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grégarisme

La science vient de découvrir que ce sentiment de solitude n'est pas un effet de la dépression, mais une pathologie à part entière.

La solitude devrait être une priorité des autorités sanitaires. C'est un fléau contre lequel elles doivent lutter de toutes leurs forces, au même titre que la dépression. Pour l'instant, les médecins et les laboratoires ne s'occupent que de la dépression. (...)

La dépression reste un mal mystérieux, malgré tous les efforts fournis pour en percer la nature. Mais nous ignorons encore tout de la solitude. Les psychologues et les neurologues commencent à peine à étudier ses effets.

Mais qu'est-ce que la solitude au juste ?

Contrairement aux apparences, la solitude est un état psychique : l'individu éprouve un vide intérieur, il se sent rejeté par les autres.

Même une personne très entourée peut se sentir seule, car la solitude est avant tout une histoire de perception.

L'homme a besoin d'appartenance. Son désir impérieux d'établir des relations interpersonnelles le conduit à appartenir à un groupe social, à une tribu, peu importe. (...)

Mais bien plus impérieux encore est le désir d'appartenir à quelqu'un. Quand cela devient impossible, à la suite d'une rupture ou d'un enfermement, l'homme s'asphyxie. Car les humains supportent très mal la solitude.

Auteur: Punset Eduardo

Info: 101 raisons d'être optimiste

[ fondamentale socialisation ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

néologisme

Le Whuffie redéfinissait l'essence véritable  de l'argent : autrefois, si vous étiez pauvre mais respecté, vous ne mourriez pas de faim ; à l'inverse, si vous étiez riche et méprisé, aucune somme ne pouvait vous procurer paix et sécurité. En mesurant ce que l'argent représentait réellement - votre capital personnel auprès de vos amis et voisins - vous mesuriez plus précisément votre réussite.

(...)

Quand je suis arrivé sur le parking du Complexe, mon véhicule n'était plus là. Une vérification rapide avec l'ordinateur de poche révéla la catastrophe : mon Whuffie était suffisamment bas pour que quelqu'un y soit monté et soit parti avec, constatant qu'il pouvait en faire un usage plus utile que le mien.  Envahi par un sentiment de découragement, je suis monté dans ma chambre et ai glissé ma clé dans la serrure. Elle a émis un doux _bzzz_ réprobateur et un voyant s'est allumé, indiquant, "Veuillez vous adresser à la réception". Ma chambre avait été réassignée, aussi. Le Wuffie me tirait vers le bas. Au moins, il n'y avait pas de contrôle obligatoire de Whuffie sur le quai du monorail, mais les autres personnes du wagon se montrèrent inamicales à mon endroit, et personne ne me proposa le moindre iota d'espace personnel au-delà du nécessaire. J'avais touché le fond. 

Auteur: Doctorow Cory

Info: Down and Out in the Magic Kingdom, Tor publication, 2003

[ invention imaginaire ] [ science-fiction ] [ états-unis ] [ réputation monétisée ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

existence

Notre Première naissance, biologique, est celle d’un agrégat de cellules, apte à se reproduire et condamné à disparaître dans vingt ou trente mille jours. À se désagréger. La Deuxième naissance, sociale, suit la Première : le tout jeune animal commence à exister pour les autres. Son parcours sera humble ou flamboyant, la mort le frappera dans vingt ou trente mille jours. Triste sort auquel nous nous accrochons, poussés par les deux arguments de la vie - la peur de mourir et la faculté de jouir. L’orgasme est leur intersection : le plaisir y croise la perpétuation génétique et alimente notre combativité qui nous permet d’affronter l’absurde - longues années de dressage scolaire, pénible joug professionnel, vieillissement, décès. Cet élan vital ne suffit pas. La fréquence des suicides le prouve : pour tuer l’être social qu’on a fait de lui et dont il souffre, l’homme tue son être biologique. (...)

Godbarsky écrit que l’idée de l’Alternaissance correspond parfaitement au sens de cette allégorie prénatale… Je traduis mal, pardon. Il dit que, emprisonnés par notre Première et notre Deuxième naissance, nous ne savons pas penser au-delà de ces deux identités. Comme un enfant qui n’est pas encore né. Le vrai but, c’est d’accéder, déjà de notre vivant, à la compréhension de l’Alternaissance… Oui, ce qu’il appelle “le temps de la pérennité".

Auteur: Makine Andreï

Info: Au-delà des frontières

[ triade ] [ troisième vie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

accélérationnisme

L'infrastructure du pouvoir est ROM compatible avec le neurologiciel humain. L'autorité s'instancie sous forme d'instructions linéaires, de babouinerie génétique, d'écritures, de traditions, de rituels et de hiérarchies gérontocratiques, en résonance avec l'ancien mythe dominateur (ur-myth) selon lequel la nature de la réalité a déjà été décidée. Si vous voulez trouver GLACE, réfléchissez à ce qui vous empêche de vous échapper du passé. Ce n'est certainement pas une loi de la nature. La temporalité décompresse l'intensité, installe la contrainte. (...)

Les ondes convergentes signalent les singularités, enregistrant l'influence du futur sur son passé. Demain peut s'occuper de lui-même. La K-tactique ne consiste pas à construire l'avenir, mais à démanteler le passé. Elle s'assemble en traçant et en échappant aux conditions de définition technico-neurochimiques du temps de la paléo-domination linéaire-progressive, et révèle que le futur en tant que virtualité est accessible maintenant, selon un mode de contiguïté machinique que la réalité sociale sécurisée est contrainte de réprimer. Il ne s'agit pas d'une question d'espoir, d'aspiration ou de prophétie, mais d'ingénierie de la communication, de connexion avec les singularités intensives et efficaces, et de leur libération de la constriction du développement historique linéaire. La virtualité s'oppose à l'histoire, comme l'invasion à l'accumulation. C'est la matière en tant que nouvelle venue, même si elle se camoufle sous la forme d'un dépôt du passé.

Auteur: Land Nick

Info: Fanged Noumena : Collected Writings, 1987-2007

[ philosophie ] [ immobilisme anthropocentrique ] [ voyage dans le temps ] [ science-fiction ] [ prospective ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

jeunesse

Révolution au présent.
C'est la "Nuit des lycéens" [sur Canal Jimmy]. Une vingtaine, de Nîmes, de Paris, de partout. Ils livrent leurs doutes, leurs envies. Le papotage est aimablement mené. Jusqu'à l'intervention d'Ophélie. Ophélie et son reportage sur le CLE, collège et lycée expérimental à Caen, son lycée. Un établissement où l'on tente l'autogestion...... Le reportage fini, c'est la ruée. "Tu crois que c'est en faisant des bouquets japonais que tu vas réussir dans la vie? Et puis d'abord combien y a de réussite au bac à ton lycée, hein?" Etc. Ophélie tente d'expliquer que, justement, le bac, ce n'est pas sa vie. Qu'elle s'enfonçait dans l'échec scolaire. Jusqu'à ce lycée, où elle apprend avec plaisir. Rien n'y fait.
"On est là pour travailler, pas pour s'amuser, jappe une brunette. Son bonheur, dit-elle, est d'avoir un prof de maths qui répète: "Vous êtes des cons." "ça me motive pour travailler", assure-t-elle. Ils régurgitent le discours parental. Bosse, et ferme-la. Tu l'ouvriras quand tu seras devenu cadre sup', tu seras exploiteur si tu ne veux pas être exploité.
Le plus beau viendra d'un grand gaillard, faussement pacificateur.
"Ophélie, des lycées comme le tien, je suis d'accord pour qu'il y en ait, mais plus tard, une fois que la société aura changé." L'inverse ne lui viendrait pas à l'idée. (...)

Auteur: Kerloc'h Anne

Info: Charlie Hebdo 28 octobre 1998

[ enseignement ] [ mettre en question ]

 

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gamins

- Un autre truc fascinant, reprit-il en s'inclinant vers Elizabeth, c'est que les enfants ont des aptitudes d'apprentissage qui dépassent largement celles des adultes. Vous savez d'où ça vient ? Se préparant à un laïus scientifique, la jeune femme fit signe que non. - parce qu'ils sont ouverts d'esprit. Parce qu'ils ont un appétit insatiable de savoir. Les grandes personnes, elles, se croient revenues de tout. Les gens prennent de l'âge, vident leur mémoire et, au lieu d'élargir leur champ de vision, choisissent ce qui vaut ou non la peine d'être cru, selon eux, alors que ces choses ne se choisissent pas: elles s'imposent à nous. Voilà pourquoi ils se retrouvent à la traîne par rapport aux enfants. Leur cynisme, leur scepticisme et leur esprit étriqué, tout cela les ralentit. Ils ne pensent qu'à s'en sortir au jour le jour, sans voir plus loin que le bout de leur nez. Les à-côtés, ils s'en fichent. Mais, Elizabeth, souffla Ivan, les yeux écarquillés, irradiant d'un enthousiasme qui fit frissonner son auditoire, ce sont justement les à-côtés qui font la vie. (...) Vous savez, seuls les enfants comprennent exactement la marche du monde. Ils voient au-delà de ce que voient les adultes, sont ouverts à l'inconnu, ne connaissent pas l'hypocrisie et, en toutes circonstances, vous remettent à votre place d'une phrase, d'un simple regard.

Auteur: Ahern Cecelia

Info: Si tu me voyais maintenant

[ enfance ] [ ouverture ]

 

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fleurs

– Je te dérange ?
– Tout va bien. Je m’occupais de mes pivoines. Je leur soignais les ailes.
– Les ailes ?
– Et oui. La pivoine, c’est la seule fleur qui aurait pu être un oiseau. Qui aurait dû. "Pivoines", tu ne trouves pas que ça fait nom d’oiseau ? On aurait pu dire : tiens, regarde, un vol de pivoines…
– Jamais remarqué.
– Et puis, quand tu observes une pivoine de près, tu sais, on dirait ces plumes contrariées qu’il y a sur le cou des cygnes, ou le jabot mouillé d’un flamand rose dans le vent. Un bouquet de pivoines, c’est une volée d’oiseaux qui se blottissent les uns contre les autres, qui tremblent de ne pouvoir voler.
(...)
– Et puis, surtout, j’en ai marre des roses. C’est snob les roses. C’est tout droit, tout raide, trop bien peigné. Les roses, ça a un côté petite-bourgeoise endimanchée qui m’agace. Un côté collet monté qui ne veut pas se salir. Un peu trop net pour être vrai. Alors que la pivoine… La pivoine, c’est une fleur décoiffée, une fleur ébouriffée. Tu as déjà vu une pivoine blanche ? On dirait une mariée au petit matin, qui a dansé et bu toute la nuit et dont la robe s’est froissée à force de tournoyer. Un froissement de froufrou et la belle se volatilise…

Auteur: François d'Épenoux

Info: Le réveil du coeur de

[ comparées ]

 

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philosophie moderne

"L’autonomie" que réclame Ricœur pour l’herméneute contemporain est enfin le signe d’une rupture avec le discours sacré de la tradition : rien ne peut lui être imposé qu’il ne puisse remettre en question. L’évolution sémantique du mot grec theôria est une parfaite illustration de ce processus d’arrachement. Tout d’abord associé à l’idée de contemplation et de vision, il prendra vers le XVIIe siècle le sens que nous lui connaissons de construction intellectuelle. Ce fantastique renversement de perspective, véritable fondement de la modernité, sera comme on le sait entériné par Kant au moyen du concept d’"aperception transcendantale" : l’objet n’est plus source de connaissance, il est construit par le moi transcendantal. Historiquement, il n’est pas douteux que les nouvelles valorisations de l’individu issues de la Réforme protestante ont joué un rôle essentiel dans l’élaboration de cette herméneutique constructiviste que prône Ricœur et à laquelle il se trouve justement rattaché comme Kant. De façon similaire, dans un texte hautement significatif, H. Corbin présentera la méthode interprétative de Jung en la reliant explicitement à celle de Schleiermacher ; pour lui, celle-ci doit conduire à la création d’une "religion individuelle (...) libérée des normes collectives". Or, le point commun entre ces différentes approches réside dans cette même tentative de constitution d’une "foi post-religieuse" selon l’expression de Ricœur, centrée sur l’individu et rigoureusement indépendante d’un magistère traditionnel.

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", page 43

[ réinterprétation libre ] [ imagination ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

catholicisme

Contre les mauvais prêtres, les chrétiens blasphémateurs, les hérétiques, les Juifs, les païens, on pressent que Philippe Auguste, Louis VIII et saint Louis soutinrent fidèlement la cause de la foi. Ils intervinrent dans les questions de discipline, s'inquiétèrent de faire réformer les églises et les monastères où le culte divin était négligé, et saint Louis demanda au pape Alexandre IV qu'on ne l'empêchât point de sévir contre les clercs mariés ou criminels. Philippe Auguste faisait jeter à l'eau les blasphémateurs. Saint Louis se montra si dur pour eux que Clément IV intervint, conseilla au roi de déterminer, de concert avec ses barons et ses prélats les peines temporelles qui pourraient leur être infligées, "sans aller jusqu'à la mutilation ou la mort." Saint Louis essaya, sans grand succès, de convertir des juifs. Les rabbins essayèrent en vain de défendre le Talmud, dont le pape avait ordonné la destruction ; le (...) roi fit anéantir tous les exemplaires qu'ont pu découvrir. Il n'aimait pas les discussions, alors à la mode, entre théologiens chrétiens et israélites et il défendait aux laïques de s'y mêler, de crainte qu'ils eussent le dessous ; la seule façon de faire, disait-il, pour un laïque qui entend médire de la loi chrétienne par un Juif, c'est de tirer son épée et d'en "donner parmi le ventre dedans, tant comme elle y peut entrer".

Auteur: Petit-Dutaillis Charles

Info: La Monarchie féodale en France et en Angleterre (Xe - XIIIe), 541. Evolution de l'humanité n°29, p. 266-267

[ Gaule ] [ historique ]

 

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littérature

Ici on n'a pas de grands commerces, d'usines, de manufactures, on n'a que ce qu'on gagne de la terre, autant dire rien. Ce n'est pas une vie. On est même si pauvres qu'on vend nos vaches pour la viande aux bouchers des grandes villes, on se contente du cochon et on en mange tellement sous toutes ses formes, fumé, écouenné, haché, salé, qu'on finit par lui ressembler, figure rose hure rougie, loin du monde, par combes noires et forêts. (...) La misère sexuelle, comme on la nommera plus tard, s'ajoute aux rôderies de la peur et de l'imagination du mal. Solitaire, on surveille la nuit, ébats d'amour de quelques nantis et de leur râlante complice, frôlement du diable, culpabilité vrillée dans quatre siècles de calvinisme imposé. Sans répit déchiffrer la menace venue du fond de soi et du dehors, de la forêt, du toit qui craque, du vent qui pleure ; de l'au-delà, d'en haut, de dessous, d'en bas : la menace venue d'ailleurs. On se barricade dans son crâne, son sommeil, son coeur, ses sens, on se verrouille dans sa ferme, le fusil prêt, l'âme hantée et affamée. L'hiver attise ces violences sous la longue neige amie des fous, les ciels rouges et bistre entre aube et nuit déshéritée, le froid et la mélancolie qui tend et ronge les nerfs. Ah j'oubliais l'effarante beauté des lieux.

Auteur: Chessex Jacques

Info: Le vampire de Ropraz

[ Vaud ]

 

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