. Quand on vous informe, on vous dit ce que vous êtes censés devoir croire. En d’autres termes : informer c’est faire circuler un mot d’ordre. Les déclarations de police sont dites, à juste titre, des communiqués ; on nous communique de l’information, c’est-à-dire, on nous dit ce que nous sommes censés être en état ou devoir croire, ce que nous sommes tenus de croire. Ou même pas de croire, mais de faire comme si l’on croyait, on ne nous demande pas de croire, on nous demande de nous comporter comme si nous le croyions. (…) Ce qui revient à dire : que l’information, c’est exactement le système du contrôle. (…)

Quel est le rapport de l’œuvre d’art avec la communication ? Aucun. L’œuvre d’art n’est pas un instrument de communication. L’œuvre d’art n’a rien à faire avec la communication. L’œuvre d’art ne contient strictement pas la moindre information. En revanche, il y a une affinité fondamentale entre l’œuvre d’art et l’acte de résistance. Alors là, oui. Elle a quelque chose à faire avec l’information et la communication, oui, à titre d’acte de résistance. Quel est ce rapport mystérieux entre une œuvre d’art et un acte de résistance, alors même que les hommes qui résistent n’ont ni le temps ni parfois la culture nécessaire pour avoir le moindre rapport avec l’art ? Je ne sais pas. Malraux développe un bon concept philosophique. Il dit une chose très simple sur l’art : "C’est la seule chose qui résiste à la mort." (…) Oui, sans doute, il suffit de voir une statuette de trois mille ans avant notre ère pour trouver que la réponse de Malraux est une plutôt bonne réponse. Alors on pourrait dire, oui, l’art c’est ce qui résiste. Tout acte de résistance n’est pas une œuvre d’art, bien que, d’une certaine manière il le soit. Toute œuvre d’art n’est pas un acte de résistance et pourtant, d’une certaine manière, elle l’est… (…) L’acte de résistance, il me semble, a ces deux faces : seul il résiste à la mort, soit sous la forme d’une œuvre d’art, soit sous la forme d’une lutte des hommes. 

Et quel rapport y a-t-il entre la lutte des hommes et l’œuvre d’art ?

Le rapport le plus étroit et pour moi le plus mystérieux. Exactement ce que Paul Klee voulait dire quand il disait : "Vous savez, le peuple manque." (…) Il n’y a pas d’œuvre d’art qui ne fasse appel à un peuple qui n’existe pas encore.  

Auteur: Deleuze Gilles

Info: Extrait de la conférence "Qu’est-ce que l’acte de création ?" donnée dans le cadre des Mardis de la fondation Femis, 17 mai 1987.

[ imagination ] [ ouverture ] [  prophétie   ] [ prescience ]

 

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géopolitique

Le grand paradoxe des bombardements de l’OTAN en Yougoslavie n’a donc pas été celui dont se sont plaints les pacifistes occidentaux (en bombardant la Yougoslavie dans le but d’empêcher la purification ethnique du Kosovo, l’OTAN a en réalité déclenché une purification à grande échelle et a ainsi créé la catastrophe humanitaire même qu’elle était censée prévenir), mais un plus grand paradoxe encore, inclus dans l’idéologie victimaire : le fait que l’OTAN a privilégié la faction kosovar "modérée" d’Ibrahim Rugova, désormais discréditée, au détriment de l’Armée de libération du Kosovo "radicale" (UCK). Cela signifie que l’OTAN a volontairement bloqué la résistance armée des Albanais eux-mêmes. [...] Après l’accord sur le retrait de l’armée serbe du Kosovo, cette méfiance à l’égard de l’UCK a refait surface de plus belle : une fois encore était évoqué le "danger" que représenterait l’accession au pouvoir de l’UCK – comme les sources de l’OTAN et les médias ont aimé à le répéter – la "place étant libre" depuis le retrait de l’armée serbe du Kosovo. Le contenu réel de cette méfiance n’aurait pas pu être plus clair : d’accord pour défendre les Albanais sans défense face aux monstres serbes, mais à la condition qu’ils ne puissent en aucune manière se défendre eux-mêmes en s’affirmant comme sujets politiques autonomes et souverains, des sujets n’ayant aucun besoin du parapluie bienveillant du "protectorat" de l’OTAN...

Bref, alors que l’OTAN intervenait pour protéger les victimes kosovars, elle prenait bien soin par ailleurs qu’ils restent des victimes, les habitants d’un pays dévasté à la population passive et non pas une force politico-militaire capable de se défendre elle-même. La stratégie de l’OTAN a ainsi été perverse au strict sens freudien du terme : elle s’est rendue elle-même (co)responsable des calamités qu’elle était censée combattre [...]. C’est ce même paradoxe victimaire que l’on rencontre ici : l’Autre ne doit être défendu que s’il demeure victime (c’est la raison pour laquelle nous fûmes bombardés d’images de mères kosovars sans défense, de récits émouvants de la souffrance d’enfants et de vieillards). Et c’est au moment où la victime cesse de se comporter comme une victime, en voulant répliquer en son nom, qu’elle se transforme magiquement et immédiatement en un Autre terroriste, intégriste ou trafiquant de drogue... Il s’agit donc, et cela est crucial, de reconnaître sans détour dans cette idéologique victimaire mondiale, dans cette identification du sujet humain lui-même à "quelque chose qui peut être blessé", le mode idéologique typique du capitalisme mondial contemporain. Cette idéologie victimaire est le mode même par lequel s’exerce le règne du Capital, et ce d’autant plus implacablement qu’il s’exerce la plupart du temps de façon invisible à l’œil nu.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 87 à 89

[ interprétation psychanalytique ] [ instrumentalisation ] [ manipulation affective ] [ domination américaine ]

 

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totalitarisme

Cette concentration des pouvoirs aux mains d’une assemblée ou d’un homme, à laquelle aboutit involontairement le régime représentatif, l’avènement de la démocratie vient la rendre plus facile et plus redoutable. Moins étroit est le cercle des franchises électorales, moins restreint le nombre des citoyens admis à choisir les délégués du peuple, et plus les représentants de la nation, s’autorisant de leur origine, tendent à se confondre avec elle, à s’approprier sa souveraineté, à tout se croire permis au nom de ce peuple, qu’ils prétendent incarner. Erigeant à leur profit les volontés supposées de la nation en loi absolue et en vérité infaillible, ils ne tolèrent aucune résistance aux caprices passagers de majorités omnipotentes. Sous l’aveugle impulsion de la démagogie radicale, on peut voir ainsi le régime représentatif dégénérer pratiquement en absolutisme impersonnel d’autant plus impérieux qu’il s’exerce au nom de la nation entière, d’autant plus dangereux et difficile à secouer qu’il conserve les formes extérieures des institutions libres et que, sous ce déguisement, il peut faire illusion aux yeux grossiers, se couvrir devant le peuple du masque du bien public et des intérêts mêmes de la liberté. "Quand une fois, dit Bossuet, on a trouvé le moyen de prendre la multitude par l’appât de la liberté, elle suit en aveugle, pourvu qu’elle en entende seulement le nom." Trop souvent, en effet, l’apparence lui en suffit. Elle se vante de la posséder quand elle n’en garde que l’ombre. Elle ne la comprend même pas toujours. Elle identifie la liberté avec le pouvoir, et s’imaginant être libre dès qu’elle peut tout, elle traite en ennemis de la liberté les hommes assez osés pour braver sa puissance.

Contre ce despotisme du nouveau souverain collectif, contre cette menaçante absorption des pouvoirs publics, les pays les mieux prémunis sont naturellement les états à constitution fédérative ou à forte vie locale. Ceux-là puisent dans les institutions ou dans les mœurs de quoi résister au joug niveleur des maîtres changeants que se donne la faveur populaire. J’oserai donc dire que, sous le gouvernement représentatif, tout comme dans les monarchies d’ancien régime, avec la démocratie non moins que dans les sociétés hiérarchiques, la première condition de la liberté, ou mieux l’unique garantie quelque peu efficace des institutions libres, c’est encore la décentralisation et le renforcement de la vie locale. Or, cette vie locale, là même où elle a le plus de racines dans les traditions, la démocratie et son complaisant auxiliaire, le pseudo-libéralisme bureaucratique, semblent travailler d’instinct à l’affaiblir, à l’énerver, à l’étouffer, comme si leur idéal, aussi bien que celui de nos anciens rois, était de tout abattre et de tout uniformiser pour être mieux à même de tout régenter.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les mécomptes du libéralisme, Revue des Deux Mondes, 3e période, tome 69, 1885

[ politique ] [ conséquences ] [ remède ]

 

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médecine

Santé : Nous éradiquons des bactéries qui nous protègent.
Certaines maladies sont indispensables pour que le corps humain développe son système immunitaire. Et des bactéries (infectieuses) censées nous protéger de l'asthme ont été purement et simplement... éradiquées. Telles sont les conclusions d'une nouvelle étude scientifique.
L'augmentation épidémique des maladies allergiques est généralement attribuée à la pollution atmosphérique, aux additifs alimentaires, au tabagisme... Mais, depuis plusieurs années, les scientifiques ont changé leur souris d'épaule. Ils multiplient les études sur les effets néfastes de l'hygiène. Car au fur et à mesure des investigations, il s'avère de plus en plus nettement que le système immunitaire se développe d'autant mieux que son exposition aux agents infectieux est régulière et répétée. La maladie, meilleure amie de l'homme...
L'asthme cloué au pylori
Dans un récent article publié dans le Journal of Clinical, des chercheurs de l'Université de Zurich et du Centre médical universitaire de l'Université Johannes Gutenberg de Mayence viennent d'en rajouter une couche. L'augmentation de l'asthme pourrait être attribuée à l'éradication de la bactérie gastrique Helicobacter pylori des sociétés occidentales.
La moitié de la population mondiale serait porteuse saine de cette bactérie (comme beaucoup d'autres d'ailleurs). Mais, sous certaines conditions, le microbe peut entrainer des gastrites, des ulcères gastriques et duodénaux et des cancers de l'estomac. Les toubibs préfèrent donc ne pas prendre de risques et la bactérie est systématiquement combattue, outragée, brisée, martyrisée. Et H. pylori est souvent éliminée par des prescriptions d'antibiotiques préventives. Résultat : la bactérie est aujourd'hui quasiment éradiquée de nos sociétés "avancées".
La santé ? Un truc de malade...
Pour leur étude, les chercheurs ont injecté la grande méchante bactérie à une cohorte de gentilles petites souris. Lorsque les cobayes étaient infectés en bas âge, ils ont développé une tolérance immunologique à la bactérie, ne développant que quelques symptômes négligeables. Par contre, lorsque les souris étaient infectées à l'âge adulte, leur défense était beaucoup plus faible, et la maladie plus violente. Leur tendance à développer de l'asthme était aussi beaucoup plus importante.
"L'infection précoce altère la maturation des cellules dendritiques et augmente la production de lymphocytes T régulateurs qui sont cruciaux pour la suppression de l'asthme", explique Anne Müller, chercheuse en cancer moléculaire à l'Université de Zurich. Pour l'expérience, des cellules T régulatrices ont ensuite été transférées à des souris non infectées ; elles ont alors bénéficié d'une protection efficace contre les asthmes d'effort. En revanche, les souris qui avaient été infectées dès le début ont perdu leur résistance à l'asthme lorsqu'on leur injectait des antibiotiques qui tuaient H. pylori.
Selon le chercheur Christian Taube, spécialiste des maladies allergiques pulmonaires, ces nouveaux résultats confirment l'hypothèse que l'augmentation des asthmes allergiques dans les pays industrialisés est liée à l'utilisation généralisée d'antibiotiques et la disparition induite de micro-organismes qui peuplent le corps humain.

Auteur: Internet

Info: 4 juillet 2011, par Napakatbra

[ fiente ] [ anticorps ]

 

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dementia praecox

Souvent, l’anamnèse des patients comporte les notations suivantes : il (ou elle) a toujours été silencieux, enclin à la rumination mentale, effarouché, peu accessible à la société et aux amusements, jamais vraiment joyeux comme les autres. Ces personnes n’avaient donc jamais pu transférer leur libido dans le monde extérieur. Elles deviendront les éléments asociaux des asiles. Leur parole manque de vivacité. Du même ton, avec la même mimique, elles parleront du sujet le plus important comme du plus infime détail. Cependant, lorsque l’entretien touche à leur complexe, la réaction affective peut être très violente.

A certains égards, les malades atteints de démence précoce sont très suggestibles. […] Mais cette suggestibilité diffère de celle des hystériques. Elle me paraît due au fait que le patient ne se rebiffe pas contre telle ou telle influence, du fait de son indifférence du moment […]. Il me semble donc que cette suggestibilité est une absence de résistance. Elle s’inverse facilement en opposition. Le négativisme de la démence précoce est précisément le contraire du transfert. A l’inverse des hystériques, les patients ne sont que faiblement accessibles à l’hypnose. Un essai de psychanalyse nous convaincra de l’absence de transfert ; c’est pourquoi cette méthode n’est pas une thérapeutique de la démence précoce.

[…] ils ne sont jamais gais. Ils n’ont pas le sens de l’humour. Leur rire est superficiel, forcé ou grossièrement érotique, jamais cordial. Souvent d’ailleurs, il n’est pas signe de gaieté, mais dû au fait que le complexe a été touché. […] Avec l’attachement aux êtres disparaît l’attachement pour l’activité, la profession. Les patients se replient sur eux-mêmes, et il me semble particulièrement caractéristique qu’ils ne connaissent pas l’ennui. Il est vrai qu’on peut les éduquer, pour la plupart d’entre eux, à accomplir un travail utile. Pour y parvenir, il faut leur suggérer de travailler. Les patients se soumettent sans trouver de satisfaction à leur activité. Lorsque la suggestion cesse, ils s’arrêtent. Il existe une exception apparente : les patients travaillant du matin au soir, infatigablement, sans trêve. Ces travaux se font alors à la faveur d’un complexe. […]

Les patients n’entretiennent plus un rapport intime avec leurs objets, leur bien. Ce qui les entoure est dépourvu de charme pour eux. Il leur arrive d’exprimer un désir intense d’un objet ; mais l’accomplissement de leur demande reste sans effet. Certains objets sont protégés avec sollicité, mais, à l’occasion, on découvre que l’attachement n’est pas réel. Ainsi, un patient collectionnait des pierres ordinaires, les déclarait précieuses et leur attribuait une valeur énorme. Le tiroir où il les conservait finit par céder sous le poids. Lorsqu’on enleva les pierres, le patient protesta contre cette atteinte à son droit. Mais il ne regretta pas les joyaux perdus, il refit une collection de graviers. Ceux-ci convenaient aussi bien comme symboles de sa fortune que la collection précédente.

Auteur: Karl Abraham

Info: Les différences psychosexuelles entre l’hystérie et la démence précoce (1908), trad. Olivier Mannoni

[ description clinique ]

 
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adaptation

Les antibiotiques favorisent le jeu de dupe de certaines bactéries
La surprenante diversité des comportements coopératifs rencontrés dans la nature interroge depuis longtemps les scientifiques. Alors que cette stratégie est fragilisée par la présence d'individus "tricheurs", ces derniers utilisant les ressources de la communauté sans participer à leur production, la coopération existe dans tous les niveaux d'organisation du vivant: entre gènes dans le génome, entre cellules dans les organismes pluricellulaires et entre organismes dans les populations. Si plusieurs études ont déjà souligné l'importance de la proximité génétique et spatiale entre coopérateurs dans l'existence de ce paradoxe, peu de travaux se sont en revanche intéressés au rôle joué par l'environnement dans les interactions entre tricheurs et coopérateurs. C'est justement l'objet de l'étude menée par une équipe de l'ISEM. Dans cette dernière, les chercheurs ont exploré le rôle d'un antibiotique sur la dynamique d'une population de bactéries Pseudomonas aeruginosa comportant des tricheurs et des coopérateurs. Ce microorganisme qui peut présenter un danger pour les patients immunodéprimés ou atteints de mucoviscidose, tire en partie sa virulence de la production de molécules qui sont ensuite partagées avec l'ensemble de la population bactérienne. "Dans notre laboratoire, nous avons étudié en particulier la production de sidérophores, des molécules que seuls les coopérateurs produisent mais qui sont aussi bien utilisées par les coopérateurs que les tricheurs d'une même population pour acquérir du fer", rappelle Michael Hochberg, chercheur à l'ISEM et co-auteur de l'article.
Dans cette nouvelle étude, les scientifiques ont soumis trois types de populations de P. aeruginosa comportant une fraction croissante de tricheurs (15%, 45% puis 75%) à des doses de plus en plus élevées d'antibiotiques. Ils ont ensuite observé sur une période de 48 heures comment les différents dosages antibiotiques modifiaient la capacité des tricheurs à envahir chaque population bactérienne. Les chercheurs ont ainsi pu constater que la fréquence des tricheurs au sein des différentes communautés testées augmentait plus rapidement en présence d'antibiotique et ce quel que soit le niveau de concentration initial de la substance. Pour expliquer ce résultat, l'équipe suggère alors que les coopérateurs sont plus "sensibles" aux antibiotiques que les tricheurs. "Etant donné que les coopérateurs payent le coût de la coopération en produisant les sidérophores, ils ont ensuite moins de ressources métaboliques à investir dans la résistance aux antibiotiques que les tricheurs", détaille Michael Hochberg. A l'aide d'un modèle mathématique, le chercheur et son équipe ont ensuite pu confirmer la pertinence de cette hypothèse et généraliser ainsi leurs résultats au partage de biens publics chez d'autres espèces. Les scientifiques veulent maintenant poursuivre leurs investigations en testant, via leur modèle bactérien, l'influence de facteurs de stress abiotiques tels que la température sur la dynamique des tricheurs. Parvenir à démontrer que les environnements stressants, quels qu'ils soient, favorisent davantage les tricheurs face aux coopérateurs, permettrait de franchir un pas supplémentaire vers la compréhension du maintien et de l'évolution des comportements coopératifs.

Auteur: Internet

Info: http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=15939. Donc la population bactérienne qui joue le jeu du système (coopère), tend à diminuer dès qu'il y a une influence modificatrice qui vient de l'extérieur (antibiotiques). Comme si les individus perdaient leur morale sociétale initiale, devenant moins rigides (donc tricheurs). Tricherie qui correspondrait à une adaptation à l'envahisseur, on l'accepte, on se lie/marie. On vit avec. Comme si des extraterrestres arrivaient sur une planète donnée, et que les habitants les plus conventionnels, (ou les plus faibles ou les plus simples...), tendaient à modifier leurs comportements/actions devant cette intrusion. Ainsi, devenant "moins sensible" à cette nouvelle influence externe, ils aident le groupe (société, pays, planète) à perdurer en assimilant l’intrus, par ce qu'on pourrait appeler une adaptation/neutralisation. Commentaire de MG.

[ amoralité ] [ spéculation ] [ biophysique ]

 

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intelligence

Les jeux vidéo intelligents sont à nos portes
Ils pourront tenir compte de l'état émotionnel du joueur ainsi que de son niveau de dextérité.
Bientôt, lorsque vous ressentirez un grand stress pendant une mission, votre jeu vidéo abaissera en temps réel le niveau de difficulté pour vous rendre la vie plus facile tout en s'assurant que l'expérience demeure positive. L'inverse se produira aussi : quand un défi ne sera pas à la hauteur de vos attentes, le jeu constatera votre ennui et rendra la situation plus complexe afin que vous vous amusiez davantage.
Grâce à des dispositifs qui se sont améliorés récemment, les jeux vont pouvoir interagir avec le joueur non seulement par la manette ou la souris, mais aussi par son regard et ce qu'il ressent. Pour parvenir à cette connexion entre le joueur et le jeu, celui-ci reposera sur le déploiement d'un système de reconnaissance des expressions du visage et du regard (eye tracking system) et d'un électroencéphalogramme portable qui captera les ondes cérébrales des joueurs.
" Ces systèmes s'appuient quant à eux sur une série d'algorithmes d'apprentissage-machine conçus pour que les systèmes d'exploitation des jeux synthétisent une gamme d'émotions et d'expressions du visage des joueurs et qu'ils les incorporent de façon à entretenir en eux-mêmes un état émotionnel pour adapter la prise de décision aux états cognitifs et affectifs du joueur ", explique Claude Frasson.
En somme, il s'agit d'un véritable système d'intelligence artificielle par lequel un jeu apprend à "ressentir" les émotions vécues par le joueur - l'excitation, le stress, l'anxiété, l'impatience - pour moduler les situations de jeu en fonction de celles-ci.
Vers des jeux thérapeutiques
Avec cette technologie, il devient possible notamment d'éviter qu'un jeu devienne nocif en causant, par exemple, des troubles du sommeil, car le jeu pourra selon le cas atténuer la difficulté présentée et ramener ainsi le joueur dans des zones cérébrales associées au plaisir, sans excitation ni inquiétude ", indique le professeur.
Cette technologie rend également possible l'avènement d'approches ludiques pour réguler l'état psychologique de personnes vivant d'intenses émotions.
" On pourra concevoir des jeux thérapeutiques qui cibleront l'anxiété liée à la performance, les phobies ou les troubles d'apprentissage ", mentionne Claude Frasson.
C'est d'ailleurs ce à quoi travaillent deux de ses étudiants à la maîtrise en informatique, Pierre-Olivier Brosseau et Annie Thi-HongDung Tran. Ils mettent actuellement au point un jeu intelligent qui vise le contrôle des émotions dans un contexte de conduite automobile, dans le but de réduire les risques de rage au volant. "Lorsqu'un embouteillage devient stressant, on ne réfléchit plus de la même manière, explique Pierre-Olivier Brosseau. Notre jeu vidéo intelligent permettra de prendre conscience des émotions qui se manifestent en pareilles circonstances et de s'habituer à les calmer. Ça permet d'agir soi-même sur son propre cerveau."
D'autres applications existent, comme des tests de résistance au stress. "L'armée américaine est déjà à tester des solutions qui permettent de vérifier quels sont, parmi les marines, ceux qui résistent le mieux à certaines situations de stress intense", confie Claude Frasson.

Auteur: Internet

Info: 1 décembre 2015

[ artificielle ] [ homme-machine ]

 

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