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souvenirs posthumes

Pour tous ceux dont l’ami est mort
Le plus poignant
C’est de penser comme ils allaient vivants –
A tel ou tel moment –
Leur costume, un dimanche,
Un style de Coiffure –
Une espièglerie connue d’eux seuls
Perdue, dans le Sépulcre –

Quelle chaleur ils montrèrent, tel jour,
On s’y croirait presque –
Tant cela semble proche –
Et maintenant – ils en sont à des Siècles –

Quel plaisir ils prenaient, à vos propos –
On voudrait toucher leur sourire
Et l’on plonge ses doigts dans le gel –
Quand était-ce – Au juste –

On avait invité des Gens à prendre le thé –
Des Connaissances – un petit nombre –
Et bavardé en intime avec cette Chose Grandiose
Qui ne se souvient pas de vous –

Au-delà des Saluts, et des Invitations –
Des Entretiens, et des Serments –
Au-delà de toutes Nos hypothèses –
Voilà – le Vif du Chagrin !

Auteur: Dickinson Emily

Info: Cahier 17, 509, traduction Claire Malroux

[ deuil ] [ présence mentale ] [ élégie collective ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

fonctionnaire

Et d’abord, j’y vis M. le Percepteur lui-même. Il est bien sûr qu’il était pourvu de la quantité nécessaire de cheveux, de dents, de doigts, dont il se servait dans le privé à la façon de tout le monde. Une fois derrière son pupitre, il devenait une machine. Sa femme elle-même se fût présentée, qu’elle eût été, je crois, comme les autres : un contribuable. Ces contribuables se partageaient en deux classes : les uns qui réglaient leur compte et c’était bien ; les autres qui se faisaient tirer l’oreille et c’était mal. Il connaissait pourtant quelques êtres d’exception, non contribuables, qu’il dénommait : les Contrôleurs. Vis-à-vis des contrôleurs, il était un peu pleutre. Il nous répétait :  
- Ils m’en veulent et cherchent à me casser. Je compte sur vous, mes amis, évitons les erreurs : nous marchons la main dans la main.
Cela me faisait sourire. Je ne me voyais pas du tout marcher main dans la main de ce bonhomme.

Auteur: Baillon André

Info: Le perce-oreille du Luxembourg

[ larbin ] [ fisc ]

 

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image-son

- Un livre ne dure-t-il pas tout autant ?

- Autant que durent les mots, oui. Mais il y a dans une photographie quelque chose qui dépasse les mots, qui dépasse même les bouches qui les prononcent. Une photographie mettra le feu aux sens d'un Anglais, d'un Français, d'un Hottentot. Elle nous survivra à tous pour allumer le même feu chez nos petits-fils. Elle est un objet transcendant à l'histoire.

- Un objet englué dans l'histoire ! proteste mon oncle. Perverti par l'histoire qui l'offusque comme un écran de fumée ! Cela se voit à la façon dont une mule épouse le pied, à la coupe d'une robe, au style d'une coiffure. Donnez des photographies à votre petit-fils: il y verra une curiosité pittoresque. Votre moustache cirée le fera rire ! Mais les mots, Hawtrey, les mots - hein ? Ils nous séduisent dans le noir, et l'esprit de chacun les revêt de chair et d'habits à sa guise.

Auteur: Waters Sarah

Info: Du bout des doigts

[ langage ] [ durabilité ] [ modes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

bifurcations

Imaginez l'évolution avec des carrefours. À ces carrefours, certaines mutations ou certains événements poussent une espèce sur une voie particulière. Cette voie choisie limite l'évolution ultérieure de l'espèce, car elle s'appuie sur ce qui existe déjà. C'est ce qu'on appelle la dépendance à l'égard du chemin dans l'évolution : l'histoire des mutations détermine les adaptations futures possibles.

En voici un aperçu :

Joints critiques : Points de l'évolution où une mutation ou un événement oriente une espèce dans une certaine direction.

Voies limitées : Ces points de jonction limitent les possibilités d'adaptation futures parce qu'ils s'appuient sur le passé.

Exemple : Un ancêtre précoce doté de cinq doigts pourrait limiter les futurs descendants à des variations à cinq doigts, même si six doigts pourraient s'avérer avantageux dans un nouvel environnement.

Ce concept permet d'expliquer pourquoi l'évolution peut être quelque peu imprévisible, même avec des points de départ similaires. Les péripéties du passé influencent ce qu'une espèce peut devenir.

Auteur: Internet

Info: Breakdown par Gemini - path-dependent evolution

[ dualité ] [ évolution qui dépend du chemin ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

placebo

Il existe des myriades d'anecdotes quand au mystère des verrues, ces tumeurs capables de disparaître en une nuit. En voilà une - parmi d'autre - de notre famille.
Fiston (12 ans environ) avait développé des verrues impressionnantes au bout des doigts. Après diverses tentatives infructueuses il fut décidé de faire intervenir un mèdze, équivalent vaudois du rebouteux, ou du sorcier. Notre contact demanda alors à la mère de Sacha de téléphoner chez un mèdze de sa connaissance à un moment où celui-ci était accessible mais, lorsqu'elle appela ce fut pour apprendre que le monsieur avait un souci de santé et ne pouvait répondre.
Ennuyée elle se contenta de mentir en disant à son fils qu'elle avait fait le nécessaire, par téléphone, avec le rebouteux.
Quelques jours plus tard : plus de verrues.
J'en ai parlé il y a peu avec un dermatologue. Il a souri, reconnaissant qu'en ce domaine la science médicale était encore et toujours dépassée, précisant que cet effet "médicament magique" fonctionne beaucoup mieux avec les enfants.

Auteur: Mg

Info: 18 sept. 2019

[ psychosomatique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

optimisme

L'incompatibilité apparente entre l'abondance de planètes habitables dans notre Galaxie et l'absence de visiteurs extraterrestres, connue sous le nom de paradoxe de Fermi, suggère l'existence de ce que Hanson appelle un "Grand Filtre", un barrage évolutionnaire/technologique quelque part sur le chemin du développement de la matière non vivante vers une vie apte à coloniser  l'espace. Si nous découvrons une vie primitive ayant évolué de manière indépendante dans notre système solaire, cela suggérerait que la vie primitive n'est pas rare et que le barrage se situe après le stade de développement actuel de l'humanité - peut-être parce que l'hypothèse 1 est fausse, ou parce que presque toutes les civilisations avancées s'autodétruisent avant d'être capables de coloniser. Je croise donc les doigts pour que toutes les recherches de vie sur Mars et ailleurs ne donnent rien : ce qui serait cohérent avec le scénario dans lequel la vie primitive est rare, mais où nous, les humains, avons eu de la chance, de sorte que le barrage est derrière nous et que nous avons un potentiel futur extraordinaire.

Auteur: Tegmark Max

Info:

[ humanisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-hommes

Quand elle était petite, j'avais toujours peur qu'elle ne meure. C'est une idée que j'avais, tu vois. Parce qu'elle avait l'air si fragile et que moi, je ne l'avais pas aimée d'un coup. Ça m'avait pris le temps.
C'est quand elle a commencé à parler. Elle était toujours dans mes jambes. Elle venait à l'atelier; tiens, justement là où tu es, devant l'étal, c'était sa place. Elle me causait sans arrêt. Pourquoi ceci, pourquoi ça. Elle m'attrapait par les doigts. Tu l'aurais vue, Thérèse, en ce temps-là ! Ça ne devrait pas grandir.
(...)
Ça ne devrait pas grandir, mais forcément, ça grandit. Tout d'un coup, elle est devenue une femme. On ne s'y attend pas. Y a tout pour faire une femme, là, à côté de toi. Mais tu ne fais pas attention.
Jusqu'à ce que ça éclate. Tu es là avec quelqu'un d'autre. Un temps, tu te rassures : le corps a changé, mais dedans, c'est toujours ta petite fille, que tu t'imagines.
Jusqu'au jour où la femme a bouffé la gamine, de l'intérieur.

Auteur: Job Armel

Info: Baigneuse nue sur un rocher

[ grandir ]

 

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émerveillement

Fâchée avec mon Dieu imaginaire qui avait rompu sans préavis mon contrat inconscient de protection, je manquais de secours spirituel. Je ne trouvais pas de prière qui puisse être autre chose qu’une immense contradiction, une négociation régressive avec la peau morte d’un Dieu qui ne tenait pas.

Pourtant, lorsque je caressais, du bout des doigts, le visage bleu et enflé de cet enfant presque étranger, dans le roulis devenu rassurant de l’oxygène qui lui parvenait machinalement, j’étais parfois saisie par une sérénité démente. Il arrive que l’impuissance ouvre sur des paysages singuliers.
La détresse m’avait dilatée et, en quelque sorte, elle avait élargi ma surface d’échange avec la vie. Et près de ce petit corps, se superposait à ma supplication muette pour qu’il vive, la conviction profonde que, ‘quoi qu’il arrive’, ce qui était incroyable et sublime, c’était qu’il fût né. Et que cela, jamais, ne pourrait être retiré à quiconque. Ni à lui, ni à moi, ni au monde, ni à l’histoire.

Je mis du temps à comprendre que cette clairvoyance fulgurante était peut-être la première véritable prière de ma vie.

Auteur: Muller-Colard Marion

Info: L'autre Dieu

[ pensée-de-femme ] [ procréation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

causes-effets

Mantharâ détestait son ombre. C’était une chose que d’être bossue, c’en était une autre que de voir sa difformité s’étaler sur un mur, dix fois plus grande que nature. Malheureusement, la servante chargée de la torche, trop lente à descendre du carrosse, la suivait au lieu de la précéder. La flamme vacillante faisait fuir l’ombre de Mantharâ devant elle, danser sa silhouette sur les pavés de la rue puis sur la paroi à l’extrémité de l’impasse. A cette heure tardive, après plusieurs nuits blanches d’attente anxieuse, cette vision était plus que l’infirme n’en pouvait supporter. Elle se retourna brusquement, faisant sursauter la servante avant même que la gifle ne s’abattit sur sa joue. La fille laissa échapper un couinement, mais ne lâcha pas la masâl*. Malgré la faible clarté de la torche, la marque des longs doigts osseux se dessinait aussi nettement que des cils sur sa peau pâle. Elle fixa intensément Mantharâ, se demandant quelle erreur elle avait commise, mais la bossue ne se donna pas la peine de l’en informer. Déjà, elle était repartie de sa démarche traînante vers le fond de l’impasse.

Auteur: Ashok Kumar Banker

Info: Le Râmâyana, Tome 1 : Le prince d'Ayodiâ, *torche

[ rapports-humains ] [ incompréhension ]

 

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angoisse

Elle but les dernières quelques gorgées d'eau bouillie, et se mit soudain à voir toutes ses peurs entrer, une par une, dans la maison. Solitude fut la première à se présenter - seule, bien sûre. Francisca la reconnu immédiatement, car elle parcourut avec une feinte timidité toute la maison en quête du bon endroit où se loger. Elle s'installa en fin de compte dans la poche intérieure de l'un des nouveaux manteaux de fourrure de Francisca et ne bougea plus. Culpabilité arriva peu après, pointant vers elle de logs doigts réprobateurs. Elle se glissa dans un chemisier en soie rouge et, enfonçant ses doigts à travers les longues manches, continua de harceler Francisca. Puis, main dans la main, Rejet et Abandon firent leur entrée. Ils se déplacèrent librement dans la pièce, sans faire attention à Francisca. Sous peu, ils choisirent une paire de chaussure fantaisie à talons aiguilles et disparurent chacun dans une chaussure différente. Francisca se rendit compte que ses peurs étaient venues en même temps que sa fortune. Elles avaient seulement attendu l'occasion propice, un moment de faiblesse et de désespoir complet, pour se révéler.

Auteur: Cañon James

Info: Dans la ville des veuves intrépides

[ solitude ] [ littérature ]

 

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