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conversation

La fille de Mama, une belle fille, avait épousé un gros Italien. Tous deux se déclarèrent communistes. Lui travaillait de nuit pour une boîte branchée tandis qu’elle passait ses journées et ses nuits à lire et à masser ses jolies jambes. Ils me servirent du vin italien. Je le bus sans comprendre un traître mot de leur baratin. Je me sentis vite largué. Le communisme ne m’inspirait pas plus que la démocratie. Le temps passant, j’en arrivai à penser que j’étais un parfait imbécile. Ne le comprenaient-ils pas ? Pourquoi ne me parlaient-ils pas de ce vin ? C’était quoi, ce discours ? Ça ne m’intéressait pas. Ça n’éveillait rien en moi. Ne voyaient-ils pas que malgré mon apparence, je n’étais qu’un pas grand-chose ?

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Un carnet taché de vin", page 113

[ ennui ] [ indifférence ] [ auto-dénigrement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

poème

Ce n'est pas tant la solitude qui garrotte les vies,
mais le pain sec des morales,
la vieille fille des obligations,
la hache sur le monde,
le verrou des indifférences, les habitudes.
Et la normalité, ce collectif grégaire qui assure ses peurs,
confiture ses certitudes, enterre ses rêves.
Ombres de mort.

Alors vivante,
je marche dans la tension d'aimer qui me nomme jusqu'à l'insurrection.
Un torrent ceinture ma taille et mes seins,
je me courbe sous le vent, sans obscénité --- vivante.
Du tournesol à la faim de l'oiseau --- vivante.
Le soleil en plus.

Je marche loin des gestes de cire.
Peu de choses, mais tellement moi.
Je désabonne les grimaces, convoque les glaciers, acclimate les braises.
Ma rue principale n'abandonne jamais.
Je marche au centre du dessin.
Vivante.

Auteur: Eniger Ile

Info: Du feu dans les herbes, p 51

[ pensée-de-femme ] [ bourgeoise ] [ morale ]

 

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témoin

Le regard d'Antoine a été l'un des plus beaux jamais portés sur moi, et aussi l'un des derniers.
Lorsque le petit Français me regardait, je m'aimais. Je m'aimais dans ce qu'il croyait de moi, dans ce qu'il disait de moi, dans ce qu'il espérait. Je m'aimais, lorsqu'il marchait à mes côtés comme l'aide de camp d'un général. Lorsqu'il prenait soin de moi. Qu'il me protégeait de son innocence. Je m'aimais, dans ses attentions, dans la fierté qu'il me portait. Je m'aimais, dans cette dignité qu'il me prêtait, dans ce courage, dans cet honneur. J'aimais de lui tout ce que son coeur disait de moi. Lorsqu'Antoine me regardait, il voyait le Fianna triomphant, le compagnon de Tom Williams, le rebelle de Crumlin, l'insoumis de Long Kesh. Lorsqu'il me regardait, Danny Finley était vivant.

Auteur: Chalandon Sorj

Info: Retour à Killybegs

[ réconfort ] [ littérature ] [ exister ] [ enfant ]

 

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assassinat

J'ai commencé à gifler la siamoise sur le museau, gentiment d'abord, comme pour jouer, puis un peu plus fort. Pourtant, il n'y avait rien au monde que j'aime plus que les chats, mais elle non, il n'y avait rien à faire, elle me narguait, elle ne voulait pas m'avouer qui était son amant, elle se contentait d'essayer d'attraper mon nez avec sa patte, comme si j'étais là pour m'amuser. Sale chatte. Il n'y a rien de plus vicieux que les siamoises, toujours en chaleur. Je ne pouvais pas tolérer plus longtemps cette obstination à se moquer de moi. D'une main je lui ai fermé la gueule, pour qu'elle ne miaule pas, et de l'autre je l'ai étranglée. C'est si mince le cou d'un chat, si fragile, on peut le broyer entre ses mains comme un poussin.

Auteur: Martinet Jean-Pierre

Info: Jérôme : L'enfance de Jérôme Bauche

[ animal domestique ] [ meutre ]

 

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vivre

J'ai besoin d'entendre une serveuse me parler de ses problèmes avec sa Plymouth 1985. J'ai besoin de voir une jeune fille en robe verte remplir elle-même son réservoir d'essence par un après-midi torride du Nebraska. J'ai besoin de rendre visite à des clubs de strip-tease paumés où les femmes sont presque aussi moches que moi. J'ai besoin de l'insécurité des tempêtes de neige ou d'une voiture surchauffée quand il fait trente-neuf degrés à l'ombre dans le Kansas, de l'insécurité du coeur et de l'esprit tâtonnants loin de leur milieu habituel. Il est trop facile d'être sûr de soi, trop facile de savoir à tout instant ce qu'on fait, trop facile d'emprunter sans cesse le même chemin jusqu'à ce qu'il devienne une profonde ornière qui bientôt devient à son tour une tranchée insondable où vous ne voyez plus rien au-dessus du bord.

Auteur: Harrison Jim

Info: En marge : Mémoires

[ risquer ]

 

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attitude

On interrogeait un sage: "Pourquoi es-tu le maître de tous tes contemporains?"
Il répondit: "C'est parce que je n'ai jamais rencontré un homme qui, de quelque manière, ne me parut mon supérieur. Lorsqu'il était plus sage que moi, je disais: il sert Dieu mieux que je ne le fasse, sa sagesse l'atteste. Lorsqu'il l'était moins, je pensais : au jour du jugement, les comptes qu'on lui demandera seront moins rigoureux: je prémédite tous mes prêches, lui les commets par inadvertance. Etait-il plus vieux: il m'a précédé en ce monde: ses mérites sont plus nombreux que les mieux. Etait-il plus jeune, je songeais: il a sans doute moins péché que moi. Avait-il me même âge et ma sagesse: son coeur est sans doute plus pur que le mien. Car je sais quel péchés je traîne. Ainsi je les honorais tous et m'humiliais devant eux.

Auteur: Bahya Ibn Paqûda

Info: Les devoirs du coeur Desclée de Brouwer p.407 rad A. Chouraqui

[ islam ]

 

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question

L'âme est-elle solide, comme le fer ? Ou est-elle tendre et cassante comme les ailes d'un papillon de nuit dans le bec d'un hibou ? Qui l'a et qui ne l'a pas ? Je n'arrête pas de regarder autour de moi. Le visage de l'orignal est aussi triste que celui de Jésus. Le cygne ouvre lentement ses ailes blanches. À l'automne, l'ours noir transporte les feuilles dans l'obscurité. Une question mène à une autre. A-t'elle une forme ? Comme un iceberg ? Comme l'œil d'un colibri ? A-t-elle un poumon, comme le serpent et le pétoncle ? Pourquoi devrais-je en avoir une, et pas le fourmilier qui aime ses enfants ? Pourquoi devrais-je, et pas le chameau ? Maintenant que j'y pense, qu'en est-il des érables ? Et l'iris bleu ? Et toutes ces petites pierres, assises seules au clair de lune ? Qu'en est-il des roses, des citrons et de leurs feuilles brillantes ? Et l'herbe ?

Auteur: Mary Oliver

Info: Some Questions You Might Ask

[ anthropomorphique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

chômage

Depuis quatre ans qu'on se connait, forcément, je considère mon conseiller du Pôle emploi comme l'un de mes proches. Il m'a dit récemment, avec une sorte d'admiration dans la voix, que j'étais un exemple. Ce qu'il veut dire, c'est que j'ai renoncé à l'idée de trouver du travail, mais que je n'ai pas renoncé à en chercher. Il croit voir là le signe d'un fort caractère. Je ne veux pas le démentir, il a trente-sept ans et il faut qu'il conserve ses illusions le plus longtemps possible. Mais en fait, je suis plutôt soumis à une sorte de réflexe d'espèce. Chercher du travail, c'est comme travailler, comme je n'ai fait que ça toute ma vie, ça s'est incrusté dans mon système neurovégétatif, quelque chose m'y pousse par nécessité, mais sans projet. Je cherche du travail comme les chiens reniflent les réverbères. Sans illusion, mais c'est plus fort que moi.

Auteur: Lemaitre Pierre

Info: Cadres noirs

[ automatisme ]

 

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déclarations d'amour

Voici sept jours que je n'ai pas vu la bien-aimée.
La langueur s'est abattue sur moi.
Mon coeur devient lourd.
J'ai oublié jusqu'à ma vie.

Lorsque les médecins viennent vers moi,
Leurs remèdes ne me satisfont pas,
Les magiciens ne trouvent pas d'expédients,
On ne décèle pas ma maladie.

Mais si l'on me dit : "Regarde, la voici", cela me rend à la vie.
Son nom est ce qui me réconforte.
Les allées et venues de ses messagers
Est ce qui retient mon coeur à la vie.

La bien-aimée est meilleure pour moi que les remèdes,
Elle est pour moi plus qu'un formulaire,
Sa venue est mon amulette,
Lorsque je la vois, je reviens à la santé.

Lorsqu'elle ouvre les yeux, mon corps devient jeune.
Lorsqu'elle parle, je deviens fort.
Lorsque je la prends entre mes bras, elle écarte de moi le mal.
Elle s'est éloignée de moi depuis sept jours.

Auteur: Anonyme

Info: Egypte ancienne, Chants de la grande joie du coeur, Chant 7, Chants d'amour de l'Egypte ancienne, éditions La Table Ronde

 

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pensée-de-femme

Mercredi 14 mai.

Cela fait quelque temps que je n'ai pas tenu mon journal. Je n'avais pas envie d'écrire quoi que ce soit, même à mon usage personnel, sur ce qui s'est passé ces trois dernières semaines. J'étais trop occupée à le vivre. Non, ce n'est pas la vraie raison. Un journal est une sorte de miroir dans lequel on se regarde tous les jours, en toute franchise, stoïquement - sans déguisement protecteur, ni même un maquillage flatteur -, pour se dire ses propres vérités. Je n'ai pas eu cette envie de le faire depuis que nous sommes devenus amants, Ralph et moi. Je ne voulais pas rendre compte de ma conduite parce que je craignais que le fait de l'examiner, de l'analyser ne réveille mes scrupules et n'inhibe mon plaisir. ( A vrai dire, je répugne encore à scruter cette aventure sous l'angle direct de la première personne du singulier. Essayons d'autre façon.)

Auteur: Lodge David

Info: Pensées secrètes

[ rencontre ] [ amoureuse ] [ sexuelle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel