Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!.....
Lire la suite >>
Résultat(s): 75
Temps de recherche: 0.0502s
répartie
Passant par un village, Henri IV fut obligé de s'arrêter pour y dîner; il donna ordre qu'on lui fît venir celui du lieu qui passait pour avoir le plus d'esprit, afin de l'entretenir pendant le repas. On lui dit que c'était un nommé Gaillard, " Eh bien ! dit-il, qu'on l'aille quérir. " Ce paysan étant venu, le roi lui commanda de s'asseoir vis-à-vis de lui, de l'autre côté de la table où il mangeait, et comment t'appelles-tu? dit le Roi. - Sire, répondit le manant, je m'appelle Gaillard. - Quelle différence y a-t-il entre Gaillard et paillard ? - Sire, répondit le paysan, il n'y a que la table entre deux. - Ventre-Saint gris ! J'en tiens, dit le roi en riant, je ne croyais pas trouver un si grand esprit dans un si petit village.
Auteur:
Tallemant des Réaux Gédéon
Années: 1619 - 1692
Epoque – Courant religieux: renaissance
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain et poète connu pour ses "Historiettes"
Continent – Pays: Europe - France
Info:
[
anecdote
]
pédagogie
Un jour que mon père, d'un visage riant, formait devant moi différents caractères avec des lames de plomb flexibles, je lui demandai ce qu'il faisait là ? Eh Je joue aux lettres, " me répondit-il. Je le priai de m'apprendre ce jeu ; après me l'avoir fait désirer quelque temps, il feignit de se rendre à mes prières, et je goûtai, pour la première fois, le plaisir d'avoir désiré. Quand je n'avais pas été sage, on me défendait de jouer aux lettres, ce qui m'en donnait plus d'envie ; enfin, au bout de neuf à dix mois, je savais lire couramment et tracer des mots. Ma mère, de son côté, feignit de vouloir apprendre le latin ; je fus chargé du soin de lui faire répéter son rudiment, et de la reprendre lorsqu'elle ferait quelque faute. C'est ainsi que je m'instruisais moi-même sans le savoir.
Auteur:
Favart Charles-Simon
Années: 1710 - 1792
Epoque – Courant religieux: préindustriel
Sexe: H
Profession et précisions: dramaturge de farces pour le théâtre de la Foire puis comédies à couplets, premières formes de l'opéra-comique.
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Mélanges
[
éducation
]
[
émulation
]
humiliation
Dès son retour, à la fin des émeutes de Mai [1968], ma mère devient féministe. […] Ses nouvelles copines s’assoient en tailleur sur le tapis du salon ; buvant et fumant, elles discutent jusque tard dans la nuit. J’entends souvent un mot, le mot "phallocrate". J’ignore ce qu’il signifie. Un jour, une des copines de ma mère m’apostrophe : "Tu as déjà baisé ?" J’ai treize ans. Qu’est-ce que ça veut dire "baiser" ? Je me réfugie dans ma chambre.
Un soir, la même copine s’amène avec son partenaire du moment, un jeune avocat trotskiste déjà chauve. De la poche de sa veste, il sort un tube de pommade. "c’est une pommade pour mieux bander", explique-t-il en riant. Toutes les copines rient avec lui. Se tournant vers moi, il me dit : "Tu veux essayer ?" Elles rient de plus belle. Je les déteste. Je déteste ma mère.
Auteur:
Pajak Frédéric
Années: 1955 -
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: dessinateur, écrivain et éditeur
Continent – Pays: Suisse - France
Info:
Dans "Le manifeste incertain, tome 6", pages 88-89
[
émancipation sexuelle
]
[
enfant-parent
]
[
souvenir
]
[
intrusion
]
couple
Chaque fois, mon amour, qu’il me souvient de nous
Un océan de glace remonte à ma mémoire :
Nulle étoile ne brille dans le lointain blafard,
La lune seule y fait une tache jaunâtre ;
Et par-dessus les flots pleins de glace blanchâtre,
Un oiseau fatigué passe, triste et hagard,
Tandis que sa compagne est déjà loin devant
Et vole avec les autres du côté du couchant.
Il la suit tristement d’un regard sans espoir,
Tout regret l’a quitté ; au moment où il meurt,
Il ne garde en mémoire qu’un rêve de bonheur.
Chaque instant nous éloigne un peu plus loin de l’autre,
Tandis que, seul et froid, doucement je m’éteins,
Tu te perds en riant dans l’éternel matin.
Auteur:
Eminescu Mihail
Années: 1850 - 1889
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Roumanie
Info:
Poésies/Poezii, Traduction du roumain par Jean-Louis Courriol, Non Lieu, 2015, p.43. Chaque fois, mon amour
[
poème
]
[
vieillesse
]
[
extinction
]
écrivain-sur-écrivain
Je ne comprends pas les gens qui trouvent que Michel Houellebecq n’a pas de style. Faut-il qu’ils manquent d’oreille ! Houellebecq a le style imperturbable, c’est bien différent — le style Buster Keaton, deadpan, pince-sans-rire, tongue-in-cheek. En fait c’est un des tons les plus difficiles à trouver et surtout à garder, à tenir sur la distance. Lui s’acquitte de cet exercice de haute voltige avec une virtuosité sans égale, qui forcément se doit de rester discrète, comme tout le reste : il y a là une contradiction dans les termes, cette maestria pataude, qui fait toute la tension de la phrase et de la page, page après page (je suis en train de lire Sérotonine). Un autre avantage, c’est un effet comique permanent. On connaissait l’Apocalypse en riant, voici la dépression planétaire à se tordre : plus c’est triste, plus c’est drôle ; plus c’est désespéré et désespérant, plus on s’amuse.
Auteur:
Camus Renaud
Années: 1946 - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
[
éloge
]
déclarations d'amour
Tu n'es pas du tout vertueuse
Tu n'es pas du tout vertueuse,
Je ne suis pas du tout jaloux :
C'est de se la couler heureuse
Encor le moyen le plus doux.
Vive l'amour et vivent nous !
Tu possèdes et tu pratiques
Les tours les plus intelligents
Et les trucs les plus authentiques
À l'usage des braves gens
Et tu m'as quels soins indulgents !
D'aucuns clabaudent sur ton âge
Qui n'est plus seize ans ni vingt ans,
Mais ô ton opulent corsage,
Tes yeux riants, comme chantants,
Et ô tes baisers épatants !
Sois-moi fidèle si possible
Et surtout si cela te plaît,
Mais reste souvent accessible
À mon désir, humble valet
Content d'un "viens !" ou d'un soufflet.
Hein ? passé le temps des prouesses !
Me disent les sots d'alentour.
Ca, non, car grâce à tes caresses
C'est encor, c'est toujours mon tour.
Vivent nous et vive l'amour !
Auteur:
Verlaine Paul
Années: 1855 - 1916
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Recueil : Chansons pour elle 1
[
poème
]
sculpture
Il arriva alors que Soderini, voyant avec satisfaction la statue [le David] debout tandis que Michel-Ange y faisait quelques retouches, lui dit que le nez lui paraissait un peu fort. Michel-Ange observa que Soderini regardait le géant par en-dessous et ne pouvait en saisir la véritable proportion ; il monta sur l'échafaudage qui se trouvait à la hauteur des épaules, prit rapidement un marteau de la main gauche avec un peu de poussière de marbre qui traînait sur les planches, et se mit à façonner doucement avec les ciseaux en laissant tomber des petits tas de poussière, sans rien modifier au nez. Il s'adressa au gonfalonier qui d'en bas suivait le travail et lui dit : "Regardez-le maintenant" - "Je l'aime mieux ainsi, répondit-il, vous lui avez donné la vie". Et Michel-Ange descendit tout en riant de pitié à part soi de ceux qui, pour avoir l'air de s'y connaître, disent n'importe quoi.
Auteur:
Vasari Giorgio
Années: 1511 - 1574
Epoque – Courant religieux: renaissance
Sexe: H
Profession et précisions: peintre écrivain
Continent – Pays: Europe - Italie
Info:
les vies des meilleurs peintres sculpteurs et architectes, tome 9, Berger-Levrault, p. 197
[
anecdote
]
rencontre
Leurs yeux se rencontrèrent, elles échangèrent un sourire et elles surent; toutes les deux.
Elles surent, mais pas au sens de savoir ceci ou cela. Ce n'était pas non plus qu'elles lisaient dans l'avenir et devinaient ce qu'il leur réservait, ni qu'elles savaient ce que le Destin déciderait pour elles, pour Ganesh, pour Londres, pour les enfants qu'elles auraient ou n'auraient pas, et pour tout le reste. Elles savaient, tout simplement. Elles se reconnaissaient. Se connaissaient. Comme si une petite étincelle chez Trixie reconnaissait une petite étincelle chez Saroj, et que ces deux petites étincelles brillantes sautaient de joie et s'élançaient l'une vers l'autre en disant : "Salut, me voilà ! Je t'attendais depuis toujours." C'est ainsi que commencent les vraies amitiés, ces amitiés rares et authentiques qui résistent au temps. Trixie poussa un glapissement. ... Elles applaudirent, se frappèrent mutuellement dans les mains et s'embrassèrent en riant aux éclats. Un cri de guerre venait de naître.
Auteur:
Maas Sharon
Années: 1951 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Guyane - Angleterre
Info:
Noces indiennes
[
complicité
]
déclaration d'amour
Oui ! Nous avons vécu l'âge de nos seize ans
Où le coeur entend mieux ce que la lyre exprime,
Parmi les vers d'amour frappés au coin sublime.
Oui ! Nous avons connu les baisers innocents,
Sur le lac de cristal que la nacelle effleure,
Devant le livre ouvert à la page où l'on pleure.
III
Comme ils coulaient heureux ces beaux jours d'autrefois !
Comme nous nous aimions avec nos âmes blanches !
Dans les sentiers discrets émaillés de pervenches
Qu'épargnaient en passant ses brodequins étroits,
Nous allions écouter l'harmonieuse voix
Des souffles attiédis qui chantaient dans les branches ;
Nous mêlions au murmure infini des grands bois
L'écho de nos serments et de nos gaîtés franches.
Fervents du clair de lune et des soirs étoilés,
Nous allions réveiller les nénufars des plages,
Inclinant sur les flots leurs corps immaculés.
Et nous aimions unir nos riantes images
Aux scintillants reflets des milliers d'astres d'or,
Dans l'immense miroir du Saint-Laurent qui dort.
Auteur:
Gill Charles
Années: 1871 - 1918
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: poète, conteur et peintre
Continent – Pays: Amérique du nord - Québec
Info:
Recueil : Les étoiles filantes
[
poème
]
largué
les chevaux galopent
et elle est à des miles de là
riant avec un
taré
Bach et la bombe à hydrogène
et elle est à des miles de là
riant avec un taré
le système bancaire
va à vau-l’eau
sur des gondoles à Venise
et elle est à des miles de là
riant avec un
taré
auparavant c’était comme si vous
n’aviez jamais tout à fait vu un escalier
(chaque marche vous
dévisageant)
et dehors
le vendeur de journaux semble
immortel
tandis que les voitures roulent
sous le soleil
qui brille comme un ennemi
et vous vous étonnez
qu’il soit aussi difficile
de devenir cinglé –
si vous ne l’êtes pas
déjà
jusqu’à cet instant
vous n’aviez jamais vu un
escalier qui ressemble
à un escalier
une poignée de porte qui ressemble
à une poignée de porte
et jamais entendu des bruits pareils à ceux-là
et quand l’araignée apparaît
et vous regarde
en définitive
vous ne la détestez pas
et elle est à des miles de là
riant avec
un taré.
Auteur:
Bukowski Charles
Années: 1920 - 1994
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
Dans "L'amour est un chien de l'enfer", pages 76-77, "communion"
[
séparation
]
[
acuité du réel
]
[
inquiétante étrangeté
]
[
perdu
]