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décadence

Le monde, c’est la vieillesse ; il est difficile d’imaginer combien les gens du monde sont vieux. Les jeunes gens surtout sont remarquables par leur décrépitude, parce qu’elle est en eux plus monstrueuse, et par là plus éclatante. Tous ces vieillards de vingt ans, sans enthousiasme et sans désir, qui fuient la face de saint Jean, la fuient lourdement, lentement, tristement, pitoyablement. Ils se traînent, pour la fuir, dans un chemin où l’on ne respire pas, sans vue, sans montagne, sans air et sans horizon. Ils se condamnent non pas seulement à la douleur, mais au désespoir pour fuir la face de saint Jean. Ils tournent le dos à Dieu, font leurs affaires sans adorer et s’ennuient à jamais.

Auteur: Hello Ernest

Info: L'homme

[ oubli ] [ amnésiques de l'éternel ] [ paradoxe ] [ pessimisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sciences

E = mc² permet donc aux étoiles de générer de l’énergie en fusionnant des noyaux atomiques.
Mais il ne leur est possible de libérer ainsi de l’énergie qu’en fusionnant des noyaux atomiques plus petits que celui du fer, qui possède 26 protons. Le fer est la limite de ce que peuvent fabriquer les étoiles durant leur existence, car à partir du fer, la fusion coûte, tandis que la fission paie.
Aussi, tous les éléments plus lourds que le fer, l’or par exemple (qui a 79 protons), ne sont pas forgés au cours de la vie d’une étoile, mais à sa mort, lorsque une partie de l’immense énergie libérée par son explosion est mobilisée pour les fusionner, sans contrepartie énergétique.

Auteur: Galfard Christophe

Info: E= Mc2 : l'équation de tous les possibles

[ physique ] [ métal ] [ cosmologie ] [ création ]

 

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déclaration d'amour

Je vous écris - quoi d'autre à dire ? J'ai tout dit si je vous écris.(...) Par quel hasard être venu ? Dans mon désert, dans mon silence, je ne vous aurai pas connu, j'aurai pu vivre en souffrance. (...) Non, tu entras, je fus certaine, un froid brasier emplit mes veines, je lus dans l'âme : Le voilà! (...) Qui donc es-tu, es-tu un ange ou un démon au charme étrange ? : résous le doute qui me prends. Peut-être que tout cela est vide, l'erreur d'un coeur encore candide ! Mon sort, peut-être, est différent... mais soit ! Accepte mon offrande : mes jours sont tiens, si lourds qu'ils soient. Je suis en larmes devant toi.

Auteur: Pouchkine Alexandre

Info: Eugène Onéguine, Lettre de Tatiana à Eugène

[ coup de foudre ]

 

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aube

Enfin, le soleil s'est levé. Il y a eu les grandes traînées habituelles de couleurs vives qui déchirent horizontalement le ventre du ciel et lui font au flanc de longues plaies inégales, roses, rouges et jaunes, d'où dégouline la matière encore informe du jour, lourde, tombant par taches sur la terre, la lumière investissant doucement le paysage et s'accrochant à tel ou tel de ses reliefs jusqu'à ce que - et personne ne peut jamais saisir l'instant exact où la chose se produit enfin - les morceaux épars du monde se rejoignent et recomposent le spectacle ordinaire de la vie. Ce qu'il voyait ? En un mot, toute la fade poésie céleste qui indique au regard le perpétuel recommencement du temps.

Auteur: Forest Philippe

Info: Sarinagara, p 261

[ aurore ]

 
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canicule

Le soleil rouge emplit ciel et terre,

Les nuées de feu s'assemblent en montagnes,

L'herbe et les arbres se recroquevillent,

Marais et rivières s'assèchent.

Lourds habits de fine soie -

l'ombre est si mince entre les arbres !

Impossible d'approcher les roseaux -

Chemise trois fois trempée dans l'eau.

Je rêve de quitter cet univers

pour me détendre dans l'immensité.

Un vent lointain approche -

Le fleuve et la mer lavent les passions.

Qui prend son corps pour un mal

Ne s'est pas éveillé en esprit.

Soudain aux portes d'ambroisie

j'ai senti comme une fraicheur...

Auteur: Wang Wei

Info: Les saisons bleues. Six poèmes d'été

[ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

camp de concentration

Il n'est pas possible de mourir plus abandonné, d'être plus souillé d'ordures, de souffrir autant dans tout son corps, par tous les points de contact, par les escarres, les abscès, continuellement tenaillé par de douloureuses coliques, hanté par la faim, ou plutôt de savoir que chaque jour sans manger est une étape vers la mort. Ne plus avoir la force de se lever, de remuer un membre, de repousser le pied qui s'enfonce et pèse si lourd sur la poitrine; à chaque étape lente, vers la mort, trouver de nouvelles souffrances. Le plus horrible, c'est que la mort était lente à venir, des jours, parfois des semaines. Il est peut-être des martyrs plus spectaculaires, il n'en est pas de plus atroce

Auteur: Bernadac Christian

Info: Les médecins de l'impossible

[ agonie ]

 

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épuration

Débordés par l'afflux de malades lourds lors de l'épidémie de CO-vid 19 les services hospitaliers français furent contraint de "choisir" les patients, privilégiant les jeunes avec les meilleures chances de s'en sortir et laissant sans soins adéquats les personnes au-delà de 75 - 80 ans. On peut voir les taux de mortalité se modifier drastiquement en quinze jours (du 5 au 20 avril) dans les statistiques.
Implacable logique de survie qui sera peut-être vue avec le recul du temps comme une des premières mesures communautaire à tendance eugéniste de nos démocraties. Au vu de cette incapacité des sociétés dites éclairées à affronter les problématiques de surpopulation et de vieillissement des peuples, le pessimiste imagine déjà ici la création d'une forme de jurisprudence.

Auteur: Mg

Info: 27 avril 2020, suite à un article du Canard Enchaîné du 22 avril 2020

[ surpeuplement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

indépendance

La liberté est un joug trop lourd pour la nuque de l'homme. Même pris d'une terreur sauvage, il est plus assuré que sur les chemins de la liberté. Bien qu'il la considère comme la valeur positive par excellence, la liberté n'a jamais cessé de lui présenter son revers négatif. La route infaillible de la débâcle est la liberté. L'homme est trop faible et trop petit pour l'infini de la liberté, de sorte qu'elle devient un infini négatif. Face à l'absence de bornes, l'homme perd les siennes. La liberté est un principe éthique d'essence démoniaque. Le paradoxe est insoluble. La liberté est trop grande et nous sommes trop petits. Qui, parmi les hommes, l'a méritée ? L'homme aime la liberté, mais il la craint.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Le livre des leurres, 1936, Oeuvres, Quarto Gallimard 1995, p.257

[ antinomie ]

 

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paternité

Un deuxième enfant... Nous sommes en train de parler d'une vraie vie ! Une décision cruciale, des semaines d'espoir, des mois de gestation, des préparatifs incroyables, un investissement moral et psychologique, il faut tout ça pour créer quelqu'un.
Ce quelqu'un a, en moyenne, pour soixante-quinze ans d'espérance de vie. Et cette vie ne sera sans doute qu'une suite de petites étapes rituelles, bonnes et mauvaises. Pas de mystère lourd à porter, pas d'amour fiévreux et désespéré, pas d'héroïsme universel, pas de péripétie rocambolesque, rien que de la vie, tissée jour après jour.
CA, c'est de la création de personnage. Un seul cri de cet enfant sera plus chargé de réel que toute cette bimbeloterie sans queue ni tête sortie de mon imagination.

Auteur: Benacquista Tonino

Info: Sage

[ maternité ] [ enfanter- préparation ]

 

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agonie

La masse centrale du Bitlong ondulait faiblement. Des boursouflures maladives palpitaient sur son corps qui tentait désespéramment de s’accrocher à la vie déclinante. Des mouches s’affairaient en grands essaims luisants noirs et bleus autour de la chair pourrissante. Une odeur lourde de matière organique en putréfaction entourait d’ailleurs le Bitlong d’une puanteur fétide. Une mare de liquide saumâtre se formait sous le grand corps d’où suintait le pus goutte à goutte.

À travers le protoplasme jaune de la créature on pouvait voir le noyau solide de tissus nerveux pulser sous la souffrance en mouvements intenses qui envoyaient des ondes en vagues sous le tissu inerte. La myéline des nerfs dégénérait à vue d’œil en granules calcifiés. Vieillesse, dégradation… et souffrance. 

Auteur: Dick Philip K.

Info: In, Le Livre d'or de la science-fiction : "Payer l'imprimeur !" (Pay for the printer)

 

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Ajouté à la BD par miguel