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style

On appelle maniéré en littérature ce qu'on ne peut pas lire sans l'imaginer aussitôt accompagné de quelque gesticulation menue, de quelque pincement de bouche ou de quelque contorsion, c'est à dire de quelque mouvement peu franc, peu partagé par la totalité de l'homme. Le maniéré où l'on imagine le geste est proprement le maniéré. Quand on y imagine le pincement, c'est le précieux, l'afféterie. Quand on y imagine la contorsion, c'est tout à fait le ridicule.

Auteur: Joubert Joseph

Info: Carnets, nrf Gallimard 1938-1994 21 octobre 1805 t.2 p.68

[ minaudier ] [ affété ]

 

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détail

Il est des gens qui sont de bonne foi, et qui diront aussi d'une pensée qu'elle est obscure, mais voici pourquoi. Cette pensée peint un sujet par des côtés extrêmement fins ; l'image de ces côtés s'aperçoit aisément ; mais elle est de difficile consistance aux yeux de l'esprit ; sa délicatesse la fait perdre de vue à cet esprit ; et ces personnes appellent obscurité ce qui ne vient que de la difficulté qu'ils ont de continuer d'apercevoir l'objet d'abord bien aperçu.

Auteur: Joubert Joseph

Info: Carnets, nrf Gallimard 1938-1994 p.55

[ grossièreté ] [ aveuglement ]

 

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écriture

Celui qui en toutes choses appellerait toujours un chat " un chat " serait un homme franc et pourrait être un honnête homme, mais non pas un bon écrivain. Car, pour bien écrire, le mot propre et suffisant ne suffit pas. Il ne suffit pas d'être clair et d'être entendu : il faut plaire, il faut enchanter, il faut séduire et mettre des illusions dans tous les yeux. J'entends des illusions qui éclairent, et non des illusions qui trompent en dénaturant les objets.

Auteur: Joubert Joseph

Info: Carnets t.2, p.208, nrf/Gallimard, 1994

[ recette ]

 
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prier

Faites à Dieu cette prière : être sans fin et sans commencement, vous êtes ce que l'homme peut concevoir de meilleur. Comme un rayon de la lumière est renfermé dans tout ce qui brille, un rayon de votre bonté reluit dans tout ce qui est vertu. Tout ce que nous pouvons aimer, et tout ce qui est aimable montre une part de votre essence, une apparence de vous-même. Toutes les beautés de la terre ne sont qu'une ombre projetée de celles qui sont dans le ciel.

Auteur: Joubert Joseph

Info:

 

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éducation

Peu d'esprits sont spacieux ; peu même ont une place vide et offrent quelque point vacant. Presque tous ont des capacités étroites et occupées par quelque savoir qui les bouche. Quel supplice de parler à des têtes pleines, et où rien d'extérieur ne peut entrer ! Il faut qu'un bon esprit, pour jouir de lui-même et en laisser jouir les autres, se conserve toujours plus grand que ses propres pensées. Et pour cela il faut qu'il donne à celles-ci une forme ployante, aisée à resserrer et à étendre, propre enfin à en maintenir la flexibilité naturelle.

Auteur: Joubert Joseph

Info: notes 25 mars 1807 t.2 p.192

[ indépendance ]

 

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conclure

Il y a des choses que l'homme par sa nature ne peut connaître que vaguement et les grands esprits se contentent d'en avoir des notions vagues. Mais les esprits vulgaires ne s'en contentent pas. Il faut pour leur repos qu'ils se forgent ou qu'on leur offre des idées fixes et déterminées sur ces objets même où toute précision est erreur. Ces esprits communs n'ont point d'ailes. Ils ne peuvent se soutenir dans rien de ce qui n'est que de l'espace. Il leur faut des points d'appui, des fables, des idoles, des mensonges. Mentez-leur donc et ne les trompez pas.

Auteur: Joubert Joseph

Info: Carnets/nrf Gallimard 1938-1994 17 février 1798 t.1 p.238

[ fermeture ] [ bêtise ]

 

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Grèce antique

Platon enseignait que toutes les choses créées ne sont que le produit d'un moule, qui est dans l'esprit de Dieu, et qu'il appelle idée. L'idée est à l'image ce que la cause est au produit. Or, prétendait ce philosophe, toutes choses n'étant qu'une copie de l'idée, l'image qu'une copie des choses, et les mots, à leur tour, qu'une expression de l'image, les poètes qui sont si fiers de leur art, ne font cependant, dans leurs poèmes, que des copies de la copie d'une copie, et, par conséquent, quelque chose d'infiniment imparfait, parce que cela est infiniment éloigné, et différent du vrai modèle.

Auteur: Joubert Joseph

Info:

 

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monothéisme

On connaît Dieu par la piété, seule modification de notre âme par laquelle il soit mis à notre portée et puisse se montrer à nous. Nous croyons toujours que Dieu est semblable à nous-mêmes : les indulgents l'annoncent indulgent ; les haineux le prêchent terrible. Tout ce qui est très-spirituel, et où l'âme a vraiment part, ramène à Dieu, à la piété. L'âme ne peut se mouvoir, s'éveiller, ouvrir les yeux, sans sentir Dieu. On sent Dieu avec l'âme, comme on sent l'air avec le corps. Oserai-je le dire ? On connaît Dieu facilement, pourvu qu'on ne se contraigne pas à le définir.

Auteur: Joubert Joseph

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[ certitude ] [ naturel ] [ évidence ] [ Murphy ]

 

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univers

Décomposez un poème excellent ; désunissez-en toutes les expressions, et faites-en un amas, un chaos. Donnez ce chaos à débrouiller à un écrivain médiocre et de ces parcelles éparses dites-lui de créer à sa fantaisie un monde, un ouvrage ; s'il n'ajoute rien, il est impossible qu'il fasse de tout cela quelque chose qui ne plaise pas. De même, changez l'ordre de toutes les pensées d'un beau discours ; mettez les conséquences avant les principes et ce qui suit avant ce qui doit précéder ; démolissez, ruinez tant qu'il vous plaira : il y aura toujours dans ces matériaux renversés de quoi retenir et satisfaire les regards d'un observateur.

Auteur: Joubert Joseph

Info: Carnets t.1, p.89, nrf/Gallimard, 1994

[ interprété ]

 

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introspection

Dieu multiplie l'intelligence, qui se communique comme le feu, à l'infini. Allumez mille flambeaux à un flambeau, sa flamme demeure toujours la même. Dieu n'aurait-il fait la vie humaine que pour en contempler le cours, en considérer les cascades, le jeu et les variétés, ou pour se donner le spectacle de mains toujours en mouvement, qui se transmettent un flambeau ? Non, Dieu ne fait rien que pour l'éternité. Notre immortalité nous est révélée d'une révélation innée et infuse dans notre esprit. Dieu lui-même, en le créant, y dépose cette parole, y grave cette vérité, dont les traits et le son demeurent indestructibles. Mais, en ceci, Dieu nous parle tout bas et nous illumine en secret. Il faut, pour l'entendre, du silence intérieur ; il faut, pour apercevoir sa lumière, fermer nos sens et ne regarder que dans nous.

Auteur: Joubert Joseph

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[ conscience ] [ miroir ]

 

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