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femmes-par-hommes

Comme ce matin-là, un samedi, dix heures. Juliane Bacardi, ma conseillère financière, voulait me voir. Le mot conseillère était en trop, dans l'intitulé de son poste. En tout cas pour moi. Le seul conseil qu'elle m'avait jamais donné c'était de fermer ma boutique et de trouver un vrai travail. Salope. Je pouvais pas la blairer. C'était une Française ultra Française, de bonne famille, bien élevée, le genre de meuf qui ne dit jamais par contre mais en revanche. Le genre de meuf qui, dans un bar, vous repère tout de suite et vous évite pour se blottir contre des Clément ou des Benoît, inoffensifs et pas drôles. Pas drôle non plus, la Juliane. Quand je l'ai rencontrée au tout début, pour lancer ma boutique, je l'ai joué mec enthousiaste et enjoué. Je lui ai dit que j'avais un nom de juif et une tête d'Arabe mais qu'en fait j'étais normal. Ce genre de vannes, aux Buers, ça faisait marrer tout le monde. Mais dans la presqu'île, pas du tout, et à la Banque Populaire encore moins.

Auteur: Schwartzmann Jacky

Info: Demain c'est loin. Page 13, Points, 2018.

[ rébarbative ] [ conventionnelle ] [ bourgeoise ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lutte des classes

Ordre opprimé, à l’origine tributaire de la noblesse féodale régnante, recruté parmi les corvéables et des serfs de toutes catégories, c’est dans une lutte sans répit avec la noblesse que la bourgeoisie a conquis un poste de pouvoir après l’autre et, finalement, a pris possession du pouvoir à sa place dans les pays les plus évolués ; en France, en renversant directement la noblesse ; en Angleterre, en l’embourgeoisant de plus en plus et en se l’incorporant pour en faire son couronnement décoratif. Et comment y est-elle parvenue ? Simplement par une transformation de l’ "état économique", que suivit tôt ou tard, de bon gré ou par la lutte, une transformation des situations politiques. La lutte de la bourgeoisie contre la noblesse féodale est la lutte de la ville contre la campagne, de l’industrie contre la propriété foncière, de l’économie monétaire contre l’économie naturelle, et les armes décisives des bourgeois dans cette lutte furent leurs moyens de puissance économiques accrus sans arrêt par le développement de l’industrie, d’abord artisanale, puis progressant jusqu’à la manufacture, et par l’extension du commerce.

Auteur: Engels Friedrich

Info: Dans "La violence dans l'histoire", éd. Le temps des cerises, Montreuil, 2020, pages 125-126

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

socio-littérature

Si nous pouvons dire des épopées homérique et virgilienne qu'elles étaient des manières d'entretien entre le poète et l'aristocratie, nous pouvons dire du roman qu'il a été la forme d'art fondamentale de l'ère de la bourgeoisie.

Avec le roman ne naquit pas seulement l'art du bourgeois, de l'habitant des villes d'Europe ; depuis Cervantès il fut le miroir que l'imagination, quand elle fait appel à la raison, tend à la réalité quotidienne. Don Quichotte lançait au monde de l'épopée un adieu ambigu et mélancolique ; Robinson Crusoé délimitait le monde du roman moderne. Comme le naufragé de Defoe, le romancier va s'entourer d'une palissade de faits tangibles : les maisons merveilleusement solides de Balzac, l'odeur des puddings de Dickens, les pharmacies de Flaubert et les interminables inventaires de Zola. S'il trouve une empreinte dans le sable, le romancier en déduira que c'est l'homme Vendredi qui se cache dans les buissons, non pas que c'est la trace d'une fée ou, comme dans le monde shakespearien, la trace fantomale du dieu Hercule "qu'Antoine aimait".


Auteur: Steiner George

Info: Tolstoï ou Dostoïevski

[ occidentale ] [ réalisme ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pédophilie

La pédérastie est, à Athènes, une relation pédagogique entre un jeune époux, un citoyen d'Athènes, qui va initier un jeune pré pubère à la vie sociale et à l'intimité amoureuse pour en faire un 'citoyen'. Il s'agit en quelque sorte d'un rite initiatique de passage à l'âge adulte et à la qualité de citoyen. Il faut encore préciser que ce rite de pédérastie n'existait que dans une certaine aristocratie puis, plus largement, bourgeoisie, mais ce n'était pas la pratique de tous.
L'amant (l'éraste) est un homme jeune d'une trentaine d'années. Il choisit son aimé (l'éromène) pour sa beauté et sa jeunesse. L'aimé a environ douze ans mais surtout il est imberbe. C'est l'absence de pilosité qui guide l'attirance.
[...]
En même temps, il serait inconvenant que cet adulte trouve attirant un autre adulte, l'amour entre hommes étant considéré comme indigne d'un citoyen honorable.
Cette relation est cependant transitoire, elle prend fin quelques années plus tard à l'apparition des premiers poils.
Et plus tard, une fois marié, ce jeune citoyen deviendra l'amant et l'initiateur d'un autre bel éphèbe.

Auteur: Brenot Philippe

Info: Sex story, p. 63-64

[ Grèce antique ]

 

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révolte

Le peuple n’est point comme en Février sur les barricades chantant Mourir pour la patrie – les ouvriers du 23 juin luttent pour leur existence, la patrie a perdu pour eux toute signification. La Marseillaise et tous les souvenirs de la grande Révolution ont disparu. Peuple et bourgeois pressentent que la révolution dans laquelle ils entrent est plus grande que 1789 et 1793.

La révolution de Juin est la révolution du désespoir et c’est avec la colère muette, avec le sang-froid sinistre du désespoir qu’on combat pour elle ; les ouvriers savent qu’ils mènent une lutte à la vie et à la mort, et devant la gravité terrible de cette lutte le vif-esprit français lui-même se tait.

L’histoire ne nous offre que deux moments ayant quelque ressemblance avec la lutte qui continue probablement encore en ce moment à Paris : la guerre des esclaves de Rome et l’insurrection lyonnaise de 1834. L’ancienne devise lyonnaise, elle aussi : "Vivre en travaillant ou mourir en combattant", a de nouveau surgi, soudain, au bout de quatorze ans, inscrite sur les drapeaux.

Auteur: Engels Friedrich

Info: "Les journées de Juin 1848", dans "La violence dans l'histoire", éd. Le temps des cerises, Montreuil, 2020, page 57

[ radicalisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

argent

Et, sans doute - colonisés étonnés et bourgeois - les sous-développés, sots ingénieux asservis par leurs passions, seraient plus terribles encore s'ils devenaient riches. Ces gens-là, à vrai dire, perdent à gagner. Plus opulents, ils vivent plus inquiets, en pauvres Nègres indécrottables... Centupler ses besoins, faire tout pour l'ostentation, avoir cent ambassades à l'étranger parce que telle grande puissance en a cinquante, et, si elle en a soixante, en avoir vite deux cents, c'est s'empêtrer dans une pénurie encore plus effroyable que la gêne de jadis.
Mais se gouverner décemment, savoir s'arrêter quand bien même l'aide au Tiers-Monde serait centuple, employer le reste à développer le pays, à occuper les siens, sans Rolls ni Bentley, ou à tirer d'embarras des budgets déficitaires : tout cela vaut mieux que les insultes gauchement braillées par l'anticolonialisme de la négraille politique. Et c'est fausse sagesse, que de régner en mendiant ou en hâbleur.
Car c'est bien peu que de n'être point comme le commun des pauvres ; mais c'est être bien riche déjà, que de n'être plus comme le commun des riches...

Auteur: Ouologuem Yambo Utto Rodolph

Info: Lettre à la France nègre

[ conscience ] [ complexe ] [ afrique ]

 

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fric

EST-CE QU'IL SUFFIT D'AVOIR BEAUCOUP D'ARGENT POUR FAIRE PARTIE DE LA CLASSE DOMINANTE ?
Non, ce sont deux choses très différentes… Karim Benzema, par exemple, est un grand champion et il est vraiment très riche. Il peut vivre luxueusement, s'acheter de grosses voitures et des villas avec piscine. Mais il n'est pas et ne sera jamais un bourgeois. Pourquoi ? Parce que c'est un fils d'ouvrier, et parce qu'il ne doit sa fortune qu'à lui-même et à son talent pour le foot. C'est important, car cela signifie qu'il peut transmettre à ses enfants sa richesse, mais pas la source de cette richesse.
À l'inverse, la richesse de la famille Rothschild remonte au XVIIIe siècle. Les Rothschild étaient les banquiers des rois et sont aujourd'hui les banquiers des puissants de ce monde. Ils possèdent des vignobles, des châteaux, collectionnent les œuvres d'art… À la différence de Karim Benzema, qui ne peut transmettre automatiquement à ses enfants son talent pour le foot, chaque génération de Rothschild transmet à ses enfants sa fortune, mais aussi la source de celle-ci : des entreprises, une culture, une éducation, des relations, créant ainsi une dynastie familiale.

Auteur: Pinçon-Charlot Monique

Info: Pourquoi les Riches sont-ils de plus en plus riches et les Pauvres de plus en plus pauvres ?

[ pouvoir ] [ conservation ] [ richesse ]

 

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péchés capitaux

L'Orgueil et sa bâtarde, la Colère, se laissent brouter par leurs flatteurs ; la pacifique Envie lèche l'intérieur des pieds puants de l'Avarice, qui trouve cela très bon et qui lui donne des bénédictions hypothéquées avec la manière de s'en servir ; l'Ivrognerie est un Sphinx toujours pénétré, qui s'en console en allant se soûler avec ses Œdipes ; la Luxure, au ventre de miel et aux entrailles d'airain, danse, la tête en bas, devant les Hérodes, pour qu'on lui serve les décapités dont elle a besoin, et la Paresse, enfin, qui lui sort du vagin comme une filandre, s'enroule avec une indifférence visqueuse à tous les pilastres de la vieille cité humaine.

Mais l’Amour écume au seul mot de partage et la jalousie est sa maison. C’est un colimaçon sans patrie, qui se repaît, sans convives, dans sa spirale ténébreuse. Il y a des yeux à l’extrémité de ses cornes et, si légèrement qu’on les effleure, il rentre en lui-même pour se dévorer. En même temps, il est ubiquitaire, quant au temps et quant à l’espace, comme le vrai Dieu dont il est la plus effrayante défiguration.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, pages 118-119

[ personnifiés ] [ liste actualisée ] [ amour divin-amour bourgeois ]

 

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pandémie

Les épidémies meurtrières touchent avant tout les enfants et les jeunes adultes. A la date de 1418, on lit dans le Journal d’un bourgeois de Paris : "Cette épidémie de peste était au dire des vieilles gens la plus cruelle qui eût sévi depuis trois siècles... Sur quatre ou cinq cents morts, il n’y avait pas douze vieillards, ce n’était pour ainsi dire que des enfants et des jeunes gens." Il s’ensuit qu’un déséquilibre se manifeste alors entre les classes d’âge au bénéfice de la vieillesse. A Périgueux, après 1350 et surtout après 1400, sur 465 personnes dont l’âge au décès est connu, 217 soit 46 % ont plus de soixante ans, et l’âge indiqué est sous-estimé de cinq ans environ.

Pour survivre, les familles se regroupent, ce qui favorise les personnes âgées qui antérieurement restaient seules en raison de la prépondérance de la famille conjugale. Toutefois, certaines femmes connaissent une situation tragique, telles ces pauvres veuves de marins de Perros-Guirec dont les époux ont péri en mer en 1451. Et, plus que l’affection qui unit, la présence de parents âgés chez leurs enfants développe les conflits de génération.

Auteur: Verdon Jean

Info: Les Françaises pendant la guerre de Cent Ans : Début du XIVe siècle-milieu du XVe siècle

[ coriaces barbons ] [ vieux durs à cuire ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

visuel

La protestation si souvent entendue, de la part des jeunes notamment, de la "récupération" par la société devrait les conduire à la connaissance du rôle des images. Ce n’est pas la société bourgeoise qui est récupératrice, c’est l’univers des images, qui reprend tout ce qui se fait et se vit pour en faire du spectacle. C’est le triomphe absolu des images et de la visualisation qui est stérilisateur et récupérateur. Mais ce n’est pas seulement la TV ! Le triomphe de l’image, c’est aussi celui des comics, des bandes dessinées, fussent-elles révolutionnaires. Le contenu, révolutionnaire ou non, ne change rien. C’est l’abolition de la parole cohérente et sensée, porteuse de sens, qui est l’acte récupérateur par excellence. L’image est toujours abolissante. Et les dessins de Hara-Kiri, de Brétécher, de Wolinski ne sont jamais que les sous-produits de ce triomphe. […] Se situer sur le terrain de l’adversaire, procéder au détournement cher aux situationnistes, c’est se mettre en réalité dans le même courant ; le plein de l’image satisfait, par le spectacle, ma conscience révolutionnaire. J’ai vu, donc j’ai agi. Tout cet ensemble non seulement stérilise l’intervention, mais institue une fausse relation à un faux réel.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, pages 228-229

[ facticité ] [ fausses disgressions ] [ mutins de panurge ]

 
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