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laideur

Debout sur les genoux d’Olla, le bébé nous regardait. Olla le tenait maintenant par la taille, alors il pouvait se balancer sur ses grosses jambes. C’était bien le bébé le plus moche que j’avais jamais vu. Tellement moche que je trouvais rien à dire. J’arrivais pas à sortir un mot. Je veux pas dire qu’il était malade ou défiguré. Non, pas du tout. Il était moche, c’est tout. Il avait une grosse figure rouge, des yeux qui lui sortaient de la tête, un front démesuré et des grosses lèvres épaisses. Quant au cou, mieux vaut ne pas en parler, et il avait trois ou quatre mentons qui ballonnaient jusque sous ses oreilles. Des oreilles en éventail sur sa tête chauve. Il avait aussi des gros plis de graisse aux poignets, des bras et des doigts boudinés. Lorsque je dis qu’il était moche, je suis encore modeste.

Auteur: Carver Raymond

Info: Les Vitamines du bonheur

[ poupon ] [ nourrisson ] [ repoussant ] [ description ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

aube

Désirant boire une tisane de roussevive, il sortit chercher de l’eau à la source qui coulait un peu plus bas devant sa chaumière. Les bords du petit bassin de la source étaient gelés, et la mousse flétrie parmi les rochers était marquée de fleurs de givre. Il faisait grand jour, mais il faudrait encore une heure avant que le soleil n’apparaisse au-dessus du puissant contrefort de la montagne ; toute la partie ouest de Gont, du rivage au pic, échappait à ses rayons, dans le silence et la clarté de ce matin d’hiver. À côté de la source, le mage contemplait en contrebas les terres en pente, le port et les vastes étendues grises de la mer, lorsqu’il entendit un battement d’ailes au-dessus de lui. Il leva les yeux en étendant un peu le bras. Un grand faucon vint se poser sur son poignet en battant bruyamment des ailes.

Auteur: Le Guin Ursula K.

Info: Terremer, tome 1 : Le sorcier de Terremer, 1968

[ surplomb ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

extraterrestres

Ou, pour présenter les choses d'une autre façon, si vous étiez apparu dans le Paris du XVe siècle avec cette montre à calculatrice à votre poignet et une lampe électrique dans la poche, au lieu d'être salué comme le grand prêtre d'une science inconnue, vous auriez probablement été condamné à périr sur le bûcher pour cause de sorcellerie. Nous sommes, en l'occurence, confrontés à une technologie qui a vraisemblablement cent mille ans d'avance sur nous - et je suis sans doute au-dessous de la vérité. Nous sommes des préhistoriques, monsieur Fox. Des primitifs, des Néandertaliens. Nous regardons la lampe électrique avec des yeux ronds et nous nous demandons d'où vient sa lumière. Vous vous voyez essayer d'expliquer à un pharaon égyptien le fonctionnement d'une torche électrique ? Vous auriez beau palabrer jusqu'à l'extinction de voix, jamais vous n'arriveriez à le persuader qu'il ne s'agit pas d'une manifestation mystique d'Amon-Rê. Nous sommes tout juste assez avancés pour comprendre à quel point nous sommes arriérés.

Auteur: Foster Alan Dean

Info: Starman

[ hiérarchie cosmique ] [ décalage ] [ incompréhension ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

psychose

J’entendais aussi des voix. C’était parfois un désordre grésillant ou hurlant dans ma tête, comme un baladeur à plein volume que je ne pouvais pas éloigner, quoi que je fasse. Il m’arrivait de me taper la tête contre le mur pour que les coups sourds atténuent un peu ce chaos. Ça aidait parfois, mais pas toujours. D’autres fois, j’essayais de m’arracher les cheveux ou de faire des trous dans ma tête avec mes ongles. ça ne m’était jamais d’aucun secours, mais c’était une espèce de réaction de panique visant à faire un trou dans ma tête pour en laisser échapper un peu de pression avant que tout n’explose. C’est ce que je ressentais. A d’autres occasions, c’était un murmure faible, immonde, ou une voix claire qui livrait des messages sans ambiguïtés. "Tu vas mourir ", disait-elle. Ou bien : "Ouvre-toi les poignets et dessine un cercle de sang autour de toi, ou toute ta famille mourra". Pas facile. Que feriez-vous si vous receviez un message pareil ?

Auteur: Lauveng Arnhild

Info: Demain j'étais folle : Un voyage en schizophrénie

[ témoignage ]

 

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obèse

La masse de la patronne remplit un grand fauteuil d'osier auquel chacun de ses mouvements arrache des gémissements douloureux.
Elle est vêtue d'une simple combinaison beige qui déborde par tous les orifices de son tablier à fleurs. Par-devant, les boutons, acculés à l'extrémité de la bride, contiennent vaillamment les amas indistincts de son ventre et de ses mamelles.
La peau de ses jambes et de ses bras est si distendue qu'elle en est transparente. On voit, à travers, une chair rosâtre alvéolée de blancheurs, qui ressemble à du hachis à saucisse.
Elle n'a plus ni poignets ni chevilles.
Ses pantoufles tuméfiées, dont la languette de molleton inversée s'étale comme l'appendice d'un étranglé, contiennent à grand-peine la plante de ses pieds.
Depuis longtemps, la graisse est venue à bout de tous ses membres.
Il ne restait que le visage. Des détachements luisants de fraîcheur se sont lancés à l'assaut de la gorge, du menton, des joues déjà en pleine déconfiture. Seuls, le nez, le front et, retranchés au fond des orbites, les petits yeux pétillants lui échappent encore, et ils émergent de ce fatras adipeux comme les vestiges d'un empire éboulé.

Auteur: Job Armel

Info: Baigneuse nue sur un rocher

[ littérature ]

 

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ambivalence

Il baisse les yeux, considère le tatouage sur son poignet : deux palmiers sur une dune. Hommage à son grand-père, à son histoire : enfant, il avait vu le mot OASIS sur l'avant-bras du vieillard, demandé la raison du mot tatoué et la réponse avait été, tu vois, Aby, mon grand, l'oasis, cela signifie l'eau au coeur du désert, c'est un lieu de paix et de partage, alors je l'ai fait tatouer quand j'avais 20 ans, parce qu'il symbolise l'espoir d'une nouvelle vie ici après la guerre, c'est un porte-bohneur, tu comprends, Aby, ein Glückspringer. Le petit Aby avait répété le mot : Glückspringer, et cela fascine encore le dessinateur que l'allemand n'ait qu'un seul mot pout bohneur et pour chance : le malheur, c'est peut-être seulement un méchant manque de pot. Le jour des onze ans d'Aby, son grand-père lui avait appris que non, le mot tatoué n'était pas l'OASIS qu'il avait cru lire, à l'envers, que c'était 51540, son numéro de déporté à Auschwitz. Au lendemain de mort du vieil homme, Aby a fait dessiner sur sa peau, au même endroit, cette oasis dont lui seul connait le secret et où il trouvait de la force.

Auteur: Le Tellier Hervé

Info: L'Anomalie, pp 254,255

[ chiffres ] [ lettres ] [ malentendu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

art pictural

De tous les portraits d'Atahualpa faits par le Titien, le plus fameux est sans doute celui peint dans les jardins de l'Alcazar, que l'histoire a retenu sous le titre du Conseil. L'Inca y est représenté en fils du Soleil, ceint de sa couronne écarlate, offrant son meilleur profil (l'artiste ayant pris soin de dissimuler son oreille abîmée pendant la guerre civile avec son frère), un perroquet bleu sur le bras, un bracelet d'or au poignet gauche. Il se tient debout devant une fontaine, sur le rebord de laquelle sont posés des paniers d'oranges et d'avocats. Un chat roux dort à ses pieds. Un serpent est enroulé autour de sa jambe. À l'arrière-plan, des palmiers montent vers le ciel où brillent ensemble le soleil et la lune, cerclés d'or et d'argent. Sur sa tunique d'alpaga, l'empereur a fait broder ses armoiries en fils d'or : on y reconnaît le château de la Castille, les bandes rouge et jaune d'Aragon, un faucon entre deux arbres, ainsi qu'une caravelle mauve découpée dans un soleil couchant, figurant son voyage depuis Cuba. Au centre, cinq têtes de puma sous un arc-en-ciel encadrent un fruit jaune aux pépins rouges, symbole de Grenade et de l'Andalousie.

Auteur: Binet Laurent

Info: Civilizations, pp 203-204, Grasset, 2019

[ verbalisé ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

femme-par-homme

Vois, les Steppes stellaires

Se dissolvent à l'aube...

La lune est la dernière

A s'effacer, badaude.



Oh ! que les cieux sont loin et tout ! Rien ne prévaut

Contre cet infini ; c'est toujours trop nouveau !...



Et vrai, c'est sans limite !...

T'en fais-tu une idée,

O jeune Sulamite

Vers l'aurore accoudée !



L'Infini à jamais ! comprends-tu bien cela !

Et qu'autant que ta chair existe un au-delà ?



Non ; ce sujet t'assomme.

Ton Infini, ta sphère,

C'est le regard de l'Homme,

Patron de cette Terre.



Il est le Fécondeur, le Galant Chevalier

De tes couches, la Providence du Foyer !



Tes yeux baisent Sa Poigne,

Tu ne te sens pas seule !

Mais lui bat la campagne

Du ciel, où nul n'accueille !...



Nulle Poigne vers lui, il a tout sur le dos ;

Il est seul ; l'Infini reste sourd comme un pot.

 

Auteur: Laforgue Jules

Info: Premières strophes du poème "L'aurore-promise" - in "Oeuvres complètes, tome II", éd. L'Age d'Homme, p. 217

[ incompréhension mutuelle ] [ cosmos ] [ poème ] [ femmes-hommes ]

 

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racines

C’était une chose de faire des recherches sur un sujet, une autre, ô combien différente, de l’avoir vécu. De l’avoir éprouvé. Comment expliquer à Marjorie que ce qu’il voulait capter avec son projet était la sensation du temps, l’impression d’être une part de quelque chose qui remontait si loin en arrière, qui était si désespérément vaste qu’il était facile d’oublier qu’elle, lui, chacun d’entre nous, en faisait partie – non pas isolément, mais fondamentalement.

Comment expliquer à Marjorie qu’il n’aurait pas dû être là ? Vivant. Libre. Que le fait qu’il soit né, ne soit pas enfermé dans la cellule d’une prison quelque part, n’était pas dû à un travail acharné ou à sa foi dans le Rêve Américain ; il n’était pas arrivé là à la force du poignet, mais par simple chance. Il avait seulement entendu raconter l’histoire de l’arrière-grand-père H par Ma Willie, mais ces histoires suffisaient à le faire pleurer et à l’emplir de fierté. On l’appelait H les Deux Pelles. Mais comment avait-on appelé son père et le père de son père avant lui ? Et les mères ? Ils avaient tous fait partie de leur temps et, en marchant dans Birmingham aujourd’hui, Marcus était une somme de ces époques. C’était là son sujet.

Auteur: Yaa Gyasi

Info: No home

[ filiation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

variété

Il y avait là des illustrations, semblables à des joyaux de vie florale et aviaire, et on voyait de minuscules personnages lancés, sur des montures aux formes rebondies, à la poursuite de lions ou de gazelles, ou bien agenouillés devant des saints barbus dans des grottes de montagne. J'entrevis un couple de grues effectuant une parade nuptiale sur un tertre verdoyant, avant de passer à une jeune fille conversant avec son perroquet en cage et une autre écrivant une lettre à son bien-aimé lointain, puis à l'image d'un jeune homme épiant de derrière un arbre un groupe de jouvencelles se baignant dans une rivière, vêtues mais d'une manière transparente. Ici des éléphants, un howdah doré sur le dos, transportait des nobles vers un fort crénelé au sommet d'une colline, et là de menaçants nuages bleus apparaissaient, chassant les aigrettes blanches devant eux ; une jeune bayadère dansait dans une cour entourée de murs, un prince posait, une rose à la main, un autre montrait fièrement un faucon posé sur son poignet. Des chiens de chasse traquaient un cerf dans une forêt, suivis d'un chasseur armé d'un arc et de flèches. Un grand voilier appareillait. La foudre frappait. Des lignes d'exquise calligraphie couraient le long des bords, nommant, racontant.

Auteur: Desai Anita

Info: L'art de l'effacement, Le musée des ultimes voyages

[ littérature ] [ nature ]

 

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