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maman-enfant

Le bébé autiste a souffert d'une chose très simple. Sa maman, qui peut être fort aimante au demeurant, n'a pas pu transmettre le sentiment du cadeau qu'il était pour elle et qui dès lors lui donnait sa place dans le discours qu'elle lui adressait, voire qu'elle lui chantait. Car la prosodie du discours maternel joue un rôle dans le développement de l'autisme. Si cette naissance se fait par exemple sous le signe d'un deuil (du père par exemple), elle ne pourra pas transmettre le bonheur de l'événement. (...). Ces enfants autistes sont vides comme un golem au sens où leur capacité combinatoire n'a pas de maître ni de limites. Ils ont des capacités de calcul souvent stériles, comme un ordinateur laissé à lui-même. Il n'y a pas d'instance morale ni réflexive venant leur donner une identité.

Auteur: Melman Charles

Info: Entretiens à Bogota, interview donné au Télégramme 21 février 2014

[ déséquilibre ] [ insensibilisation ] [ froideur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rancoeur despotique

Ce fils de Bédoin, né sous la tente, qui avait pendant toute sa jeunesse souffert de pauvreté et de mépris n'était mû que par la soif de revanche, analysait son collaborateur. Il avait les riches en horreur et il s'est employé à les appauvrir. Il détestait les aristocrates et les gens bien nés, ceux qui, naturellement, possédaient ce qu'il n'aurait jamais, culture, pouvoir et bonnes manières, et il s'est juré de les humilier. Cela passait forcément par le sexe. "Il pouvait contraindre certains ministres, diplomates, militaires hauts gradés, à des relations sexuelles avec lui. Ils n'avaient pas le choix, un refus valait condamnation à mort et l'acte par lequel il manifestait sa totale domination était tellement honteux qu'aucun ne pourrait s'en plaindre ni s'en prévaloir un jour." Il exigeait parfois qu'ils lui livrent leurs femmes.

Parlant du Colonel Kadhafi

Auteur: Cojean Annick

Info: Les proies : Dans le harem de Kadhafi

[ sodomite ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

effort

La faute d'orthographe est par excellence le support - ou, plutôt le suppôt - de la norme. Damnation, exclusion de celui à qui l'orthographe n'est pas naturelle...

J'ai observé qu'étrangement les enfants qui s'étaient laissé imposer l'orthographe sans grincement et sans stridence, tout naturellement, composèrent des textes moins fatigants, certes, mais moins écorchés de vérité, moins intéressants souvent que ceux dont l'orthographe était plus personnelle! Une lutte dans ce domaine leur ayant été épargnée, il fallut, pour les trouver, déconditionner leur satisfaction. N'ayant pas souffert d'un problème d'écriture de façon assez cuisante, ils n'avaient pas pris conscience de la difficulté d'écrire et écrivaient facilement. Ils se trouvaient également enfermés dans les métaphores prêtées par le style adulte beaucoup plus régulièrement que leurs confrères les révoltés. Cela coulait de source, coulait en effet dans les lits de rivières tracés d'avance.

Auteur: Bing Élisabeth

Info: Et je nageai jusqu'à la page : Vers un atelier d'écriture

[ créativité ] [ dépassement ] [ normalisation ]

 

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dernières paroles

Tu ne pouvais devenir plus malheureux, très aimé, mais au contraire, tu peux être plus heureux au sein d'un malheur véritable. Dans le fait d'être malheureux, réside souvent une bénédiction merveilleuse: elle descendra assurément sur toi! Nous avons souffert tous deux d'une même souffrance, tu sais combien j'ai souffert en moi-même; que jamais retombe sur toi un reproche, car tu m'as beaucoup aimée! Cela va aller mieux pour toi, beaucoup mieux et dès à présent! Pourquoi? Je le sens et je ne trouve pas de mots pour le dire. Nous nous reverrons un jour plus libres, plus indépendants! Mais toi, tu achèveras d'abord de goûter la vie dans tout ce qu'elle peut t'offrir et il faut que tu prennes encore vaillamment tes ébats à travers le monde. Salue tous ceux que j'aimais et qui me le rendaient. Au revoir dans l'éternité tout entière! Charlotte.

Auteur: Wilhöfft Charlotte

Info: à son mari dépressif Heinrich Stieglitz

[ suicide ]

 

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accommodements

Passé l'après-midi au bar du Lutetia avec un jeune professeur de philosophie, 27 ans, Michel Onfray, qui promène mélancoliquement avec lui un manuscrit refusé par tous les éditeurs parisiens. Il se réclame de Cioran, Matzneff, Bott et moi - et se refuse à tout compromis, ajoutant qu'il a suffisamment souffert dans son enfance des humiliations vécues par son père, simple ouvrier agricole. Comme je lui explique comment fonctionne le monde intellectuel parisien, il me demande à brûle-pourpoint comment je peux concilier tant de frivolité avec ma passion pour Louise Brooks? Les deux me sont également nécessaires et j'ai passé l'âge du "tout ou rien". Le mot qu'on exècre le plus dans sa jeunesse, celui de "compromis", est aussi celui auquel on doit de survivre encore après trente ans. Et c'est sans doute celui qui vaudra un jour sa gloire à notre jeune philosophe inconnu.

Auteur: Jaccard Roland

Info: "Le Monde d'avant", journal, 26 avril 1986. Sur le post FB de Lionel Chiuch, qui ajoute "Lacan aurait sans doute dit quelque chose sur ce "com-promis" à propos d'Onfray à l'aube de la carrière que l'on sait..."

[ concessions ] [ écrivain-sur-écrivain ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

tristesse

Je ne suis pas neurasthénique, ni sentimental. Je ne suis rien de particulier. D’où vient alors que je ressemble à ce point à une épave ? Si on était entré en coup de vent au moment où je pleurais, je me serais dressé comme si rien n’était et j’eusse fait ce qu’on m’aurait proposé avec la gaieté nécessaire, comme si jamais je n’avais souffert. Ce n’est pourtant pas de la comédie tout cela. Je ne me trompe pas. Je pleure. Je souffre et je ne peux rien contre moi-même, et je vis comme tout le monde. Je suis incapable d’envisager une autre existence. C’est surtout cela qui m’étonne, de pleurer ainsi et tout de suite après de ressembler au premier venu. J’ai les occupations de tout le monde, je vais au théâtre, je suis gai, et au fond de moi-même, il y a toujours quelque chose qui n’est pas heureux, quelque chose d’insatisfait.

Auteur: Bove Emmanuel Bobovnikoff Dugast Vallois

Info: Journal écrit en hiver, Flammarion, 1983, page 43

[ apparences ] [ masque ] [ division subjective ] [ simultanéité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

commander

"Soyons indulgents ; car ils ont beaucoup souffert, et ils souffriront encore";. Ce raisonnement se trouve toujours mauvais, parce que la moindre partie de liberté conduit à réfléchir. Les vues du praticien sont plus justes. "Soyons très sévères, car ils ont beaucoup souffert ; ils ne nous le pardonneront jamais, s'ils ont le loisir d'y penser". Alors tombent les coups de marteau, et sur le point sensible ; alors la moindre liberté est pourchassée. Les exercices et les sanctions, tout, jusqu'aux faveurs, a pour fin d'abolir entièrement l'idée même d'un droit et le moindre mouvement d'espérance. Ainsi, quand on veut faire agir un gaz, on le comprime. Toute cette force jeune étant ainsi comprimée et contrariée avec suite, sans une faiblesse par l'action d'un système parfait, alors il n'y a plus échappée que contre l'ennemi ; et c'est lui qui paiera. Voilà en bref l'histoire d'un régiment d'élite, et la pensée constante d'un vrai chef.

Auteur: Alain

Info: Mars ou la guerre jugée, Les Passions et la Sagesse, la Pléiade Gallimard 1960 <p.557-558>

[ machiavélisme ] [ armée ] [ pensée de droite ]

 

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déclaration d'amour

Adieu Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu'on te fera de ces récits hideux qui t'ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange;
Mais il y a au monde une chose simple et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : j'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois; mais j'ai aimé. C'est moi qui est vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.

Auteur: Musset Alfred de

Info: On ne badine pas avec l'amour, Perdican acte II, scèneV

[ théâtre ]

 

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prudence

- Sois sage !
Ce conseil salutaire est ordinairement le premier qu'on nous donne. Combien il est prématuré ! On nous le donne sur tous les tons, du ton de la prière au ton de la menace, ce qui tend à le déconsidérer aux yeux mêmes de ceux qui nous proposent la sagesse. Ils y renoncent assez vite et, sitôt que nous avons l'âge dit "de raison", il n'en est plus question - et il n'en est plus question d'ailleurs. Jusqu'à l'âge de dix ans, nos parents nous recommandent d'être sages. De dix à vingt ans, nos professeurs nous invitent à être sérieux, puis viennent nos premières maîtresses qui nous supplient d'être gentils. Enfin, voici nos épouses qui nous demandent d'être bons - et qui vont nous prier bientôt d'être indulgents. Et c'est alors qu'ayant bien travaillé, beaucoup souffert et bien aimé, nous nous apercevons qu'il faut avoir vécu pendant cinquante années pour suivre le conseil qu'on nous donnait jadis. Ayant atteint la soixantaine, nous nous efforçons en effet d'être sages.

Auteur: Guitry Sacha

Info: Les Femmes et l'Amour, Cinquante ans d'occupations, Presses de la Cité 1993 <p.230-231>

 

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probité

Mais combien se vendent les laitues ? Une obole, peut-être. Si donc, en abandonnant l’obole, on reçoit les laitues, mais si toi, qui n’as rien abandonné, tu n’as rien reçu, ne pense pas avoir moins que celui qui a reçu. De même en effet qu’il a des laitues, de même toi, tu as l’obole que tu n’as pas donnée. Or c’est le même cas ici aussi. Tu n’as pas été convié au banquet d’un personnage ? C’est qu’en effet tu n’as pas donné à l’hôte le prix auquel il vend son repas. Il le vend pour un éloge, il le vend pour une marque de prévenance. Donne donc la différence d’avec le prix de sa vente, si cela t’est utile. Mais si tu veux en même temps ne rien abandonner et recevoir quelque chose, tu es insatiable et stupide. Tu n’as donc rien à la place du repas ? Mais si : tu as de ne pas avoir prononcé l’éloge de celui que tu ne voulais pas louer, de ne pas avoir souffert de ses portiers.

Auteur: Épictète

Info: Dans le "Manuel d'Epictète", éd. Flammarion, 1997, XXV, page 74

[ vie sociale ] [ incorruptibilité ] [ exemple ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson