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ténèbres

La terreur, c'est surtout de l'imprévu ; et si la nervosité des peureux s'exaspère dans l'obscurité, c'est que cette nuit aveugle est peuplée pour eux de fantômes, auxquels ils ne peuvent donner de formes. Si, de tous temps, les enfants et les servantes ont craint de se hasarder, le soir, hors des chambres éclairées et closes, c'est que l'ombre impénétrable, l'ombre silencieuse et hostile recule tout l'infini dans le mystère et toute l'épouvante dans l'inconnu... Oh ! les grands arbres bruissants des fonds de parcs d'automne humides et solitaires, les interminables corridors des vieux logis de province à demi abandonnés, les greniers hauts comme des cathédrales, où s'entassent des vieilleries, des paperasses et des malles velues, immobiles depuis des années, et qui ne voyageront jamais plus, les chambres inhabitées des maisons de campagne des grands-parents aujourd'hui morts, la chambre qu'on n'ouvrait jamais parce qu'il s'y était passé quelque chose...
Oh ! Tous ces châteaux d'épouvante effrités aujourd'hui dans nos âmes sceptiques, mais qui tenaient jadis une si formidable place dans notre enfance effarée et inquiète, de quelle atmosphère frissonnante et glacée ils s'emplissaient pour nous à la tombée de la nuit, surtout au retour de l'automne, dans ces mois brumeux et pourris d'incessantes ondées, de torrentielles pluies.

Auteur: Lorrain Jean

Info: Histoires de Masques

[ peur ] [ imagination ]

 

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femmes-hommes

Le temps n'avait pas entièrement calmé la passion de la jeune femme. Voyant que Wou-song apportait des provisions de toute espèce, Kin-lièn, réfléchissant, se dit au fond du coeur : " Est-ce que par hasard ce vaurien penserait à moi maintenant ? Oui, je n'en doute plus, le voilà qui revient ! mais c'est un homme calme ; il ne voudra pas employer la violence. Oh ! il faut que je l'amène tout doucement à une conversation particulière. " Elle monta dans sa chambre, égalisa le fard sur ses deux joues, ajusta de nouveau les noeuds de son épaisse chevelure et quitta la robe qu'elle portait pour en mettre une autre d'une grande beauté. Alors seulement elle redescendit et saluant son beau-frère : " En vérité, lui dit-elle d'un air souriant, je ne sais ce qui vous amène ici. Que de moments se sont écoulés depuis que je ne vous ai vu et sans que je puisse comprendre la cause d'un pareil éloignement ! Chaque jour je disais à votre frère : " Allez donc à la préfecture ; causez avec le major ; tâchez de le ramener, Mais chaque jour il répondait que cela n'était pas nécessaire. Enfin, je me réjouis de votre retour, mais pourquoi prodiguer de l'argent sans motif ?

Auteur: Luo Guan zhong

Info: Au bord de l'eau, tome 2, chapitres 47 à 92

[ conte ]

 

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poème

La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au coin d'un bois.

Plus de chansons dans l'air, sous nos pieds plus de chaumes.
L'hiver s'est abattu sur toute floraison ;
Des arbres dépouillés dressent à l'horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.

La lune est large et pâle et semble se hâter.
On dirait qu'elle a froid dans le grand ciel austère.
De son morne regard elle parcourt la terre,
Et, voyant tout désert, s'empresse à nous quitter.

Et froids tombent sur nous les rayons qu'elle darde,
Fantastiques lueurs qu'elle s'en va semant ;
Et la neige s'éclaire au loin, sinistrement,
Aux étranges reflets de la clarté blafarde.

Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées ;
Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.

Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.

Auteur: Maupassant Guy de

Info: Nuit de neige,

[ obscurité ]

 

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séduction

Cindy venait juste de sortir de la douche.

- Sacredieu, s'extasia Billy, t'es aussi galbée qu'une cuvette de chiottes en or massif !

- Tu le penses vraiment ?

- Si je l'ai dit, c'est que je le pense.

- Tu dis des choses si poétiques, Billy.

- Tsst, je ne suis que réaliste. Tiens, vu la taille de tes seins, si tu venais à perdre l'équilibre, ton gros cul t'empêcherait de t'écrouler.

- Oh, mais je n'ai pas un gros derrière, Billy.

- Bébé, le mot "derrière" ne s'applique pas à toi. Cette chose que tu désignes ainsi est un camion-poubelle rempli à ras bords de gelée de fruits, de confiture pur sucre et de boulettes de farine !

- Dis-moi, Billy, rien d'autre ne t'attire en moi ? Ne t'intéresses-tu pas à ma vie intérieure ?

- Et toi, bébé, ne vois-tu pas s'agiter sous tes yeux ce gros machin en forme de chignole ? Pour sûr que je vais entrer dans ta vie intérieure !

- Billy, ça ne me dit plus grand-chose. J'ai changé d'avis...

- Mon bébé, ne change rien. Approche. Viens grimper sur la Tour du Pouvoir.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Pulp", trad. Gérard Guégan, éd. Grasset & Fasquelle, 1995, pages 122-123

[ prélude de baise ] [ dialogue ] [ cru ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

orgie

Pourtant, j'en ai pas fait beaucoup, des études ! mariée à dix-sept ans, tu parles ! ton père, un drôle de pistolet, tu aurais du mal à t'imaginer! des nuits entières! le délire, les hurlements! partout sa bite il me la mettait! aucun orifice n'était épargné! il fallait que je m'ouvre de partout! il en est mort, il aimait trop l'amour, cet homme-là...[...] Oh, ces nuits! les giclées! tout ça, tu peux pas t'imaginer, t'as pas la moindre idée, mon pauvre vieux, nous on rigolait, oh la la, les jouissances, les z'appétits grossiers, les parties de trouducul, et je peux t'assurer qu'on pensait pas à toi ! [...] Mais les giclées, les morsures, les griffes dans le dos, les fesses qui se ratatinent, le trou du cul qui n'en peut plus et qui s'abandonne, tu peux pas imaginer, t'as pas la moindre idée, mon pauvre chéri... tu veux savoir, eh bien, je la sens encore remuer en moi, tu m'entends, espèce de crétin, je LA SENS! après plus de cinquante ans... la bête immonde continue à me dévorer le ventre ! c'est beau, l'amour, tu sais, fiston, c'est la seule chose qui vaille à peu près le coup dans cette saloperie de merde de putain d'existence !

Auteur: Martinet Jean-Pierre

Info: Jérôme : L'enfance de Jérôme Bauche

[ couple ] [ sodomie ] [ misère ] [ obsédé ]

 

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justifications colonisatrices

Vous vous étonnez que je dise que les hommes "civilisés" essaient toujours de justifier leurs exactions, pillages et massacres en déclarant qu’ils agissent dans l’intérêt de l’art, du progrès et de la culture. Que ce simple constat vous surprenne m’étonne et me surprend. Ceux qui se targuent d’appartenir à une civilisation supérieure ont toujours déguisé leur rapacité avec de tels arguments… Votre ami Mussolini en est un exemple frappant… Ce n’est pas, bien sûr, dans un quelconque but égoïste qu’il a envahi un pays sans défense, bombardant, brûlant et gazant sans distinction combattants et non combattants par milliers. Oh, que non ! […] Jamais au grand jamais les nations civilisées n’ont de motifs égoïstes pour massacrer, violer et piller ; il n’y a que les barbares pour faire cela. Lorsque les Belges ont mutilé plusieurs milliers de Nègres au Congo, c’était là aussi pour défendre la civilisation. Lorsque l’Allemagne a pénétré les frontières belges sans défense, c’était là aussi pour protéger la civilisation, dont ils étaient les représentants. Mais les Alliés eux aussi défendaient la civilisation. Dans ce carnage, chaque camp proclamait être le seul défenseur de la civilisation. Vous dites que "les fruits de la civilisation doivent être préservés à tout prix". Qui donc voudrait s’emparer de ces fruits ? Les Éthiopiens ?

Auteur: Howard Robert E.

Info: Lettre à Lovecraft

[ arguments impérialistes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

prise de conscience

Il est un moment dans la vie de chaque garçon lorsqu'il considère pour la première fois la vie dans l'autre sens. C'est peut-être l'instant où il franchit une frontière de la virilité. Le jeune gars marche dans la rue de sa ville. Il pense à l'avenir et à la place qu'il occupera dans le monde. Ambitions et regrets s'éveillent en lui. Soudain, quelque chose se passe ; il s'arrête sous un arbre et attend, comme si une voix l'appellait. Des fantômes d'éléments anciens s'insinuent en lui ;  voix extérieures qui lui murmurent un message sur les limites de la vie. Le voilà incertain de lui-même et de son avenir. S'il est un garçon imaginatif, une porte se déchire et pour la première fois il contemple le monde et voit, comme s'ils marchaient en procession devant lui, les innombrables figures humaines qui, avant lui, sont sorties du néant, ont vécu leur vie avant de disparaître à nouveau. Une tristesse de la sophistication s'est imposée au garçon. Avec un léger soupir, il se perçoit comme une humble feuille portée par le vent dans les rues de son village. Il sait qu'en dépit de tous les discours de ses camarades, il devra vivre et mourir dans l'incertitude, élément soufflé par les vents, destiné à se flétrir comme le maïs au soleil. 

Auteur: Anderson Sherwood

Info: Winesburg, Ohio: A Group of Tales of Ohio Small Town Life

[ puberté ] [ hommes-par-homme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déclaration d'amour

Avec le même amour que tu me fus jadis
Avec le même amour que tu me fus jadis
Un jardin de splendeur dont les mouvants taillis
Ombraient les longs gazons et les roses dociles,
Tu m'es en ces temps noirs un calme et sûr asile.

Tout s'y concentre, et ta ferveur et ta clarté
Et tes gestes groupant les fleurs de ta bonté,
Mais tout y est serré dans une paix profonde
Contre les vents aigus trouant l'hiver du monde.

Mon bonheur s'y réchauffe en tes bras repliés
Tes jolis mots naïfs et familiers,
Chantent toujours, aussi charmants à mon oreille
Qu'aux temps des lilas blancs et des rouges groseilles.

Ta bonne humeur allègre et claire, oh ! je la sens
Triompher jour à jour de la douleur des ans,
Et tu souris toi-même aux fils d'argent qui glissent
Leur onduleux réseau parmi tes cheveux lisses.

Quant ta tête s'incline à mon baiser profond,
Que m'importe que des rides marquent ton front
Et que tes mains se sillonnent de veines dures
Alors que je les tiens entre mes deux mains sûres !

Tu ne te plains jamais et tu crois fermement
Que rien de vrai ne meurt quand on s'aime dûment,
Et que le feu vivant dont se nourrit notre âme
Consume jusqu'au deuil pour en grandir sa flamme.

Auteur: Verhaeren Émile

Info: Recueil : Les heures du soir

[ poème ]

 

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déclaration d'amour

Depuis mercredi, je ne t’ai pas écrit. Je n’ai pas cessé d’avoir le cœur serré comme dans un étau. J’ai voulu faire ce qu’il fallait pour me débarrasser de cette idée fixe que j’avais. Rien n’y a fait. J’ai passé deux jours entiers couché, à lire vaguement et à fumer, pas rasé, et sans volonté – le seul signe que je t’ai donné de tout ça, c’est ma lettre de mercredi. Je pensais qu’aujourd’hui je recevrais ta réponse à cette lettre. Je me disais : "Elle répondra. Elle trouvera des mots qui dénoueront cette chose si affreusement serrée en moi."  Mais tu ne m’as pas écrit.

Je ne crois pas que je t’enverrai cette lettre. On n’a pas idée d’écrire avec le cœur que j’ai. Mais je ne peux m’empêcher de te dire que depuis plus d’une semaine, je suis dans une sorte de répugnant malheur à cause de toi et parce que tu n’es pas venue. Oh ! ma petite Maria, je crois vraiment que tu n’as pas compris. Tu n’as pas compris que je t’aimais profondément, avec toute ma force, toute mon intelligence et tout mon cœur. Tu ne m’as pas connu auparavant et c’est pourquoi sans doute tu ne pouvais pas comprendre. Tu m’as pourtant parlé un jour de mon cynisme et il y avait du vrai. Mais où est parti tout cela ?

Auteur: Camus Albert

Info: Correspondance (1944-1959) : à Maria Casarès, 17 juillet 1944. Camus a quitté la capitale, ne se sentant plus en sécurité du à ses activités au journal "Combat", il écrit cette lettre depuis Verdelot et signe ses lettres "Michel"

[ passion ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

finances

- Dunn a mentionné l'existence de deux AI dans la vie publique...
- Romain côté républicain, Zoé côté démocrate. Une seule AI pourrait écrire pour les deux camps mais les candidats aiment à croire que leur nègre est du même bord qu'eux. Le public a réservé un excellent accueil aux premiers discours.
- Parce qu'ils ignoraient qu'ils sortaient du cerveau d'un ordinateur !
- Vous croyez que les politiciens écrivent eux-mêmes leurs interventions ? Ils donnent quelques indications à leurs conseillers, ajoutent deux ou trois blagues et le tour est joué. Ils ne sont plus que des porte-parole, des marionnettes choisies pour leurs dents blanches et leur capacité à lever des fonds.
- Et dans la finance.
- Oh, dans ce domaine, nous n'avons rien inventé. Le trading algorithmique représente déjà plus de la moitié des transactions boursières.
Dans l'air choqué de Frank, Weiss expliqua :
- Des programmes conçus pour exploiter les minuscules imperfections du marché passent des milliers d'ordres valables pour les durées très courtes. Ils achètent l'action IBM à 15h58 parce qu'ils ont remarqué qu'elle avait tendance à grimper dans les dernières minutes de la séance et la revendent trois secondes plus tard pour une poignée de centime de plus.
- Et vous dites que ces transactions représentent déjà la moitié des volumes ? Mais alors, ça signifie que...
- Que les programmes traitent souvent entre eux.

Auteur: Bello Antoine

Info: Ada

[ informatique ] [ HFT ] [ bourses ]

 

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