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arts vivants

Avec le théâtre de rue, on est vraiment au-dessous du degré zéro de l’art [...]. Il est intéressant aussi que cette nullité funèbre revendique haut et clair d’être subventionnée alors qu’en sortant dans la rue elle disparaît, elle s’abolit dans le reste du monde social. A ce compte, pourquoi n’importe quel passant ne revendiquerait-il pas d’être payé comme intermittent du spectacle ? Pourquoi n’importe quel badaud, n’importe quel automobiliste, n’importe lequel de ces excellents et talentueux animateurs spontanés de la rue que sont les quidams qui l’arpentent, n’aurait-il pas droit au statut magique ?

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1513

[ critique ] [ absurde ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

solitude

Cinq heures, c'est l'heure de ma dépression. Parce que la journée active est terminée durant laquelle je mets au pas et conquiers mes désillusions ou mes déceptions. Mais cinq heures, c'est l'heure fatidique, la fin du travail, le commencement de la prise de conscience, alors que les autobus sont tellement bondés que l'on ne peut monter, que tout le monde se dirige vers un but, que les amants se sont choisis. C'est alors, au coin de la rue, incapable de rentrer chez moi, que je sens cette vague d'angoisse qui m'étouffe, je suis échouée, déracinée, seule.

Auteur: Nin Anaïs

Info: Journal IV 1944-1947, Novembre 1946, Stock, 1975, p.203

[ décompression ] [ déprime ]

 

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ville absurde

Dans la pureté et la vacuité de cette heure moins familière, les ombres étaient du mauvais côté de la rue, lui prêtant la parure non sans élégance d'un renversement, comme lorsqu'on voit reflétée dans le miroir d'un salon de coiffure la vitrine vers laquelle le coiffeur mélancolique, tout en repassant sur le cuir son rasoir, tourne son regard (comme ils font tous en pareil moment), et, encadrée dans cette vitrine reflétée, une section de trottoir qui aiguille un défilé de piétons imperturbables dans la mauvaise direction, vers un monde abstrait qui, subitement, cessant d'être drôle, déchaîne un torrent d'effroi.

Auteur: Nabokov Vladimir

Info: Autres rivages

[ reflet ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

susceptibilité

Cette pulsion de mort, je l'avais vue à l'oeuvre un million de fois, déjà. Elle germait dans les orgueils bafoués, déclenchait les bagarres de rue, attisait la colère des émeutiers ; elle rendait fou les maris jaloux, mettait des couteaux dans les mains des cigarières rivales, poussait le souteneur à cogner plus fort que nécessaire, par plaisir ; elle mouvait jusqu'aux marmots querelleurs et cruels, apprentis bourreaux se plaisant à tourmenter le petit, le moche ou l'esseulé. Je détestais leurs rires d'enfants dans ces moments-là. J'y entendais les adultes qu'ils seraient demain : futurs bagarreurs, futurs émeutiers, futurs époux jaloux...

Auteur: Albert Rafaël

Info: Les extraordinaires et fantastiques enquêtes de Sylvo Sylvain, Tome 1, Rue Farfadet

[ haine ] [ déclic ] [ sensibilité ] [ rancune ] [ rage ]

 

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folie

Plus tard, lorsque Chvéïk racontait la vie que l'on mène à l'asile d'aliénés, il le faisait en termes très élogieux.
"Sérieusement, je ne comprendrai jamais pourquoi les fous se fâchent d'être si bien placés. C'est une maison où on peut se promener tout nu, hurler comme un chacal, être furieux à discrétion et mordre autant qu'on veut et tout ce qu'on veut. Si on osait se conduire comme ça dans la rue, tout le monde serait affolé, mais, là-bas, rien de plus naturel. Il y a là-dedans une telle liberté que les socialistes n'ont jamais osé rêver rien d'aussi beau."

Auteur: Hasek Jaroslav

Info: Le Brave Soldat chveik

[ indépendance ]

 

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témoignage

(Mais) j'étais rentré de la déportation depuis trois mois, et je vivais mal. Ce que j'avais vu et souffert brûlait en moi, je me sentais plus proche des morts que des vivants, et coupable d'être homme, car les hommes avaient édifié Auschwitz, et Auschwitz avait englouti des millions d'êtres humains, et beaucoup de mes amis, et une femme qui était toujours dans mon coeur. Il me semblait que je me purifierais en racontant, et je me sentais pareil au vieux marin de Coleridge qui saisit par la manche, dans la rue, les gens conviés à des noces pour leur infliger son histoire de malédiction.

Auteur: Levi Primo

Info: Le Système périodique

[ rapport ] [ déposition ] [ camp de concentration ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pouvoir

Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […]. Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une "paix" non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma.

Auteur: Deleuze Gilles

Info: février 1977. Note de Rudy Goubet Bodart: "Cet extrait provient d'un court texte de Gilles Deleuze nommé "Le Juif riche" qui prend la défense d'un film de Daniel Schmid, "L'Ombre des anges", qui a été censuré par le ministère de la culture en 1977 sous la pression d'une ligue contre l'antisémitisme, une sorte de SOS Racisme avant l'heure. Ce film ne comportait, selon Deleuze, aucun antisémitisme et voilà pourquoi il accusait de fascisme ceux qui ont poussé à sa censure.

[ uniformisation ] [ chantage à la sécurité ] [ verticalité ] [ dictature ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

shibui

La beauté des choses est dans l'oeil de celui qui les voit. Elle peut surgir à tous les coins de rue, se faufiler en chacun de nos objets quotidiens, pourvu que nous soyons disposés à la voir. Une fleur, un arbre qui hier était tout à fait ordinaire, parce que notre esprit était préoccupé, éveille tout à coup notre sens esthétique parce que comme le dit si bien le philosophe Arthur Schopenhauer "nous ne considérons plus ni le lieu, ni le temps, ni le pourquoi, ni l'a quoi bon des choses, mais purement et simplement leur nature "... Le beau exprime l'accord entre nos facultés sensibles et nos facultés intellectuelles.

Auteur: Trinh Xuan Thuan

Info: Le chaos et l'harmonie

[ déguster ]

 

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comédie sociale

Tandis que moi, Harry Haller, me trouvais là, dans la rue, amadoué et flatté, poli et courtois, souriant à la bonne figure myope de cet homme aimable, l’autre Harry se tenait à son ombre et ricanait, lui aussi. Il se dressait sarcastique et se disait que j’étais un drôle de type, hypocrite et loufoque, qui, il y avait à peine deux minutes, montrait furieusement les dents à toute cette terre maudite, et qui, maintenant, au premier mot inoffensif d’un bon bourgeois respectable, volait au-devant de lui, attendri, zélé, touché, et se vautrait comme un porc dans la joie d’avoir trouvé un petit bout d’estime, de gentillesse et de bienveillance.

Auteur: Hesse Hermann

Info: Le Loup des steppes

[ hypocrisie ] [ appartenance réconfort ] [ rapports humains ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

enfance

Une fois, je fus soulevée dans le noir par une ombre qui me traîna dans l'escalier jusqu'en bas. Quand nous sommes sortis dans la rue, l'ombre et moi, tout était sens dessus dessous, les gens criaient et couraient dans tous les sens. Les flammes montaient jusqu'au ciel et il y avait de la fumée partout. La maison de nos voisins brûlait. Le lendemain, j'ai appris qu'une des petites filles qui habitaient la maison était morte. "C'est un bout de bois sec et tordu qu'on a enterré", avais-je entendu dire, et cette image - un bout de bois sec et tordu -, avec l'absence, ont toujours représenté depuis, pour moi, la mort.

Auteur: Chirbes Rafael

Info: La Belle Écriture

[ image marquante ]

 

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