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symbiose

Le souffle est la première activité de tout vivant supérieur, la seule qui peut prétendre se confondre avec l’être. C’est le seul travail qui ne nous fatigue pas, le seul mouvement qui n’a pas d’autre fin que lui-même. Notre vie commence avec un (premier) souffle et se terminera avec un (dernier) souffle. Vivre c’est : respirer et embrasser en son propre souffle toute la matière du monde.* (...)

Respirer signifie savourer le monde. Et le monde est pour tout être vivant et pour tout objet ce qui se donne à travers et grâce au souffle. Le monde à la saveur du souffle. Si tout esprit fait monde, c’est parce que tout acte de respiration n’est pas la simple survivance de l’animal qui est en nous, mais la forme et la consistance du monde dont nous sommes la pulsation.**

Auteur: Coccia Emmanuelle

Info: La vie des plantes, *p. 74 **p 96

[ inspiration ] [ expiration ]

 

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imaginer

La raison est une fleur. […]

La fleur est la forme paradigmatique de la rationalité : penser, c’est toujours s’investir dans la sphère des apparences, non pour en exprimer une intériorité cachée, ni pour parler, dire quelque chose, mais pour mettre en communication des êtres différents.


Auteur: Coccia Emmanuelle

Info: La vie des plantes

[ transmettre ] [ abstraction ]

 

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lire

Toute lecture… est comparable à une prise de LSD ou à une session d’ayahuasca. Les mots sont de la poudre blanche ou une boisson à la saveur désagréable. Mais gorgée après gorgée, quelque chose apparaît devant nous, quelque chose qui n’a rien à voir avec notre corps ou avec le monde qui l’entoure. Avec une différence décisive : grâce à cette substance, nous pouvons dompter les visions, les induire de nous-mêmes et, surtout, les reproduire à volonté.

Auteur: Coccia Emmanuelle

Info: Philosophie de la maison, p 115

[ drogue ] [ modélisation ] [ abstraction ]

 

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philosophe

Bergson a effectué une critique de toute la pensée européenne, de souche grecque et latine, en portant son analyse sur des points fondamentaux : la notion de néant absolu, la notion de désordre intégral, la notion de possible, et puis le problème du temps.

[…] Bergson a vu, avec les yeux de l’intelligence, que la création est en train de se faire. Elle n’est pas achevée. Ce n’est pas du tout fait. Ce n’est pas du fabriqué. Elle est en acte. Elle est en train d’inventer, de composer génialement le monde, comme un musicien compose une symphonie, encore inachevée. Elle est la réalité la plus profonde au fond des êtres que nous sommes. Bergson a pris contact avec l’acte créateur même de Dieu. C’est de cette intuition-là qu’il est parti. C’est elle qu’il a développée, c’est d’elle dont il a fait l’inventaire. Ce qu’il appelle le temps réel ou la durée, ce n’est pas de l’écoulement, ce n’est pas du mou. C’est au contraire l’acte créateur immanent aux êtres en train d’être formés, la durée de la création en train de se faire.

Et c’est à cause de cela qu’il a critiqué de fond en comble l’antique philosophie hellénique, et puis la philosophie européenne qui en dépend, dans la mesure où elle en dépend : parce que la pensée grecque antique a ignoré, méconnu, refoulé le fait de la création. C’est en effet un thème constant chez Parménide, chez Anaxagore, chez Empédocle : en réalité il n’y a pas de genèse, il n’y a pas de genesis ni de physis. Tout est toujours donné, de toute éternité. Ou plutôt, rien n’est donné : tout existe de toute éternité, sans don. L’Être est éternel, sans genèse, sans évolution, sans corruption, sans modification. […]

Bergson a vu, à cause de la méthode expérimentale qu’il a utilisée en philosophie, que c’est tout le contraire qui est vrai. La réalité objective tout entière […] est essentiellement et intrinsèquement en régime de genèse et de corruption. Elle dure, c’est-à-dire – là est la découverte métaphysique de Bergson – qu’elle est en régime de création continuée […] en ce sens qu’elle n’a pas fini d’inventer du nouveau. […] La création n’a pas eu lieu seulement autrefois, dans le passé, au premier commencement du monde, elle a lieu à chaque instant du temps. Chaque instant marque un commencement d’être nouveau, une création originale, une improvisation. 

C’était donc une erreur de rapprocher le devenir bergsonien, ou la durée bergsonienne, du devenir d’Héraclite. Le devenir héraclitéen signifie que tout s’écoule, que tout se défait, mais que tout, aussi, revient à son point de départ, où tout est contenu et réalisé de toute éternité. Le devenir bergsonien signifie que tout est en train de se créer, ou d’être créé.

Auteur: Tresmontant Claude

Info: La crise moderniste, éditions du Seuil, 1979, pages 143-144

[ chronos ] [ résumé ] [ idées ] [ théologie chrétienne ] [ évolutionnisme ]

 
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gouvernement

CRÉON - pour autant qu’il vient là illustrer ce que nous avançons quant à la structure de l’éthique tragique, qui est celle de la psychanalyse - CRÉON illustre ceci : il veut le bien. Ce qui après tout est bien son rôle.

Le chef, c’est celui qui conduit la communauté. Il est là pour le bien de tous. Quelle est sa faute ? ARISTOTE nous le dit, et d’un terme qu’il promeut comme essentiel à l’action tragique, c’est le terme d’ἁμαρτία [amartia].

Ce terme, nous avons quelque peine à le traduire : erreur - et, infléchi dans la direction éthicienne, éthique par instant - erreur de jugement, en venons-nous à l’interpréter. Ça n’est peut-être pas si simple. Et ARISTOTE la fait - cette erreur de jugement - essentielle au ressort tragique.

[…] Ça n’est pas au niveau du vrai héros qu’est l’ἁμαρτία, c’est au niveau de CRÉON qu’est cette erreur de jugement.

Son erreur de jugement […] est justement […] pour lui CRÉON, de vouloir faire de ce bien la loi sans limites, la loi souveraine, la loi qui déborde, qui dépasse une certaine limite, qu’il ne s’aperçoit même pas qu’il franchit cette fameuse limite dont on croit bien sûr en avoir dit assez en disant qu’ANTIGONE la défend, qu’il s’agit des lois non écrites de la δίκη [diké], cette δίκη dont on fait la justice, le dire des dieux. On croit en avoir dit assez, on n’en a pas dit grand-chose.

Et assurément c’est un autre champ, un champ sur lequel CRÉON, comme un innocent - par ἁμαρτία lui, à proprement parler erreur sinon de jugement, erreur de quelque chose - déborde. Remarquez, à la lumière des questions que nous pouvions poser, concernant la nature de la loi morale, que son langage est parfaitement conforme à ce qui, dans KANT, s’appelle le Begriff, le concept, du bien. C’est le langage de la Raison pratique. Son commandement, son interdiction concernant la sépulture refusée à POLYNICE, indigne, traître, ennemi de la patrie, est fondée sur le fait qu’on ne peut pas également honorer ceux qui ont défendu la patrie et ceux qui l’ont attaquée. Et du point de vue kantien, c’est bien une maxime qui peut être donnée comme règle de raison ayant valeur universelle. C’est que donc, avant la lettre - avant ce cheminement éthique qui, d’ARISTOTE à KANT, nous mène à dégager, dans une sorte d’identité dernière, la Loi et la Raison - avant la lettre, le spectacle tragique ne nous montre-t-il pas l’objection fondamentale, première : le bien ne saurait vouloir régner sur tout, sans qu’apparaisse là un excès, dont la tragédie nous avertit que les conséquences en seront fatales ? 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 1er juin 1960

[ théâtre ] [ paradoxe ] [ retour du refoulé ] [ inconscient ]

 

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spirituel

La procession de l’amour, en Dieu, ne doit pas être qualifiée de génération. On s’en rendra compte par la considération que voici : entre l’intelligence et la volonté, il y a cette différence que l’intelligence est en acte du fait que la chose connue est dans l’intellect par sa similitude : la volonté, elle, est en acte, non parce qu’une similitude du voulu est dans le voulant, mais bien parce qu’il y a en elle une inclination vers la chose voulue. Il en résulte que la procession qui se prend selon le caractère propre de l’intellect est formellement assimilatrice, et pour autant il est possible qu’elle soit une génération, car celui qui engendre, c’est le semblable à soi-même qu’il engendre. A l’inverse, la procession qui se prend selon l’action de la volonté, ce n’est pas sous l’aspect d’assimilation qu’elle nous apparaît, mais plutôt comme impulsion et mouvement vers un terme. C’est pourquoi ce qui, en Dieu, procède par mode d’amour ne procède pas comme engendré, comme fils, mais bien plutôt comme souffle. Ce mot évoque une sorte d’élan et d’impulsion vitale, dans le sens où l’on dit que l’amour nous meut et nous pousse à faire quelque chose. 

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.27, a.4, corpus

[ intellection ] [ spiration ] [ facultés ] [ personnes divines ] [ ordre ]

 

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personnes divines

Bien qu’en Dieu intelligence et volonté ne soient qu’une même chose, il est pourtant essentiel à la volonté et à l’intellect que les processions qui s’accomplissent dans leurs opérations respectives se disposent dans un certain ordre : en effet, pas de procession d’amour qui ne dise ordre à la procession d’un verbe, puisque rien ne peut être aimé de volonté, qui n’ait été conçu dans l’intellect. 

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.27, a.3, arg. 3

[ fils ] [ saint-esprit ] [ facultés ] [ christianisme ]

 

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théorie de la connaissance

En nous, l’acte d’intellection n’est pas la substance même de l’intellect : aussi le verbe qui procède en nous selon l’opération intellectuelle, n’a pas la même nature que son principe ; et par suite il ne vérifie pas proprement et complètement la notion de génération. Mais l’acte d’intellection divine est la substance même du sujet connaissant on l’a montré plus haut ; aussi le Verbe y procède comme un subsistant de même nature. Et pour cette raison, c’est au sens propre qu’on le dit "engendré" et "Fils". De là vient que l’Écriture, pour désigner la procession de la Sagesse divine, fait appel à des notions propres à la génération des vivants, celles de "conception", d’"enfantement". Ainsi le livre des Proverbes (8, 24) fait dire à la Sagesse divine : "Les abîmes n’existaient pas encore, et j’étais déjà conçue. J’étais enfantée avant les collines." Mais pour notre intellect, nous usons seulement du terme "conception", pour autant que le verbe de notre intellect soutient avec la chose connue un rapport de similitude, et non d’identité de nature. 

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.27, a.2, ad.2

[ naturel-surnaturel ] [ logos ] [ Dieu ] [ christianisme ] [ terminologie ] [ distinction ]

 

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questions

Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse,

La honte, les remords, les sanglots, les ennuis,

Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits

Qui compriment le coeur comme un papier qu'on froisse ?

Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse ?



Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine,

Les poings crispés dans l'ombre et les larmes de fiel,

Quand la Vengeance bat son infernal rappel,

Et de nos facultés se fait le capitaine ?

Ange plein de bonté connaissez-vous la haine ?



Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres,

Qui, le long des grands murs de l'hospice blafard,

Comme des exilés, s'en vont d'un pied traînard,

Cherchant le soleil rare et remuant les lèvres ?

Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres ?



Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides,

Et la peur de vieillir, et ce hideux tourment

De lire la secrète horreur du dévouement

Dans des yeux où longtemps burent nos yeux avide !

Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides ?



Ange plein de bonheur, de joie et de lumières,

David mourant aurait demandé la santé

Aux émanations de ton corps enchanté ;

Mais de toi je n'implore, ange, que tes prières,

Ange plein de bonheur, de joie et de lumières !




 

Auteur: Baudelaire Charles

Info: Les Fleurs du mal, XLIV - Réversibilité, Pour Mme Sabatier

[ poème ] [ prière ]

 

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gauche-droite

LE "FÉMINISME" D'EXTRÊME DROITE : AUTOPSIE D'UN OXYMORE

Leçon de "féminisme d'extrême droite" : "L'utilité première d'une femme est de donner accès au sexe à l'homme qu'elle sélectionne. C'est uniquement pour ça que les hommes supportent de se coltiner des femmes ingrates, agaçantes, capricieuses. Elles n'ont sinon aucun intérêt".

À l'heure où la fachosphère pousse des cris d'orfraie devant "l'invasion woke" et souffle un vent de panique morale sur un pays qui serait tombé aux mains des dangereuses féministes, il est bon de rappeler une chose : le féminisme d'extrême droite n'existe pas. Thaïs d'Escufon, militante néofasciste, ancienne de Génération Identitaire – groupuscule dissout en 2021 en raison de son racisme et sa violence – devenue influenceuse sur Youtube, nous en fait la preuve par ses propos.

Pourtant ce qu'on appelle le fémonationalisme connaît une popularité croissante en France. En effet, le vote RN s'est massivement féminisé ces dernières années. Cette pseudo prise en charge de la défense des droits des femmes face à une menace venue des étrangers participe pleinement de la stratégie de dédiabolisation de l'extrême droite afin de toucher de plus larges pans de la société. Le fait que ce soit des femmes jeunes, via les réseaux sociaux, leur donnent en outre une nouvelle audience.

La militante d'extrême droite Thaïs d'Escufon avait par exemple été recrutée par Cyril Hanouna dans son émission "On marche sur la tête" comme simple " Chroniqueuse de droite" . Cette dernière est un argument marketing pour attirer de nouvelles parts d'électorat féminin tout en flattant les hommes conservateurs et effrayés par le féminisme.

Jordan Bardella en a montré également l'exemple flagrant lors de son discours en juin dernier : " Demain, je serai le premier ministre qui garantira de manière indéfectible à chaque fille et à chaque femme de France ses droits et ses libertés ". Sauf que, comme souvent avec le RN, il y a les discours, et puis il y a la réalité. Quelques exemples de la "défense des droits des femmes" made in RN : plus de la moitié des député-es RN n'ont pas voté l'inscription de l'IVG dans la Constitution, n'ont pas voté la loi sur l'égalité salariale, n'ont pas voté la loi renforçant la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, et la liste est longue.

Essentialisation de la femme dans l'idéologie de l'extrême droite et fonction reproductrice

La femme tient une place centrale dans l'idéologie raciste de l'extrême droite. Pour l'Allemagne nazie, l'Italie fasciste, l’État français pétainiste, et plus proches de nous la Hongrie d'Orban ou l'Italie de Georgia Meloni, elle est la cellule de base de la famille et la vectrice de l'héritage biologique et culturel. Dans l'Allemagne nazie par exemple, les lebensborn étaient des nurseries spéciales, véritables machines à créer des petits aryens, où des femmes répondant aux critères de sélection nazie et enceintes d'officiers SS pouvaient passer les mois de leur grossesse et accoucher de manière anonyme.

Autre exemple, depuis l'élection de Georgia Meloni en Italie, les anti-avortement peuvent accéder librement aux cliniques publiques pour harceler le personnel soignant et les patientes. La femme blanche, chrétienne (en tout cas non musulmane) a une mission reproductrice quasi sacrée : elle doit mettre au monde des enfants blancs pour perpétuer la "race" et lutter contre le "grand remplacement". C'est pourquoi le RN ne se bat pas pour l'égalité salariale par exemple : la femme ne devrait pas travailler puisque sa fonction est reproductrice.

Le député RN Jocelyn Dessigny déclarait en 2022 : "Nous partons du principe qu’une mère au foyer, elle est peut-être mieux à la maison à s’occuper des enfants". Dans cette logique, la mode venue des USA des " tradwife ", femmes  " traditionnelles "  qui se présentent dans des vidéos comme heureuses de rester à la maison, à faire la cuisine et s'occuper des enfants, inonde les réseaux sociaux.

L'extrême droite promeut donc en ce sens une politique nataliste raciste. Sébastien Chenu en 2023 déclarait : " Moi, je préfère qu’on fabrique des travailleurs français plutôt qu’on les importe ". On retrouve dans le programme du RN la constitution "d'une part fiscale complète dès le deuxième enfant, ainsi que la création d’un prêt public à taux zéro transformé en subvention pour les couples qui ont un troisième enfant", dispositif qui reprend celui de Viktor Orban en Hongrie.

En 2021, Marion Maréchal et Éric Zemmour s'étaient d'ailleurs rendu-es au Sommet de la démographie organisé chaque année en Hongrie par le président du pays. En 2022 le RN avait déposé une proposition de résolution pour "faire de l’année 2024 une année dédiée à la relance de la natalité française". Emmanuel Macron, lors d'une conférence de presse où il appelait à un "réarmement démographique", avait repris presque mot pour mot ce discours nataliste raciste de l'extrême droite, révélant encore une fois l'absence de différence de nature entre l'idéologie macroniste et l'idéologie du RN.

"Faire le choix de la natalité, c’est s’engager à assurer la continuité de la Nation, et la perpétuation de notre civilisation" peut-on lire dans le Livre sur la Famille du programme du RN. C'est pour cette même raison que l'extrême droite combat la théorie du genre et est fondamentalement homophobe et transphobe.

Le fémonationalisme, une instrumentalisation raciste du sexisme

La sociologue féministe marxiste Sara Farris définit ainsi le fémonationalisme : " Défendre des mesures ou des politiques xénophobes et racistes sous prétexte qu’elles seraient nécessaires à la libération des femmes ". Ainsi, l'extrême droite instrumentalise des faits divers afin de racialiser le sexisme. Les collectifs comme le groupuscule identitaire Nemesis ne vont s'intéresser qu'aux féminicides ou violences sexistes et sexuelles commis par des étrangers afin de servir leur discours raciste. En revanche, elles ne dénoncent évidemment jamais Éric Zemmour, champion de l'extrême droite, dénoncé par pas moins de 8 femmes pour des agressions sexuelles.

Elles s'en prennent avant tout à un soi-disant "impact dangereux de l’immigration de masse sur les femmes occidentales". En outre, leur position vis-à-vis des femmes non blanches est binaire, comme le précise Kaoutar Archi dans la revue la Déferlante : "Si les femmes adultes migrantes et précaires continuent d’être perçues comme des sujets féminins dignes de " pitié ", pour les jeunes filles musulmanes françaises instruites, la structure de domination sexiste et raciste se reconfigure pour en faire des ennemies intérieures qui ne méritent plus le nom de " femme" . Les femmes musulmanes deviennent des " musulmans comme les autres" , et sont perçues comme menaçant l’ordre national français". C'est pourquoi elles se battent contre le port du voile ou l'abaya à l'école.

Les liens sont étroits entre ces collectifs et l'extrême droite : en novembre dernier, une soixante d'entre elles étaient au manoir des Le Pen pour préparer leur action à la manifestation du 23 novembre. Ce jour là, 80.000 personnes avaient défilé contre les violences sexistes et sexuelles, et Nemesis avait squatté la fin du cortège, sous haute protection policière, pour scander des slogans racistes.

À l'heure où les idées nauséabondes de l'extrême droite sont de plus en plus présentes, rappelons-le : l'extrême droite est l'ennemi des femmes, comme de toutes les minorités.

Auteur: Internet

Info: contre-attaque.net, décembre 2024

[ femmes-hommes ] [ Gaule ]

 
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