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camouflage

Beaucoup pensent que le numérique a introduit le faux dans les images, puisque tout est modifiable à la palette graphique. La manipulation remonte aux débuts de la photographie au XIXe siècle : on altérait la courbe du visage des actrices, on effaçait le révolutionnaire russe tombé en disgrâce. Dès qu’il y a un intermédiaire entre le sujet et l’observateur, il y a tromperie. Non, ce que le numérique a modifié, ce n’est pas le moins (moins de vrai, moins de réalisme), mais le plus. À commencer par un ajout d’informations. Il est devenu possible d’inscrire la date, l’heure, l’ouverture, la vitesse d’obturation de l’appareil, l’ISO et le lieu, de manière automatique.

Chacun peut alors trier ses souvenirs de vacances selon ses propres critères, sans se préoccuper du sujet. Automatique.

Toutefois, dans la masse de bits composant la matière même de l’image, certains ont découvert que l’on pouvait ajouter des messages – ils ont puisé dans l’art ancien de la dissimulation, la stéganographie. Je suis capable de détecter ce procédé grâce à des algorithmes et de chercher si on a modifié le codage des pixels. Invisible à l’œil nu, mais mon cerveau a peut-être enregistré la perturbation, et mon état en serait le résultat.

Auteur: Paquet Olivier

Info: Composite

[ image subliminale ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

esquive

et que ce soit à
l’usine ou dans
la débine
je n’ai jamais pu éviter
les rejetés. ils me sont tombés
droit dessus et se sont attachés
à moi. et ils
le font encore.
tenez, dans le voisinage
il y en a encore un
qui vient de me mettre le grappin.
il pousse devant lui
un caddy
rempli d’un monceau de saloperies :
cannes brisées, lacets de chaussures,
emballages de pommes chips,
cartons de lait, journaux, porte-plumes…
"hé, buddy, comment keukchava ?"
je m’arrête et on cause
un moment.
puis je lui dis au revoir
mais une fois de plus
il me cavale après
et nous marchons dépassant
bars
et hôtels de rendez-vous…
"tiens-moi informé,
buddy, tiens-moi informé,
je veux savoir ce qui
se prépare."
c’est mon tout dernier.
je ne l’avais jamais vu
parler à qui que ce soit
avant.
le caddy cliquette
un peu
derrière moi
puis quelque chose
en tombe.
il s’arrête pour
le ramasser.
et tandis qu’il se penche je
fonce vers
l’entrée de
cet hôtel vert au
coin de la rue
traverse le hall
à toute vitesse et
en ressors par l’escalier
de service et
je tombe sur un chat
en train de chier
avec un bonheur absolu,
et il me grimace
un sourire.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "L'amour est un chien de l'enfer", pageses 159-161, "le fou m'a toujours aimé"

[ mec collant ] [ marginal ] [ clodo ] [ clochard ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

effleurements

Silhouettes hautes et fines semblant chevaucher des girafes, visibles malgré l'obscurité, ils étaient aspirés par des espaces successifs, de plus en plus lointains, et s'infiltraient dans les interstices gris de tout ce noir. L'écho de leur galop les précédait et leur revenait en les prévenant des obstacles. En cela, ils ressemblaient aux chauve-souris. Mais ils ne se contentaient pas de leur ressembler, ils les frôlaient, car c'était l'heure où les chauve-souris, qui pullulaient sur ces coteaux, sortaient de leurs grottes. Il est très rare de sentir le frôlement d'une chauve-souris, vu que ces petites bêtes sont dotées d'un mécanisme antichoc infaillible. Mais le frôlement n'est pas un choc, et dans de telles occasions, c'est la vitesse qui est en cause. Ce fut ce qui arriva à Rugendas. Une chauve-souris qui venait en sens inverse lui caressa le front. A peine un centième de seconde ; on aurait pu la confondre avec le souffle d'une brise ou avec l'excitation ponctuelle d'une cellule. Mais la légèreté était suprême ; rien ne pouvait lui être comparé, en raison de la mécanique qui la produisait, et surtout de la matière sur laquelle elle s'exerçait : un front dont toutes les ramifications nerveuses étaient déconnectées. Que rêver de plus doux, de plus subtil ?

Auteur: César Aira

Info: Un épisode dans la vie du peintre voyageur, p 80

[ nuit ] [ imperceptible ] [ littérature ]

 

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vieillesse

Je ne tiendrai pas trois jours dans un endroit pareil, s'était dit Firmina Aguilera, lorsqu'elle avait été engagée au long séjour, il y a cinq ans déjà. Avec tous ses soucis à la maison, voir ces petits vieux et ces petites vieilles s'éteindre un peu plus chaque jour, elle ne tiendrait pas longtemps. Elle s'en était confiée à Francine Burnichon, la dame de l'accueil:
- Comment vous faites, vous? Comment vous faites pour supporter? Moi, je crois que je ne vais pas pouvoir...
Elle avait fini par s'habituer. Comparé à son ancien travail de femme de ménage, c'était tout aussi fatigant d'être lingère, mais elle voyait du monde. Encore que, depuis que les effectifs du long séjour avaient diminué - deux postes d'aides-soignantes en moins, à cause de la crise, comme l'avait expliqué la directrice - elle n'avait presque plus de temps pour s'occuper des résidents comme au début. il fallait courir, toujours courir.
Madame Burnichon lui avait donnée un conseil:
- Ici, il ne faudra pas vous attacher aux résidents. SI vous ne vous attachez pas, c'est un travail comme un autre. Par contre, si vous commencez à les aimer un tout petit peu, c'est fichu. Vous ne pouvez pas savoir à quelle vitesse ils se dégradent.

Auteur: Chagnard Frédéric

Info: Un tout petit rêve

[ asile ] [ EMS ] [ empathie ]

 

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espionnage

Les études de l'Institut Kinsey ont définitivement établi que parmi toutes les méthodes de séduction aucune n'est aussi prompte, efficace et économique que la révélation de secrets militaires, politiques et économiques, par ordre décroissant. "Si pour séduire une main-d'oeuvre féminine auxiliaire - écrit un chercheur non dépourvu de sensibilité sociale - la photocopie d'un traité secret de collaboration culturelle en Amérique centrale peut suffire, pour induire au péché une secrétaire de direction il faut recourir pour le moins à un traité de non-agression dans le Moyen-Orient, et une diplômée ne dira pas non à un modèle réduit de mitraillette à canon court avec chargement automatique et vitesse de tir réglable suivant le nom de la cible" ; afin de ne pas prolonger fastidieusement la citation ponctuée d'éléments techniques, je rapporte la conclusion, où il est affirmé que "même la papesse Jeanne n'aurait pu résister à une carte d'installations radars" ; et le chercheur d'affirmer peut-être audacieusement, qu'on a vu des femmes moribondes en odeur de sainteté différer frauduleusement l'agonie afin de se livrer au péché - abandonnant ainsi une carrière céleste prometteuse et stable - dans les bras d'un Lord qui exhibait, avec ce sourire cultivé et satanique typique des Lords, un plan des défenses anti-atomiques de l'Ecosse du nord-est.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: "Sexe et politique", in "L'almanach de l'orphelin samnite", éd. W, p. 96

[ vénalité féminine ] [ sexe ] [ politique ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

homo festivus festivus

Certains soirs, histoire de changer, nous descendions pour dîner dans les villages des alentours. On s’en faisait vite rééjecter. A peine arrivés, à peine virés. Au cœur des bourgades les plus paisibles, les plus médiévalement abandonnées, et par les nuits les plus divines, la Fête nous attendait, tapie dans le noir. Il suffisait de commander le vin, la Fête se jetait alors sur nous. Trrrabouuummm ! Krrrataklôôông ! Brrradababang ! Terminé. Les manèges d’autos tamponneuses, qui nous avaient paru désaffectés, se rallumaient tous d’un seul coup. Et encore trrrabouuummm ! Krrrataklôôông ! Il ne restait plus qu’à se dépêcher, finir nos assiettes en vitesse, bouffer courbés sous les rafales, et foutre le camp dès qu’on pouvait. Brrradababang ! Krrrataklôôông ! Dans les pires patelins les plus perdus, on avait amené des orchestres. De grosses filles rugissaient dans des micros. Quelques touristes ou villageois commençaient à trémousser. Mères de famille, cadres urbains. C’était un spectacle effarant, tous ces pauvres gens qui ricochaient, qui rebondissaient dans la débâcle, essayaient d’entrer dans la danse. Candidats au néo-monde hagard. Peut-être que c’était ça le comique moderne, je me disais, moi, en les regardant, et tandis que nous battions en retraite, ce désir éperdu d’être en accord, à n’importe quel prix, absolument, avec une société indéfendable.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "On ferme !" pages 638-639

[ tapage ] [ envahissement ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

effondrement psychique

On est tous à la merci de cette stupeur qui vous prend à la gorge et vous étouffe littéralement. On est tous alors semblables à Swann, à moitié fou après sa séparation d’avec Odette, et qui fuyait comme la peste tous les mots susceptibles d’évoquer, même indirectement, son existence. C’est pourquoi chacun reste cramponné à ses échafaudages sémiotiques; pour pouvoir continuer à marcher dans la rue, se lever, faire ce qu’on attend de lui. Sinon tout s’arrête, on a envie de se jeter la tête contre les murs. C’est pas évident d’avoir le goût de vivre, de s’engager, de s’oublier. Il y a une puissance extraordinaire de l’ " à quoi bon ! *  C’est bien plus fort que Louis XV et son " après moi le déluge "! Est-ce que ça vaut le coup de continuer tout ça, de reprendre le legs des générations antérieures, de faire tourner la machine, d’avoir des gosses, de faire de la science, de la littérature, de l’art? Pourquoi pas crever, laisser tout en plan? C’est une question ! C’est toujours à la limite de s’effondrer… La réponse, bien sûr, est à la fois personnelle et collective. On ne peut tenir dans la vie, que sur la vitesse acquise. La subjectivité a besoin de mouvements, de vecteurs porteurs, de rythmes.

Auteur: Guattari Félix

Info: Ecrits pour l'Anti-Oedipe

[ désespoir ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

musique des sphères

D'abord la croyance est que l'univers est essentiellement harmonieux, et que la source de cette concordance réside dans des proportions mathématiques qui peuvent être directement liées aux harmonies musicales. Pythagore, comme ce fut souvent répété, aurait médité sur le bruit des marteaux frappant les enclumes des forgerons et aurait soutenu qu'un marteau à moitié aussi lourd produisait une note d'une octave au-dessus de son compagnon de taille normale.
Plus importantes furent les expériences avec une seule corde, ou monocorde, qui lui furent attribuées par ses successeurs. Si une corde étirée est divisée exactement en deux, elle produit un son d'une octave plus élevé que la hauteur fondamentale (le rapport 2:1), les intervalles de quarte et de quinte peuvent être exprimés comme les rapports 4:3 et 3:2 respectivement, et tous les autres intervalles peuvent être décrits en termes mathématiques.
Ces proportions numériques furent ensuite étendues pour décrire les relations des sphères planétaires, tant dans leur distance relative entre elles, que dans leur vitesse de mouvements. Des idées qui eurent une expression influente (bien qu'obscure) dans le Timée de Platon, et furent ensuite sans cesse été élaborées au cours des siècles qui suivirent jusqu'à la Renaissance. L'une des manifestations finales de cette compréhension est fournie dans l'illustration de l'harmonie cosmique de Robert Fludd dans sons Utriusque cosmi historia.

Auteur: Lindley David

Info: Shakespeare And Music

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

astronomie

[…] Kepler est parti des éléments de ce même Timée […], à savoir d’une conception purement imaginaire […] de l’univers, entièrement réglée sur les propriétés de la sphère, définie comme la forme qui porte en soi les vertus de suffisance, de sorte qu’elle peut combiner en elle l’éternité de la même place avec le mouvement éternel.

Les spéculations de Kepler sont de cette espèce. Elles sont d’ailleurs raffinées, puisqu’il y fait entrer à notre stupeur les cinq solides parfaits inscriptibles dans la sphère […]. Cette vieille spéculation platonicienne déjà trente fois dépassée revient au jour à ce tournant de la Renaissance, où les manuscrits platoniciens sont réintégrés dans la tradition occidentale, et monte littéralement à la tête de ce personnage […]. Eh bien, ledit Kepler, à la recherche des harmonies célestes, arrive par un prodige de ténacité, et où l’on voit vraiment le jeu de cache-cache de la formation inconsciente, à donner la première saisie de ce en quoi consiste vraiment la naissance de la science moderne. C’est en cherchant un rapport harmonique qu’il arrive au rapport de la vitesse de la planète sur son orbe à l’aire de la surface couverte par la ligne qui relie la planète au soleil. C’est-à-dire qu’il s’aperçoit du même coup que les orbites planétaires sont des ellipses.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" pages 112-113

[ influence non-scientifique ] [ imprégnation philosophique ] [ trajectoire elliptique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

sciences

Les abeilles voient le monde presque cinq fois plus rapidement que les humains.
Les bourdons ont la vision en couleur la plus rapide de tous les animaux, qui leur permet de se diriger facilement dans les buissons ombreux pour trouver la nourriture, indique Peter Skorupski et Lars Chittka de l'université de Londres.
La capacité de voir à la grande vitesse est commune à tous les insectes de vol rapide ; cela leur permet d'échapper aux prédateurs et de rattraper leurs compagnons entre le ciel et terre.
Cependant on ne savait pas jusqu'ici si la pleine vision en couleur des abeilles pouvait convenir à un vol à grande vitesse. Cette recherche jette une nouvelle lumière ; suggérant que bien que lente, elle soit également environ deux fois plus rapide que la vision humaine.
Skorupski indique : "nous ne pouvons pas facilement suivre un insecte rapide en vol avec l'oeil, mais eux le peuvent grâce à leur vision très rapide."
"Combien rapidement tu peux voir dépend de la vitesse dont les cellules qui détectent la lumière de l'oeil peuvent capturer des instantanés du monde et les transmettre au cerveau. La plupart des insectes volants peuvent voir beaucoup plus vite que des humains, ainsi peuvent ils éviter de se cogner !" .
Ces résultats ont été publiés au journal de neurologie.

Auteur: Internet

Info: 21 avril 2010, http://www.discoveryon.info/2010/04/five-times-faster-than-humans.html

[ sens ]

 

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