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question

J’écrirai pour venger ma race. Faisait écho au cri de Rimbaud : "Je suis de race inférieure de toute éternité." J’avais 22 ans. J’étais étudiante en lettres dans une faculté de province, parmi des filles et des garçons pour beaucoup issus de la bourgeoisie locale. Je pensais orgueilleusement et naïvement qu’écrire des livres, devenir écrivain, au bout d’une lignée de paysans sans terre, d’ouvriers et de petits commerçants, de gens méprisés pour leurs manières, leur accent, leur inculture, suffirait à réparer l’injustice sociale de la naissance. Qu’une victoire individuelle effaçait des siècles de domination et de pauvreté, dans une illusion que l’école avait déjà entretenue en moi avec ma réussite scolaire. En quoi ma réalisation personnelle aurait-elle pu racheter quoi que ce soit des humiliations et des offenses subies ?"

Auteur: Ernaux Annie

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[ compensation sociale ] [ écriture ] [ chimère ]

 

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grégaire

Haïssez celui qui n'est pas de votre race
Haïssez celui qui n'a pas votre foi
Haïssez celui qui n'est pas de votre rang social
Haïssez, haïssez, vous serez haï.
De la haine, on passera à la croisade,
Vous tuerez ou vous serez tué
Quoi qu'il en soit, vous serez les victimes de votre haine
La loi est ainsi :
Vous ne pouvez être heureux seul
Si l'autre n'est pas heureux, vous ne le serez pas non plus,
Si l'autre n'a pas d'avenir, vous n'en aurez pas non plus,
Si l'autre vit d'amertume, vous en vivrez aussi,
Si l'autre est sans amour, vous le serez aussi.
Le monde est nous tous, ou rien.
L'abri de votre égoïsme est sans effet dans l'éternité.
Si l'autre n'existe pas, vous n'existez pas non plus.

Auteur: Calaferte Louis

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[ humanisme ] [ rapports humains ]

 

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paysage

Les appels d'un enfant ou d'un coq apportés de la plaine par le vent, le vol plané d'un épervier, le tintement d'un marteau qui là-bas redresse une faucille, le bruissement de l'air animent seuls cette immensité de silence et de douceur. Ce sont de paisibles journées faites pour endormir les plus dures blessures. Cet horizon où les formes ont peu de diversité nous ramène sur nous-mêmes en nous rattachant à la suite de nos ancêtres. Les souvenirs d'un illustre passé, les grandes couleurs fortes et simples du paysage, ses routes qui s'enfuient composent une mélodie qui nous remplit d'une longue émotion mystique. Notre cœur périssable, notre imagination si mouvante s'attachent à ce coteau d'éternité. Nos sentiments y rejoignent ceux de nos prédécesseurs, s'en accroissent et croient y trouver une sorte de perpétuité.

Auteur: Barrès Maurice

Info: La Colline inspirée

[ France ] [ sérénité ] [ racines ] [ sonorités ]

 

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égaré

Parfois, je pense que la vie n'a aucune valeur, que c'est une chose insignifiante. Je vais mourir et l'humanité ne sentira pas la différence. L'humanité va mourir et l'éternité ne sentira pas la différence. Nous ne sommes que des ombres, de vaines poussières se perdant dans le temps... Mais, d'autres fois, je pense que nous naissons tous avec une mission, que nous jouons tous un rôle, que nous faisons tous partie d'un système. Cela peut être un rôle minuscule, une mission insignifiante, cela peut même nous paraître une vie perdue, mais, après tout, qui peut savoir si une chose aussi infime n'est pas une part essentielle dans la conception du grand gâteau cosmique ?... Nous sommes de minuscules insectes dont le fragile battement d'ailes a peut-être l'étrange pouvoir de générer de lointaines tempêtes dans l'univers.

Auteur: Rodrigues dos Santos José

Info: La formule de Dieu

[ dérisoire importantissime ] [ effet papillon ] [ infinitésimal ] [ auto-évaluation ]

 

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mémoire

J'étais tombé amoureux d'elle, de sa peau de pêche bronzée toute l'année, de sa silhouette à vous réveiller un mort, de sa longue et rousse chevelure, de ses sourcils et de ses yeux très noirs à Lima, un soir que je chantais dans une fête à l'université catholique où elle était "Miss Faculté", ou quelque chose comme ça, et moi une sorte de Nat King Cole en espagnol, et à force de viens plus près de moi, plus près, plus près encore, je finis par tant la rapprocher de moi que je n'ai pas encore réussi à l'écarter complètement, bien que plus de mille ans, bien plus encore aient passé depuis ce temps-là, ce qui fait que je crois pouvoir répondre à l'auteur de ce boléro que oui, il semble bien que l'amour existe dans l'éternité.

Auteur: Bryce-Echenique Alfredo

Info: L'Amygdalite de Tarzan

[ souvenir ] [ nostalgie ] [ femme-par-homme ]

 

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questions

Où commence la destinée? Où finit la nature? Quelle différence y a -t-il entre un événement et une saison, entre un chagrin et une pluie, entre une vertu et une étoile? Une heure, n'est-ce pas une onde?  Les engrenages en mouvement continuent, sans répondre à l'homme, leur révolution impassible. (...) On se voit dans l'engrenage, on est partie intégrante d'un Tout ignoré, on sent l'inconnu qu'on a en soi fraterniser mystérieusement avec un inconnu qu'on a hors de soi. Adhérer à l'infini, être amené par cette adhésion à s'attribuer à soi-même une immortalité nécessaire, qui sait? une éternité possible, sentir dans le prodigieux flot de ce déluge de vie universelle l'opiniâtreté insubmersible du moi! regarder les astres et dire: je suis une âme comme vous! regarder l'obscurité et dire: je suis un abîme comme toi!

Auteur: Hugo Victor

Info: Les Travailleurs de la mer

[ contingences ] [ perdu ] [ monades ]

 

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accoutumance

Son goût pour le jazz venait de l'époque où il travaillait aux Stups, il y avait de cela une éternité. Dans ce temps-là, les clubs de jazz étaient légion et la plupart étaient des repaires de dealers. On les trouvait surtout sur Sunset, parfois sur Western, et quelques-uns sur Washington Boulevard, à la frontière du ghetto noir. Gold avat passé d'innombrables nuits dans ces caves enfumées, traquant les dealers, épiant les camés, à l'affût des moindres transactions. Il avait fini par s'imprégner de la musique qu'on jouait dans ces bouges et l'appréciait plus que tout autre. L'arabesque des solos abstraits, impénétrables aux oreilles profanes, lui semblait à la fois logique et d'un lyrisme achevé. Le swing, le tempo - qu'il avait d'abord trouvé grossier et sauvage - était devenu pour lui la pulsation même de la vie.

Auteur: Montecino Marcel

Info: Crosskiller

[ pulsation ] [ rythme ]

 

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inhospitalière

Une sombre forêt d'épicéas obscurcissait les deux rives du cours d'eau pris par les glaces. Un coup de vent récent avait dépouillé les arbres de leur blanche couverture de givre et, dans la lumière déclinante, ils semblaient se courber les uns vers les autres, noirs et menaçants. Un grand silence régnait sur la terre et cette terre était désolée, sans vie, sans mouvement, si vide et si froide qu'elle n'exprimait même pas la tristesse. Quelque chose en elle suggérait le rire, mais un rire plus terrible que toute tristesse, un rire morne comme le sourire d'un sphinx, un rire froid comme le gel et d'une infaillibilité sinistre. C'était la sagesse puissante et incommunicable de l'éternité qui riait de la futilité de la vie et de l'effort de vivre. C'était la forêt sauvage, la forêt gelée du Grand Nord.

Auteur: London Jack

Info: Croc-Blanc

[ nature hostile ]

 

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introspection

Dieu multiplie l'intelligence, qui se communique comme le feu, à l'infini. Allumez mille flambeaux à un flambeau, sa flamme demeure toujours la même. Dieu n'aurait-il fait la vie humaine que pour en contempler le cours, en considérer les cascades, le jeu et les variétés, ou pour se donner le spectacle de mains toujours en mouvement, qui se transmettent un flambeau ? Non, Dieu ne fait rien que pour l'éternité. Notre immortalité nous est révélée d'une révélation innée et infuse dans notre esprit. Dieu lui-même, en le créant, y dépose cette parole, y grave cette vérité, dont les traits et le son demeurent indestructibles. Mais, en ceci, Dieu nous parle tout bas et nous illumine en secret. Il faut, pour l'entendre, du silence intérieur ; il faut, pour apercevoir sa lumière, fermer nos sens et ne regarder que dans nous.

Auteur: Joubert Joseph

Info:

[ conscience ] [ miroir ]

 

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inaccessible

Mon chagrin est comme mon château, perché comme un nid d'aigles, à la cime des monts, parmi les nuages ; personne ne peut l'assaillir. C'est de là que je m'envole pour descendre dans la réalité et saisir ma proie. Mais je ne reste pas en bas, je rapporte ma proie chez moi, et cette proie, c'est un motif que j'insère dans les motifs des tapisseries de mon château. Alors, je vis comme un mort. Tout ce qui a été vécu, je le plonge dans le baptême de l'oubli pour l'éternité du souvenir. Tout ce qui est fini et accidentel est oublié et effacé. Alors, je demeure comme un vieillard grisonnant, pensif, et j'explique les motifs d'une voix douce, presque chuchotante, et à mes côtés siège un enfant qui écoute, bien qu'il se rappelle tout avant que je l'aie raconté.

Auteur: Kierkegaard Søren Aabye

Info: Ou bien... Ou bien, I

[ construction ] [ indicible ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini