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érotisme

Rêve. Dans un dortoir. Moi, dans un lit, elle, dans le lit voisin. Je lui dis : "Venez donc !" Elle vient. Je la serre d'abord contre moi et je la sens sous sa chemise. Puis, j'ose descendre la main, la remonter partout, sur la peau douce, sur les seins durs, et je couvre de baisers son visage. Comme, un instant, je détache ma bouche, je vois, au pied du lit, un pion qui nous regarde, sévère, désolé. Elle se sauve dans son lit. Je me cache sous mes draps. C'est fini.
Ce matin, je me réveille dans une gratitude légère, frissonnant comme un arbre qui a passé la nuit tout inondé de lune.

Auteur: Renard Jules

Info: journal 15 février 1902

[ songe ] [ littérature ]

 

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belle mort

A mesure que le printemps ramenait la vie, la chasse devint de plus en plus fructueuse et agréable. Le matin, dès le point du jour, la forêt se remplissait de voix, étranges et incompréhensibles pour l’habitant des villes. Le coq de bruyère, perché sur les hautes branches d’un cèdre, gloussait et faisait entendre son chant d’amour en contemplant avec admiration la poule grise qui grattait les feuilles mortes au-dessous de lui. Il était facile d’approcher le ténor emplumé et, d’un coup de fusil, de le faire dégringoler des hauteurs où l’élevait son lyrisme, pour le ramener à des fonctions plus utilitaires. Sa mort était une euthanasie : il tombait fauché en pleine extase d’amour, sourd à tout le reste.

Auteur: Ossendowski Ferdynand

Info: Dans "Bêtes, hommes et dieux", traduit de l’anglais par Robert Renard, éditions Phébus, Paris, 1995, page 34

[ animal ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

postérité

Le temps est clément aux ouvrages qui content de grands prodiges et l'oubli n'engloutit pas aussi aisément les projections de l'imaginaire que les représentations de la réalité.
Dans la production même d'écrivains féconds comme HG Wells, le souvenir collectif opère un tri qui sauvegarde l'héritage de l'étrange. Qui, hors les spécialistes, a lu de nos jours les romans sociaux de cet éminent auteur ?
Mais qui n'a pas rencontré l'homme invisible ou le voyageur du temps ?
Et que serait-ce si l'on exhumait les noms de contemporains de Jules Verne, de Wells, de Conan Doyle, de Lovecraft, de Maurice Renard, qui, plus célèbres qu'eux peut-être et mieux considérés par la critique du temps, n'eurent jamais droit pourtant à ces petites résurrections que sont autant de lectures.

Auteur: Spitz Jacques

Info: L'oeil du purgatoire, L'expérience du Dr Mops, extrait de l'introduction de la collection Ailleurs et demain/classiques, où parut ce volume en 1972

[ conservation ] [ chef d'oeuvre ]

 

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couple

Ce n'est pas quand le sexe s'est éteint entre un homme et une femme qu'ils peuvent vraiment s'aimer, non. Je veux parler d'affection. Je veux dire qu'être affectueux avec quelqu'un (car on est surtout affectueux de soi) c'est espérer, c'est être déçu, c'est vivre à l'intérieur d'un autre coeur. Quand je pense à mon passé et cette douleur à cause du sexe, cet amour comme un renard sauvage prêt à mordre, l'antagonisme qui était là comme un jumeau de l'amour... et le contraste de tout ça avec l'affection, tellement profonde et unique entre deux personnes qui ont vécu une vie ensemble (et dont l'une doit mourir avant), je trouve que l'affection de loin plus riche. C'est que je voudrai retrouver. Non pas ces douteuses couleurs d'arc-en-ciel.

Auteur: Bagnold Enid

Info:

[ tendresse ] [ complicité ]

 

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simplicité

"Soyez prudents comme les serpents", dit l’Evangile, et non : "Soyez rusés comme les renards." La prudence est défensive, elle a un fond de générosité; la ruse par contre est agressive; son fond est un égoïsme de glace.
L’intelligence vraie n’a pas besoin de la ruse, puisqu’elle possède le sens des proportions. Avec la ruse, on tombe "intelligemment" dans l’erreur; avec le sens des proportions, on reste "naïvement" dans la vérité.
Tout homme doit se résigner à la pensée qu’il est forcément un peu sot; l’humilité n’est pas un luxe.
La plupart de nos contemporains préfèrent paraître mauvais que de paraître naïfs; pourtant, Dieu a de l’indulgence ou même de la tendresse pour la naïveté sincère, mais il hait toujours l’habileté prétentieuse et la méchanceté : l’orgueil.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "Perspectives spirituelles et faits humains" page 158

[ offensive-défensive ] [ humanité ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

perdu

Croire au village, c'est donner une limite à sa vie ; c'est lui croire un sens, et elle n'en a pas. C'est un peu sot de s'imaginer que nous avons une raison d'être là plutôt qu'ailleurs. Continuer nos pères, pour quoi faire ? Ils ne savaient pas. La feuille a une attache qui lui suffit. Le cerveau est nomade. Pas de petite patrie. Une fuite résignée. Être n'importe où, ne jamais consentir à se fixer comme si un point dans l'univers nous était réservé. N'ayons pas d'orgueil ! Au premier éclair de lucidité nous verrions que nous sommes dupes, et nous serions pleins de pitié pour nous-mêmes. Livrons-nous à l'universelle loi d'éparpillement. Ne pas être un homme qui regarde son village avec une loupe. Rappelons-nous que ce monde n'a aucun sens.

Auteur: Renard Jules

Info: Journal, Robert Laffont, Bouquins 1990 <3 novembre 1906 p.854>

 

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éthologie

On sait, en effet, que dans toutes les races animales et hominales, le progrès s'opère par les femelles. Ainsi il n'y a pas d'exemple que la chienne ait jamais accepté la mésalliance avec un hôte des bois, le loup ou le renard, tandis que tous les jours, au contraire on voit la louve écouter avec la facilité la plus extrême les propos amoureux du chien, et même faire des avances à celui-ci dans le voisinage des bois. La femme noire vient au Blanc, jamais la blanche au Noir ; la fille du juif aspire à la main du gentilhomme, jamais la fille du gentilhomme ne s'abaissera jusqu'au juif ; toutes les femmes européennes viennent au Français, rarement la femme française prend-elle mari hors de France, parce qu'elle sent vaguement qu'il lui faudrait descendre pour épouser ailleurs.

Auteur: Toussenel Alphonse

Info: in "L'esprit des bêtes, zoologie passionnelle" - cité dans le "Dictionnaire de la bêtise", éd. Robert Laffont, p.154

[ sélection naturelle ] [ génie du sexe ] [ racisme ] [ nationalisme ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

portrait

Son visage était ...délicatement modelé, mais à vrai dire ses traits avaient cette délicatesse qu'on voit à certains animaux, au cerf, disons, ou au renard. Une délicatesse qui constituait le pendant naturel d'un esprit inquiet, la délicatesse de quelqu'un qui attendait toujours plus : attendait, redoutait ou espérait - ce qui, pour lui, tout au moins, revenait sans doute au même. À une époque très ancienne, il existait des hommes natifs de l'horizon - Kyrre me l'apprit un jour, au détour d'une de ses histoires -, et comme ils voyaient plus loin que n'importe qui, les gens en firent leurs guetteurs, sentinelles silencieuses et détachées, qui savaient ce qui allait arriver mais n'en percevaient jamais vraiment l'importance, veilleurs des cieux capables de signaler - mais jamais d'interpréter - les dessins dans les étoiles. Martin Crosbie était un de ceux-là.

Auteur: Burnside John

Info: L'été des noyés

[ littérature ] [ vigie ] [ littérature ]

 

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force

J’ai passé des jours affreux à combattre le froid et la faim, mas j’ai passé des jours plus terribles encore à lutter de toute ma volonté contre les pensées déprimantes et délétères. Leur simple souvenir me glace le cœur et, tandis que je les revis avec acuité en écrivant le récit de mes épreuves, ils me plongent de nouveau dans un état de terreur. Je ne peux m’empêcher de penser que les pays parvenus à un très haut degré de civilisation négligent par trop cet aspect de l’éducation qui rend l’homme apte, quand il est réduit aux conditions primitives de l’existence, à lutter contre la nature et à assurer sa propre survie. C’est pourtant la seule façon de développer une génération nouvelle d’hommes sains et forts dont la volonté et les muscles de fer s’allieraient en même temps à une âme sensible.

Auteur: Ossendowski Ferdynand

Info: Dans "Bêtes, hommes et dieux", traduit de l’anglais par Robert Renard, éditions Phébus, Paris, 1995, page 37

[ épreuves ] [ confrontation ] [ surhomme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

personnage historique

Le grand conquérant, Gengis Khan, fils de la triste et sévère Mongolie, monta, nous dit une vieille légende mongole, jusqu’au sommet de Karasu Togol et promena son regard d’aigle de l’est à l’ouest. A l’ouest, il vit un océan de sang humain au-dessus duquel flottait une brume pourpre qui lui cachait tout l’horizon. De ce côté, il ne put découvrir son destin. Mais les dieux lui ordonnèrent de marcher vers l’est, et d’emmener avec lui tous ses guerriers des tribus mongoles. A l’est, il vit de riches cités, des temples resplendissants, des foules heureuses, des jardins et des champs fertiles, et tous ces spectacles le remplirent de joie. Il dit à ses fils : "A l’ouest, je serai le fer et le feu, le destructeur, le destin vengeur ; à l’est, je viendrai comme le grand bâtisseur miséricordieux, apportant avec moi le bonheur pour le peuple et pour le pays."

Auteur: Ossendowski Ferdynand

Info: Dans "Bêtes, hommes et dieux", traduit de l’anglais par Robert Renard, éditions Phébus, Paris, 1995, page 193

[ légende ] [ visions ] [ prophétie ]

 

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