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quêtes

Je vis que A. E. ne questionnait pas réellement le monde, mais volait vers un monde "supérieur", et que ce monde "supérieur" avait tous les défauts (à mes yeux) de la sur-nature : en particulier, d'être exsangue (et comment en serait-il autrement ?) Pour moi, j'avais cru voir le secret dans la terre, les clefs dans l'herbe. Sans doute ce qui nous attend à l'issue ne peut être conçu ; mais je me dis qu'il fallait avancer dans la direction de cet inconcevable (qui nous fascine comme tout abîme) "à travers l'épaisseur du Visible", dans le monde de la contradiction, avec des moyens et des sentiments ambigus, en particulier un mélange d'amour et de détachement, d'acharnement et de négligence, d'ambition et d'ironie.

Auteur: Jaccottet Philippe

Info: In "La promenade sous les arbres", éd. La Bibliothèque des Arts, p. 40 - A. E. était le nom de plume de George William Russell, poète irlandais (1867 - 1935)

[ ailleurs ] [ présence ] [ poésie ] [ céleste ] [ terrestre ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

abrutissement

Ça me fascine... que le succès des émissions de merde tient juste au fait que les gens disent "non mais moi je regarde juste pour voir combien ce truc est nul..." Mais heu.. vous êtes nombreux à faire ça ? Parce que c'est un problème ça, le calcul de l'audience ne prend pas en compte le recul avec lequel on regarde... Ou alors la merde t'intéresse vraiment. T'es merdologue, c'est ça ? Quand tu vas au restau tu demandes ce qu'il y a de plus dégueulasse, pour voir, parce que ça t'intéresse ! Tu te lèches les babines en regardant le menu tout en disant "Qu'est-ce que je vais chier demain" ? C'est fascinant quand même cette arnaque qu'on se fait au cerveau pour regarder la télé.
Avec la TV le problème c'est qu'on s'aperçoit pas qu'on devient con. C'est la tragédie de l'existence. J'ai plein de copains qui sont devenus cons sans s'en apercevoir.

Auteur: Gardin Blanche

Info: Devenir con, sur youtube

[ justification ] [ télévision ]

 

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isolement

Cette histoire mouvementée de la solitude a laissé de nombreuses traces, littéraires surtout: les solitaires sont souvent très bavards par écrits. Ils ont laissé des confidences, des plaidoyers, des journaux intimes, des poésies, des lettres. La solitude a donné lieu à bien des débats philosophiques, religieux, littéraires, car elle n'a jamais laissé indifférent: elle fascine, intrigue, étonne, attire et scandalise, on l'admire ou on s'en moque, on en fait une vertu ou un vice, un refuge ou un enfer, mais à toutes les époques on en parle avec passion. Depuis le XIXe siècle, les sciences humaines se penchent sur ce phénomène: sociologues, psychologues, psychanalystes, médecins, philosophes lui consacrent d'innombrables travaux. Et elle continue à diviser, suivant qu'on l'envisage comme fléau social, comme composante irréductible de la condition humaine, comme anomalie ou comme plénitude de l'individu, comme détresse ou comme salut.
La solitude ne laisse ni neutre ni indifférent. Elle engage toute notre conception de la condition humaine.

Auteur: Minois Georges

Info: Histoire de la solitude et des solitaires, p. 11

[ outil ] [ mémoires ] [ journal ]

 

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ciller

J’avoue cependant que, souvent, tandis que je déambule dans les rues ou dans les couloirs de quelque édifice, l’envie me saisit soudain de faire une photo, pas de paysages ou de ponts comme le fit naguère mon père, mais de paupières insolites que de temps en temps je repère dans la foule. Cette partie du corps, que j’ai vue toute mon enfance, et sans jamais ressentir le moindre dégoût, a fini par me fasciner. Exhibée et cachée par intermittence, elle oblige à rester en état d’alerte si l’on veut découvrir quoi que ce soit qui en vaille vraiment la peine. Le photographe doit éviter de cligner des yeux en même temps que le sujet étudié pour capturer le moment où l’œil se ferme comme une huître joueuse. J’en suis venu à penser que cela nécessite une intuition particulière, proche de celle d’un chasseur d’insectes, et je crois qu’il y a peu de différence entre un battement d’ailes et un battement de cils.

Auteur: Sánchez Nettel Guadalupe

Info: Pétales : Et autres histoires embarrassantes

[ oeil ] [ cligner ]

 

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illumination

Mais dans le cadeau des fées, il y a une autre partie. À vrai dire, il nous reste encore à parler du vrai cadeau. Un jour, au milieu de cette agitation d'idées folles qui ne servent à rien et qui ne vont nulle part, il te vient quelque chose qui, tout à coup, tu ne sais même pas pourquoi, te fascine.T'enchante, te trouble, t'éblouit, te captive.

L'émotion que tu ressens est si grande qu'elle ne te tient pas dans la poitrine, elle te déborde de la tête, si bien que tu te dis : ça, je dois le raconter, je dois le partager. Et c'est là que naît la nouvelle, ou le roman. Cet éblouissement premier, si mobilisateur et si lancinant, je l'appelle le petit œuf. Si tu regardes bien, c'est quelque chose de beau, car le lecteur est présent dès l'instant même de la conception de l'oeuvre. Cet autre à qui tu vas raconter l'histoire et avec qui tu meurs d'envie de la partager. L'art, tout art, je crois, est d'abord de la communication.

Auteur: Montero Rosa

Info: Le danger de ne pas être folle, Une famille magnifique et lamentable, p 98

[ échange ] [ amorce ] [ illumination ] [ épiphanie ] [ langage ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

industrie

Le vestiaire me fascine. Il fonctionne comme un sas et, tous les soirs, une métamorphose collective spectaculaire s'y produit. En un quart d'heure, dans une agitation fébrile, chacun entreprend de faire disparaître de son corps et de son allure les marques de la journée de travail. Rituel de nettoyage et de remise en état. On veut sortir propre. Mieux, élégant.
L'eau des quelques lavabos gicle en tous sens. Décrassage, savon, poudres, frottements énergiques, produits cosmétiques. Etrange alchimie où s'incorporent encore des relents de sueur, des odeurs d'huile et de ferraille. Progressivement, l'odeur des ateliers et de la fatigue s'atténue, cède la place à celle du nettoyage. Enfin, avec précaution, on déplie et on enfile la tenue civile : chemise immaculée, souvent une cravate. Oui, c'est un sas, entre l'atmosphère croupissante du despotisme de fabrique et l'air théoriquement libre de la société civile. D'un côté, l'usine :saleté, veste usée, combinaisons trop vaste, bleus tachés, démarche traînante, humiliation d'ordres sans répliques ( " Eh, toi!"). De l'autre, la ville : complet-veston, chaussures cirées, tenue droite et l'espoir d'être appelé "Monsieur".

Auteur: Linhart Robert

Info: L'établi

[ transmutation ] [ prolétariat ] [ apparence ]

 

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éducation

... A propos de l'enfance, un thème me fascine depuis toujours. Nous mettons vingt ans à tout apprendre et nous passons le reste de notre vie à nous débarrasser des tabous, des préjugés, des règles collectives, des idées reçues, pour conquérir une vérité individuelle. Il nous faut lutter toute la seconde partie de notre vie pour réparer les dégâts causés par l'éducation obtuse, fanatique, traditionnelle, les règles de morale reçues dans l'ambiance sacro-sainte de la famille, à un âge où il nous est impossible de refuser cet enseignement.

...Prends, par exemple, le mariage : dès notre jeunesse, on nous a habitués au conte qui se termine par "et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants…" C'est un but dans la vie que l'on nous met en tête. Alors que ce n'est que le point de départ. Le début et non la fin. On nous propose le premier chapitre comme conclusion. On arrive au mariage absolument ignorant parce que cet événement nous a été présenté d'une façon mythique, inexacte. Il devient une source de désillusions, de névroses…

Je suis sûr que tout changera un jour…..

Auteur: Fellini Federico

Info: Parlant de son film "Juliette des esprits"

[ déprogrammation ]

 

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existence

... A propos de l'enfance, un thème me fascine depuis toujours. Nous mettons vingt ans à tout apprendre et nous passons le reste de notre vie à nous débarrasser des tabous, des préjugés, des règles collectives, des idées reçues, pour conquérir une vérité individuelle. Il nous faut lutter toute la seconde partie de notre vie pour réparer les dégâts causés par l'éducation obtuse, fanatique, traditionnelle, les règles de morale reçues dans l'ambiance sacro-sainte de la famille, à un âge où il nous est impossible de refuser cet enseignement.

...Prends, par exemple, le mariage : dès notre jeunesse, on nous a habitués au conte qui se termine par " et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants…"  C'est un but dans la vie que l'on nous met en tête. Alors que ce n'est que le point de départ. Le début et non la fin. On nous propose le premier chapitre comme conclusion. On arrive au mariage absolument ignorant parce que cet événement nous a été présenté d'une façon mythique, inexacte. Il devient une source de désillusions, de névroses…

Je suis sûr que tout changera un jour…

Auteur: Fellini Federico

Info: Interviewé sur son film "Juliette des esprits"

[ programmation - déprogrammation ] [ grandir ]

 

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ambivalence

Il baisse les yeux, considère le tatouage sur son poignet : deux palmiers sur une dune. Hommage à son grand-père, à son histoire : enfant, il avait vu le mot OASIS sur l'avant-bras du vieillard, demandé la raison du mot tatoué et la réponse avait été, tu vois, Aby, mon grand, l'oasis, cela signifie l'eau au coeur du désert, c'est un lieu de paix et de partage, alors je l'ai fait tatouer quand j'avais 20 ans, parce qu'il symbolise l'espoir d'une nouvelle vie ici après la guerre, c'est un porte-bohneur, tu comprends, Aby, ein Glückspringer. Le petit Aby avait répété le mot : Glückspringer, et cela fascine encore le dessinateur que l'allemand n'ait qu'un seul mot pout bohneur et pour chance : le malheur, c'est peut-être seulement un méchant manque de pot. Le jour des onze ans d'Aby, son grand-père lui avait appris que non, le mot tatoué n'était pas l'OASIS qu'il avait cru lire, à l'envers, que c'était 51540, son numéro de déporté à Auschwitz. Au lendemain de mort du vieil homme, Aby a fait dessiner sur sa peau, au même endroit, cette oasis dont lui seul connait le secret et où il trouvait de la force.

Auteur: Le Tellier Hervé

Info: L'Anomalie, pp 254,255

[ chiffres ] [ lettres ] [ malentendu ]

 

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pessimisme

Et si je ne crois pas en Dieu, l'idée de Dieu me fascine.

Nous vivons sur une planète où les vivants mangent les vivants. Les hommes ne se contentent pas de tuer d'autres créatures, ils s'assassinent aussi entre eux, constamment. Les montagnes crachent le feu, la terre s'ouvre, engloutit hommes et bêtes, les eaux se déchaînent, détruisent tout sur leur passage, des éclairs tombent du ciel.

Ici semble résider l'un des paradoxes les plus curieux du genre humain, capable de concevoir que la terre, ce lieux affreux, puisse être l'oeuvre d'une puissance "parfaitement bonne", et d'ainsi démontrer que les hommes sont dotés malgré la barbarie constitutive de leur existence, d'une imagination exagérément optimiste.

Ils croient qu'une "force" a créé tout cela, mais au lieu de s'en plaindre et de la détester, ils l'adulent, pleins de gratitude et de reconnaissance.

Aussi suis-je fasciné depuis ma jeunesse, par cette religion qui fait voir aux hommes une "bonté" à l'oeuvre derrière le spectacle des horreurs terrestres qu'ils constatent chaque jour.

Dieu, sublime métaphore.

Comme tant d'autres écrivains, j'aime à roder autour de cette métaphore prodigieuse. L'effort infini, le hasardeux désespoir dont font preuve les hommes lorsque, cherchant à "bonifier" leur nature, inquiète de sa propre barbarie, effrayée de sa propre malignité, ils imaginent ce "foyer de bonté" situé hors d'eux mêmes, voilà quelle pathétique recherche me semble résumer l'aventure humaine.

Auteur: Ahmet Altan

Info: Je ne reverrai plus le monde : Textes de prison

[ Éternel ]

 

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