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effacement de soi

On parlera de tes voisins, on les félicitera, mais personne ne se souciera de toi. On leur confiera telle ou telle charge, et on ne te jugera capable de rien.

Quelquefois, la nature se révoltera en toi et ce sera un grand bien si tu le supportes en silence.

C’est à l’occasion de ces épreuves que l’on reconnaît comment un vrai serviteur du Seigneur sait renoncer à lui-même et briser en lui tout ce qui n’est pas de Dieu.

Il n’est rien qui ne contribue mieux à te faire mourir à toi-même que d’accepter ce qui contrarie ta volonté, surtout lorsqu’on t’ordonne des choses que tu juges inutiles ou déraisonnables. Soumis à un supérieur, tu n’oses résister à son autorité et il te semble dur d’être conduit par un autre et de ne pouvoir jamais agir à ta guise.

Auteur: Hemerken Thomas a Kempis

Info: Dans "L'imitation du christ", traduction du latin de Dominique Ravinaud SSP revue et mise à jour par Marcel Driot osb, Médiaspaul éditions, Paris, 2012, pages 209-210

[ injustices ] [ blessures de l'orgueil ] [ endurer ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

père-fille

J'observais Papa et je perçus ce que, au fil des ans, j'ai identifié comme un sentiment de solitude en compagnie. Il avait beau sourire, ses grands yeux noirs semblaient attendre quelque chose. Je me précipitai vers lui, je n'avais qu'une envie le serrer dans mes bras, enfouir mon visage dans son cou, comme je le faisais avec Tata Maria, mais quand je touchai ses genoux, je restai paralysée par une soudaine timidité, proche de la honte, même si je ne savais pas de quoi j'avais honte. Sans doute parce que tous s'étaient tus et me fixaient dans un épais silence. Et, à l'époque, pas plus qu'aujourd'hui, je ne pouvais supporter que l'on me regardât. Que n'aurais-je donné pour avoir à proximité l'une ou l'autre de mes cachettes ou pour disparaître tel un gnome derrière la tige d'une fleur, comme je l'avais lu dans les contes d'Andersen.

Auteur: Matute Ana Maria

Info: Paradis inhabité

[ gêne ]

 

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obèse

Malgré son embonpoint extrême et sa prodigieuse grosseur, Gibbon était très galant.
Pendant le séjour qu'il fit à Lausanne, il devint amoureux de madame de Crouzas. Un jour qu'il se trouvait seul
avec elle, il se jeta à genoux en lui déclarant son amour dans les termes les plus passionnés. Mme de Crouzas lui répondit de manière à lui ôter l'envie de recommencer cette jolie scène. Gibbon prit un air consterné, et cependant il restait à genoux, malgré l'invitation réitérée de se mettre sur sa chaise; il était immobile et gardait le silence. " Mais, monsieur, lui dit Mme de Crouzas, relevez-vous donc ! - Hélas ! madame, reprit le malheureux amant, je ne puis pas! " En effet, la grosseur énorme de sa taille ne lui permettait pas de se relever sans aide. Mme de Crouzas sonna et dit au domestique qui survint: "Relevez M. Gibbon !"

Auteur: Genlis Madame de

Info: Mémoires

[ anecdote ]

 

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au revoir

Une certitude affreuse lui avait serré le cœur tout d’un coup : Pauline allait mourir, peut-être ne passerait-elle pas la nuit. […]
Cependant, la nuit se termina sans catastrophe. Deux journées passèrent encore. Mais, à présent, il y avait entre eux un nouveau lien, la mort toujours présente. Elle ne faisait plus aucune allusion à la gravité de son état, elle trouvait la force de sourire ; lui-même parvenait à feindre une tranquillité parfaite, un espoir de la voir se lever d’une heure à l’autre ; et, pourtant, chez elle comme chez lui, tout se disait adieu, continuellement, dans la caresse plus longue de leurs regards qui se rencontraient. La nuit surtout, lorsqu’il veillait près d’elle, ils finissaient l’un et l’autre par s’entendre penser, la menace de l’éternelle séparation attendrissait jusqu’à leur silence. Rien n’était d’une douceur si cruelle, jamais ils n’avaient senti leurs êtres se confondre à ce point.

Auteur: Zola Emile

Info: Les Rougon-Macquart, tome 12 : La Joie de vivre

[ mort ] [ séparation définitive ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

psychanalyse

Pour l'observateur à l’ouïe fine, l'homme se trahit doublement au cours de l'entretien, premièrement par ce qu'il dit, et deuxièmement par ce qu'il passe sous silence. C'est précisément lorsque le patient veut, mais ne peut pas parler, que l'art détective de Freud s’exerce avec le plus de certitude et qu'il devine la présence du mystère décisif : l’inhibition, traîtreusement, se fait une auxiliaire et indique le chemin. Quand le malade s'exprime trop haut ou trop bas, quand il hésite ou se tâte, c'est là que l’inconscient veut parler. Et toutes ces innombrables petites résistances, ces ralentissements, ces légères hésitations, dès que l'on approche d'un certain complexe, montrent enfin nettement avec l'inhibition sa cause et son contenu, c'est à dire en un mot le conflit recherché et caché.
Car toujours au cours d'une analyse, il s'agit de révélations infinitésimales, de minuscules fragments d'événements vécus, dont se compose la mosaïque de l'image vitale intérieure.

Auteur: Zweig Stefan

Info: Freud

[ définie ]

 

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homosexualité

Devant les urinoirs, un couple d'hommes, dans la pénombre, faisait l'amour debout, en silence. Ils n'avaient même pas pris la peine de se déshabiller complètement, ils s'étaient contentés de laisser glisser leur pantalon sur leurs cuisses et je fixais stupidement ces fesses blanchâtres qui s'agitaient mécaniquement, sans la moindre frénésie, sans la moindre joie apparente, et qui s'agiteraient encore des heures et des heures, et pourquoi pas, jusqu'à la fin des temps peut-être. [...] Je ne m'étais jamais aussi bien rendu compte que ce soir à quel point les gestes de l'amour, sous toutes leurs formes, me faisaient horreur. Ces gesticulations de suppliciés, ces soubresauts de corps tétanisés. Vraiment. Notre misère, notre solitude. La dernière fête des condamnés à mort. Mais qui donc nous viendra en aide ? Ils appellent ça le plaisir. Il y en a qui écrivent des livres entiers là-dessus. Mais qui donc nous viendra en aide ? Qui donc aura pitié de nous ?

Auteur: Martinet Jean-Pierre

Info: Jérôme : L'enfance de Jérôme Bauche

[ désespoir ]

 

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rapports humains

Je m'appelle François Feldman, comme l'aut' con. Mais je suis pas chanteur. Et je suis pas juif. Depuis toujours quand je dis mon nom on me demande : "Comme le chanteur?" Quand je suis énervé je réponds : "Pis ta mère, tapette ?" Et quand je suis calme je dis que oui, c'est mon oncle. Là, les gens ne savent plus quoi dire et ils sourient bêtement. Ils sont écrasés par le poids de la célébrité et ils me regardent autrement. Sinon, on me demande souvent si je suis juif. "Feldman, Feldman... c'est juif, non ?" Quand je suis énervé je réponds : "Pis ta mère, tapette ?".  Et quand je suis calme je dis que oui, je suis feuj. Gros silence. Les gens n'ont rien contre les juifs mais ils n'aiment pas être avec eux, ils ignorent ce qu'il faut dire ou ne surtout pas dire, ils sont comme des cons et c'est ça qu'ils n'aiment pas : être comme des cons.

Auteur: Schwartzmann Jacky

Info: Demain c'est loin

[ ludiques ] [ identité ] [ assignation sémantique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

gouvernants

Alors qu'il en arrivait à sa conclusion, Chérif coupa le son du téléviseur. Pendant quelques minutes, nous regardâmes le président parler sur l'écran, sans entendre ses mots. Ses lèvres s'ouvraient et se refermaient sur le silence. Il mastiquait le vide avec force.

- C'est exactement ce que vit le pays, constata Chérif. Nos dirigeants nous parlent de derrière un écran, une vitre qu aucun son ne traverse. Personne ne les entend. Ça ne changerait rien si on les entendait. On n'en a plus besoin pour savoir qu'ils ne disent pas la vérité. Le monde derrière la vitre est un aquarium. Nos dirigeants, par conséquent, ne sont pas des hommes mais des poissons : des mérous, des cabillauds, des silures, des espadons, des brochets, des morues, des soles et des poissons-clowns. Et beaucoup de requins, bien sûr. Mais le pire, quand on regarde leurs visages de poissons, c'est qu'ils semblent nous dire : à notre place, vous ne feriez pas mieux. Vous décevriez comme nous décevons.

Auteur: Mbougar Sarr Mohamed

Info: La plus secrète mémoire des hommes

[ politiciens ] [ impuissants ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

envol

L’un des 4 paramètres du voyage multidimensionnel est la STASE : corps physique endormi. Les 3 autres : conscience, intention, et non faire. Quoi que l’on vive, où que l’on soit, entendre et regarder le bruit du corps : Ses pensées assourdissantes, désirs infinis, besoins d’immortalité, de sensualité. Il fait du bruit depuis sa naissance, il en fera jusqu’à sa destruction. Écouter le bruit, et progressivement écouter plus loin, à la périphérie, s’éloigner du vacarme du corps. Il est toujours là, mais c’est moi qui me déplace, en silence. Moi, comme conscience, je suis la source de vie du corps. C’est ce-que-je-suis-vraiment qui ordonne à l’énergie de s’associer avec un corps biologique, de le faire vivre. Me déplacer en silence vers la périphérie va réduire la quantité d’énergie qui afflue vers le corps biologique. En silence, sans effort, sans travail. Le corps, l’ego vont automatiquement se mettre en veille, en stand-by. Voici la STASE, elle ne doit pas dépendre de quoi que ce soit de physique, c’est l’être qui prend le contrôle. Voici la sortie, la porte sur l’infini. S’éloigner, en silence.

Auteur: Auburn Marc

Info: 21 mars 2020

[ astral ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mystérieux

Je vous conterai une autre de mes aventures et, sans doute, la plus fatale.
En ce temps-là, c'était en 1943, je séjournais dans l'ex-Pologne et dans l'ex-Varsovie, tout au fond du fait accompli. En silence. Le groupe ravagé de mes vieux compagnons et amis des ex-cafés Le Zodiaque, Ziemianska, Ips, se donnait rendez-vous tous les mardis dans un petit appartement de la rue Krucza et là, tout en buvant sec, nous essayions de continuer d’être des artistes, des écrivains, des penseurs... en reprenant nos anciennes conversations, nos ex-débats sur l'art... Je les revois encore assis ou bien étendus sur les divans dans la fumée épaisse, celui-ci un rien squelettique, cet autre un peu abîmé, mais tous criant et braillant. L'un criait : Dieu, un autre : l'art, un troisième : le peuple, un quatrième : le prolétariat, et nous discutions à perdre haleine et cela durait, durait - Dieu, l'art, le peuple, le prolétariat - mais un jour arriva un homme de trente à quarante ans, noir, sec, au nez aquilin, et il se présenta à chacun selon toutes les formalités d'usage. Après quoi, il n'ouvrit presque plus la bouche.

Auteur: Gombrowicz Witold

Info: Dans "La pornographie", éd. Kultura, traduit par René Julliard, page 17

[ convictions ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson