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séduction marchande

De plus, le produit se donne à voir, à manipuler : il s'érotise - non seulement par l'utilisation explicite de thèmes sexuels mais par le fait que l'achat, l'appropriation pure et simple y est transformée en un manège, en un scénario, en une danse complexe, ajoutant à la démarche pratique tous les éléments du jeu amoureux : avance, concurrence, obscénité, flirt et prostitution (même l'ironie) . Au mécanisme de l'achat (déjà investi d'une charge libidinale) est substituée toute une érotisation du choix et de la dépense. Notre ambiance moderne est ainsi sans trêve, dans les villes surtout, avec ses lumières et ses images, son chantage au prestige et au narcissisme, à l'affection et à la relation forcée, celle d'une espèce de fête à froid, de fête formelle, mais électrisante, de gratification sensuelle à vide, par où est illustré, illuminé, joué et déjoué le processus même de l'achat et de la consommation, comme la danse anticipe l'acte sexuel. Et par la publicité, comme par les fêtes de jadis, la société se donne à voir et à consommer sa propre image.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Le système des objets (1968, Gallimard, 288 p.)

[ manipulation ]

 

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religion

Le prêtre dit à mon père : "Chef, mon église a la forme d'un tipi. Mes vêtements sacerdotaux sont ornés de perles, et la Pipe voisine avec la croix. Je me purifie dans la loge à sudation, et tous les ans je me rends à Bear Butte pour participer à la danse du Soleil, en compagnie de l'homme qui doit me peindre le corps.
- Mon père, est-ce que votre évêque est au courant ?
- Bien sûr, répondit le prêtre en riant. Nous ne sommes pas de ces missionnaires d'autrefois qui s'efforçaient d'annihiler la religion indienne. Nous soutenons votre culture traditionnelle. Mais il y a une chose que je voudrais vous dire : nos religions sont identiques. Dieu et le Grand Esprit, Jésus et Médecine Douce, le Calvaire et la Danse du Soleil, la Croix et la Pipe, c'est la même chose. Seuls les noms diffèrent.
Mon père le regarda longuement avant de lui demander : "Mon père, dans votre religion, est-ce que les animaux ont une âme ?
- Chef, là vous m'avez pris en défaut", répondit le prêtre.

Auteur: Archie Fire Lame Deer

Info: Le Cercle sacré, Mémoires d'un homme-médecine sioux

[ animisme ] [ christianisme ] [ homme-animal ] [ colonisation ] [ répartie ]

 

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poème

Flic-flac,
Ravis des gamins s'éclaboussent
Dans les flaques
En mouillant leurs frimousses amusées
Sous l'ondée.
Les gouttes de pluie
Tambourinent à la fenêtre,
Chassant l'ennui,
Sans y paraître.
La mer clapotte,
Les bateaux dansent
Sur deux notes,
En cadence,
Au bord de l'anse.
Deux amoureux s'enlacent,
Et s'embrassent
Sous la pluie,
Ils ne sont qu'elle et lui,
Autour d'eux tout s'efface,
Ils ne voient plus le temps qui passe.
Au loin, sur le quai, les marins,
Tout de jaune vêtus,
De la pêche à peine revenus,
Se passent de mains en mains
Leur butin,
Puis iront se mettre à l'abri
Dans l'estaminet plein de bruit.
L'eau ruisselle le long des caniveaux,
Elle rattrapera plus loin la rivière,
Emportant par monts et par vaux,
Les débris de la terre,
Rinçant l'asphalte, en toute hâte.
Le ciel tout empanaché de gris
S'assortit à la mer.
Les mouettes poussant leurs cris
Suivent les vagues éphémères
Et accompagnent le ressac.
Flic-flac
Sous l'averse,
Qui toujours se déverse,
Le jour décline
Bientôt tout sera fondu
Confondu,
Entre la bruine
Et l'obscurité de la brune.

Auteur: Internet

Info: Contributrice Morgane

[ . ]

 

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pouvoir

Quand je dis : - J’ai arrêté de croire à la culture", entendons-nous bien, c’est idiot comme phrase ! Non, j’ai arrêté de croire, pour être précis, en cette chose qu’on appelle chez nous "la démocratisation culturelle".

C’est l’idée qu’en balançant du fumier culturel sur la tête des pauvres, ça va les faire pousser, vous voyez ? Qu’ils vont donc rattraper les riches !

Voilà, c’est à ça que j’ai arrêté de croire.

Je faisais ça dans les banlieues, c’est là qu’ils sont souvent, les pauvres… Et donc, je leur balançais des charrettes d’engrais culturel. Essentiellement sous forme d’art contemporain. Et de "création". Il y a beaucoup de fumier dans l’art contemporain. De la danse contemporaine, du théâtre contemporain, de la musique contemporaine. L’idée, c’est que les pauvres vont pousser… et rattraper les riches. C’est l’idée de "l’ascension sociale" par la culture.

C’est à cela que j’ai arrêté de croire. […]

L’idée n’était pas bête, au début : "On va cultiver les pauvres !" oui, mais les riches, ils n’attendent pas pendant ce temps-là, si vous voyez ce que je veux dire.

Auteur: Lepage Franck

Info: 2006

[ conservation ] [ subversion ] [ beaux-arts ]

 

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judaïsme

Les juifs sont le cas de résilience d'un groupe au milieu des autres groupes humains. D'abord ils se sont isolés par leur statut - véritable ou pas - d'élus. Ceci ajouté au fait qu'ils ont tué Jésus (fondateur, malgré lui, d'une secte qui a vaguement fait parler d'elle depuis lors) leur a amené - lors des grandes frustrations populaires - une haine générale. Ainsi a-t-on vu apparaître ce magnifique cas de survie de toute une communauté - judaïsme
Cette résilience, normale chez n'importe quel groupe agressé, est renforcée par trois modes de fonctionnement très importants :
1) La qualité juive ne se transmet que par les femmes ? ...
2) Ils n'acceptent pas - en général - les gens d'autre confession, sauf par mariage, alliance qui demandera au non-juif bien des efforts pour être accepté. Certaines mauvaises langues prétendent qu'ils acceptent les goys que quand ceux-ci sont riches ou ont des positions importantes dans un système social
3) L'éducation, primordiale chez eux, programme très efficacement leur descendance. "On fait danser les ours" a dit Leibniz. Tout ceci donne une race plutôt dure à cuire.

Auteur: Mg

Info: Parole de Piotr-Idriss Smith Lee 2000

 

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vision

Sous la pluie, le vieux père danse, nu ; il va se tremper.
La pluie est éparse, mais il ne peut esquiver toutes les gouttes.

Il chante une chanson, mais pour moi, le langage en est étrange.

La mère compte son argent, comme une folle, au soleil.
Comme des navettes, ses doigts volent, et la somme est clairement astronomique.

Son souffle est doux comme violettes pilées, et son sourire se balance comme jonquilles reflétées dans un ruisseau.

La chanson du père dit, finalement, qu'il comprend.
C'est pourquoi, pour moi, le langage en est étrange.

C'est pourquoi les horloges à travers le continent se sont arrêtées.

L'argent que compte la vieille mère nue, ce sont les souvenirs dorés de l'amour.
C'est pourquoi je ne vois rien entre ses doigts, maniaquement occupés.

C'est pourquoi tous les vols ont été annulés, à Kennedy Airport.

Ça m'embête vraiment, mais je dois faire venir la police.
Pour leur propre bien, comme pour celui de la société, je dois les placer sous surveillance.

Ils doivent apprendre à rester dans leurs tombes. C'est pour ça que les tombes sont faites.

Auteur: Robert Penn Warren

Info: "Natural History", in "Or Else" - ma traduction

[ hantise ] [ parents ] [ poème ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

causes-effets

Mantharâ détestait son ombre. C’était une chose que d’être bossue, c’en était une autre que de voir sa difformité s’étaler sur un mur, dix fois plus grande que nature. Malheureusement, la servante chargée de la torche, trop lente à descendre du carrosse, la suivait au lieu de la précéder. La flamme vacillante faisait fuir l’ombre de Mantharâ devant elle, danser sa silhouette sur les pavés de la rue puis sur la paroi à l’extrémité de l’impasse. A cette heure tardive, après plusieurs nuits blanches d’attente anxieuse, cette vision était plus que l’infirme n’en pouvait supporter. Elle se retourna brusquement, faisant sursauter la servante avant même que la gifle ne s’abattit sur sa joue. La fille laissa échapper un couinement, mais ne lâcha pas la masâl*. Malgré la faible clarté de la torche, la marque des longs doigts osseux se dessinait aussi nettement que des cils sur sa peau pâle. Elle fixa intensément Mantharâ, se demandant quelle erreur elle avait commise, mais la bossue ne se donna pas la peine de l’en informer. Déjà, elle était repartie de sa démarche traînante vers le fond de l’impasse.

Auteur: Ashok Kumar Banker

Info: Le Râmâyana, Tome 1 : Le prince d'Ayodiâ, *torche

[ rapports-humains ] [ incompréhension ]

 

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appartenance

Le Soi, atman, essence de l’être, est mis en lumière dans les Upanisad (VIIIe av. J.- C.). Cette dimension profonde, immanente, touche à l’universel: elle en cela supra- individuelle dans le sens où elle n’est ni limitée par un sentiment égocentré ni "encapsulée" dans la carapace individuelle. Elle est par nature non-distincte de Brahman, l’absolu. Qu’il s’agisse de l’atman ou du Brahman, la traduction couramment utilisée d’absolu ou de soi, ne restitue pas la nuance de vie, de dynamisme, impliqué dans ces termes sanskrits. Pour brahman, la racine BRH brmhayati, croître, faire accroître, suggérant une arborescence infinie en laquelle viennent s’inscrire l’univers et ses formes variées. De même, le nom masculin atman a pour racine le verbe AN, respirer, vivre, se mouvoir, ce qui met en relief l’énergie inhérente de cette réalité intime diversement appelée principe de vie, âme individuelle, essence. Dans le Shivaïsme du Cachemire, en continuité avec les antiques Upanisad ; il est conçu comme Conscience-énergie, de même nature que en sa plénitude, et de ce fait nommé "le danseur", en analogie avec Siva-Nataraja. Sa nature est vie, vibration, conscience universelle.

Auteur: Poggi Colette

Info: Sept joyaux du tantra shivaïte : Rencontre avec sept maîtres du Cachemire médiéval. atman

[ hindouisme ] [ volutes ] [ fluide vital ] [ unicité ]

 
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océanique

Dans cette île, nous n'avons jamais beaucoup aimé la mer, persuadés qu'elle nous a amené tous nos malheurs. Je ne suis donc allée qu'une ou deux fois m'y baigner, cet été là, mais j'ai longtemps imaginé ses grondements durant le jour et les soirs sa plainte hagarde roulant dans l'épaisseur de la nuit. J'aimais marcher le long de la dentelle des algues sur le sable et sentir la mer me lécher les pieds. J'aimais la mer comme la danse, j'aimais le risque physique et le plaisir. J'aimais ses mystères d'écume, de sel et d'eau. Les yeux grands ouverts je rêvais de son désordre fantasque et violent tout au loin. De sa poésie si amère. De son ventre d'eau pleine de toutes sortes d'animaux vivants et morts, de vieilles carcasses à la dérive, de sables mouvants et fins, d'algues de toutes les couleurs, de coraux étranges. L'idée de la vie et de la mort dans ce ventre d'eau du monde devenait un songe bienfaisant qui m'enchantait. Et quand le songe ne trouvait plus où s'arrêter, je le laissais filer au-dessus de l'eau, m'enivrant d'air et de sel.

Auteur: Lahens Yanick

Info: Dans la maison du père

[ amniotique ]

 

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idéal

La Charrue ouvre le recueil par un hommage au travail du laboureur. Catherine a dit avec malice tout ce qui peut être exigé d’une petite servante de campagne. Il y a quelques doléances dans les couplets du Vigneron, mais c’est l’entrain courageux qui prend le dessus. Le Bûcheron, en accomplissant sa rude besogne, est conscient du service que la société attend de lui. Une chanson célèbre Les Foins Embaumés qui nourriront d’humbles et patients serviteurs de l’homme ; une autre : Après La Moisson, dit la beauté des blondes gerbes, d’où sortira notre pain de chaque jour, et les fleurs qui la couronnent et les danses qui l’accompagnent. Évoquer ici le travailleur des villes nous eût entraînés loin de notre sujet ; mais nous pouvions faire une place au matelot qui jette à la mer ses filets de pêche en vue de la lande ou du champ, à moins qu’il ne s’en éloigne pour que la richesse de la terre circule entre les hommes. Ce sera la chanson des Laboureurs de la Mer. L’Heureux Berger, philosophe à ses heures, exalte le charme profond de la vie en pleine nature.

Auteur: Bouchor Maurice

Info: Chansons rustiques à deux voix pour les écoles

[ éducation ] [ paternalisme ] [ république ] [ conformisme ] [ musique ] [ manuel scolaire ] [ image d’Épinal ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin