Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 411
Temps de recherche: 0.0486s

physique quantique

Mais revenons à l’article de 1990, dont voici l’introduction : "Le concept de hasard intrigue depuis longtemps les physiciens, et même l'humanité en général. Quelle est l'origine du hasard ? Dans quelle mesure le futur peut-il être prédit ? Notre incapacité à prédire l'avenir est-elle la conséquence de nos limites humaines ou plutôt la conséquence d'une impossibilité de principe ? Ces questions ont, en physique, une longue histoire. La physique classique héritée d'Isaac Newton était complètement déterministe : la connaissance parfaite de l'état d'un système à un instant donné permettait en principe la détermination de son état à tout instant ultérieur. Puis vint au début de ce siècle la mécanique quantique, où probabilités et hasard interviennent au niveau le plus fondamental de la théorie ; en effet, celle-ci ne peut fournir que des probabilités de mesurer telle ou telle valeur de la position, de l'énergie, etc. La mécanique quantique introduisit donc une indétermination fondamentale dans la nature, chose qu'Einstein lui-même ne voulut jamais accepter, comme en témoigne son célèbre "Dieu ne joue pas aux dés". Puis, assez récemment, on s'aperçut avec l'étude des "systèmes dynamiques", qu'après tout, la physique classique avait aussi du hasard, ou plus exactement de l'imprévisibilité, enfouis en son sein, puisque certains systèmes même très simples, comme un système de pendules, peuvent exhiber un comportement imprévisible. Le hasard, souvent associé au désordre, est ainsi devenu, du moins en physique, une notion pleine de contenu." (…)
Mais définir le hasard (ou une suite aléatoire de résultats de mesure) par un programme "minimal", qu’on ne peut pas réduire par un algorithme, c’est faire sauter en souriant l’interprétation métaphysique qui établit une équivalence entre forme aléatoire et absence d’intentionnalité, de sens, de volonté et de conscience. On en revient finalement à Kant qui expliquait que l’on ne peut pas plus démontrer l’existence de Dieu que son inexistence, que toute la métaphysique échappe à la démonstration logique.(…)
Alors sans doute faut-il reconnaître aujourd’hui que ces limites sont inhérentes à la raison humaine, outil magnifique mais incapable de tout surplomber et que, plus nous avancerons dans la connaissance de l’univers et de nous-mêmes, plus nous buterons sur l’inconnaissable ou, plus exactement, l’inexprimable par nos langages, qu’il s’agisse des mots ou des équations. Un inexprimable qui n’empêche pas la conscience et semble jaillir des noces paradoxales de la rigueur et de la liberté, autre nom du hasard.

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle"

[ connaissance maximale ] [ butée ] [ impossible ]

 
Commentaires: 4
Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

Le désir des hommes a des façons qui sont étranges. Il arrive à des heures inattendues. Quelque gêne qu'il apporte avec lui, il est parfois difficile d'accueillir comme il faut le plus étrange des hôtes.
Les femmes laissent croire que nous sommes maîtres de cette crampe douloureuse, ou bien que son surgissement à la fin de la nuit n'est qu'un événement mécanique dont nous pourrions parfois leur éviter l'importunité.
C'est un visiteur, comme il est en elles, même si son aspect est plus visible. Nous l'espérons parfois des nuits durant. Nous allumons la lampe, nous lisons, nous regardons des images, nous nous servons à boire, nous buvons, nous rêvons mais il ne vient pas. Quand il arrive, il réclame sa place, il tend l'étoffe, il se presse contre la cuisse de la dormeuse. S'il n'est pas reçu très vite, avec joie et avec chaleur, il se vexe et il s'en va.
C'est une joie qu'il faut accueillir à quelque heure qu'elle se présente. C'est un orphelin qui hurle et dont les pieds trépignent pour réclamer le sein et le lait tiède de sa mère. C'est un fils prodigue qui revient à la demeure de son père. C'est un parasite singulier des rêves, des arts, des nuits, du vin, des doigts, des lèvres, des odeurs, des humeurs.
Nulle part il n'est pensionnaire. Nulle part il ne s'installe à demeure. Personne ne le commande. Il déserte on ne sait pourquoi. Il envahit on ne sait quand. Il peut surgir dans le deuil lui-même.
Il faut accepter de ne pas le comprendre. Et profiter, quelque lassitude ou quelque gêne qui s'ensuivent, de son arrivée inopinée, de sa fureur imprévisible. Il est la chose aussi lumineuse que rare dont parlait le philosophe qui polissait des verres de loupe à La Haye, et que lisait Elena quand elle n'était pas plongée dans les essais de Martin Heidegger. Il est le contraire de la mort, hôte qui le corrompt souvent, mais à qui il ne présente jamais.
(... ) Je me disais : "le réel met aux abois le langage. Dans la musique aussi, dans les livres aussi, le désir tient table ouverte. Les femmes préféreraient-elles un banquet de sentiments, de mort et de reproduction ? Qui ne tient pas la porte ouverte sur le désir, la refermant sur une ou deux apparitions, referme la porte sur soi et sur la mort. Il ne se représente plus. Qui le boude, la vie le boude."

Auteur: Izquierdo Quignard Agustina

Info: Un souvenir indécent, Gallimard folio, 1994, pp. 108-109

[ sexualité ] [ hommes-par-femme ] [ envie ]

 

Commentaires: 0

dépravation

En 1770, un père de famille vint se jeter aux pieds de M. de Sartines, et lui dit que la veille au soir on a enlevé sa fille, et qu'il ne sait ce qu'elle est devenue.
M. de Sartines lui promet une prompte vengeance, et lui assigne un jour pour lui donner des nouvelles sûres de son enfant; il fait faire les perquisitions les plus exactes, et parvient enfin à découvrir les ravisseurs. Le père revient aujour marqué ; M. de Sartines le reçoit les larmes aux yeux : "Hélas ! lui dit ce magistrat, vous êtes bien malheureux, mais je suis presque aussi à plaindre que vous : je sais où est votre fille, et je ne puis vous rendre justice : une autorité supérieure me lie les mains..." L'infortunée était au Parc aux Cerfs, et avait été enlevée pour les plaisirs du roi.
Les courtisans suivaient à l'envi l'exemple de leur maître. Quelques mois après, M. le duc de *** devient amoureux d'une jeune demoiselle très-jolie, fille d'un ancien officier : ne pouvant corrompre ni elle ni sa mère, par argent, il imagine un stratagème bien digne de la cour de Louis XV. Il se déguise avec quelques-uns de ses gens, met le feu pendant la nuit à la maison où demeuraient la mère et la fille; il entre comme pour donner du secours, enlève la demoiselle, la met dans un carrosse, et en abuse à deux lieues de là. Il se rend coupable du double crime de ravisseur et d'incendiaire.
Ce qu'il y a de remarquable, c'est qu'il ne fut point puni, malgré les plaintes de M. de Sartines; il en fut quitte pour quelque argent. Le duc de ***, son père, présenta au roi cette affaire comme une petite plaisanterie, et le monarque se contenta de recommander au fils d'être un peu plus sage à l'avenir.
Peu de seigneurs de la cour de France résistèrent à cette contagion, et se préservèrent de la corruption générale. M. le maréchal de Brissac était un de ces derniers.
Il y a quelques années qu'on le plaisantait sur la rigidité de ses principes d'honneur et de probité, et sur ce qu'il se fâchait, parce qu'on prétendait qu'il était c..., comme tant d'autres, Louis XV qui était présent, et qui riait de sa colère, lui dit : "Allons, monsieur de Brissac, ne vous fâchez point, c'est un petit malheur, ayez bon courage.
- Sire, répondit M. de Brissac, j'ai toutes les espèces de courage, excepté celui de la honte."

Auteur: Internet

Info: Correspondance secrète, année 1774, in le Dictionnaire encyclopédique d'anecdotes modernes, anciennes, françaises et étrangères d'Edmond Guerard

[ abus de pouvoir ] [ dépravation ] [ viol ] [ honneur ]

 

Commentaires: 0

anatman

Un kôan dit  : "La neige tombe, flocon par flocon. Chaque flocon tombe à sa juste place". La "juste place" est très précisément le karma du flocon. En dehors de sa taille ou de sa forme, rien ne distingue a priori un flocon d’un autre flocon. Ce qui est sûr, c’est qu’il peut exister plusieurs flocons de la même taille ou de la même forme, mais aucun autre flocon ne peut tomber là où à un instant donné (on dit "ici et maintenant") tombe un flocon particulier.

Où que nous nous trouvions, à cet instant précis ou à un autre moment, ici ou ailleurs, est notre propre karma. À chaque instant, nous occupons une place particulière que rien d’autre ne peut occuper. Ceci est notre karma.

Si l’on comprend bien ce point, on comprend que le flocon n’a pas le choix de tomber où bon lui semblerait. Le flocon et l’endroit où il tombe sont liés. Ce qui signifie que ce flocon n’existe pas ailleurs qu’en cet endroit.

L’on pourrait penser que le flocon n’a aucune liberté, parce qu’il ne peut pas tomber ailleurs que là où il tombe, mais ce serait une mauvaise compréhension. Le flocon est là où il tombe ; il n’est pas ailleurs. Il n’y a pas à supposer qu’il puisse tomber ailleurs car supposer qu’il puisse tomber ailleurs revient à nier le flocon. Bien sûr, il existe des flocons qui tombent ailleurs, mais ce n’est pas le même flocon.

L’action juste est donc de se conformer à ce que l’on est, c’est-à-dire là où l’on est, en cet instant précis, parce que nous n’existons pas ailleurs. Nous pouvons bien sûr, à chaque instant, choisir de changer d’endroit, parce que tel lieu ou tel autre lieu ne nous semblent pas confortables, mais cela ne change rien au fait que quel que soit l’endroit où nous sommes, c’est exactement l’endroit où tombe le flocon. Il n’y a aucun déterminisme dans cette situation. L’endroit où nous sommes peut en effet être la conséquence d’un concours de circonstances dont il est impossible de connaître la cause première.

Fondamentalement, il n’y a pas d’ego, pas de soi, pas d’atman. Il pourrait y avoir une permutation d’ego que ça ne changerait rien à la situation dans laquelle nous sommes. En d’autres termes, l’action juste est bien celle d’être exactement là où nous sommes, et de réaliser qu’il n’y a pas d’ego, de soi ou d’atman à cette place précise.

Auteur: Dumè Antoni

Info: "Expérience zen"

[ bouddhisme ] [ exemple ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

végétaux

Stéphane Perraud : Dans quel état se trouvent les forêts primaires aujourd'hui ?

Francis Hallé : Il n'y en a quasiment plus ! Les forêts sont dites primaires quand elles n'ont jamais subi la moindre destruction humaine. Il y a quarante ans on en trouvait encore beaucoup à la surface du globe. Aujourd'hui, il n'en subsiste que des lambeaux, dans la boucle du fleuve Congo, en Australie, dans le Grand Nord canadien, en Sibérie... Seuls le climat très difficile ou l'absence totale d'accès les protègent encore de la folie destructrice des hommes. En Amazonie, c'est trop tard. On rase les arbres pour les remplacer par du soja transgénique et de l'élevage.

- Pourquoi est-ce si inquiétant ?

- La forêt joue un rôle déterminant pour la survie de l'humanité. Les arbres purifient l'atmosphère en absorbant du gaz carbonique et en rejetant de l'oxygène . Couper un arbre revient à détruire une usine d'épuration naturelle. Les arbres attirent la pluie. Leur feuillage et leur système racinaire filtrent l'eau. Ils jouent également un rôle de stabilisateurs pour les sols. Et bien sûr, ils abritent une flore et une faune exceptionnelle. Ce sont nos alliés, nos protecteurs. La disparition des forêts primaires n'est pas irréversible, mais pour passer d'une forêt secondaire (qui a repoussé après exploitation) à une forêt primaire, il faudrait la laisser tranquille pendant sept siècles !

- On entend souvent qu'une forêt a besoin d'être entretenue pour rester en bonne santé...

- C'est une hérésie ! Les forêts existent depuis plus de 350 millions d'années, elles se portaient très bien avant l'arrivée de l'homme. Elles ont su se reconstituer après chaque évolution climatique majeure. Plus on intervient dans une forêt, plus on la fragilise. Il faut au contraire laisser faire la nature. Le bois mort au sol par exemple préserve les micro-organismes. Une forêt détruite par un incendie repoussera mieux si on n'intervient pas. Sa capacité de régénération est incroyable. Saviez-vous que lorsqu'on coupe une branche, on favorise l'arrivée des maladies ? Au Jardin des Plantes à Paris, on trouve des arbres tricentenaires qui n'ont jamais été taillés. Ils se portent très bien et ne sont pas dangereux pour les visiteurs.

Beauté... Mesurable ? Il serait temps que tu comprennes que vous n'êtes que des principes d'action programmés pour survivre dans un milieu hostile, non prévu. Pour tenter de durer. Par conséquent la notion de beauté est tout à fait relative. Il y a éventuellement accoutumance à quelque chose de rassurant mais "Beauté mesurable", c'est comme si tu disais "vie passive".

Auteur: Hallé Francis

Info: 26 juin 2014

[ arbre ] [ nature ] [ équilibre ] [ écologie. éco-anxiété ]

 

Commentaires: 0

relativisme ontologique

L' Amérique aussi, dans sa façon essentielle de considérer la vie et le monde, a créé une "civilisation", qui se trouve en parfaite contradiction avec l'ancienne tradition européenne. Elle a définitivement instauré la religion de l'utilitarisme et du rendement, elle a placé l'intérêt pour le gain, la grande production industrielle, la réalisation mécanique, visible, quantitative, au-dessus de tout autre. Elle a donné naissance à une grandeur sans âme de nature purement technico-collective, privée de tout arrière-plan de transcendance, de toute lumière d'intériorité et de vraie spiritualité. Elle aussi a opposé à la conception de l'homme intégré en tant que qualité et personnalité dans un système organique, une conception où il n'est plus qu'un simple instrument de production et de rendement matériel dans un conglomérat social conformiste.

(...)

Ainsi, bien que l'Amérique ne pense pas du tout à bannir tout ce qui est intellectualité, il est certain qu'elle éprouve à l'égard de celle-ci, dans la mesure où elle n'apparaît pas comme l'instrument d'une réalisation pratique, une indifférence instinctive, comme à l'égard d'un luxe auquel ne doit pas trop s'attarder celui qui est porté vers les choses sérieuses telles que le "get rich quick", le "service", une campagne en faveur de tel ou tel préjugé social et ainsi de suite.

(...)

Si l'Amérique n'a pas banni officiellement, comme le communisme, l'ancienne philosophie, elle a fait mieux : par la bouche d'un William James, elle a déclaré que l'utile est le critère du vrai et que la valeur de toute conception, même métaphysique, doit être mesurée à son efficacité pratique, c'est-à-dire, en fin de compte, selon la mentalité américaine, son efficacité économico-sociale. Le pragmatisme est une des marques les plus caractéristiques de la civilisation américaine envisagée dans son ensemble, ainsi que la théorie de Dewey et le behaviorisme, qui correspond exactement aux théories tirées, en U.R.S.S., des vues de Pavlov sur les réflexes conditionnés et, comme celles-ci, exclut totalement le Moi et la conscience en tant que principe substantiel. L'essence de cette théorie typiquement "démocratique" est que n'importe qui peut devenir n'importe quoi - moyennant un certain training et une certaine pédagogie - ce qui revient à dire que l'homme, en soi, est une substance informe, malléable, tout comme le conçoit le communisme, qui considère comme anti-révolutionnaire et anti-marxiste la théorie génétique des qualités innées. La puissance de la publicité, de l'advertising, en Amérique, s'explique d'ailleurs par l'inconsistance intérieure et la passivité de l'âme américaine, qui, à maint égard, présente les caractéristiques bidimensionnelles, non de la jeunesse, mais de l'infantilisme.

Auteur: Evola Julius

Info: Révolte contre le monde moderne, II, 16

[ libre examen ] [ subversion ] [ idéologie ] [ Etats-Unis ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

histoire d'amour

Noble espagnole, Inés de Castro 1320 - 1355, émigre au Portugal en 1340 pour suivre Constance de Castille, l'épouse du prince Pierre de Portugal, dont elle est dame de compagnie. Le prince tombe rapidement amoureux fou d'elle, au point de négliger sa femme, ce qui a pour effet de rapprocher du trône les nobles castillans (le propre frère d'Inés devient l'ami et le confident du prince), et de favoriser l'émergence d'un parti dit des Castro à la cour royale portugaise.
Le roi Alphonse IV de Portugal, père de Pierre, désapprouve l'influence d'Inés et de sa famille sur son fils mais décide d'attendre que leur passion s'éteigne d'elle-même. Cette passion restera néanmoins forte et constante, malgré la désapprobation royale. Inés est exilée en Castille.
Après la mort de la princesse Constance en 1345, Inés revient d'exil, pendant que le roi cherche en vain à remarier son fils, celui-ci refusant tout projet d'union matrimoniale. Dans le même temps, le fils légitime de Pierre, (le futur roi Ferdinand Ier) est un garçon chétif et frêle alors que les quatre enfants illégitimes de Pierre et d'Inés prospèrent au désespoir de la noblesse portugaise inquiète de l'influence du parti des Castro sur Pierre.
Après plusieurs tentatives pour séparer le couple, et soucieux de l'éventualité de voir le Prince Pierre prendre parti dans la crise politique castillane, le roi ordonne l'exécution d'Inés. Pêro Coelho, Álvaro Gonçalves et Diogo Lopes Pacheco sont désignés pour cela et partent pour le monastère de Santa Clara à Coimbra, où réside Inés, et la tuent le 7 janvier 1355. À cette nouvelle, Pierre se rebelle contre son père et engage le pays dans une courte guerre civile.
Quelques temps après être devenu roi du Portugal en 1357, Pierre annonce au pays, par la proclamation de Cantanhede qu'il a secrètement épousé Inés, faisant ainsi d'elle la reine de Portugal. La parole du roi, confirmée par quelques témoins de son entourage, est alors, et reste de nos jours, la seule preuve de ce mariage. Toutefois les enfants de cette union s'en trouvent de ce fait reconnus comme légitimes, ce qui peut avoir constitué le motif principal d'une telle proclamation.
Selon la légende, il fait déterrer le corps d'Inés, la fait revêtir d'un manteau de pourpre. Assise sur le trône de la reine, Inés est couronnée et Pierre oblige tous les grands du royaume à lui baiser la main. Il fait poursuivre les trois assassins d'Inés ; deux d'entre eux sont capturés et mis à mort. Les bourreaux leur arrachent le coeur, à l'un par la poitrine et à l'autre par le dos, ils sont ensuite brûlés.

Auteur: Wkipedia

Info:

 

Commentaires: 0

anti développement personnel

Tout va trop vite, tout s’accélère, tout se fait dans l’urgence et rien ni personne ne peut attendre. C’est le constat que chacun d’entre nous pourrait faire : on a perdu le sens des priorités, notre attention est sans cesse sous pression, le stress est désormais la chose du monde la mieux partagée.
Face à cela, fleurissent les conseils pour prendre le temps, prendre SON temps, celui qui nous revient, qui nous permet de suspendre le cours des choses et de hiérarchiser les tâches à accomplir, celui qui nous permet de nous retrouver et de remettre du sens à ce désordre.

Mais vous ne trouvez pas cela paradoxal ? Comment prendre du temps alors qu’on en manque ? Comment ajouter une chose à faire parmi tout ce que l’on a déjà à faire ? A quel moment de ma journée intercaler ma suspension du temps ?

Voici ma question : à quel moment de la journée vais-je pouvoir prendre le temps de suivre ma respiration ? A écouter les spécialistes de la méditation, souffler reviendrait littéralement à souffler. Et le faire provoquerait un changement non pas dans le déroulé de ma journée, mais dans la manière de l’appréhender.
Tout serait d’ailleurs une question de manière, de regard, d’attitude. Ne changez pas le monde et sa vitesse, changez plutôt votre rapport au monde et votre tempo. On a souvent tendance ainsi à opposer le temps du monde qui s’accélère à notre temporalité subjective, l’un serait objectif, non-modifiable, implacable, quand l’autre serait malléable, plastique, à nous donc de nous soumettre à l’accélération infernale ou de nous en émanciper, à nous de faire en sorte de suivre le rythme ou de le freiner, de souffler ou pas.

Mais là est le problème : c’est encore une chose à faire, encore une décision à prendre, encore une case à cocher, car il faut le dire : prendre son temps, résister au flot du monde, respirer, n’est pas seulement dur mais entretient l’illusion qu’on pourrait dominer la vitesse et le temps du monde… chose impossible.

Contre l’injonction à prendre son temps ou à le suivre parfaitement, voici donc ce que je propose, une troisième voie possible : être en retard.
Ni suspension du temps ni tempo millimétré, il faudrait développer toute une philosophie du retard, car seul le retard permet de tout faire tout en étirant le temps.
Etre en retard signifie bien que l’on a pris le temps, qu’on l’a étiré, qu’on en a profité, mais il ne signifie pas qu’on est dans l’illusion de l’arrêter.
Quand vous êtes en retard, vous regardez le temps filer, vous échapper, mais vous n’abdiquez pas, vous l’éprouvez.

Auteur: Internet

Info: https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-de-la-philo/le-journal-de-la-philo-du-vendredi-30-aout-2019

[ temps personnel ] [ gestion du temps ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

société techno-scientifique-marchande

Dans le nouvel esprit des catastrophes, il n’y a rien à craindre pourvu qu’on s’adapte. Nous voici face au nouvel avatar de la raison catastrophique, raison qui nous trouve toujours de bonnes raisons de tirer parti du pire. Aussi pandémique soit-elle, la résilience n’est pourtant pas une simple rhétorique. C’est avant tout une technologie du consentement dont la finalité est d’amener les populations en situation de désastre à consentir au et par le “progrès” technique ; à consentir aux nuisances en rendant incontournable, voire nécessaire, le fait de “vivre avec” le désastre ; à consentir à la participation à travers la cogestion des dégâts avec les pouvoirs publics ; à consentir encore à l’ignorance en désapprenant à être affecté, en renonçant à notre santé notamment, notre désir de vérité aussi ; à consentir, enfin, à devenir les cobayes de conditions de vie dégradées induites par le désastre. […]

C’est pourquoi la cogestion avec les populations rendues optimistes par la grâce de la joie agissante constitue un pilier des rhétoriques de résilience. Elle participe de l’élaboration du consentement au désastre et à ses suites. Il s’agit de donner naissance à un micro-entrepreneuriat des décombres. Car en transformant les victimes en acteurs, le statut même de victime est dilué dans la cogestion des dégâts, tandis que celui du désastre l’est dans la promesse de l’avènement d’un “nouveau départ” garanti par la résilience et fondé sur l’adaptation-soumission. Naît ainsi la confusion entre l’accomplissement du sujet et les nécessités que lui impose sa survie en milieu catastrophique. […]

Enquêter sur les déterminants de la survie pour mieux la paramétrer et en élaborer les outils thérapeutiques en conséquence : voilà l’activité scrupuleusement menée par les “techno-bigots” de la résilience, cette métaphysique étatique du malheur. Non seulement cela revient-il à ne jamais condamner les causes qui poussent de plus en plus de gens à être engloutis dans ce qui n’est plus qu’une survie, mais cela concourt-il aussi à sa planification plutôt qu’à vivifier le désir de prendre de la distance vis-à-vis de la condition de survivant. Seule l’émancipation, consistant précisément à aller à l’encontre de l’identification du sujet à cette condition, peut mettre fin à la dangereuse entreprise de désocialisation de la catastrophe et de la réalité du malheur – usurpation visant à les soustraire à toute forme d’explication sociale tout en les exhortant à marcher d’un pas unifié derrière l’appel à l’endurance – pour enfin cesser de faire du désastre le pendant inéluctable du progrès au point d’en faire sa source. En finir avec la perpétuation du mythe d’un malheur vertueux rendant inapte toute tentative de s’y opposer.

Auteur: Ribault Thierry

Info: "En réponse aux résiliothérapeutes et leur métaphysique du malheur", Socialter n°48 octobre-novembre 2021

[ déresponsabilisation ] [ endoctrinement ] [ malléabilité ] [ psychothérapie instrument du pouvoir ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

beaux-arts

La communication, c’est la transmission et la propagation d’une information. Or, une information, c’est quoi ? Ce n’est pas très compliqué, tout le monde le sait : une information, c’est un ensemble de mots d’ordre. Quand on vous informe, on vous dit ce que vous êtes censés devoir croire. En d’autres termes : informer c’est faire circuler un mot d’ordre. Les déclarations de police sont dites, à juste titre, des communiqués ; on nous communique de l’information, c’est-à-dire, on nous dit ce que nous sommes censés être en état ou devoir croire, ce que nous sommes tenus de croire. Ou même pas de croire, mais de faire comme si l’on croyait, on ne nous demande pas de croire, on nous demande de nous comporter comme si nous le croyions. (…) Ce qui revient à dire : que l’information, c’est exactement le système du contrôle. (…)

Quel est le rapport de l’œuvre d’art avec la communication ? Aucun. L’œuvre d’art n’est pas un instrument de communication. L’œuvre d’art n’a rien à faire avec la communication. L’œuvre d’art ne contient strictement pas la moindre information. En revanche, il y a une affinité fondamentale entre l’œuvre d’art et l’acte de résistance. Alors là, oui. Elle a quelque chose à faire avec l’information et la communication, oui, à titre d’acte de résistance. Quel est ce rapport mystérieux entre une œuvre d’art et un acte de résistance, alors même que les hommes qui résistent n’ont ni le temps ni parfois la culture nécessaire pour avoir le moindre rapport avec l’art ? Je ne sais pas. Malraux développe un bon concept philosophique. Il dit une chose très simple sur l’art : "C’est la seule chose qui résiste à la mort." (…) Oui, sans doute, il suffit de voir une statuette de trois mille ans avant notre ère pour trouver que la réponse de Malraux est une plutôt bonne réponse. Alors on pourrait dire, oui, l’art c’est ce qui résiste. Tout acte de résistance n’est pas une œuvre d’art, bien que, d’une certaine manière il le soit. Toute œuvre d’art n’est pas un acte de résistance et pourtant, d’une certaine manière, elle l’est… (…) L’acte de résistance, il me semble, a ces deux faces : seul il résiste à la mort, soit sous la forme d’une œuvre d’art, soit sous la forme d’une lutte des hommes. 

Et quel rapport y a-t-il entre la lutte des hommes et l’œuvre d’art ?

Le rapport le plus étroit et pour moi le plus mystérieux. Exactement ce que Paul Klee voulait dire quand il disait : "Vous savez, le peuple manque." (…) Il n’y a pas d’œuvre d’art qui ne fasse appel à un peuple qui n’existe pas encore.  

Auteur: Deleuze Gilles

Info: Extrait de la conférence "Qu’est-ce que l’acte de création ?" donnée dans le cadre des Mardis de la fondation Femis, 17 mai 1987.

[ imagination ] [ ouverture ] [  prophétie   ] [ prescience ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel