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athéisme scientifique

Lévi-Strauss est en train de reculer devant la bipartition très tranchante qu’il fait entre la nature et le symbole, et dont il sent bien pourtant la valeur créative, car c’est une méthode qui permet de distinguer entre les registres, et du même coup entre les ordres de faits. Il oscille, et pour une raison qui peut vous paraître surprenante, mais qui est tout à fait avouée chez lui – il craint que, sous la forme de l’autonomie du registre symbolique, ne reparaisse, masquée, une transcendance pour laquelle, dans ses affinités, dans sa sensibilité personnelle, il n’éprouve que crainte et aversion. En d’autres termes, il craint qu’après que nous avons fait sortir Dieu par une porte, nous le fassions entrer par l’autre. Il ne veut pas que le symbole, et même sous la forme extraordinairement épurée sous laquelle lui-même nous le présente, ne soit qu’une réapparition de Dieu sous un masque. Voilà ce qui est à l’origine de l’oscillation qu’il a manifestée quand il a mis en cause la séparation méthodique du plan du symbolique d’avec le naturel.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", page 48

[ interprétation ] [ pensée magique ] [ inclination ] [ emblème ]

 

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performativité du langage

Mais il n’est pas possible, concernant Le Banquet, de ne pas nous référer au rapport du discours et de l’histoire. A savoir, non pas comment le discours se situe dans l’histoire, mais comment l’histoire elle-même surgit d’un certain mode d’entrée du discours dans le réel.

Aussi bien faut-il que je vous rappelle qu’au moment du Banquet, nous sommes au second siècle de la naissance du discours concret sur l’univers. […] Ce que je veux vous faire sentir, c’est que c’est la première fois que, dans la tradition occidentale, […] un discours se forme qui vise expressément l’univers, et vise à le rendre discursif.

Au départ de ce premier pas de la science comme étant la sagesse, l’univers apparaît comme univers de discours. En un sens, il n’y aura jamais d’univers que de discours. Et tout ce que nous trouvons à cette époque, jusqu’à la définition des éléments, qu’ils soient quatre ou plus, porte la marque, la frappe, l’estampille, de cette requête, de ce postulat, que l’univers doit se livrer à l’ordre du signifiant.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" page 98

[ vision du monde ] [ étude littéraire ]

 

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maître-esclave

[...] le sens du symptôme c’est le réel, le réel en tant qu’il se met en croix pour empêcher que marchent les choses, au sens où elles se rendent compte d’elles-mêmes de façon satisfaisante, satisfaisante au moins pour le maître.

Ce qui ne veut pas dire que l’esclave en souffre d’aucune façon, bien loin de là.

L’esclave... je vous demande pardon de cette parenthèse ...l’esclave, lui dans l’affaire, il est peinard, bien plus qu’on ne croit, hein ?

C’est lui qui jouit... contrairement à ce que dit Hegel qui devrait quand même s’en apercevoir ...puisque c’est bien pour ça qu’il s’est laissé faire par le maître. [...]

C’est évident, mais enfin c’est quand même curieux, c’est vraiment là, c’est le bénef total ! Tout, tout pour être heureux ! Ça ne se retrouvera jamais. Maintenant qu’il y’a plus d’esclaves, nous en sommes réduits à relicher tant que nous pouvons les comédies de Plaute et de Térence, et tout ça pour nous faire une idée de ce qu’ils étaient bien, les esclaves.

Auteur: Lacan Jacques

Info: La Troisième, 1er novembre 1974

[ jouissance ] [ modernité-antiquité ]

 

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réel-symbolique-imaginaire

[...] la privation, dans sa nature de manque, est essentiellement un manque réel. C’est un trou. 

[...] La frustration est par essence le domaine de la revendication. Elle concerne quelque chose qui est désiré et qui n’est pas tenu, mais qui est désiré sans nulle référence à aucune possibilité de satisfaction ni d’acquisition. La frustration est par elle-même le domaine des exigences effrénées et sans loi. Le centre de la notion de frustration en tant qu’elle est une des catégories du manque, est un dam imaginaire. 

[...] La castration a été introduite par Freud d’une façon absolument coordonnée à la notion de la loi primordiale, de ce qu’il y a de loi fondamentale dans l’interdiction de l’inceste et dans la structure de l’Œdipe. [...] La castration ne peut que se classer dans la catégorie de la dette symbolique.

Dette symbolique, dam imaginaire, et trou, ou absence, réel, voilà ce qui nous permet de situer ces trois éléments que nous appellerons les trois termes de référence du manque de l’objet.

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, pages 47-48

[ définis ] [ nœud borroméen ] [ psychanalyse ]

 
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éthologie

Si l’envahisseur s’approche à une certaine distance du lieu défini comme le territoire, la réaction d’attaque se produit chez le premier mâle. Si l’envahisseur est un peu plus loin, elle ne se produit pas. Il y a donc un point où l’épinoche sujet se trouve entre attaquer et ne pas attaquer, un point limite défini par une certaine distance, et qu’est-ce qui apparaît alors ? Cette manifestation érotique de la négativité, cette activité du comportement sexuel qui consiste à creuser des trous.

Autrement dit, quand l’épinoche mâle ne sait pas que faire sur le plan de sa relation avec son semblable de même sexe, quand il ne sait pas s’il faut attaquer ou pas, il se met à faire quelque chose qu’il fait alors qu’il s’agit de faire l’amour. Ce déplacement, qui n’a pas manqué de frapper l’éthobiologiste, n’est pas du tout spécial à l’épinoche. Il est très fréquent, chez les oiseaux, qu’un combat s’arrête brusquement, et qu’un oiseau se mette à lisser ses plumes éperdument, comme il le fait d’habitude quand il s’agit de plaire à la femelle.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, page 154

[ éros ] [ agressivité ] [ lien ] [ expérience ]

 

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incarnation divine

Certes, la vie religieuse se présente chez l’obsessionnel sous une forme profondément remaniée, infiltrée de symptômes, mais par une sorte de curieuse conformité, cette vie religieuse, et spécialement la vie sacramentelle, se démontre parfaitement appropriée à donner aux symptômes de l’obsessionnel le sillon, le moule où il se coule si aisément, tout spécialement dans la religion chrétienne. [...] Chaque fois que Freud a eu un obsessionnel de formation chrétienne, que ce soit l’Homme aux rats ou l’Homme aux loups, il a bien montré l’importance du christianisme dans leur évolution comme dans leur économie. On ne peut pas ne pas voir que par ses articles de foi, la religion chrétienne nous met devant cette solution étonnante, hardie [...], culottée, qui consiste à faire supporter par une personne incarnée, homme-dieu, cette fonction du signifiant dont l’action est marquée sur la vie en tant que telle. Le logos chrétien en tant que logos incarné donne une solution précise au système des rapports de l’homme et de la parole, et ce n’est pas pour rien que le Dieu incarné s’est appelé le Verbe.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, pages 503-504

[ modalité de suppléance ] [ psychanalyse ] [ pouvoir sémantique ]

 
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besoin de répétition

[…] l’inconscient est le discours de l’autre. Ce discours de l’autre, ce n’est pas le discours de l’autre abstrait, de l’autre dans la dyade, de mon correspondant, ni même simplement de mon esclave, c’est le discours du circuit dans lequel je suis intégré. J’en suis un des chaînons. C’est le discours de mon père par exemple, en tant que mon père a fait des fautes que je suis absolument condamné à reproduire – c’est ce qu’on appelle super-ego. Je suis condamné à les reproduire parce qu’il faut que je reprenne le discours qu’il m’a légué, non pas simplement parce que je suis son fils, mais parce qu’on n’arrête pas la chaîne du discours, et que je suis justement chargé de la transmettre dans sa forme aberrante à quelqu’un d’autre. J’ai à poser à quelqu’un d’autre le problème d’une situation vitale où il y a toutes les chances qu’il achoppe également, de telle sorte que ce discours fait un petit circuit où se trouvent pris toute une famille, toute une coterie, tout un camp, toute une nation ou la moitié du globe.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", page 112

[ élucider ] [ langage ] [ ordre symbolique ] [ code ]

 
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écrivain

Celui-ci qui, au début du XVIe siècle, a fait des études médicales fort poussées [...] a écrit sous le nom d’Angelus Silesius un certain nombre de distiques des plus saisissants. Mystiques ? Ce n’est peut-être pas le terme le plus exact. Il y est question de la déité, et de ses rapports avec la créativité qui tient par essence à la parole humaine, et qui va aussi loin que la parole, jusqu’au point même où elle finit par se taire. La perspective peu orthodoxe dans laquelle Angelus Silesius s’est toujours affirmé est en fait une énigme pour les historiens de la pensée religieuse. [...]

La fin de sa vie a été troublée par les guerres dogmatiques de la Réforme et de la Contre-Réforme dans lesquelles il a pris une attitude extrêmement passionnée. Mais les livres du Pèlerin chérubinique rendent un son transparent, cristallin. C’est un des moments les plus significatifs de la méditation humaine sur l’être, un moment pour nous plus riche de résonances que La nuit obscure de saint Jean de la Croix, que tout le monde lit et personne ne comprend.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre I", "Les écrits techniques de Freud (1953-1954)", éditions du Seuil, 1975, pages 357-358

[ résumé ] [ éloge ]

 

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psychanalyse

Tout un chacun ici se gargarise avec le terme de sens. Je ne crois pas que ce terme soit là autre chose qu’un affaiblissement de ce dont il s’agit à l’origine, tandis que le terme de désir, dans ce qu’il noue et rassemble d’identique au sujet, donne toute sa portée à ce qui se rencontre dans cette première appréhension de l’expérience analytique. C’est à cela qu’il convient de revenir si nous voulons rassembler à la fois le point où nous en sommes et ce que signifie essentiellement, non seulement notre expérience, mais ses possibilités – je veux dire, ce qui la rend possible.

C’est aussi ce qui doit nous garder de céder à la pente, au penchant, je dirais presque au piège où nous sommes impliqués nous-mêmes avec le patient que nous introduisons dans l’expérience – ce serait de l’induire dans une voie qui reposerait sur un certain nombre de pétitions de principe, je veux dire l’idée qu’une solution dernière puisse être donnée à sa condition qui lui permette en fin de compte de devenir, disons le mot, identique à un objet quelconque.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, pages 323-324

[ piège de la facilité ] [ réponse à la demande ] [ solution miracle ]

 

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beauté

Que les analystes eux-mêmes - j’espère qu’ici personne ne se sentira visé - ne se recommandent pas par un agrément corporel, c’est là ce à quoi la laideur socratique donne son plus noble antécédent, en même temps d’ailleurs qu’elle nous rappelle que ce n’est pas du tout un obstacle à l’amour.

Mais il faut tout de même souligner quelque chose, c’est que l’idéal physique du psychanalyste - tel du moins qu’il se modèle dans l’imagination de la masse - comporte une addition d’épaisseur obtuse et de rustrerie bornée qui véhicule vraiment avec elle toute la question du prestige. L’écran de cinéma - si je puis dire - est ici le révélateur le plus sensible. Pour nous servir simplement du tout dernier film d’HITCHCOCK [Psychose], voyez sous quelle forme se présente le débrouilleur d’énigme, celui qui se présente là pour trancher sans appel au terme de tous les recours, franchement il porte toutes les marques de ce que nous appellerons un élément stigmatisé comme l’intouchable !

[…] En somme l’analyse est la seule praxis où le charme soit un inconvénient : il romprait le charme.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 16 novembre 1960

[ apparence ] [ das ding ] [ la chose ] [ répulsion ]

 
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