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dernières paroles

On retrouva les trois corps, avec un journal intime à côté des corps gelés: "Nous avons pris des risques. Nous savions quand nous les avons pris. Les choses se sont retournées contre nous. Nous n'avons aucune raison de nous plaindre". Suivi de ce message au public: "Si nous avions survécu j'aurai pu raconter la hardiesse, la résistance, et le courage de mes compagnons. Ce qui aurait remué le coeur de chaque Anglais. Ces notes approximatives et nos corps morts en raconteront l'histoire." Les dernières phrases des lettres de Scott montrent la volonté surhumaine dont il fit preuve jusqu'au bout, écrivant, les doigts gelés, jusqu'à ce que le crayon lui glisse des doigts. D'abord: "Pour l'amour de Dieu, occupez-vous de ceux que nous laissons!" Puis: "Envoyez ce journal à ma femme". Dans cette dernière phrase le mot femme, biffé, est remplacé au-dessus par "veuve".

Auteur: Scott Robert Falcon

Info:

[ antarctique ]

 

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instants

On passe à côté des choses, des êtres. Tout est souffle et frôlement. Si indicible, si peu gravé. Parfois, un parfum, un peu de la farine du pain ou le bleu d'un sourire s'accrochent à notre veste. C'est comme noter une bulle d'idée dans son carnet, au crayon noir. C'est comme une illusion. Et puis le vent en remontant la plage, la pluie soudaine comme la cape du magicien, et puis un rien de soleil qui crépite à nouveau, et voilà que tout se disperse ou s'efface ou se tait. On entre sous la douche plus nu que l'eau et infiniment seul ; et dans ce bruit d'eau, deux mains posées sur le visage, on comprend que tout nous échappe. Et le bruit dure ce qu'il faut, il est joli ; et la vie rêvée, elle était jolie, n'est plus alors que ce bruit qui fuit, lui aussi. Joliment.

Auteur: Dor Jacques

Info: 4 février 2022

[ détails ] [ existence ] [ fugitifs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pornographie

Dans l'auberge du Simplon, dont le papier représente les Anglais en Chine, comme un roman de Méry, un parapilla ailé et monstrueux s'introduit dans la bouche de Lady Bentinck, qui s'écrie "Very delicious !" Les canons sont transformés en membres qui déchargent, les roues forment les couilles, les canons, la pine, et la fumée simule la mousse éjaculatoire : ces embellissements priapiques sont dûs au crayon libidineux de jeunes rapins français.
A Domodossola, les lieux, que quinze heures de route nous faisaient un devoir de visiter pieusement, pour y déposer nos libations, présentaient un aspect enchanteur et féerique ; ils étaient peints à fresque et représentaient des bouquets de roses qui s'épanouissaient comme des trous du cul de blondes, avec une touche de pourpre au milieu. Il est fort agréable de s'accroupir, ayant l'oeil sur ces anus fleuris, ou sur ces fleurs anales, dépliant leurs pétales : les fronçures d'un sphincter, prêt à boire une pine, ou à vomir un étron.

Auteur: Gautier Théophile

Info: extrait d'une Lettre à la Présidente 1850

[ littérature ]

 

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enchantement

Je ne sais pas très bien comment vous expliquer qui je suis, mais disons que les choses se sont passées à peu près comme ça: j’ai un ami spécial qui n’a jamais besoin de rien. Déjà, quand nous étions petits, s’il voulait un vaisseau spatial... il le dessinait... Mais il le dessinait si bien qu’on aurait dit un vrai.
Nous montions dedans, et faisions un beau voyage autour du monde. Un jour, en volant dans un biplan étincelant qu’il avait peint en rouge, à peu près comme celui du Baron Rouge, mais plus petit, nous avons failli nous écraser sur un gigantesque volcan qu’il venait justement de dessiner. Quand il avait sommeil, il esquissait un lit à quatre pieds... dans lequel il rêvait jusqu’au matin. Il gardait sur lui un magnifique crayon en bois à deux pointes, toujours parfaitement bien taillé.
À présent, cet ami est parti pour la Chine, mais, avant de partir, il m’a laissé son crayon magique !

Auteur: Baccalario Pierdomenico

Info: La boutique Vif-Argent: Une valise d'étoiles

[ enfance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

langage

Chacun d'entre nous a lu quelque part qu'en pidgin de Nouvelle-Guinée, le mot pour "piano" est (j'utilise l'orthographe anglaise) "ce truc qui se fait frapper sur ses propre dents et qui couine toujours pareillement). Je suis enclin à douter de l'authenticité de cette expression ; elle ressemble au genre de chose qu'un facétieux visiteur des îles ferait dire aux autochtones. En revanche, je considère comme authentique l'expression "couper l'herbe correspondant à la tête qui m'appartient" pour "coupe de cheveux"... De telles expressions  semblent très drôles et peuvent donner  l'impression d'être supérieur aux étrangers ignorants qui utilisent des formulations longues pour des choses simples. Et puis voilà notre tour de nommer une chose très simple, une petite molécule sans complication, composée de 11 carbones, 7 hydrogènes, 1 azote et 6 oxygènes. Nous aiguisons nos crayons, consultons nos livres de règles et arrivons enfin à l'acide 3-[(1, 3- dihydro-1, 3-dioxo-2H-isoindol-2-yl) oxy]-3-oxopropanoïque. Un tel nom pourrait inciter tout Papou qui se respecte à jouer du piano.

Auteur: Schoenfeld Robert

Info: The Chemist's English (1990), 3e édition, 57

[ jargon ] [ métaphores ] [ science ] [ nombres ] [ charabia ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ascendants

Observation banale qui m'a laissé bouche bée au point d'imaginer qu'elle doit contenir une escroquerie impardonnable. Je suis parti du principe que j'ai deux parents, quatre grands-parents, huit arrière-grands-parents, seize arrière-arrière-grands-parents. Pourquoi ne pas continuer? Papier et crayon en main, j'ai fait le calcul. En 1780, j'avais 64 ancêtres (en comptant 30 ans par génération), en 1480, j'en avais 65 536, en 1240, j'en avais 16713216, en 1060, j'en avais 1069645824. Et je n'ai pas continué parce que je touchais déjà à l'absurde, à la plus grande mystification de l'histoire: tout simplement parce qu'en 1060, la population mondiale n'atteignait pas deux milliards d'habitants. Quelle explication à tout cela? L'inceste et la polygamie peuvent en partie réduire ces chiffres, mais pas au point d'annuler leur inacceptable énormité. Mystère. Paradoxe: chaque habitant du globe descend de tous les habitants du globe ayant vécu dans le passé (cône inversé), mais d'un habitant du globe et de son conjoint ayant vécu dans le passé descendent tous les habitants actuels (cône normal).

Auteur: Ribeyro Julio Ramon

Info: Proses apatrides, Chap 63

 

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saisons

... j’aime l’automne éperdument. Il est un éloge de la tristesse, et non du désespoir. Il m’est une paix sereine une fois l’an. Septembre, octobre et parfois novembre n’ont pas d’autre ambition que d’en finir posément. Cela aussi convenait beaucoup au flegme des hommes là-bas (extrême-orient russe). Je ne supporte pas le neuf, les images glacées du développement, les régions qui ont tout réussi, les attributs postmodernes et les paysages aménagés. L’automne est avant tout un charme d’hier, un décor poli par le temps.
Il m’a toujours semblé que l’été est un dessin d’enfant colorié à l’aide d’une boîte de crayons de six couleurs. Ses teintes sont primaires, le ciel est trop bleu, les nuages immaculés, l’herbe grassement verte et le soleil, une pépite aveuglante. Le spectre des pigments est utilisé sans art. C’est un monde sans nuances où les feuilles sont gorgées de chlorophylle, la mer est azur et les couchants pareils à ceux des cartes postales. Cela empeste les vacances et la canicule. Le voyage doit avoir un autre éclat.

Auteur: Gras Cédric

Info: L'hiver aux trousses

[ crépuscule ]

 

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vieillir

J'ai les moyens d'acheter des livres, mais moins de temps pour les lire. En contemplant les piles qui encombrent l'appartement, j'essaie d'évaluer de combien leur volume dépasse déjà la somme de temps que j'aurai jamais à leur consacrer. Je découvre avec soulagement qu'en japonais il existe un mot pour cela : tsundoku ("acheter des livres et ne pas les lire; les laisser s'empiler sur le sol, les étagères ou la table de nuit"). Auparavant, aucun essai ne me semblait trop ardu si le sujet m'intéressait: je m'installais à la table du salon et je laissais les heures s'écrouler sereinement, soulignant avec soin les passages marquants au crayon et à la règle. En protégeant ma concentration, la pièce autour de moi semblait me seconder dans mes efforts et partager l'émerveillement des révélations qu'ils me valaient. Désormais, la journée ayant épuisé mon énergie intellectuelle, je suis trop fatiguée le soir pour faire autre chose que regarder des séries télévisées. J'aime beaucoup les séries, mais je reste à la porte des révélations. Et un peu à la porte de chez moi aussi.


Auteur: Chollet Mona

Info: Chez soi

[ affaiblissement ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

teintes

[...] Elle retrouve sa merveilleuse boîte aux cinquante crayons de couleur, répartis sur deux rangées d'arc-en-ciel. Toutes les couleurs de l'univers y sont, l'univers entier en pourrait sortir ; un monde plus beau que le monde y dort : toutes les couleurs des ciels, des fleurs, de la terre, toutes les nuances des choses et des figures, des étoffes et des yeux. La pourpre impériale, le rouge vénitien, le rose géranium, le bronze, le vert émeraude, l'ocre brun, l'outremer et le jaune citron, le vert de jade et le jaune paille, le vermillon pâle, le bleu ciel et l'or. Il y a de quoi corriger les lumières imparfaites, les adoucir jusqu'aux limbes ou les forcer jusqu'à l'éclat ; il y a de quoi donner chair aux spectres, illuminer sa peur, transfigurer les remords. Humides sont ses joues, son menton, sa gorge fripée, et tout le haut de son crasseux chemisier. Sans ressentir le chagrin qu'épanchaient ses yeux, ont coulé d'abondantes larmes, tandis qu'elle tient dans sa serre cette longue boîte cartonnée qu'elle a ouverte, et dans quoi, la lâchant, elle laisse dormir de longues allumettes. [...]

Auteur: Delsaux Aurélien

Info: Madame Diogène, p. 97

[ coloris ] [ outils ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

recherche et développement

Certains datent leur naissance avec le Projet Manhattan. Ce sont ces technosciences qui vont jouer un rôle central dans le développement. Il faut comprendre leurs différences avec la science. Quand Albert Einstein met au point sa théorie de la relativité, c’est un scientifique. Ce n’est pas un technicien. Il est alors bibliothécaire à l'Institut Fédéral de la Propriété Intellectuelle à Berne, en Suisse, et il travaille avec du papier et un crayon, rien de plus. Et cela lui permet de découvrir l'une des théories les plus extraordinaires qui soient. Rien à voir avec les laboratoires scientifiques des années 1950 ou d’aujourd’hui.

Avec le Projet Manhattan − projet technoscientifique par excellence −, des techniciens vont travailler avec des scientifiques. Les techniciens se font scientifiques et les scientifiques, techniciens. 3 Jusque-là, les scientifiques travaillaient avec de petits moyens. À partir de cette époque, il va y avoir l’apport de procédés techniques et de moyens colossaux dans la recherche scientifique. Aujourd’hui, si l’on regarde aux États-Unis, le moindre laboratoire de recherche a du matériel qui vaut plusieurs millions de dollars. Ce sont les technosciences, plus que la science, qui vont endosser un rôle essentiel dans le développement.

Auteur: Latouche Serge

Info: https://sciences-critiques.fr/serge-latouche-il-faut-decoloniser-les-sciences/

[ origine ] [ complexe militaro-industriel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson