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effroi

J'ai basculé en une fraction de seconde. Je suis dans l'eau. Il fait nuit noire. Je suis seule. Je tourne la tête en tous sens, instinctivement. Je vois mon bateau qui s'éloigne. Je cherche un repère. Une lueur. Un objet. Un signe de vie. Rien. Je suis absolument seule. Isolée dans l'immense masse sombre et mouvante de la mer. Dans quelques instants, la mer, ma raison de vivre, va devenir mon tombeau. Effacer toute trace de mon existence. M'engloutir. Je pense à ma fille Marie. (...) Dans les ténèbres liquides, l'effroi prend peu à peu possession de moi. (...)

Au silence du grand large, au silence de la nuit, vient se joindre, effrayant, insupportable, cauchemardesque, ce silence de l'effroi, il se dresse devant moi telle une muraille infranchissable, un mur glacé qui signifie que je vais mourir. Je vais donc rejoindre le ciel. Ce ciel peuplé de milliard d'étoiles, de galaxies inconnues, d'amour, de bonheur et d'éternité.

Auteur: Arthaud Florence

Info: Cette nuit, la mer est noire

[ océan ] [ nocturne ] [ accident ]

 

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consumérisme

Les derniers refuges de la vie de l'esprit ou de l'aspiration des âmes n'ont pas échappé au règne du marketing quantitatif : la religion, la culture et le sport sont les dernières victimes de l'argent prédateur. La belle aventure du cinéma américain a sombré sous la loi de la distribution et l'emprise des téléviseurs. Il faut désormais créer des besoins au spectateur comme au lecteur, au sportif, au fidèle. Il faut du programmé. Tout doit se vendre, tout doit être rentabilisé : livres, disques, films de grande consommation pour les salles, vidéos à la maison ou dans les mobiles homes. Le succès mondial du Titanic n'est pas un hasard, mais le premier signe du pressentiment populaire d'un naufrage qui menace l'humanité. Il faut créer des frayeurs, des cauchemars pour faire apprécier les fausses voluptés d'un quotidien banal. Les hautes technologies pourront-elles éviter le pire ? Les technocrates en sont convaincus. Je ne le crois pas. La mort veille et protège son territoire : l'éternité.

Auteur: Dauzier Pierre

Info: Le Marketing de l'apocalypse

[ audimat ] [ décadence ]

 

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hellénique

Je l’ai dit et je le répète, l’une des plus grandes joies qui puissent être données à l’homme est, au printemps, quand souffle une brise légère, de voguer sur la mer Egée : je n’ai jamais pu me présenter autrement le Paradis. Quelle joie sur le ciel et sur la terre peut être mieux en harmonie avec le corps et le cœur de l’homme ? Cette joie va jusqu’à l’exaltation, mais grâce à Dieu elle ne va pas au-delà et ainsi le bien-aimé monde visible ne disparaît pas ; c’est bien autre chose : l’invisible devient visible et ce que nous appelons Dieu et Vie Eternelle monte dans notre caïque et vogue avec nous. A l’instant atroce de la mort, fermez les yeux et, si vous voyez Santorin, Naxos, Paros et Mykonos, vous entrerez, sans même passer par la terre, dans le Paradis. Que pèsent le sein d’Abraham et les spectres immatériels du Paradis chrétien au regard de cette éternité grecque, faite d’eau, de rocher et de vent frais ?

Auteur: Kazantzakis Nikos

Info:

[ béatitude ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

temps profane

Dans une journée d'homme contemporain, il n'est presque plus rien en effet qui puisse se traduire en expérience : ni la lecture du journal, si riche en nouvelles irrémédiablement étrangères au lecteur même qu'elles concernent ; ni le temps passé dans les embouteillages au volant d'une voiture ; ni la traversée des enfers où s'engouffrent les rames du métro ; ni le cortège de manifestants, barrant soudain toute la rue ; ni la nappe de gaz lacrymogènes, qui s'effiloche lentement entre les immeubles du centre-ville ; pas davantage les rafales d'armes automatiques qui éclatent on ne sait où ; ni la file d'attente qui s'allonge devant les guichets d'une administration ; ni la visite au supermarché, ce nouveau pays de cocagne ; ni les instants d'éternité passés avec des inconnus, en ascenseur ou en autobus, dans une muette promiscuité. L'homme moderne rentre chez lui le soir épuisé par un fatras d'événements - divertissants ou ennuyeux, insolites ou ordinaires, agréables ou atroces - sans qu'aucun d'eux se soit mué en expérience.

Auteur: Agamben Giorgio

Info: Dans "Enfance et histoire", pages 24-25

[ absurde ] [ ineffable ] [ infobésité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

existences humaines

Dusses-tu vivre trois fois mille ans, et même autant de fois dix mille, souviens-toi toujours que personne ne perd d'autre existence que celle qu'il vit et qu'on ne vit que celle qu'on perd. Ainsi la plus longue et la plus courte reviennent au même. Le présent est égal pour tous et ce qu'on perd est donc égal et ce qu'on perd apparaît de la sorte infinitésimale. On ne saurait perdre, en effet, le passé ni l'avenir, car ce que nous n'avons pas, comment pourrait-on nous le ravir ? Souviens-toi donc toujours de ces deux choses : d'abord, que tout, de toute éternité, est d'aspect identique et repasse par les mêmes cycles, et qu'il n'importe qu'on assiste au même spectacle pendant cent ou deux cents ans ou tout l'éternité ; ensuite que l'homme le plus chargé d'années et celui qui mourra le plus tôt font la même perte, car c'est du moment présent seul qu'on doit être privé, puisque c'est le seul qu'on possède, et qu'on ne peut perdre ce qu'on n'a pas.

Auteur: Marc-Aurèle

Info: Pensées pour moi-même

[ similaires ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

amoureuse

Beaucoup de gens noircissent des pages et des pages pour raconter la magie de leur premier baiser, avec tous les détails possibles sur l'ambiance - couchers de soleil, plages paradisiaques, flocons de neige, etc. —, mais personne n'explique jamais que le moment unique, incroyable et indescriptible a lieu plus tard, quand on rentre chez soi. Le trajet. Les pieds qui ne touchent pas terre, le cœur qui s'emballe.

Parce que, quand cela arrive à ceux qui en rêvent depuis une éternité, qui pleurent devant les comédies romantiques, qui attendent leur première histoire depuis longtemps, tout est beau et émouvant. Mais quand cela arrive à une fille de dix-sept ans, née en 1999, qui écoute les Pink Floyd et la musique grunge des années quatre-vingt-dix, qui n'a jamais mis de jupe, qui ne se maquille pas et qui préfère mille fois Fight Club à Twilight, eh bien, "émouvant" n'est pas le mot juste.

Ça la retourne comme une chaussette. Ça lui arrache les tripes. Ça détruit ses certitudes.

Auteur: Galiano Enrico

Info: Et pourtant, le bonheur est là

[ éprise ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

autojustifications

Le mental nous persuade toujours que l'on est malheureux.

Le paradoxe est que notre malheur vient justement du fait que notre mental ne peut suffire à faire notre bonheur et que nous avons justement besoin de nous reconnecter à notre souffle, à notre âme. 

Ce que notre mental nous dit, c'est que nos souffrances sont toujours causées par les autres ou par des évènements extérieurs. Nous sommes les éternels innocents que le monde maltraite !

Ce que notre âme nous dit, c'est que nos souffrances, tout comme nos joies, sont toujours de notre fait.

Cela ne signifie pas que nous sommes les éternels coupables de nos malheurs, loin s'en faut ! Mais ce qui nous arrive, nous l'avons décidé au préalable et créé pour le bien de notre évolution.

Notre âme nous enseigne que la souffrance, tout comme le bonheur, dépend de notre interprétation des événements. (...)

La vie ne nous empêche pas d'être heureux, c'est nous qui faisons obstacle à notre bonheur.

Auteur: Darré Patricia

Info: Un souffle vers l'éternité

[ corps-esprit ] [ déséquilibre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

questions

Il fut un temps où je considérais les montagnes différemment, où je voyais en elles quelque chose de permanent. Même en les approchant avec déférence (les défier comme le font les alpinistes est une autre affaire), cette permanence m'effrayait; leur caractère irréfutablement minéral semblait intensifier la conscience que j'avais de ma nature éphémère. N'est-ce pas à cause de cette angoisse devant ce qui passe que nous nous concentrons sur les quelques fragments d'expérience brute de la vie moderne? Ne peut-elle pas expliquer pourquoi la violence est lubrique, pourquoi la concupiscence nous dévore, pourquoi les soldats choisissent de ne pas oublier leurs jours d'horreur? Nous nous cramponnons à ces moments extrêmes où nous croyons mourir pour renaître cependant. Dans l'abandon sexuel comme dans le danger, nous sommes confondus, si brièvement que ce soit, avec un présent vital où nous collons à la vie réelle, où nous sommes la vie, où le sentiment d'exister nous pénètre; dans une extase partagée avec un autre être, la solitude s'évanouit, l'éternité la remplace. Mais en ce temps-là une telle union pouvait être atteinte par la seule angoisse.

Auteur: Matthiessen Peter

Info: Le léopard des neiges

[ existence ] [ affres ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

métaphysique

[Le] commencement est intemporal. Il est la source du temps, l’origine du temps, mais il n’est pas lui-même dans le temps, sinon il ne serait pas un commencement. Demander, comme l’esprit humain y est invinciblement porté, quand ce commencement a eu lieu, c’est poser une question qui n’a aucun sens. Le temps implique ou exige un commencement, mais le commencement n’implique pas le temps. Le commencement est contemporain de tous les temps, il est l’origine permanente de l’écoulement temporel, il n’est pas un moment du temps. […] C’est un commencement ontologique et non pas le commencement [chronologique] d’une série temporelle. C’est un commencement absolu et non un commencement relatif. Il n’y a rien avant ce commencement, et même pas Dieu. Dès lors il faut dire que le monde a toujours existé, toujours temporellement, en ce sens qu’il n’y a aucun temps où le monde n’ait pas été. Et peut-être est-ce là la signification de l’éternité du monde dans l’antiquité. Car "même si le monde avait toujours été, il ne serait point cependant égal à Dieu en éternité" [Thomas d'Aquin, Somme théologique I, q. 46, ad 2].

Auteur: Borella Jean

Info: La Charité profanée, Ed. Du Cèdre, Paris, 1979, p. 335

[ manifestation ] [ début ] [ circuit fermé ]

 
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délivré vivant

[…] le yogin qui a réussi à se soustraire au Cosmos et à se retirer de l’incessant et douloureux circuit cosmique, par le fait même qu’il a aboli sa condition humaine, obtient l’immortalité, qui est liberté, autonomie, béatitude et éternité ; il s’est libéré de la mort par la mort de son humanité même.
Sa situation est paradoxale à plusieurs égards, car il vit encore une vie qui est cosmique, sans que rien ne l’attache au monde. Son existence se continue en vertu de son équation karmique antérieure à la délivrance et se continue jusqu’à ce que le dernier germe karmique en soit consumé. Mais cette explication des darçanas Sâmkhya et Yoga n’épuise pas le sens profond de la paradoxie du délivré. En fait, ce délivré a réalisé plus que la liberté absolue ; il a réalisé également la coexistence de l’être et du non-être, de la partie et du tout, de l’éphémère et de l’éternel. Cette paradoxie est même ouvertement déclarée par certains Yogas bouddhistes et tantriques, par exemple lorsqu’ils parlent de la coïncidence du Nirvâna et du samsâra, état absolu dans lequel ne subsiste aucune distinction entre l’être et le non-être.

Auteur: Eliade Mircea

Info: Dans "Techniques du yoga" pages 280-281

[ jivanmukta ] [ homme dieu ]

 

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